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SUR LE FIL
Ce que 2023 aurait pu nous apporter
Tajine Synda
03/01/2023 | 1
min
Ce que 2023 aurait pu nous apporter
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L’année 2023 commence bien. Aux douze coups de minuit, on nous sert une piètre comédie mal réalisée, faite de propagande institutionnelle, d’épiciers à l’étalage flambant neuf, de pénuries fantasmées et de complots. Rien ne présage donc que l’année 2023 sera celle du « renouveau » - excusez le terme qui rappelle de sombre souvenirs – qu’elle apportera son lot de remises en question, d’introspections et de nouvelles résolutions. Tout porte à croire que l’on continuera à faire du vieux avec du vieux. Prenez votre mal en patience et accrochez-vous, les turbulences ne sont pas près de s’arrêter.

 

Dès les premiers jours de 2023 – l’année de toutes les frayeurs ou de tous les espoirs – ça dépend à quel bord vous appartenez, les Tunisiens ont été bloqués par une grève des transports. Il s’agit de la rentrée scolaire pour les écoliers et du début des examens pour de nombreux élèves et étudiants. Certains élèves n’ont pas pu se rendre en cours et certaines universités ont été obligées de reporter le début des examens. De nombreux Tunisiens n’ont pas pu se rendre à leur travail et les prix des rares taxis qui ont cassé la grève dépassaient les sommes les plus folles.

Qu’auriez-nous aimé attendre de 2023 ? De très nombreuses choses, certaines sont vitales pour notre survie comme la justice, la santé, le transport, l'économie… d’autres, vitales pour faire de nous des individus meilleurs, comme l’éducation, les droits humains et la stabilité politique… Par quoi commencer ?

 

La justice 

Commençons par la partie la plus lourde. L’indépendance et l’impartialité de la justice. Une justice à la fois indépendante, imperturbable et qui ne serait pas, pour une fois, à la solde d’un régime quel qu'il soit. Ce serait le cadeau ultime du père Noël à la Tunisie pour 2023. Une justice qui ferait tout simplement appliquer la loi, indépendamment de la tête du client et qui ne se substituerait pas aux guéguerres politiques et idéologiques. En 2023, on pourrait dire adieu à la « judiciarisation » de la justice, comme le fait remarquer l’excellent Zyed Krichen ce matin, et on aurait enfin confiance en le pouvoir des tribunaux.

 

La cour constitutionnelle

Parlons encore de justice. Rappelez-vous, en janvier 2022, Kaïs Saïed avait déclaré en conseil des ministres que le pays pouvait très bien survivre sans cour constitutionnelle.  « Ils parlent de Cour constitutionnelle comme si c’était vraiment important pour eux… Nous voici sans cette institution et que s’est-il passé ? Rien ! Ce n’est pas fatal ! S’ils y croyaient vraiment, ils auraient dû l’instaurer depuis 2015… Paradoxalement, en l’absence de constitution, il y a plus de libertés… Nos martyrs sont morts pour l’emploi, la liberté et la dignité », a-t-il affirmé.

Le fait est que Saïed a peur de la cour constitutionnelle. Il utilise l’ancienne peur de ses prédécesseurs et la retourne contre eux afin d’enterrer cette institution capitale pour le pays. Si la cour constitutionnelle avait été là, elle aurait été la seule capable de contrecarrer son projet putschiste et ses élans totalitaires. Elle aurait pu servir de contre-pouvoir qui mettrait fin aux mesures exceptionnelles et attesterait de l’illégalité du processus. Il est donc très peu probable qu’il décide enfin de lui donner vie en 2023.

 

Le transport pour tous ?

La première crise de 2023 a été celle du transport. Les problèmes premiers des Tunisiens ne sont en effet pas de savoir qui siègera dans le nouveau parlement - le taux de participation dérisoire le prouve bien - mais comment se rendre au travail chaque matin et conduire ses enfants à l'école. Le problème des transports n’a rien à voir avec la grève et n’est pas né d’hier. Il est impossible de tabler sur une croissance économique et une productivité dans un pays où les transports publics sont inefficaces et où les taxis privés se substituent aux bus et métros, avec des prix inaccessibles aux citoyens et non rentables pour les professionnels. Un vrai casse-tête du quotidien.

 

L’économie avant tout

On l’aura bien compris. Les grands projets de la nouvelle année sont économiques avant tout. Et si 2023 était annonciatrice – enfin ! – d’une véritable vision et stratégie ? Pour comprendre  les orientations économiques et sociales du gouvernement tunisien pour l’année prochaine, il ne faut pas compter sur la loi de Finances. Justice fiscale, économie plus compétitive, décentralisation, transparence des services publics, promotion de l’entrepreneuriat, lutte contre les blocages administratifs, accès à la technologie, diversification de l’économie, place aux énergies renouvelables… La liste est tellement longue qu’il demeure impossible d’évoquer même l’essentiel. Pour cela, les réformes sont nécessaires et elles ne doivent pas uniquement rester belles sur le papier. Elles doivent obéir à une stratégie de plusieurs années et savoir s’adapter, peu importent les intervenants qui tiennent les rênes. Tout un chantier.

 

Une loi réglementant le consentement sexuel…Soyons fous…

Sous d’autres cieux, on prend de nouvelles résolutions en matière de droits humains. L’Espagne, précurseure en la matière, a voté une loi « seul un oui est un oui ». Cette loi ambitionne de mettre un terme au flou qui prévaut dans les plaintes pour viol, lorsque, devant un juge, un « j’ai senti qu’elle en avait envie », « elle ne s’est pas débattue », ou encore « elle n’a pas ouvertement dit non », permettent à l’agresseur d’échapper à la justice.

Irene Montero, ministre espagnole chargée de l’Egalité, souhaite à travers cette loi, rendre le consentement explicite obligatoire aux yeux de la justice espagnole. Une avancée de taille pour le pays.

Actuellement, en Tunisie, la victime doit ainsi prouver l’absence de violence exercée sur elle. La notion de consentement n’est pas du tout définie. En effet, dans la loi tunisienne est considéré comme viol, « tout acte de pénétration sexuelle, quelle que soit sa nature, et le moyen utilisé commis sur une personne de sexe féminin ou masculin sans son consentement. L’auteur du viol est puni de vingt ans d’emprisonnement ». La loi laisse donc place aux interprétations pour définir la notion de consentement, dans une société patriarcale, profondément machiste et, surtout, dépourvue d'éducation sexuelle. La notion même de viol conjugal n’est pas reconnue par les juges tunisiens. C'est vous dire l'ampleur du problème...

 

Nos rêves pour 2023 et pour les années à venir sont bien plus nombreux que ceux cités dans cet article. Beaucoup plus nombreux. La diminution du chômage, une réelle lutte contre la contrebande, la stabilité politique, l’apaisement des tensions sociales, l'abandon du décret 54, le vote de la loi sur l’égalité successorale... Oui, il est encore permis de rêver…

Tajine Synda
03/01/2023 | 1
min
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Commentaires
Naim
Unissons nous a Kaïs Saïed. Il ne trahir jamais la volonté du peuple.
a posté le 03-01-2023 à 23:13
Soyons solidaires. Luttons ensemble contre l'obscurantisme. Dégageant la secte des frères mesulmans de notre pays et rassemblons nous autour de notre President Kaïs. Si ce dernier s'avère inapproprié à la situation, que devons nous faire étant donné qu'actuellement, on a affaire à des nulards assoiffés de pouvoir et de vengeance tel est la volonté du xxxxxx ghannouchi et sa clique. Pourtant, je n'est pas voté Kaïs Saïed, je ne le connaissais pas. Mes neveux m'ont en parler tardivement et je les comprends. Je suis Kaïs Saïed.
Ce que 2023 nous apportera ?
Tout ça et bien plus encore dame Synda !
a posté le 03-01-2023 à 16:26
à la condition seule et unique préalable :

A !
BAS !
LE !
COUP !
D'ETAT !

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BOUNE ANNEE ET BON SONTE !