C’était prévisible et nous avons été, à Business News, parmi les tous premiers à le dire dans plusieurs de nos articles : Elyes Fakhfakh ne pourra rien faire, il a choisi l’échec comme destination dès le premier jour. Il s’est mis au service de Kaïs Saïed pour être son Premier ministre et devenir son exécutant et c’est pour cela qu’il a commis sa toute première erreur politique le jour même de sa désignation pour former le futur gouvernement :
éjecter Qalb Tounes. Pire, non seulement il a décidé de l’éjecter sans même s’être concerté avec les autres partis, mais il a annoncé publiquement sa décision. Avant même de commencer à travailler, Elyes Fakhfakh est déjà redevable à Kaïs Saïed, à Youssef Chahed et à Mohamed Abbou. Voilà qu’il commet une erreur politique monumentale dès son premier jour. A quoi pouvions-nous nous attendre ? C’était soit une déculottée en se désavouant lui-même publiquement (ce qu’il a fait), soit une humiliation publique en subissant un rejet ou en étant obligé de réviser sa copie et ce après avoir annoncé qu’il allait annoncer son gouvernement (ce qui s’est passé vendredi et samedi). En matière d’humiliation, Elyes Fakhfakh a subi pire que son prédécesseur Habib Jamli. D’ailleurs, la composition de son gouvernement était pire avec des erreurs politiques spectaculaires qu’un 1ère année Sciences Po ne commettrait pas.
- Il écarte Qalb Tounes sous prétexte qu’il est corrompu, comme si Ennahdha et Tahya Tounes sont intègres et n’ont pas de députés à la réputation bien plus sale que Nabil Karoui and co.
- Il écarte le PDL sous prétexte que le parti est anti-révolutionnaire, comme si Ennahdha et Tahya Tounes sont des modèles de démocratie et de respect de la Justice et des droits de l’Homme. Affaire Sami El Fehri par exemple.
- Il écarte des candidats d’Ennahdha de certains départements ministériels, alors qu’il sait que le parti islamiste tient à eux. Anouar Maârouf aux Technologies par exemple.
- Il nomme des candidats d’Ennahdha à certains départements ministériels, alors qu’il sait que Rached Ghannouchi ne veut pas d’eux. Abdellatif Mekki par exemple.
- Il offre des ministères sans prestige à Tahya Tounes, alors qu’il sait que ses candidats méritent mieux. Selim Azzabi par exemple.
- Il écarte deux des trois meilleurs ministres du gouvernement de Youssef Chahed, à savoir René Trabelsi et Sonia Ben Cheïkh, alors qu’il sait que Tahya Tounes y tient, non pas pour des raisons partisanes, mais parce qu’ils ont réussi leur mission là où ils sont et qu’il est dans l’intérêt du pays de les maintenir.
- Il nomme Chiraz Laâtiri alors que celle-ci a été limogée par Mohamed Zine El Abidine, ministre Tahya Tounes, parti qui l’a proposé à la Kasbah. Mme Laâtiri est certainement meilleure que M. Zine El Abidine, mais M. Fakhfakh ne peut pas politiquement donner une gifle à celui qui est à l’origine de sa nomination.
- Il écarte Attayar des départements ministériels qu’il a précédemment exigés.
- Il désavoue publiquement Ennahdha, alors qu’il sait qu’il ne peut pas avancer d’un pas, sans son aval.
- Il nomme Lobna Jeribi aux Technologies, en la présentant comme indépendante, alors qu’il sait que c’est de la poudre aux yeux. La bonne dame n’a jamais coupé son cordon ombilical avec Ettakatol et son épouvantail de Solidar n’est qu’un leurre et un faire-valoir. La preuve, sa nomination.
Ce qui précède n’est qu’une partie de plusieurs autres erreurs politiques d’Elyes Fakhfakh. Il y a encore énormément à dire sur son comportement, ses rencontres et la composition de son gouvernement.
Et maintenant ? Que va-t-il se passer ? Qui retarde une guerre, commence déjà à la perdre... Il a demandé quelques jours supplémentaires, mais Elyes Fakhfakh a déjà perdu et ça, on le savait déjà depuis un mois.
A moins d’un rebondissement spectaculaire et d’une véritable déculottée en acceptant de céder à Ennahdha, à Tahya Tounes et à Qalb Tounes, ce qui fera de lui un chef de gouvernement marionnette, il y a deux pistes possibles. La première voulue par Ennahdha (et les autres) et la seconde voulue (mais inavouée) par Rached Ghannouchi.
Constitutionnellement, si Elyes Fakhfakh jette l’éponge ou s’il est désavoué par l’ARP, on va se trouver devant un vide constitutionnel durant lequel le président de la République décide de la suite. Soit il nomme un autre candidat, et c’est là la première solution, soit il dissout le parlement et c’est là la seconde.
Si Kaïs Saïed est conséquent avec lui-même et cherche l’intérêt du pays et le consensus, il proposerait un autre candidat pour la présidence du gouvernement. Il choisirait, cette fois, quelqu’un de plus consensuel, un de ceux réellement choisis par les partis lors de la consultation qu’il a effectuée il y a un mois. Dans ce cas, il aura à choisir entre Fadhel Abdelkefi et Hakim Ben Hammouda.
Si Kaïs Saïed veut respecter l’esprit de la constitution et ses propres promesses électorales, il irait vers la dissolution en redonnant la parole au peuple avec de nouvelles législatives. Le pays perdra encore un temps précieux et remettra, à plus tard, ses réformes et son sauvetage.
Pour la première solution, celle de nommer quelqu’un d’autre, Kaïs Saïed se désavouera lui-même. Pourquoi choisirait-il une personne qu’il a lui-même écartée considérant qu’elle n’était pas la plus apte à diriger ? Accepterait-il un chef du gouvernement fort qui ne lui soit pas redevable et capable de s’opposer frontalement à lui ? Le mérite (ou le défaut) de Fadhel Abdelkefi et Hakim Ben Hammouda est qu’ils ne peuvent en aucun cas être des marionnettes entre les mains de Saïed et encore moins épouser ses folies idéologiques.
Pour la deuxième solution, celle de la dissolution, Kaïs Saïed a tout à gagner, rien à perdre. Il pourra alors lancer son propre parti politique (ou coalition, ou mouvement ou rassemblement) et peser lourd dans le futur parlement. Et c’est ainsi qu’il pourra appliquer son propre programme électoral qu’il a « vendu » aux élections, avec un chef du gouvernement de son camp et épousant son idéologie.
Cette deuxième solution sert également Rached Ghannouchi, mais aussi Youssef Chahed. Le dirigeant islamiste a un congrès dans son parti prévu dans quelques semaines et il fait tout pour le retarder, sans succès jusque-là. Une dissolution du parlement lui permet, ipso facto, le report de ce congrès et son maintien à la tête d’Ennahdha. Il pourra aussi rectifier sa propre erreur, car il regrette (d’après plusieurs de ses proches) son élection à la présidence de l’ARP. Il n’accepte pas, parait-il, toutes ces humiliations qu’il subit régulièrement de la part des « impolis » Samia Abbou, Abir Moussi, Mongi Rahoui, Fayçal Tebbini et les autres.
Quant à Youssef Chahed, ce sont quelques mois de plus à la Kasbah qui lui permettent d’éviter de devoir trouver une solution immédiate pour son propre avenir dont il ignore lui-même de quoi il sera fait.
Bien entendu, cette solution n’arrange pas tous ceux qui n’ont pas confiance en eux-mêmes et qui risquent de perdre à jamais leur place à l’Assemblée.
Dans tous les cas, et dès la fin de cette semaine en cas d’échec déclaré de Fakhfakh, la balle sera entre les mains de Kaïs Saïed. C’est lui qui décidera du sort de la Tunisie, de ses citoyens et de ses partis, comme le prévoit la Constitution et comme le lui autorisent ses 72,71% obtenus à la présidentielle 2019.
https://www.theguardian.com/business/2019/sep/25/global-recession-a-serious-danger-in-2020-says-un
https://www.jeuneafrique.com/897596/economie/moodys-releve-une-trop-legere-amelioration-de-leconomie-tunisienne/
avaler hypocritement et mensongérement leurs dispositions et leur attachement à servir les intéréts nationaux, c'est de la pure foutaise
1-Ses amis l'ont dit, mais vous n'avez pas entendu.
2- Youssef Chahed a cru pouvoir acheter sa sympathie, il s'en est servi comme une serpillière ( Je reste convaincu que la présence de EF sur les listes de Tahya et d'Abou est un service demandé par KS à ces bleus).
3- Il avait encouragé le revirement hostile d'Enndhadha vis à vis de NK, trahison islamiste qui a abouti... à la chute de Jamli (et qui explique l'hostilité frontale actuelle du parti islamiste, qui a compris, trop tard, la manipulation).
4- Il était certainement derrière "la souplesse" de YC qui s'est " exceptionnellement" rapproché de NK pour le rassurer et garantir ainsi, à coup sur... la chute de Jamli.
5- Il est, comme tout le monde le sait, derrière l'attitude hostile et stupide de Fakhfakh contre QT, laquelle assure... la chute de Fakhfakh
6- Lui qui n'a pas dit un mot pendant tout le processus, sort du bois, forfait accompli, pour exiger l'article 89, qui n'a comme seule issue que...la dissolution.
Je prends le pari 1 : Il demande à Fakhfakh de continuer, mais il maintiendra le veto sur QT, sachant parfaitement que cette voie n'a aucun avenir.
Je prends le pari 2 : EF va continué la mission suicide en proposant, à nouveau, des postes ridicules aux grands partis. Le manipulateur veut jouir du blocage jusqu'au bout, jusqu'au 20.
Objectif : Montrer au peuple naif qu'il a tout essayé, face aux méchants. Ce qui va légitimer la position de son "courant politique" aux élections anticipées. (il fera créer un mouvement par ces amis ou, plus subtil, se contentera de prendre le controle des petits partis "révolutionnaires" qui le soutiennent, et qui ne savent pas qu'eux et lui, ne parlent pas de la meme "révolution").
Comme disait Henry Kissinger : "Les cimetières du monde entier sont pleins des gens qui ont cru, un jour, à la naivété d'un léniniste".
Ghannouchi a finalement trouvé son maître.
L'absence de gouvernement produit une bonne situation pour la Tunisie. Dans le gouvernement de transition de Youssef Chahed on a le gouvernement désiré par les réformateurs: un gouvernement restreint et des ministres compétents et indépendants:
- Le ministre du transport est 5 fusionne avec celui du tourisme et présidé par un bon ministre: Mr. Trabelsi.
- La santé est fusionné avec celui de la jeunesse et présidé par un bon ministre: Cheikh.
- Les énergies et l'industrie sont menés par un bon ministre.
- De même pour l'éducation fusionné avec les études supérieures.
- Le chômage est descendu sous la barre des 15%.
- Le déficit commercial recule (en partie à cause du virus Covid-19) et la quarantaine qui affecte 750 millions de personnes en Chine.
- Le champ Nawara est entré en exploitation.
- Les projets d'énergies renouvelables avancent.
- L'inflation descend et la valeur du dinar s'améliore.
- En absence de gouvernement officiel l'UGTT n'aura pas d'interlocuteur pour exiger des augmentations de salaires.
Tous condamnés au nivellement par le bas, et le règne des médiocres..
Ouadallah 3alina...