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SUR LE FIL
2025 sera-t-elle différente des autres ?
Par Synda Tajine
07/01/2025 | 15:59
4 min
2025 sera-t-elle différente des autres ?

« Cette année sera différente des précédentes. » Nous répétons souvent cette phrase au début de l’année, portés par un élan d’enthousiasme parfois naïf. Salutaire, diraient certains. Que serions-nous sans cet optimisme, sans ces résolutions qui nous poussent à nous promettre de devenir de meilleures versions de nous-mêmes, même si, souvent, nous ne parvenons jamais à les réaliser ?

 

Cette année a-t-elle déjà démarré sous de bons auspices ? Voyons voir. Nous sommes le 7 janvier, et déjà, un journal est poursuivi en justice pour « diffusion volontaire de rumeurs via les réseaux de communication, visant à porter atteinte aux droits d’autrui et à la sécurité publique ». Derrière cette plainte se cachent ceux-là mêmes qui, en toute impunité, n’ont cessé de répandre rumeurs et désinformation sous les yeux de tous. Ils n’ont jamais été inquiétés. Le message derrière ? On vous a à l’œil, aucune faute ne sera permise.

 

Nous entamons déjà la première semaine de la nouvelle année, et les prisonniers politiques poursuivent leur lente et cruelle agonie. Parmi eux, Sonia Dahmani, avocate et chroniqueuse, incarcérée pour ses opinions. On ignore pourquoi la direction pénitentiaire de la Manouba a décidé de faire d’elle un exemple, mais si tel était le cas, elle ne s’y prendrait pas autrement. Après l’avoir privée de vêtements propres, de nourriture chaude et d’eau tiède pour les douches, voilà qu’on lui refuse maintenant l’eau tout court. Privée de droits fondamentaux, elle n’est qu’un exemple parmi d’autres qui symbolisent le sort réservé à ceux qui osent s’exprimer dans un climat de répression croissante.

 

Nous sommes toujours en début d’année, et la présidence tunisienne continue de propager des informations sans les vérifier. Un ingénieur, prétendant avoir inventé un nouveau procédé pour fabriquer du papier à partir de pierres rares et de déchets, est reçu par le président comme un génie, alors que ce procédé est déjà utilisé ailleurs depuis des années. Ce scénario rappelle les sombres épisodes de la baguette empoisonnée, du tunnel sous la maison de l’ambassadeur de France ou de la lettre empoisonnée ouverte par Nadia Akecha. La culture de l’imposture et de l’approximatif semble avoir de beaux jours devant elle, érodant chaque jour un peu plus la confiance des Tunisiens en leurs dirigeants.

 

Quelques jours seulement se sont écoulés que les enseignants suppléants sont partis en grève pour protester contre des conditions de travail précaires et des promesses non tenues. Un conflit qui traîne depuis seize ans et qui ne trouve toujours pas de solution. Ce n’est pas seulement l’avenir des élèves qui est déstabilisé par l’inaction gouvernementale, c’est aussi toute la stabilité du système éducatif.

 

Pendant ce temps-là, le Tunisien peine encore à joindre les deux bouts. Pression fiscale, inflation, cherté de la vie, salaire minimum trop bas… La hausse des honoraires des médecins en a fait grincer des dents. Au-delà du fait qu’il est tout à fait normal pour n’importe quelle profession libérale d’augmenter ses prix, le vide laissé par la vétusté des hôpitaux publics et l’évasion fiscale pratiquée par certains praticiens rendent la pilule difficile à avaler. Mais le problème ne réside pas réellement dans cette augmentation. La colère des citoyens trouve toute sa logique dans le traitement que leur inflige l’hôpital public, faute de moyens, et dans les cliniques privées, faute de contrôle et à cause de la prolifération de la corruption.

 

Aujourd’hui, pour vivre décemment, certains experts estiment qu’il faut un revenu de 3.000 dinars par ménage. Difficile à croire lorsque le salaire minimum est d’environ 500 dinars, tandis que la visite chez un médecin généraliste peut s’élever à 55 dinars.

 

En dépit de cet état des lieux alarmant, les discours de ceux qui gouvernent restent souvent déconnectés de la réalité quotidienne des Tunisiens. Les solutions proposées semblent à peine effleurer les problèmes. Et c’est là le paradoxe : plus l’année avance, plus le fossé se creuse entre ceux qui dirigent et ceux qui subissent. Les promesses de réformes économiques et sociales sont faites avec l’espoir qu’elles apporteront des changements significatifs. Pourtant, les faits montrent que nous continuons à tourner en rond, pris dans un cycle d’inertie qui nourrit la frustration et l’insatisfaction collective...

 

Par Synda Tajine
07/01/2025 | 15:59
4 min
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Commentaires
Slim
Un vrai cauchemar
a posté le 07-01-2025 à 21:50
L'espoir n'est plus permis sous le joug des parleurs et des charlatans.
le financier
je vous avait dit
a posté le 07-01-2025 à 21:35
Je vous avais dit en 2024 que les tunisiens pleurons du sang de novembre 2024 a fin février debut mars 2025 ( periode ou l etat va commencer a payer ses factures non payé en 2024 et il ne paiera que x % de l ensemble des factures) .

Pour 2025 au vue de la tendance tjours aussi mauvaise , et comme les meme consequence de 2024 produise les meme effets , la Tunisie n atteindra pas ses 3% de croissance espérée mais au mieux les 1% sinon c est la recession qui a le + de probabilité d arrivé ( fermeture d usine.importante qui vont aller au maroc tel que chantel ou benethon .... ) Avec un échec de lever l impot , et une augmentation du marché parrallele du fait de la politique des cheques ...., des perquisitions et un harcèlement des plus riches et des TRE pour payer le train de vie de l etat . Les penuries continueront et s arreteront pour l été et reprendrons apres la saison touristique .
La situation budgétaire devrait pousser KS a appliquer le tournant plus liberal a partir du 3eme trimestre au vue des echec a venir de son communisme
DHEJ
L'espoir doit L'emporter...
a posté le 07-01-2025 à 17:06
Malgré cette triste réalité!

Il faut positiver bonne chance.