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Poutine à Trump : la Russie ne renoncera pas à ses objectifs en Ukraine
03/07/2025 | 18:48
4 min
Poutine à Trump : la Russie ne renoncera pas à ses objectifs en Ukraine

La Russie « ne renoncera pas à ses objectifs » en Ukraine, a déclaré jeudi 3 juillet 2025 le président russe Vladimir Poutine dans une conversation téléphonique avec son homologue américain Donald Trump, tout en se disant ouvert à la poursuite des négociations avec Kiev.

Cette discussion entre les deux hommes, la sixième depuis le retour du milliardaire républicain à la Maison-Blanche, est intervenue au lendemain de l'annonce par Washington de l'arrêt de la livraison de certaines armes à l'Ukraine, plus de trois ans et demi après le début de l'offensive russe.

Cette décision de son principal fournisseur en équipements militaires risque de mettre Kiev dans une position difficile à un moment où les troupes russes continuent d'avancer sur le front. En déplacement au Danemark jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les Européens à accroître leur soutien face à ce qui s'apparente à un désengagement américain.

L'échange entre Vladimir Poutine et Donald Trump jeudi, qui a duré environ une heure, a été qualifié devant les journalistes de « franc » par le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

Ils ont évoqué le conflit en Ukraine et la situation au Moyen-Orient, ainsi que les relations entre leurs deux pays.

La Russie « continue à rechercher une solution politique et négociée au conflit » avec l'Ukraine, a affirmé le président russe à son homologue, selon M. Ouchakov.

Vladimir Poutine a « souligné la volonté de la partie russe de poursuivre le processus de négociation » entamé à Istanbul, où ont récemment eu lieu deux sessions de pourparlers directs russo-ukrainiens aux maigres résultats.

« Notre président a également déclaré que la Russie poursuivrait ses objectifs, à savoir l'élimination des causes profondes bien connues qui ont conduit à la situation actuelle », a insisté M. Ouchakov.

« Et la Russie ne renoncera pas à ces objectifs », a-t-il ajouté.


Ukraine, Iran, Syrie, etc.

Moscou réclame notamment de l'Ukraine qu'elle lui cède quatre régions partiellement occupées, en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce à entrer dans l'Otan. Des conditions inacceptables pour Kiev.

MM. Poutine et Trump ont également évoqué les conflits au Moyen-Orient, dont la récente guerre entre l'Iran et Israël et la Syrie, le chef de l'État russe ayant plaidé pour un règlement « exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques », d'après M. Ouchakov.

Les deux présidents « ont confirmé leur intérêt mutuel pour la mise en œuvre d'une série de projets économiques prometteurs, notamment dans les domaines de l'énergie et de la recherche spatiale », a-t-il encore noté.

Donald Trump a opéré depuis son retour au pouvoir un rapprochement inattendu avec Moscou, reprenant le contact avec M. Poutine et allant parfois jusqu'à faire porter à l'Ukraine la responsabilité de la situation actuelle.

M. Trump s'était récemment dit frustré par l'absence de progrès pour trouver une issue à ce conflit qu'il avait promis de régler rapidement.

Mardi, c'était le président français Emmanuel Macron qui avait parlé au téléphone avec Vladimir Poutine, pour la première fois depuis 2022, à l'encontre de la politique visant à isoler le maître du Kremlin prônée par les Européens.

Kiev et ses alliés occidentaux réclament depuis des mois un cessez-le-feu en Ukraine, auquel se refuse Moscou, qui estime qu'une pause dans les combats donnerait aux Ukrainiens l'opportunité de se réarmer grâce aux livraisons occidentales.


Frappes en Ukraine et en Russie

M. Zelensky, qui avait précédemment appelé Donald Trump à « changer de ton » avec la Russie et à lui imposer de nouvelles sanctions, a souligné jeudi que « des doutes » planaient « sur la poursuite du soutien américain à l'Europe ».

Il a ainsi exhorté à « renforcer notre coopération et notre coordination au sein de l'UE et de l'Otan », deux organisations que l'Ukraine ambitionne de rejoindre.

Dans ce contexte, le chef de l'État ukrainien a dit espérer s'entretenir avec M. Trump « demain ou dans les prochains jours ».

Une conversation téléphonique « est en cours de préparation, nous espérons qu'elle aura lieu vendredi mais tout dépend de l'agenda des deux présidents », a pour sa part déclaré à l'AFP un haut responsable ukrainien ayant requis l'anonymat.

Sur le terrain, les bombardements et les combats ont continué jeudi.

Huit personnes ont été tuées et une dizaine d'autres blessées dans plusieurs frappes russes, notamment sur la ville de Poltava, où a été touché un centre de recrutement de l'armée, et à Odessa, un grand port sur la mer Noire, ont annoncé des responsables ukrainiens.

Côté russe, dans la nuit de mercredi à jeudi, des frappes de drones ukrainiens ont fait un mort et deux blessés dans la région russe de Lipetsk, à environ 400 km au sud-est de Moscou, selon les autorités locales.

Des drones ont aussi provoqué un incendie sur le site d'une entreprise de la ville de Ielets – dans la même région où se situent plusieurs complexes industriels – sans faire de victimes.

L'armée russe, qui occupe environ 20 % du territoire ukrainien, a quant à elle revendiqué jeudi la prise de Milové, une localité frontalière dans la région ukrainienne de Kharkiv (nord-est). Cette avancée ouvre un nouvel angle d'attaque dans cette zone qui n'a pas connu de mouvements depuis de nombreux mois.

03/07/2025 | 18:48
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Commentaires
Houcine
Prévisible.
a posté le 04-07-2025 à 18:34
La Russie ne cédera rien, et conduira son programme à son terme.
Les USA puisent dans leurs stocks, et face aux réalités veulent sauver leur image en se demarquant d'un cheval perdant, et perdu.
L'Europe croit pouvoir tenir le rôle et la fonction, mais n'en a pas davantage les moyens pour inverser les résultats du match.
Ce qui explique le coup de fil de Micron, il y a peu fâché tout rouge et revenu à de bonnes dispositions envers Poutine.
C'est un peu comme envers l'Iran qu'on aurait voulu écraser, en changer le régime...sans plus de succès.
La leçon générale est un constat de faiblesse de l'Empire et de ses proxy.
Parce qu'en réalité, s'ils avaient pu, ils auraient démoli l'Iran, réduit la Russie à n'avoir d'autre choix que le leur......
Israel sort fragilisé de cette initiative coûteuse, et il ne pourra malgré l'Aipac et les lobby sionistes rejouer la partition de pousser les USA a se laisser entraîner dans un conflit long, risqué et coûteux. L'Iran n'est plus seul.
Bref, la donne a changé.
Nous verrons.
Les
ali
@Hooucine
a posté le à 08:52
L'Iran sort extrêmement affaiblie,une bonne partie de ses réalisations industrielles démolie par les bombardements israeliens,sa défense aérienne n'existe plus et une partie de ses scientifiques tués par les israeliens.Sans oublier qu'aucun pays meme pas la Russie n'est venu à son secours!!!Un conflit direct jusqu'au bout entre l'Iran et les US se terminera par l'anéantissement total de l'Iran.Apres tout la guerre se déroulera sur le territoire iranien et par sur le territoire américain
Agatacriztiz
Drôle de guerre
a posté le 03-07-2025 à 21:34
Là, peut être que je me trompe, mais Poutine bluffe un peu, faute de nous avoir bluffé en faisant du surplace en Ukraine.
D'ailleurs, comme par hasard, le crétin a la casquette rouge, à stoppé les livraisons des armes anti-aériennes, essentielles à l'Ukraine pour sa défense.
Bizarre, non ?