Mondher Zenaidi, candidat à la présidentielle réhabilité par le Tribunal administratif, mais rejeté par l’Instance électorale, a adressé, mercredi 4 septembre 2024, un message aux Tunisiens où il revient sur les récents événements.
« Ce qui est arrivée ces derniers jours est un grave crime contre le pays et le régime républicain, qui peut s’élever au rang de tentative ayant pour but de changer la forme de l’État. L’affaire est grave car nous sommes dans une période électorale. Or, les élections vont déterminer l’avenir du pays. Ceux qui excluent des candidats à des élections illégalement sont en train de jouer avec l’avenir du pays, sa stabilité et sa paix sociale.
Le rejet de ma candidature est une exclusion de la volonté d’une partie du peuple, qui m’a accordé sa confiance. Grâce à la force de la loi et la confiance en dieu, je suis candidat à la présidentielle, dont la candidature a été acceptée et annoncée par le Tribunal administratif, qui est le plus haut pouvoir qui veille sur le processus électoral, en vertu de la loi et de la Constitution », a affirmé M. Zenaidi dans une vidéo publié sur son compte Facebook.
Et de réitérer « je ne reconnais pas la décision d’une instance non-indépendante et non-intègre » (faisant référence à l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), ndlr), et estimant que « sa décision est invalide et nulle » ainsi que « non-constitutionnelle, illégale, immorale et non-démocratique ».
Mondher Zenaidi a profité de cette occasion pour mettre en garde toutes les autorités, les institutions légitimes et les instances officielles que « la non-application de la décision du Tribunal administratif peut ouvrir la porte dangereuse de la remise en question de l’élection et sa légitimité ». Il a aussi mis en garde « toute personne impliquée dans ce crime, sur le fait qu’elle devront tôt ou tard rendre des comptes au nom de la loi ». Et de soutenir que « les Tunisiens ne pardonneront pas un crime de falsification de leur volonté, de s’être joué avec l’avenir de leur pays et d’avoir sapé son régime républicain ».
M. Zenaidi a martelé : « Quoi qu’il arrive, nous n’abandonnerons pas le pays, les Tunisiens, qui comme nous et avec nous, ont retrouvé l’espoir pour endiguer l’hémorragie de l’effondrement et éliminer le cauchemar du populisme. Nous n’allons pas trahir la confiance du peuple, citoyens et députés du parlement, qui m’ont choisi, via leurs parrainages, pour participer à l’élection présidentielle. C’est vrai qu’on est en train de voir un niveau jamais atteint d’absurdité et de non-responsabilité au plus haut niveau, et la situation a atteint un haut niveau de gravité. Mais je veux vous rassurer qu’au même moment, le train du sauvetage a démarré et ne s’arrêtera pas. Grâce à mon expérience au service de l’État, je peux dire que la Tunisie demeurera : elle tombe malade et elle est fatiguée mais ne meurt pas. Elle résiste et patiente, puis retrouve sa volonté et dit son dernier mot. La Tunisie a été forte et résiliente tout au long de son histoire. Elle demeurera une terre agréable, imprenable, grâce aux efforts de ses enfants. Je suis sûr qu’ensemble nous pourrons conduire la Tunisie à la sécurité et la rendre meilleure en deux ans. Aujourd’hui c’est le sauvetage, demain c’est la réforme ! ».
Le 2 septembre 2024, l’Isie avait annoncé la liste définitive des candidats à la présidentielle. Elle a retenu : Kaïs Saïed, Zouhair Maghzaoui et Ayachi Zammel. Elle a rejeté les candidatures d’Imed Daïmi, Mondher Zenaidi et Abdellatif El Mekki qui avaient bénéficié d’un jugement en leur faveur prononcé par le tribunal administratif.
I.N.