Tribunes
À quoi servent les startups ?
Par Mehdi Cherif*
J’ai beaucoup de respect pour la passion et l’engagement de mes amis de l’écosystème des startups. C’est ce respect pour leur temps et leurs efforts qui m’amène à écrire aujourd’hui.
En effet, je pense que leur impact sur notre bien-être commun en tant que Tunisiens pourrait être infiniment plus important. Mais il est limité, bridé par la forme startup elle-même.
À travers cet article, je cherche à amorcer une réflexion sur d’autres manières d’inciter à l’innovation et de canaliser l’énergie entrepreneuriale.
Une croissance fulgurante
Depuis 2011, le mouvement entrepreneurial s’est taillé une place de choix au sein du paysage médiatique et institutionnel tunisien.
L’entrepreneuriat est promu partout : à la télévision (Emission El Pitch sur Elhiwar Ettounsi par exemple), la radio (fréquence startups sur Mosaïque FM, IFM Startups…), sur les réseaux sociaux (podcast Fama Menou, pages sur les startups…) ou dans la presse écrite (Le Manager ou IlBoursa couvrent fréquemment les startups). La société civile n’est pas en manque : nombreuses sont les initiatives d’envergure nationale : concours et réseaux de clubs universitaires (Enactus, Hult prize…), programmes de formation, d’incubation, d’accélération, d’investissement… Même les enfants sont concernés (programme Graines d’Entrepreneurs).
Pour le soutenir, l’État a mis en place un cadre législatif dédié, à l’image du « Startup Act » ou du statut étudiant-entrepreneur. Plus encore, l’entrepreneuriat a conquis un espace dans les programmes d’enseignement universitaire à travers le pays, comme matière transversale imposée aux étudiants tunisiens.
Tous ces efforts, tout ces avantages et cet argent public, pour quels résultats ?
S’il est convenu de s’émerveiller devant les chiffres mirobolants de tel “exit” ou tel marché attribué à des Tunisiens (une levée de fonds de 8 millions de dollars pour GoMyCode, plus de 500 millions de dollars pour la vente d’InstaDeep …), il est légitime de se demander : qu’est-ce que notre pays en gagne ? De l’emploi ? Des ressources pour l’État à travers l’imposition ? Du savoir-faire technologique ?
Face à l’ampleur des ressources, publiques et privées, consacrées à l’entrepreneuriat, il est légitime de se demander : est-il rationnel pour nous de soutenir “l’écosystème” des startups ?
Impact économique : des échecs nombreux…
Pour qu’une start-up puisse avoir un impact économique, il faut d’abord qu’elle survive. Or, il est de fait que l’immense majorité des startups sont éphémères. Selon différentes estimations, 9 startups sur 10 échouent, dont une majorité avant d’avoir atteint un an. Un chiffre que la réalité tunisienne ne manquera pas de confirmer.
En plus d’être plus risquées que des entreprises plus classiques car basées sur des innovations, les startups sont souvent fondées par des jeunes avec peu ou pas d’expérience professionnelle, encouragés qu’ils sont par la pléthore de programmes d’introduction à l’entrepreneuriat. Ces derniers abandonnent (légitimement) leur entreprise lorsqu’ils trouvent un poste plus sûr et correctement rémunéré dans une structure plus grande. L’abandon est parfois même inscrit dans la fondation des entreprises, ces dernières ne servant que de véhicules pour améliorer le CV des fondateurs ou encore profiter d’avantages fiscaux, de programmes d’accompagnement, de subventions et/ou de prêts.
Les innovations développées, l’argent qui avait été investi dans la formation des fondateurs et leur accompagnement... tout cela est en grande partie perdu.
Des réussites relatives…
Dans les rares cas où elles survivent - souvent grâce à des fondateurs déjà expérimentés et suffisamment liquides -, le bilan de ces entreprises n’est pas nécessairement plus reluisant.
Les startups ont très peu de chances de devenir des “fleurons” de l’économie nationale, génératrices d’emploi et de développement, car elles s’inscrivent souvent dans la logique court-termiste de l’exit. Les fondateurs cherchent à maximiser la valeur perçue de la startup pour pouvoir la revendre (ou en revendre des parts) au prix fort. Parfois, la revente représente aussi pour eux une occasion rêvée pour financer une expansion et une diffusion rapide de leur innovation.
Il faut comprendre que ce phénomène n’a rien à voir avec les qualités morales ou le patriotisme des fondateurs. Il est très souvent rationnel de vendre sa startup : du point de vue de l’impact social, à quelqu’un qui aura les moyens de diffuser l’innovation au plus grand nombre ; du point de vue financier, car les offres sont souvent très alléchantes ; par obligation, car un concurrent peut tuer la startup, ou créer un concurrent avec beaucoup plus de moyens, dans le cas d’un refus de vendre.
Parfois, les startups sont présentées comme génératrices d’emploi. Mais les quelques individus relativement privilégiés, maîtrisant des langues étrangères, en mesure de lancer et travailler dans des startups, sont-ils vraiment le cœur du problème du chômage ? N’est-ce pas une manière coûteuse et inefficace de résoudre le problème ?
Au final, les startups se destinent rarement à devenir des entreprises rentables et pérennes : l’objectif est plutôt d’être attractif pour des investisseurs et acheteurs potentiels. Il faut comprendre que leur impact positif sur l’économie est au mieux un effet collatéral, temporaire.
Mais les entreprises ainsi rachetées ne génèrent-elles pas des revenus pour le pays ?
…et des bénéfices qui ne reviennent pas aux Tunisiens
L’exit modèle, c’est le rachat par une entreprise étrangère, à grand renfort de millions. Or souvent, ce rachat n’est pas faisable lorsque l’entité légale reste tunisienne, les grands investisseurs étant réticents à investir en Tunisie. On assiste donc à des lancements de startups en Tunisie, qui seront plus tard recréées et revendues aux Emirats ou en France. Les retours des avantages accordés lors de la phase de croissance de la startup par l’État sont alors bien maigres.
Par ailleurs, pour les startupeurs, le marché tunisien est étroit, peu rentable. De fait, les startups et leurs innovations ne visent pas nécessairement à répondre à des besoins locaux. Les perspectives d’expansion étant essentielles pour que les startups attirent des investisseurs, elles visent souvent des marchés et des besoins étrangers. Beaucoup se cantonnent donc à des rôles de sous-traitance, souvent dans le domaine de l’informatique ou encore dans le recrutement et l’envoi de techniciens et ingénieurs vers l’étranger. Elles sont donc, en outre, extrêmement dépendantes de la demande extérieure.
Mais alors, tandis que nous poussons nos jeunes brillants à s’engager dans l’entrepreneuriat innovant, qui réfléchira à des solutions locales aux problèmes locaux ?
Par souci de brièveté, nous n’avons pas parlé dans cet article :
- de la nature souvent extractive des business models des startups, qui visent à acquérir un statut monopolistique en existant à perte, avant de monter les prix une fois en position de force sur le marché ;
- de l’idéologie individualiste et toxique de l’écosystème startups (le “grindset”, jusqu’au-boutisme qui pousse les entrepreneurs à mettre en risque leur santé physique et mentale ainsi que leurs finances personnelles)
- de la manière critiquable dont la promotion de l’entrepreneuriat est faite en Tunisie (processus de labellisation startup, captation de valeur par les structures d’accompagnement (incubateurs/accélérateurs et formateurs/coachs…))...
Pour résumer, mettre de l’argent public dans les startups, c’est un peu comme verser de l’eau dans un seau percé :
- La grande majorité des startups échoue ;
- Les rares réussites ont un impact économique négligeable : emploient peu de monde, n’emploient que des personnes déjà fortement employables, sont rapidement vendues/délocalisées, et sont dépendantes de/orientées vers une demande et des besoins étrangers ;
- La captation de valeur par les structures d’accompagnement rend tout investissement dans les startups très inefficient ;
- Le processus de création d’une startup est difficilement accessible aux personnes au capital financier et académique limité, et la forme bénéficie principalement à des personnes dont la situation socioéconomique est déjà confortable ;
- Les startups servent culturellement à transformer notre perception de l’emploi, qui passe d’un droit à un choix/une initiative personnelle, et promeuvent un rapport au travail ainsi qu’un individualisme problématiques.
Pourtant, tout n’est pas à jeter ; bien au contraire.
Je reste convaincu que la forme startup a une qualité indéniable, qui explique en partie son succès : elle permet aux individus d’innover hors du cadre académique. Là où avant, l’invention était l'œuvre des chercheurs, de quelques inventeurs passionnés ainsi que des laboratoires de R&D privés, les startups ont changé la donne. Aucune structure non-académique n’a pu canaliser autant d’énergie vers l’innovation et la recherche de solutions. Nous avons tous vu la grande qualité de ce qu’ont pu générer Enactus ou le Hult Prize, les hackathons et ideathons, enfin la manière dont ces institutions permettent au génie et à l’innovation de s’exprimer.
Le problème est que si l’écosystème entrepreneurial a bien permis ces innovations, la forme startup les a tuées dans l'œuf : la communauté, le pays n’en gagnera pas grand chose, pour toutes les raisons évoquées ci-dessus.
À mon sens, le défi est aujourd’hui le suivant :
Peut-on réformer la forme startup, ou bien même la remplacer par une forme légale différente, qui incite à l’innovation sans être aussi inefficiente ? Peut-on récupérer les solutions abandonnées, les heures de travail bradées à l’étranger et le génie des entrepreneurs pour les remettre au service du plus grand nombre ?
J’entrevois plusieurs manières de le faire : créer un cadre permettant d’intégrer les innovateurs dans le secteur public, et leur assurer une rémunération décente pour leurs efforts ; limiter la possibilité d’acheter et de vendre les startups ; réformer la propriété intellectuelle de ce qui est produit dans le cadre startup ; permettre le rachat par l’État ou les employés des startups à la place des exits ; réfléchir à une autre forme, qui permettrait le développement d’innovations et de technologies sociales qui ne seraient pas immédiatement profitables… La réflexion n’est ici qu’amorcée, mais je pense qu’elle est urgente.
Nos jeunes, nos innovateurs, nos entrepreneurs ont du génie : aidons les à aligner leurs efforts avec les intérêts du plus grand nombre et soyons plus rationnels vis à vis de l’argent public dépensé pour les soutenir.
Amis de l’écosystème, il ne tient qu’à nous de faire changer les choses.
*Sociologue et activiste au sein de la société civile tunisienne
Commentaires
Dr. Jamel Tazarki
@Madame Ferjani Epouse Ghedamsi
a posté le 30-10-2024 à 10:51
@Madame Ferjani Epouse Ghedamsi: votre commentaire est trop nationaliste et absurde.
-->
Je vous cite:. "[...] Laquelle alimente surtout la France, à travers les publications scientifiques conjointes dans les revues internationales. Ces publications qui reposent en particulier sur les moyens technologiques des pays européens partenaires, constituent le critère d'avancement en carrière des enseignants chercheurs tunisiens. On accède à la science mais pas à la technologie et à l'essor économique." Fin de la citation
-->
c'est du n'importe. Je m'explique:
- Il faut s'adapter à la culture du coopératif et du partage sur le développement de nos projets technologiques et sociaux. Il s'agit d'aller beaucoup plus loin à présent. Le dialogue et l'interaction sont une nécessité à l'évolution non seulement de notre société mais aussi de ceux des pays du nord et de la race humaine en général. Il va falloir repenser la vie sociale et internationale en réseaux inter-reliées par les outils de la mobilité, du travail coopératif et du partage de la connaissance.
- Nos scientifique devraient se connecter au monde digital scientifique à l'échelle planétaire. Le futur solidaire de l'humanité entre scientifiques est déjà existant depuis des décennies. --> Il y a quelques temps j'ai participé à un congrès scientifique du domaine de l'intelligence artificielle à San Sèrvolo (fr.wikipedia.org/wiki/San_Servolo) où se trouve l'université européenne--> Il y avait des scientifiques solidaires par leur savoir de toutes les nationalités: Arabes, Russes, Chinois, Américains, Israéliens, Européens, etc.,etc., etc. --> On s'est connu sur le web dans un monde digital et on s'est rencontré après quelques années de communication virtuelle à San Sèrvolo pour une rencontre réelle
- Les interactions entre les individus à l'échelle internationale représentent le plus fort potentiel d'évolution que les nouvelles technologies de l'information et des communications permettent, voire imposent de prendre en compte à l'échelle planétaire. Il est temps d'aller au-delà des limites des frontières nationales pour se pencher sur une autre voie, la richesse d'innovation des échanges interhumains sans les contraintes inutiles de la race et du pays d'origine. Nous allons vers un monde plus collaboratif et responsable.
- Quand les contraintes d'interactions entre individus dans une entreprise ou dans une communauté close n'ont pas de sens par rapport à ce qu'il est désormais possible de faire au dehors, elles sont alors perçues davantage comme des freins.
bonne journée
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
PS: @Madame Ferjani Epouse Ghedamsi: j'espère que notre gouvernement et la présidence de la République ne s'inspirent pas de votre commentaire
C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
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Je vous cite:. "[...] Laquelle alimente surtout la France, à travers les publications scientifiques conjointes dans les revues internationales. Ces publications qui reposent en particulier sur les moyens technologiques des pays européens partenaires, constituent le critère d'avancement en carrière des enseignants chercheurs tunisiens. On accède à la science mais pas à la technologie et à l'essor économique." Fin de la citation
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c'est du n'importe. Je m'explique:
- Il faut s'adapter à la culture du coopératif et du partage sur le développement de nos projets technologiques et sociaux. Il s'agit d'aller beaucoup plus loin à présent. Le dialogue et l'interaction sont une nécessité à l'évolution non seulement de notre société mais aussi de ceux des pays du nord et de la race humaine en général. Il va falloir repenser la vie sociale et internationale en réseaux inter-reliées par les outils de la mobilité, du travail coopératif et du partage de la connaissance.
- Nos scientifique devraient se connecter au monde digital scientifique à l'échelle planétaire. Le futur solidaire de l'humanité entre scientifiques est déjà existant depuis des décennies. --> Il y a quelques temps j'ai participé à un congrès scientifique du domaine de l'intelligence artificielle à San Sèrvolo (fr.wikipedia.org/wiki/San_Servolo) où se trouve l'université européenne--> Il y avait des scientifiques solidaires par leur savoir de toutes les nationalités: Arabes, Russes, Chinois, Américains, Israéliens, Européens, etc.,etc., etc. --> On s'est connu sur le web dans un monde digital et on s'est rencontré après quelques années de communication virtuelle à San Sèrvolo pour une rencontre réelle
- Les interactions entre les individus à l'échelle internationale représentent le plus fort potentiel d'évolution que les nouvelles technologies de l'information et des communications permettent, voire imposent de prendre en compte à l'échelle planétaire. Il est temps d'aller au-delà des limites des frontières nationales pour se pencher sur une autre voie, la richesse d'innovation des échanges interhumains sans les contraintes inutiles de la race et du pays d'origine. Nous allons vers un monde plus collaboratif et responsable.
- Quand les contraintes d'interactions entre individus dans une entreprise ou dans une communauté close n'ont pas de sens par rapport à ce qu'il est désormais possible de faire au dehors, elles sont alors perçues davantage comme des freins.
bonne journée
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
PS: @Madame Ferjani Epouse Ghedamsi: j'espère que notre gouvernement et la présidence de la République ne s'inspirent pas de votre commentaire
C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
Nephentes
La grande foutaise des Startups en Tunisie
a posté le 30-10-2024 à 10:40
Bel article. Bravo à son auteur. L'analyse du naufrage du programme STARTUP ACT est un sujet d'analyse sociologique de premier plan.
D'analyse anthropologique, même.
La vessie du STARTUP ACT, censée nous éclairer en tant que levier majeur de l'innovation et du développement de chaines de valeur en Tunisie, est symptomatique de la toxicité de "l'écosystème" socioéconomique tunisien et de ses mécanismes de reproduction des hiérarchies sociales.
A cet égard je me permets de vous recommander la relecture de "La Distinction" de Pierre Bourdieu. L'analogie est parfois percutante.
Née d'une bonne intention, le Startup Act est devenu une arlésienne qui arrangeait tout le monde ; le seul écosystème productif que ce cadre juridique et financier a crée est la foule d'escrocs qui ont profité de la manne, malgré des réussites exemplaires ( leur promoteurs se sont tous cassés vers des vrais écosystèmes)
En fait des le départ les promoteurs du programme , avertis par les experts internationaux, connaissaient les limites de la capacité de ces microentreprises par rapport aux objectifs affichés qui relevaient clairement, comme souvent dans ce pays de clowns, de l'infantilisme et plus surement du populisme intéressé voire de l'escroquerie en bande organisée.
était clairement politique voire populiste. C'est que l'UE a investi plus de 300 milliards pour cette foutaise collective. Pour un taux de mortalité dépasse les 95%, des soi-disant pôles d'innovation aux trois quarts vides, et aucune chaine de valeur digne de ce nom excepté Novation City ( et c'est à vous monsieur le sociologue d'analyser pourquoi) .
Enfin rassurez vous ,le fric n'a pas été perdu pour tout le monde.
D'analyse anthropologique, même.
La vessie du STARTUP ACT, censée nous éclairer en tant que levier majeur de l'innovation et du développement de chaines de valeur en Tunisie, est symptomatique de la toxicité de "l'écosystème" socioéconomique tunisien et de ses mécanismes de reproduction des hiérarchies sociales.
A cet égard je me permets de vous recommander la relecture de "La Distinction" de Pierre Bourdieu. L'analogie est parfois percutante.
Née d'une bonne intention, le Startup Act est devenu une arlésienne qui arrangeait tout le monde ; le seul écosystème productif que ce cadre juridique et financier a crée est la foule d'escrocs qui ont profité de la manne, malgré des réussites exemplaires ( leur promoteurs se sont tous cassés vers des vrais écosystèmes)
En fait des le départ les promoteurs du programme , avertis par les experts internationaux, connaissaient les limites de la capacité de ces microentreprises par rapport aux objectifs affichés qui relevaient clairement, comme souvent dans ce pays de clowns, de l'infantilisme et plus surement du populisme intéressé voire de l'escroquerie en bande organisée.
était clairement politique voire populiste. C'est que l'UE a investi plus de 300 milliards pour cette foutaise collective. Pour un taux de mortalité dépasse les 95%, des soi-disant pôles d'innovation aux trois quarts vides, et aucune chaine de valeur digne de ce nom excepté Novation City ( et c'est à vous monsieur le sociologue d'analyser pourquoi) .
Enfin rassurez vous ,le fric n'a pas été perdu pour tout le monde.
Ferjani Epouse Ghedamsi
L'éternel problème d'inadéquation de l'innovation et R&D avec les besoins du marché
a posté le 30-10-2024 à 08:49
Bravo Monsieur d'évoquer un tel sujet, tabou pour plusieurs opérateurs économiques qui profitent du système actuel.
Votre diagnostic du faible impact des startups sur l'économie rejoint celui longtemps décrié de la R&D dans notre pays, laquelle alimente surtout la France, à travers les publications scientifiques conjointes dans les revues internationales. Ces publications qui reposent en particulier sur les moyens technologiques des pays européens partenaires, constituent le critère d'avancement en carrière des enseignants chercheurs tunisiens. On accède à la science mais pas à la technologie et à l'essor économique.
Même diagnostic pour les brevets quand ils existent. Depuis 2001, on a fait profiter les détenteurs de brevets de faire leur examen technologique par l'Office Européen des Brevets à peu de frais pris en charge par l'Université, afin de prouver leur valeur technologique . Que deviennent ces brevets ? qui en profite réellement ? Mystère ! en l'absence de mécanismes de suivi.
La réflexion sur les startups s'est faite indépendamment des besoins du ministère de l'industrie
et visant seulement les TIC. Alors que le modèle "startup Act" américain visait à redresser l'industrie américaine ( à la fin des années 80) en diffusant le savoir faire du ministère de défense auprès des entreprises à travers des instituions étatiques de transfert de technologie à la pointe de l'innovation comme le NIST (National Institute de Standards et de Technologie) véritable mastodonte.
Le manque de vision de la politique nationale de l'innovation, la faiblesse des institutions, l'inadéquation de leurs statuts ,l'absence de coordination, sont à l'origine de ces défaillances . Alors la solution n'est surtout pas l'intégration des startups dans ces structures obsolètes.
La solution est la refonte des administrations et institutions de l'Etats relais de la recherche et de la technologie pour un appui efficace des entreprises existantes ou jeunes pousses selon nos besoins réels (il y a quelques succès en recherche agricoles et de gestion de l'eau à encourager absolument). Ce n'est pas avec l'UE qu'on peut réaliser un tel projet. On a fait des tentatives avec la Corée comme la digitalisation mais qui échouent car les institutions ne suivent pas.
C'est une grande volonté d'indépendance économique qu'on n'a toujours pas, pour plusieurs raisons hélas.
Votre diagnostic du faible impact des startups sur l'économie rejoint celui longtemps décrié de la R&D dans notre pays, laquelle alimente surtout la France, à travers les publications scientifiques conjointes dans les revues internationales. Ces publications qui reposent en particulier sur les moyens technologiques des pays européens partenaires, constituent le critère d'avancement en carrière des enseignants chercheurs tunisiens. On accède à la science mais pas à la technologie et à l'essor économique.
Même diagnostic pour les brevets quand ils existent. Depuis 2001, on a fait profiter les détenteurs de brevets de faire leur examen technologique par l'Office Européen des Brevets à peu de frais pris en charge par l'Université, afin de prouver leur valeur technologique . Que deviennent ces brevets ? qui en profite réellement ? Mystère ! en l'absence de mécanismes de suivi.
La réflexion sur les startups s'est faite indépendamment des besoins du ministère de l'industrie
et visant seulement les TIC. Alors que le modèle "startup Act" américain visait à redresser l'industrie américaine ( à la fin des années 80) en diffusant le savoir faire du ministère de défense auprès des entreprises à travers des instituions étatiques de transfert de technologie à la pointe de l'innovation comme le NIST (National Institute de Standards et de Technologie) véritable mastodonte.
Le manque de vision de la politique nationale de l'innovation, la faiblesse des institutions, l'inadéquation de leurs statuts ,l'absence de coordination, sont à l'origine de ces défaillances . Alors la solution n'est surtout pas l'intégration des startups dans ces structures obsolètes.
La solution est la refonte des administrations et institutions de l'Etats relais de la recherche et de la technologie pour un appui efficace des entreprises existantes ou jeunes pousses selon nos besoins réels (il y a quelques succès en recherche agricoles et de gestion de l'eau à encourager absolument). Ce n'est pas avec l'UE qu'on peut réaliser un tel projet. On a fait des tentatives avec la Corée comme la digitalisation mais qui échouent car les institutions ne suivent pas.
C'est une grande volonté d'indépendance économique qu'on n'a toujours pas, pour plusieurs raisons hélas.
Siwam Habal
Quelle politique
a posté le à 10:06
Vous dites :
' Le manque de vision de la politique nationale de l'innovation '
Où voyez vous cette politique ?
Prise en charge par qui ?
' Le manque de vision de la politique nationale de l'innovation '
Où voyez vous cette politique ?
Prise en charge par qui ?
Siwam Habal
ALTERNATIVE
a posté le 30-10-2024 à 08:09
En effet, les startup ne servent à rien. Sauf à faire vivre nos jeunes dans un monde imaginaire.
1 - ANALYSE DU PROBL'?ME
Les déboires au niveau des startups n'est pas un phénomène isolé, mais rentre dans un phénomène de type culturel. Cela touche toutes les activités similaires. Notre type de recherche scientifique appliquée, notre activité de recherche développement dans nos entreprises, nos pépinières d'entreprises, nos brevets, nos créateurs d'entreprises.
2 - RESPONSABILIT'?
La responsabilité est partagée.
Nos responsables de la recherche scientifique appliquée ne connaissent rien du processus créatif. Aucune institution ne rassemble les intervenants concernés par l'innovation. L'enseignement en innovation dans nos institutions universitaires, est inefficace. Les chefs d'unités de recherche universitaire sont juge et partie, et personne ne peut leur demander des comptes. Nos médias transmettent l'information, sans donner des alertes, et sans demander aux spécialistes en sciences humaines de donner des interprétations et des alternatives. La relation entre universités et entreprises, est inexistante.
3 - ALTERNATIVE
- Le problème étant d'ordre culturel, il revient à nos sociologues d'y remédier par une intervention de type ' Recherche-Action '
- Confier l'alternative à une structure rassemblant tout les entités concernées par l'innovation. Société civile, médias, universités, administrations de tutelle.
1 - ANALYSE DU PROBL'?ME
Les déboires au niveau des startups n'est pas un phénomène isolé, mais rentre dans un phénomène de type culturel. Cela touche toutes les activités similaires. Notre type de recherche scientifique appliquée, notre activité de recherche développement dans nos entreprises, nos pépinières d'entreprises, nos brevets, nos créateurs d'entreprises.
2 - RESPONSABILIT'?
La responsabilité est partagée.
Nos responsables de la recherche scientifique appliquée ne connaissent rien du processus créatif. Aucune institution ne rassemble les intervenants concernés par l'innovation. L'enseignement en innovation dans nos institutions universitaires, est inefficace. Les chefs d'unités de recherche universitaire sont juge et partie, et personne ne peut leur demander des comptes. Nos médias transmettent l'information, sans donner des alertes, et sans demander aux spécialistes en sciences humaines de donner des interprétations et des alternatives. La relation entre universités et entreprises, est inexistante.
3 - ALTERNATIVE
- Le problème étant d'ordre culturel, il revient à nos sociologues d'y remédier par une intervention de type ' Recherche-Action '
- Confier l'alternative à une structure rassemblant tout les entités concernées par l'innovation. Société civile, médias, universités, administrations de tutelle.
Dr. Jamel Tazarki
Pourquoi la création de PME en Tunisie est damnée à l'échec?
a posté le 29-10-2024 à 21:22
- Les idées de la majorité de nos PME créées en 2022/2023/2024 répondent à des besoins réels du marché tunisien, et pourtant la majorité d'entre-elles a échoué. Pourquoi?
- en Tunisie nous n'avons pas besoin de créer des consommateurs pour des produits mais plutôt des produits qui correspondent aux besoins des consommateurs (ce qui facilite la tâche de nos PME). En effet, les besoins non satisfaits des Tunisiens sont immenses, il manque de tout en Tunisie.
--> De ce fait, on n'a pas besoin de forcer le Tunisien par la publicité à consommer afin de redémarrer de nouveau la Tunisie socio-économique et créer de l'emploi et de la richesse (--> ce qui signifie l'accroissement de notre BIP: notre monnaie va être rehaussé et ainsi moins de dépenses pour les importations et les remboursements de la dette extérieure ).
-->
Les besoins socio-économiques encore non satisfaits de notre entourage sont la meilleure source d'idées d'affaires. Il faudrait voir à travers nos multiples problèmes socio-économiques une source d'idées infinie. Oui, il est temps de comprendre que nos problèmes socio-économiques et notre misère de tous les jours sont en fait une source pour une infinité d'opportunités. Si quelqu'un est capable d'en identifier quelques-uns à grande urgence, et de réfléchir aux moyens de les résoudre, il sera ainsi capable de créer une formidable entreprise.
-->
Par contre en Europe, Il faut créer des consommateurs pour des produits de désirs car tous les besoins des Européens sont satisfaits. --> ce qui rend la tâche un peu plus difficile.
--> Malgré l'avantage qu'ont les créateurs de PME en Tunisie, la majorité d'entre-eux ont échoué. Pourquoi?
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
- en Tunisie nous n'avons pas besoin de créer des consommateurs pour des produits mais plutôt des produits qui correspondent aux besoins des consommateurs (ce qui facilite la tâche de nos PME). En effet, les besoins non satisfaits des Tunisiens sont immenses, il manque de tout en Tunisie.
--> De ce fait, on n'a pas besoin de forcer le Tunisien par la publicité à consommer afin de redémarrer de nouveau la Tunisie socio-économique et créer de l'emploi et de la richesse (--> ce qui signifie l'accroissement de notre BIP: notre monnaie va être rehaussé et ainsi moins de dépenses pour les importations et les remboursements de la dette extérieure ).
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Les besoins socio-économiques encore non satisfaits de notre entourage sont la meilleure source d'idées d'affaires. Il faudrait voir à travers nos multiples problèmes socio-économiques une source d'idées infinie. Oui, il est temps de comprendre que nos problèmes socio-économiques et notre misère de tous les jours sont en fait une source pour une infinité d'opportunités. Si quelqu'un est capable d'en identifier quelques-uns à grande urgence, et de réfléchir aux moyens de les résoudre, il sera ainsi capable de créer une formidable entreprise.
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Par contre en Europe, Il faut créer des consommateurs pour des produits de désirs car tous les besoins des Européens sont satisfaits. --> ce qui rend la tâche un peu plus difficile.
--> Malgré l'avantage qu'ont les créateurs de PME en Tunisie, la majorité d'entre-eux ont échoué. Pourquoi?
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
Dr. Jamel Tazarki
Pourquoi la création de PME en Tunisie est damnés à l'échec?
a posté le 29-10-2024 à 21:13
Des Exemples concrets:
a) Les aveugles en Allemagne produisent d'une façon décentralisée et à domicile des brosses, des pinceaux, des balais, etc.. Tous les vendredis, il y a quelqu'un de la commune qui passe chez les aveugles/handicapés chercher la production afin de la faire vendre d'une façon centralisée.
--> Les aveugles en Allemagne n'ont pas de problèmes à vendre leur production.
b) J'étais en Thaïlande et j'ai rencontré des familles pauvres qui mènent une vie paisible et arrivent à survivre grâce aux élevages traditionnels des crevettes, souvent sur les rives des petites rivières. C'est l'Etat Thaïlandais qui donne les moyens de productions et collecte aussi la production/récolte des crevettes afin de l'exporter vers l'Europe ou la commercialiser dans le pays.
--> En Thaïlande, les éleveurs traditionnels des crevettes n'ont pas de problèmes à vendre leur production.
c) Je reviens au cas de la Tunisie:
- Il y a quelques temps un homme d'affaires français voulait produire des chaussures à Tazarka. Il a commencé d'abord par donner une formation à ses nouveaux employés (en home-office) . Il les a réunis dans une grande salle à la commune de Tazarka et il leur a montré les techniques de la fabrication des chaussures d'une façon artisanale (j'étais parmi les présents, j'avais 17 ans en ce temps-là). Il nous a fourni la formation nécessaire pour assurer la qualité du travail. Puis, il a introduit une nouveauté dans notre monde rural, un système de salaire différentiel aux pièces. On recevait une somme fixe par pièce produite. Puis, cet homme d'affaires nous payait même plus cher car on respectait les normes qu'il nous a fixées pour la production (encore plus de motivation afin de fournir un travail de qualité). Ce Monsieur, venu de l'étranger, a révolutionné notre monde rural en introduisant la même base de calcul du salaire pour les hommes et pour les femmes pour un travail égal ou d'égale valeur. C'était un bouleversement socio-culturel dans notre petit village où les femmes gagnaient beaucoup moins et travaillaient beaucoup plus sur les champs des autres. Ce Monsieur, venu de loin, a su motiver tout le monde. Je produisais durant mes vacances scolaires des chaussures de très hautes qualités et ceci par dizaines. Je ne me faisais pas de soucis pour la vente de ma production. En effet, Je savais que ce Monsieur, venu de très loin, allait acheter toute ma production.
-Puis un jour, l'entrepreneur français qui m'employait en travailleur indépendant (freelancer) est rentré chez lui, en France. J'ai décidé alors de continuer à fabriquer des chaussures. J'étais à Nabeul, j'ai acheté du cuir et j'ai démarré avec des amis de mon village une petite entreprise qui produisait des dizaines de chaussures de très bonne qualité et en particulier confortables. Mais seulement, on ne savait pas où les vendre. Les boutiques, les grands magasins, la police municipale sur le marché de semaine avaient des doutes sur l'origine de notre production...
Je me suis adressé à la mairie de Nabeul, on m'a informé que l'on n'avait pas le droit de vendre sur le domaine public, (marché du village ou aux bords des routes), sans être commerçant inscrit au registre du commerce (j'avais à peine 18 ans, en ce temps-là).
Et ainsi je me suis inscrit au registre du commerce et de ce fait quelques boutiques ont accepté de mettre notre production de chaussures dans leurs vitrines. Certes, les chaussures ont été vendues mais on ne nous a jamais donné un centime! Ce qui est encore plus grave, j'ai reçu une lettre du fisc pour déclaration de notre "chiffre d'affaire", sinon mon activité à domicile pourrait être considérée comme du travail dissimulé (voir un délit). Eh ainsi, on a dû arrêter à fabriquer des chaussures bien qu'il en manquait en Tunisie!
--> mon projet était condamné à la faillite car je n'avais pas de couverture juridique gratuite et car je ne trouvais pas de réseaux de distribution afin de vendre ma production (un manque de logistique).
A vous de tirer des conclusions utiles, pourquoi la création de PME en Tunisie est damnés à l'échec?
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
a) Les aveugles en Allemagne produisent d'une façon décentralisée et à domicile des brosses, des pinceaux, des balais, etc.. Tous les vendredis, il y a quelqu'un de la commune qui passe chez les aveugles/handicapés chercher la production afin de la faire vendre d'une façon centralisée.
--> Les aveugles en Allemagne n'ont pas de problèmes à vendre leur production.
b) J'étais en Thaïlande et j'ai rencontré des familles pauvres qui mènent une vie paisible et arrivent à survivre grâce aux élevages traditionnels des crevettes, souvent sur les rives des petites rivières. C'est l'Etat Thaïlandais qui donne les moyens de productions et collecte aussi la production/récolte des crevettes afin de l'exporter vers l'Europe ou la commercialiser dans le pays.
--> En Thaïlande, les éleveurs traditionnels des crevettes n'ont pas de problèmes à vendre leur production.
c) Je reviens au cas de la Tunisie:
- Il y a quelques temps un homme d'affaires français voulait produire des chaussures à Tazarka. Il a commencé d'abord par donner une formation à ses nouveaux employés (en home-office) . Il les a réunis dans une grande salle à la commune de Tazarka et il leur a montré les techniques de la fabrication des chaussures d'une façon artisanale (j'étais parmi les présents, j'avais 17 ans en ce temps-là). Il nous a fourni la formation nécessaire pour assurer la qualité du travail. Puis, il a introduit une nouveauté dans notre monde rural, un système de salaire différentiel aux pièces. On recevait une somme fixe par pièce produite. Puis, cet homme d'affaires nous payait même plus cher car on respectait les normes qu'il nous a fixées pour la production (encore plus de motivation afin de fournir un travail de qualité). Ce Monsieur, venu de l'étranger, a révolutionné notre monde rural en introduisant la même base de calcul du salaire pour les hommes et pour les femmes pour un travail égal ou d'égale valeur. C'était un bouleversement socio-culturel dans notre petit village où les femmes gagnaient beaucoup moins et travaillaient beaucoup plus sur les champs des autres. Ce Monsieur, venu de loin, a su motiver tout le monde. Je produisais durant mes vacances scolaires des chaussures de très hautes qualités et ceci par dizaines. Je ne me faisais pas de soucis pour la vente de ma production. En effet, Je savais que ce Monsieur, venu de très loin, allait acheter toute ma production.
-Puis un jour, l'entrepreneur français qui m'employait en travailleur indépendant (freelancer) est rentré chez lui, en France. J'ai décidé alors de continuer à fabriquer des chaussures. J'étais à Nabeul, j'ai acheté du cuir et j'ai démarré avec des amis de mon village une petite entreprise qui produisait des dizaines de chaussures de très bonne qualité et en particulier confortables. Mais seulement, on ne savait pas où les vendre. Les boutiques, les grands magasins, la police municipale sur le marché de semaine avaient des doutes sur l'origine de notre production...
Je me suis adressé à la mairie de Nabeul, on m'a informé que l'on n'avait pas le droit de vendre sur le domaine public, (marché du village ou aux bords des routes), sans être commerçant inscrit au registre du commerce (j'avais à peine 18 ans, en ce temps-là).
Et ainsi je me suis inscrit au registre du commerce et de ce fait quelques boutiques ont accepté de mettre notre production de chaussures dans leurs vitrines. Certes, les chaussures ont été vendues mais on ne nous a jamais donné un centime! Ce qui est encore plus grave, j'ai reçu une lettre du fisc pour déclaration de notre "chiffre d'affaire", sinon mon activité à domicile pourrait être considérée comme du travail dissimulé (voir un délit). Eh ainsi, on a dû arrêter à fabriquer des chaussures bien qu'il en manquait en Tunisie!
--> mon projet était condamné à la faillite car je n'avais pas de couverture juridique gratuite et car je ne trouvais pas de réseaux de distribution afin de vendre ma production (un manque de logistique).
A vous de tirer des conclusions utiles, pourquoi la création de PME en Tunisie est damnés à l'échec?
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
le financier
tous les commetaires ci dessous sont juste
a posté le 29-10-2024 à 12:19
tous les commentaires sont justes , ce sociologue pense que la solution est dans le public , j ai bien rit.
pour info , des pays de meme taille voir plus petit que le luxembourg ont des start up qui fonctionnent , attirent l argent , des talents , il suffit de regarder en belgique luxembourg pays bas meme les pays de l est quasi en guerre avec la russie .
L etat n est pas la pour donner du travail , il doit juste mettre un cadre favorable aux entreprises et ce n est pas le cas en tunisie pour des centaines de raisons que je ne developperai pas la .
De toute facon l ambition de KS c est les entreprises communautaire le Kolkhoz sovietique , ben tien monsieur le sociologue peut etre veux tu un kolholz trois point zero pour le digital aussi avec 800 dinars par mois
pour info , des pays de meme taille voir plus petit que le luxembourg ont des start up qui fonctionnent , attirent l argent , des talents , il suffit de regarder en belgique luxembourg pays bas meme les pays de l est quasi en guerre avec la russie .
L etat n est pas la pour donner du travail , il doit juste mettre un cadre favorable aux entreprises et ce n est pas le cas en tunisie pour des centaines de raisons que je ne developperai pas la .
De toute facon l ambition de KS c est les entreprises communautaire le Kolkhoz sovietique , ben tien monsieur le sociologue peut etre veux tu un kolholz trois point zero pour le digital aussi avec 800 dinars par mois
Gg
Fonctionnaires ou startups?
a posté le 29-10-2024 à 10:36
Une phrase est étrange, pour ne pas dire choquante: "créer un cadre permettant d'intégrer les innovateurs dans le secteur public".
Donc en faire des fonctionnaires, qui vont se dissoudre dans la pesante lenteur du secteur public.
Or une startup est avant tout rapide, réactive, créatrice. On bosse, on bosse et on bosse!
En général ce sont des jeunes bouillonnants d'idées et d'énergie qui créent ces germes d'entreprises, ils sont avant tout libres, passionnés et veulent FAIRE.
Il leur manque le soutien financier et l'expertise comptable pour réussir le passage vers l'entreprise.
Un exemple pris en France lors de la covid: alors que les grands labos Pasteur et Sanofi ont échoué en raison de leur lenteur et de leur lourdeur, une startup nantaise, Valvena, minuscule mais entièrement tournée vers l'efficacité, a créé un vaccin dans l'urgence.
Le temps que les services publics français réagissent, la startup en question, a trouvé en Grande Bretagne le financement et l'outil industriel. Et le vaccin a été produit.
La même aventure s'est produite en Allemagne, avec BioNTech.
Non, vraiment, la startup n'a rien à espérer de du secteur public! Si elle obtient la bienveillance des autorités, c'est déjà beaucoup...
Donc en faire des fonctionnaires, qui vont se dissoudre dans la pesante lenteur du secteur public.
Or une startup est avant tout rapide, réactive, créatrice. On bosse, on bosse et on bosse!
En général ce sont des jeunes bouillonnants d'idées et d'énergie qui créent ces germes d'entreprises, ils sont avant tout libres, passionnés et veulent FAIRE.
Il leur manque le soutien financier et l'expertise comptable pour réussir le passage vers l'entreprise.
Un exemple pris en France lors de la covid: alors que les grands labos Pasteur et Sanofi ont échoué en raison de leur lenteur et de leur lourdeur, une startup nantaise, Valvena, minuscule mais entièrement tournée vers l'efficacité, a créé un vaccin dans l'urgence.
Le temps que les services publics français réagissent, la startup en question, a trouvé en Grande Bretagne le financement et l'outil industriel. Et le vaccin a été produit.
La même aventure s'est produite en Allemagne, avec BioNTech.
Non, vraiment, la startup n'a rien à espérer de du secteur public! Si elle obtient la bienveillance des autorités, c'est déjà beaucoup...
Dr. Jamel Tazarki
Confusion entre PME et Start-up!
a posté le 29-10-2024 à 10:26
Introduction: il y a une confusion entre PME et start-up...
Je cite: La frontière entre start-up et PME se dessine à travers leurs objectifs et leur maturité. Alors que les start-ups sont innovantes, notamment dans le secteur des nouvelles technologies, elles naviguent dans l'incertitude. les PME, elles, évoluent sur des terrains plus stables et matures. La création d'une start-up est un voyage complexe qui débute par une idée, embrasse les défis du financement, et se concrétise par la navigation à travers les arcanes administratives, le tout soutenu par une quête constante d'accompagnement et de conseil. Ce parcours, ponctué d'étapes cruciales comme la levée de fonds, l'élaboration d'un business plan solide et le choix judicieux d'une structure juridique, définit la transition de l'idéal à la réalité entrepreneuriale.
-->
de ce fait, il faudrait parler en Tunisie plutôt de création de PME et non pas de Start-ups dont le nombre est très limité (ceci, si on fait une bonne différentiation entre Start-up et PME) .
--> Et ainsi se pose la question évidente: Pourquoi la création de PME est souvent un échec chez beaucoup de Tunisiens (en particulier chez nos jeunes diplômés)?
-->
Je donnerai ce soir une réponse à cette question (je dois d'abord travailler à la construction de mon Start-up)
bonne journée
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
Je cite: La frontière entre start-up et PME se dessine à travers leurs objectifs et leur maturité. Alors que les start-ups sont innovantes, notamment dans le secteur des nouvelles technologies, elles naviguent dans l'incertitude. les PME, elles, évoluent sur des terrains plus stables et matures. La création d'une start-up est un voyage complexe qui débute par une idée, embrasse les défis du financement, et se concrétise par la navigation à travers les arcanes administratives, le tout soutenu par une quête constante d'accompagnement et de conseil. Ce parcours, ponctué d'étapes cruciales comme la levée de fonds, l'élaboration d'un business plan solide et le choix judicieux d'une structure juridique, définit la transition de l'idéal à la réalité entrepreneuriale.
-->
de ce fait, il faudrait parler en Tunisie plutôt de création de PME et non pas de Start-ups dont le nombre est très limité (ceci, si on fait une bonne différentiation entre Start-up et PME) .
--> Et ainsi se pose la question évidente: Pourquoi la création de PME est souvent un échec chez beaucoup de Tunisiens (en particulier chez nos jeunes diplômés)?
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Je donnerai ce soir une réponse à cette question (je dois d'abord travailler à la construction de mon Start-up)
bonne journée
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
Vladimir Guez
Bel article mais conclusion effrayante.
a posté le 29-10-2024 à 10:11
La start up a démoli le mythe des debilos gauchistes biberonnés a la lutte des classes, que la réussite était liée à la detention du capital.
Ce mythe est ravageur. A quoi bon se donner du mal , puisque si on est pas né avec le capital on ne s'en sortira pas. Autant passer sa vie à trainer au café et à attendre un emploi public ou vivre de l'assistanat.
Dans un environnement libéral, comme les USA post années 80, le capital peut de moins en moins imposer ses barrières et de simples individus partis de rien ont bati en quelques décennies des entreprises qui sont plus puissantes que des pays millénaires tout entier.(Le chiffre d'affaire d'un seul GAFA qui n'existait pas il y a 50 ans c'est 10 fois le PIB de la Tunisie)
Il ne faut pas se formaliser sur le taux d'echec. Ce sont les changements dans les mentalités qui sont les plus puissants levier.
Par contre les starts up ne devraient pas engloutir de l'argent public. Elles doivent trouver leur investisseurs . Elles peuvent avoir des revenus issus de programmes de recherche développement publics , mais en aucun cas recevoir de subventions comme chez nous. Ce serait devoyer l'idée.
PS: Votre conclusion est effrayante et témoigne de la mentalité dans laquelle on baigne. Le réflexe pavlovien, et l'unique solution que l'on est capable d'apporter c'est l'Etat et la castration : "secteur public", "limiter la possibilité","rachat par l'etat"...
"créer un cadre permettant d'intégrer les innovateurs dans le secteur public, et leur assurer une rémunération décente pour leurs efforts ; limiter la possibilité d'acheter et de vendre les startups ; réformer la propriété intellectuelle de ce qui est produit dans le cadre startup ; permettre le rachat par l'?tat ou les employés des startups à la place des exits"
Ce mythe est ravageur. A quoi bon se donner du mal , puisque si on est pas né avec le capital on ne s'en sortira pas. Autant passer sa vie à trainer au café et à attendre un emploi public ou vivre de l'assistanat.
Dans un environnement libéral, comme les USA post années 80, le capital peut de moins en moins imposer ses barrières et de simples individus partis de rien ont bati en quelques décennies des entreprises qui sont plus puissantes que des pays millénaires tout entier.(Le chiffre d'affaire d'un seul GAFA qui n'existait pas il y a 50 ans c'est 10 fois le PIB de la Tunisie)
Il ne faut pas se formaliser sur le taux d'echec. Ce sont les changements dans les mentalités qui sont les plus puissants levier.
Par contre les starts up ne devraient pas engloutir de l'argent public. Elles doivent trouver leur investisseurs . Elles peuvent avoir des revenus issus de programmes de recherche développement publics , mais en aucun cas recevoir de subventions comme chez nous. Ce serait devoyer l'idée.
PS: Votre conclusion est effrayante et témoigne de la mentalité dans laquelle on baigne. Le réflexe pavlovien, et l'unique solution que l'on est capable d'apporter c'est l'Etat et la castration : "secteur public", "limiter la possibilité","rachat par l'etat"...
"créer un cadre permettant d'intégrer les innovateurs dans le secteur public, et leur assurer une rémunération décente pour leurs efforts ; limiter la possibilité d'acheter et de vendre les startups ; réformer la propriété intellectuelle de ce qui est produit dans le cadre startup ; permettre le rachat par l'?tat ou les employés des startups à la place des exits"
Ahlem
Erreur de prisme
a posté le 29-10-2024 à 09:43
Cher Mehdi,
On ne peut pas évaluer les startups selon le prisme de rentabilité, de durabilité ou de rendement d'une entreprise conventionnelle. Le modèle est différent, le fonctionnement est différent, la finalité est différente.
L'impact? Il est énorme. Nous avons un écosystème riche, en pleine ébullition, et ça ne concerne pas uniquement les startups. C'est l'écosystème de l'entreprenariat tout entier qui en bénéficie, et au-delà c'est l'innovation qui en bénéficie.
Oui, il y a création d'emplois, mais il y a également un enrichissement des parcours universitaires. La Tunisie bénéficie de collectes fiscales supplémentaires (sur les exits aussi). Le pays gagne en visibilité et les tunisiens ont accès à des opportunités uniques par rapport à la région, voire au continent.
Le souci, ce qui bride réellement le potentiel de l'innovation en Tunisie c'est l'ennemi habituel: l'administration, les législations archaiques, le code des changes.
On ne peut pas évaluer les startups selon le prisme de rentabilité, de durabilité ou de rendement d'une entreprise conventionnelle. Le modèle est différent, le fonctionnement est différent, la finalité est différente.
L'impact? Il est énorme. Nous avons un écosystème riche, en pleine ébullition, et ça ne concerne pas uniquement les startups. C'est l'écosystème de l'entreprenariat tout entier qui en bénéficie, et au-delà c'est l'innovation qui en bénéficie.
Oui, il y a création d'emplois, mais il y a également un enrichissement des parcours universitaires. La Tunisie bénéficie de collectes fiscales supplémentaires (sur les exits aussi). Le pays gagne en visibilité et les tunisiens ont accès à des opportunités uniques par rapport à la région, voire au continent.
Le souci, ce qui bride réellement le potentiel de l'innovation en Tunisie c'est l'ennemi habituel: l'administration, les législations archaiques, le code des changes.