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Tunisie - Le coût de lâEUR(TM)intox de la femme enceinte de 12 enfants
20/08/2009 | 1
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Les standards du ministère de la Santé n’ont pas cessé de résonner ces six derniers jours depuis l’annonce par un quotidien arabophone de la place sur la grossesse d’une Tunisienne, originaire de Gafsa, de douze enfants.
L’information a rapidement fait le tour du monde et a été reprise par plusieurs médias prestigieux européens et arabes. La source ? Un journal tunisien réputé être crédible.
Mais il s’avère que l’information n’en est pas une. De l’intox, fruit de l’imagination de la bonne dame qui a simulé sa grossesse après deux précédents avortements.
L’information était extraordinaire et a retenu en haleine les professionnels de la santé et les simples curieux. Pendant quelques jours, les médias ne parlaient que de la Tunisienne. Mais tout au long des prochains jours, nous allons devoir subir l’impact de l’intox. Cette Tunisienne menteuse et ce journal tunisien qui publie ses mensonges, sans avoir vérifié au préalable l’authenticité de l’information.

Face à l’ampleur de la chose, le ministère de la Santé a dépêché jeudi 20 août 2009, en cours de matinée, une ambulance pour transporter la dame de son lieu de résidence à Gafsa (400 km au sud de Tunis) à un établissement hospitalo-universitaire de la capitale.
Après les consultations effectuées par une équipe médicale pluridisciplinaire, il s’est avéré qu’il s’agissait d’une grossesse nerveuse. Terme médical signifiant finalement que la femme n’est pas enceinte, mais elle croyait l’être, puisque les symptômes sont ceux d’une grossesse ordinaire ! Cas rare, mais bien connu en milieu gynécologique. Circulez, il n’y a rien à voir. Y compris pour la famille qui a essayé de monnayer les interviews de sa fille.

Il y a un grand hic cependant, car le coup est très mauvais pour le paysage médiatique et l’image du pays. Comment expliquer qu’un média (quotidien national de surcroit) ne vérifie pas une telle information susceptible d’être médiatisée à l’échelle internationale ? Où en est la déontologie ? Qui va payer le coût de l’intox ? Que répondre à tous ces prestigieux médias internationaux qui ont repris l’information ? C’est un grand coup et on aurait pu s’en passer si le média en question a pris la peine de respecter les règles ordinaires de la profession. La Tunisie qui avance, la Tunisie de demain mérite mieux que cela !
Enfin, ultime interrogation, où est le Conseil supérieur de la communication qui, en dépit des grands noms qui le composent, demeure encore aux abonnés absents ?
20/08/2009 | 1
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