Le ministère des Finances a récemment publié une circulaire visant à clarifier le cadre juridique des entreprises communautaires, conformément aux dispositions du décret n°15 du 20 mars 2022. Ces entreprises, basées sur un modèle participatif, bénéficient d’avantages fiscaux significatifs, notamment l’exemption de la TVA ainsi que de divers droits et taxes.
Selon la circulaire, ces structures permettent aux citoyens de s’organiser collectivement pour développer des activités économiques à l’échelle locale. En plus des avantages fiscaux, les entreprises communautaires sont exemptées de plusieurs obligations administratives, ce qui en fait un modèle particulièrement attractif pour les investisseurs locaux. Cependant, ce statut privilégié soulève des questions quant à ses implications sur l’écosystème entrepreneurial existant.
Face à cette circulaire, les réactions divergent au sein des milieux politiques et économiques. Faouzi Ben Abderrahman, ancien ministre, remet en question la pertinence d’une telle mesure en adoptant un raisonnement hypothétique : « Et si les entreprises communautaires devenaient le seul modèle économique ? Que deviendraient les petites, moyennes et grandes entreprises, sans oublier les startups soutenues par des programmes comme le Startup Act ? ». Pour lui, ce scénario, bien qu’exagéré, illustre les risques d’une dépendance excessive à ce modèle. Il conclut qu’un tel choix pourrait représenter une erreur stratégique.
De son côté, le leader d’Attayar, Hichem Ajbouni, a ironisé sur le sujet, soulignant le caractère avantageux des entreprises communautaires : « Fermez vos entreprises et ouvrez des entreprises communautaires ! Elles sont un véritable paradis fiscal. ». À travers ce commentaire sarcastique, M. Ajbouni critique l’absence d’équité fiscale et met en garde contre le risque que ce modèle soit détourné de ses objectifs initiaux pour servir des intérêts particuliers.
Si le modèle des entreprises communautaires semble répondre à une volonté de dynamiser les économies locales et de renforcer l’autonomie des citoyens, il suscite néanmoins des inquiétudes légitimes. Certains craignent qu’il ne déséquilibre l’écosystème économique en marginalisant d’autres formes d’entrepreneuriat, essentielles à l’innovation et à la compétitivité. La question reste donc ouverte : cette initiative marque-t-elle le début d’une transformation économique positive ou risque-t-elle de freiner la diversification et la croissance de l’économie tunisienne ?
S.H
Les entreprises restantes auraient alors le "privilège" de payer des impôts pour les financer. Une solution parfaitement équitable, n'est-ce pas ?
Quel entrepreneur débutant va ouvrir une entreprise, même une auto-entreprise, avec une concurrence aussi déloyale?
Personne.
Comment commerce t'on à l'international avec une société communautaire?
Nul ne sait!
Etc...