Le coordinateur du mouvement "Docteurs exclus de l’emploi", Mohamed Ali Thamri est intervenu mardi 29 octobre 2024 sur les ondes de Jawhara Fm au sujet de la plateforme dédiée aux doctorants tunisiens ainsi que leur situation fragile.
L'invité de Hatem Ben Amara a renouvelé son appel à la présidence de la République, lui demandant la tenue d'un conseil ministériel exceptionnel sous la supervision du président de la République, réunissant tous les ministères concernés par la recherche scientifique.
En effet, le gouvernement a récemment ordonné la création de la plateforme "Minassati", mise en ligne vendredi dernier.
À ce jour, 2.000 docteurs y sont inscrits, facilitant l’identification du nombre exact de chercheurs sans emploi, estimé à environ 4 000 selon M. Thamri.
Cette plateforme permettra aux ministères de repérer les profils adéquats, en exploitant les travaux de recherche des doctorants qui pourraient s'avérer utiles dans plusieurs domaines. Alors que 2.147 enseignants du secondaire travaillent dans les universités, les chercheurs, eux, restent au chômage.
M. Thamri a souligné l'importance de donner la priorité aux docteurs au chômage de plus de 45 ans dans les prochains recrutements. Il a rappelé que l'État prévoit de recruter 1.400 enseignants d'ici 2025, en particulier dans des domaines tels que la physique, la chimie, la géologie et la biologie, qui sont les spécialités les plus courantes parmi les doctorants sans emploi.
Mohamed Ali Thamri a souligné l’urgence de titulariser les chercheurs en contrat temporaire et a dénoncé le « travail précaire », une modalité de recrutement utilisée par les universités selon l'invité de «Sbeh El Ward», en dépit des directives présidentielles visant à les abolir.
Il a aussi déploré le manque d’investissement dans la recherche scientifique, en déclarant :« Nous avons abandonné la recherche scientifique au profit de TikTok et Instagram », qualifiant les chercheurs de "jokers" capables d'exceller dans divers domaines. Il a également révélé que 111 laboratoires de recherche scientifique restent inoccupés.
Enfin, il a rappelé que les doctorants en activité professionnelle indépendante ne devraient pas être priorisés dans le recrutement et a exprimé son inquiétude quant à la fragilité psychologique des chercheurs, dont le seul tort est leur confiance en la science.
H.K