Ça bouillonne du côté des réseaux sociaux. Habituellement, espace de divertissement, d'échanges et d'informations, ces plateformes se retrouvent au cœur d'une polémique, de querelles et d'un débordement sans précédent ayant engendré une vague d'arrestations et de poursuites en justice. Retour sur ce qui se passe sur TikTok et Instagram en particulier.
Une grande partie des Tunisiens est très présente sur les réseaux sociaux et suit le contenu, souvent médiocre, publié par les influenceurs sur les plateformes. Cependant, une affaire qui s'est déclenchée récemment a attiré les regards sur ce qui se passe réellement dans ce monde parallèle des réseaux.
Un jeune couple connu sur les réseaux annonce sa séparation. Il s'agit du streamer Azizos et de l'instagrameuse Emna. Rien de plus banal dans une vie quotidienne. Sauf que l'affaire a pris une autre dimension quand une troisième personne, la tiktokeuse Nawres, s'introduit dans l'histoire du couple. Un échange de vidéos live, des accusations homophobes, des données personnelles étalées sur les réseaux et des millions de vues sur les réseaux, enflamment la toile friante de voyeurisme.
Tout le monde en parle et l'affaire prend une autre proportion. Certains ont même appelé le président de la République et le ministère public à intervenir. Sitôt dit, sitôt fait. Le ministère de la Justice publie un communiqué, dimanche 27 octobre 2024, indiquant que des enquêtes pénales seront ouvertes contre toute personne « produisant, diffusant ou publiant des images ou des vidéos comportant des contenus portant atteinte aux valeurs morales ».
Alors que le débat commence à peine à éclater quant à ce communiqué et ses répercussions, une série d'arrestations est annoncée par les médias. Des mandats de dépôt sont émis contre des créateurs de contenu célèbres sur les réseaux, d'autres sont relâchés après les interrogatoires.
D'après les premiers éléments diffusés sur la toile, Azizos et Emna ont été interrogés et puis relâchés. Cependant, les mandats de dépôt ont été émis contre Lady Samara, le couple Afifa et Ramzi, Choumoukh et Khoubaib. Des noms qui ne disent absolument rien pour certains, mais qui sont très familiers pour ceux qui sont plongés dans le monde de Tiktok et Instagram.
L'arrestation qui a fait couler beaucoup d'encre reste, cependant, celle de Lady Samara. La jeune femme connue initialement pour des propos grossiers, s'est pourtant assagie, ces derniers temps. Après son mariage, elle s'est engagée dans la création de contenu beaucoup plus modéré et axe ses activités beaucoup plus sur des collaborations commerciales. Dernier événement en date, elle annonce sa grossesse. Ainsi, enceinte de quelques mois, la jeune femme se retrouve derrière les barreaux pour atteinte aux bonnes moeurs.
Le jeune couple à peine marié, Afifa et Ramzi, est issu d'un milieu modeste. Tous les deux très actifs sur la plateforme TikTok, ils diffusent un contenu futile, jugé médiocre par certains, mais sans connotation réellement "immorale". Toutefois, selon certaines rumeurs, ils auraient simulé leur mariage et en ont profité pour récolter des dons venant de leurs followers.
Les deux autres mandats de dépôt sont émis contre une tiktokeuse, nommée Choumoukh et Khoubaib. Le contenu publié par la jeune femme est souvent considéré comme sulfureux, tout comme, Khoubaib, travesti qui s'affiche librement sur Tiktok.
Cette vague d'arrestations a secoué les utilisateurs des réseaux sociaux. Plusieurs créateurs de contenu ont immédiatement procédé à la fermeture de leurs comptes, craignant les poursuites judiciaires. Le fil d'actualité s'est soudainement calmé et les utilisateurs ne croisent que des publicités, du contenu sponsorisé. Les disputes, les ragots, et les futilités ont disparu comme par magie.
La question qui se pose, actuellement, quelle sera la suite de cette démarche ? La responsabilité de la médiocrité qui règne incombe-t-elle aux créateurs de contenu ou serait-elle partagée avec ceux qui les suivent et contribuent ainsi à leur promotion ?
Il est clair que les critiques et les condamnations sont fortement liées au contenu obscène qui submerge, principalement Tiktok. En effet, plusieurs utilisent cette plateforme pour gagner l'argent en s'engageant dans la production de contenu humiliant et dégradant pour la dignité humaine. Le système mis en place par TikTok permettant de gagner de l'argent grâce aux cadeaux offerts par d'autres utilisateurs encourage certains à se lancer dans une conquête acharnée des nombres de vue, quitte à s'adonner à des pratiques humiliantes.
Force est de constater qu'il y a un grand fossé entre deux franges de la société. Il existe comme une vie parallèle derrière les plateformes et les réseaux sociaux, qui serait peut-être l'explication de la médiocrité qui règne sur toute la scène nationale et cacherait probablement une sorte de malaise général qu'il est nécessaire de diagnostiquer et de prendre en charge. Cela dit, il n'est pas nécessaire de prendre cette situation, malgré sa gravité, comme un prétexte pour incarcérer des gens dont l'unique tort serait de parler spontanément ou d'une manière qui offenserait certaines âmes sensibles.
Nadya Daoud
Pourquoi on ne fait que justifier l'indigence et la décadence de l'intellect, de la morale et de toute vertu dans ce malheureux pays!
Ce ne sont pas des gens qui parlent "spontanément" , et prétendre ceci est se prêter au jeu de ces mises en scène qui ne font que nourrir la médiocrité, le voyeurisme, le faux-semblant et l'obscénité.
Assez de cela! Et je crois qu'il est temps que les gens prennent conscience du danger qui guette nos enfants. Je ne suis pas particulièrement fan de ce régime, ni particulièrement défenseur de l'autoritarisme, mais je considère qu'il est du devoir de l'?tat de défendre le peu de dignité et de morale qui nous restent, puisque ce qu'on considère comme "élite inellectuelle" s'est perdue en chemin en prétendant défendre les "valeurs universelles" qui ne sont que tolérance à l'intolérable et normalisation de l'aberration.
Merci!
- afin d'améliorer les compétences médiatiques de nos écoliers, il faudrait d'abord améliorer ceux de nos enseignants.
- L'emprisonnement de quelques uns qui sont entrain de salir le web ne résoudrait pas le problème des risques d'utilisation du web par nos enfants. De même, on ne devrait pas interdire à nos enfants l'utilisation du web qui est la meilleure source de savoir. La solution est évidente: L'école devrait donner une bonne compétence médiatique à nos enfants pour qu'ils puissent différencier entre les contenus de bonnes et de mauvaises qualités et entre le vrai et le faux
--> pourquoi ne pas profiter de l'expérience des écoles allemandes dans le domaine de la formation médiatique des écoles primaires, secondaires (collèges) et professionnelles?
1) Nécessité de la compétence médiatique (ça s'apprend à l'école):
- Nécessité d'une éducation scolaire aux médias: promotion de la résistance à la désinformation et à la manipulation
- Critique des médias, c'est-à-dire la capacité d'utiliser les médias de manière analytique, réflexive et éthique.
- Connaissance du système médiatique actuel et de la manière dont les médias et les producteurs de médias travaillent,
- La capacité à utiliser les médias pour exercer sa propre citoyenneté numérique.
- L'utilisation des médias en réception, mais aussi de manière interactive (par exemple en commentant des contenus en ligne, par exemple sur Business News TN).
- La compétence médiatique critique est particulièrement importante pour faire face à la désinformation.
- Posséder des compétences médiatiques signifie être en mesure de faire un usage à bon escient et surtout responsable des médias. Pour cela, il est nécessaire de savoir comment s'informer et se divertir par les médias selon ses besoins, mais aussi d'être capable de remettre en question ces mêmes médias ainsi que sa propre consommation. A l'ère d'Internet, les compétences médiatiques englobent non seulement les connaissances techniques sur l'utilisation des médias numériques, mais encore le fait de savoir communiquer ses données personnelles avec prudence, examiner les informations d'un oeil critique, respecter les règles de bienséance également sur Internet ou encore se distancer régulièrement des distractions des médias numériques (voir sur le web la définition de "compétences médiatiques")
- Avoir des compétences médiatiques signifie savoir utiliser des médias consciemment et surtout en toute responsabilité. On entend par là savoir comment satisfaire son besoin d'information et de divertissement au moyen des médias, mais aussi pouvoir remettre en question les contenus et sa propre utilisation médiatique.
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
- Nous ne pouvons plus nous fier passivement aux règles et normes en vigueur jusqu'à présent dans le paysage médiatique. Dans le cadre de la pédagogie des médias, il faudra donc à l'avenir éclairer certains thèmes de manière particulièrement intensive et les considérer sous une nouvelle perspective. Il s'agit par exemple d'aspects tels que le comportement politiquement correct, les valeurs démocratiques fondamentales en général, le pluralisme et la diversité des opinions en particulier, ainsi que la véracité des informations.
- Pour beaucoup de nos écoliers, l'évaluation critique des informations provenant des médias audiovisuels ainsi que l'évaluation des sources en ligne sont souvent difficiles. La compétence informationnelle dans les médias audiovisuels s'apprend et s'exerce: - qu'il s'agisse de reconnaître la publicité dans une application ou de trouver et d'évaluer correctement des contenus de Wikipédia, YouTube ou Twitter.
- Par compétence informationnelle, on entend la capacité à sélectionner, évaluer et traiter des informations provenant d'une multitude de sources (en ligne). Les compétences informationnelles sont devenues un facteur clé important de l'ère numérique et sont déterminantes pour la vie autonome de chaque individu, mais aussi pour le fonctionnement d'une société démocratique. Les médias audiovisuels proposent une offre d'informations quasiment illimitée.
3) La meilleure université est le web:
- Grâce à internet, l'apprentissage est devenu plus accessible que jamais. Que vous souhaitiez acquérir de nouvelles compétences, approfondir vos connaissances ou simplement vous divertir tout en apprenant, le Web regorge de ressources éducatives interactives en autodidacte.
- Vous pouvez profiter des innombrables ressources disponibles sur Internet pour apprendre de manière autodidacte. Avec un esprit ouvert et une volonté d'explorer, vous découvrirez un monde d'apprentissage sans limites: a)Les plateformes d'apprentissage en ligne; b)Les vidéos éducatives sur YouTube; c)communautés d'apprentissage en ligne où vous pouvez interagir avec d'autres passionnés et partager vos connaissances via les forums de discussion ou des groupes sur les réseaux sociaux...
- Il existe une infinité de ressources accessibles à tous les niveaux et pour tous les intérêts. L'apprentissage en ligne interactif permet de rendre l'acquisition de connaissances plus engageante et flexible (dans le temps et l'espace): math, histoire, philo, géographie, physique, chimie, informatique, apprendre une nouvelle langue, design, marketing, sociologie, apprendre à programmer (codage), apprendre la cybersécurité, Découvrir l'art et le patrimoine, etc., etc., etc.
- L'accès à l'information est reconnu en tant que droit notamment par l'UNESCO qui prévoit un accès aux connaissances. Le but est de garantir que les citoyens possèdent l'information nécessaire pour participer utilement au processus démocratique et aux décisions qui concernent leur avenir. L'accès à l'information est considéré comme le fondement de la démocratie.
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
Ces plateformes offrent un contentu medicre et facile a digérer pour le citoyen moyen. Voyeurisme et jalousie sont les vecteurs qui alimentent ce phenome.
Au lieu de se préoccuper du contenur partagé sur les réseaux sociaux, on est mieux de s'occuper du systeme d'education qui est la clé pour hausser le niveau du peuple.
Le systeme d'education en Tunisie est une catastrophe avec un taux de décrochage alarmant.
Je ne m'attends a rien de ce gouvernement, je suis sure que leurs réforments aggraveront la crise actuelle.
Tout le reste que blablabla.
La vie digitale fait oublier la vie sociale
Vue que notre société adore l'argent facile qui tombe du ciel à rien foutre.
L'objectif ultime c'est d'isoler les uns et autres et les encourager a rien faire physiquement et intellectuellement pour rester attardés.
Ces systèmes est bien réfléchi pour que le pouvoir reste chez eux
Système vient compléter ce que le FMI détruit économiquent en appauvrissant les sociétés intellectuellement et culturellement