Le président d'honneur de l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF), Ahmed El Karm a considéré que la nouvelle assemblée des représentants du peuple (ARP) devait se focaliser sur le retour à l’équilibre et à la stabilité économique. Il a évoqué le déficit budgétaire et celui de la balance commerciale.

Invité de Syrine Belkacem à « La Matinale » sur Shems FM, Ahmed El Karm a considéré que la Tunisie devait limiter ses dépenses et augmenter les revenus de l’État sans procéder à une hausse des impôts. « La première loi à traiter est celle relative aux entreprises publiques… l’ARP doit l’étudier rapidement. Il s’agit de l’une des conditions de la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international », a-t-il ajouté.

Ahmed El Karm a, par la suite, évoqué la question des compensations. Il a souligné l’importance de mettre en place un système efficace, suffisant et attribuant des transferts aux individus qui en ont besoin. Ceci doit se transformer en texte de loi adopté par l’assemblée. Il a, aussi, appelé à mettre fin au gaspillage des produits alimentaires.

« La troisième loi, que je considère extrêmement importante, est celle de la réforme fiscale. La justice fiscale a un grand potentiel permettant de renforcer les revenus de l’État. Nous devons mettre en place des mécanismes et des mesures garantissant la contribution de chaque citoyen conformément à ses obligations. Ces réformes sont indispensables… La réforme fiscale est un ancien projet envisagé depuis longtemps… Il peut être concrétisé à travers la justice fiscale et le sentiment d’équité ressenti par le citoyen », a-t-il déclaré.

Ahmed El Karm est, également, revenu sur l’efficacité de l’administration tunisienne. Ceci, selon lui, est tributaire d’une série de mesures incitant les fonctionnaires et facilitant la coordination entre les administrations. Ahmed El Karm a insisté sur l’importance de la numérisation de l’administration tunisienne considérant que ce processus se déroulait d’une façon lente malgré les compétences tunisiennes disponibles.

Ahmed El Karm a considéré que la réduction du déficit commercial était possible à travers l’encouragement des forages pétroliers. L’ARP doit mettre fin aux obstacles décourageant les investisseurs étrangers. Le président d’honneur de l’APTBEF a appelé le parlement à revoir la législation en vigueur relative à la production d’énergies renouvelables. Les élus doivent œuvrer de façon à simplifier les procédures et garantir la rentabilité de ce secteur. Ceci permettra de sauver la Tunisie.

Concernant les investissements, Ahmed Al Karm a estimé que les incitations et les encouragements étaient liés au rétablissement de la relation de confiance avec le gouvernement de Najla Bouden et à la simplification des procédures. « Pour augmenter les revenus en devises, nous devons revoir la législation relative aux changes… Nous devons accélérer l’adoption d’une nouvelle loi par l’ARP, changer ce qui doit être changé au niveau du code des changes, donner plus de liberté dans les échanges avec l’étranger et faciliter les transferts et les procédures liés au commerce international », a-t-il poursuivi.

Ahmed El Karm a assuré que l’obtention d’aides budgétaires et de financements étrangers était tributaire de la mise en place des réformes. Il a indiqué que les moyens de financement du budget étaient limités.

S.G