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Youssef Chahed : la rupture
09/08/2019 | 19:59
4 min
Youssef Chahed : la rupture

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed a déposé, ce matin sa candidature à la présidentielle au siège central de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Cette candidature, on l’attendait mais on ne savait sous quelles couleurs elle allait être annoncée. C’est finalement en tant que président de Tahya Tounes et portant les couleurs de son parti, que le chef du gouvernement a annoncé hier, qu’il briguait la présidence de la République. De quoi mettre fin aux rumeurs sur un quelconque accord avec le parti islamiste Ennahdha.

 

La candidature de Youssef Chahed a été annoncée en grande pompe hier, lors de la réunion du conseil national élargi de Tahya Tounes. Sous les applaudissements, les acclamations et les youyous, Youssef Chahed a répondu aux rumeurs persistantes selon lesquelles il serait enclin à accepter un accord avec le parti Ennahdha pour accéder à Carthage. C’est donc en toute confiance et défiant le parti que Tahya Tounes considère, selon son secrétaire général Slim Azzabi, comme son principal rival, que Youssef Chahed a déclaré haut et fort « on dit qu’Ennahdha m’a demandé de démissionner pour me présenter à la présidentielle, mais je suis resté et je me présente ! ».

Rupture donc assumée avec le parti islamiste avec lequel le chef du gouvernement tient une relation plutôt ambiguë. Car si Youssef Chahed a parlé de rumeurs, laissant planer le doute sur l’existence réelle de tractations, Ennahdha a été très claire et n’a eu de cesse de l’appeler à la « négociation » avant d’annoncer la candidature d’Abdelfattah Mourou. Aujourd’hui encore, le flou plane sur ce qui s’est réellement passé entre le chef du gouvernement et Ennahdha. Deux versions sont citées par les observateurs. La première dit que Youssef Chahed a refusé les conditions d’Ennahdha, estimant avoir le poids nécessaire qui lui permet de se passer de son soutien. La seconde privilégie la thèse selon laquelle ce serait plutôt Ennahdha qui aurait tourné le dos à Youssef Chahed, dont la popularité se trouve menacée avec la candidature de Abdelkarim Zbidi.

Youssef Chahed affrontera donc la présidentielle en ne comptant que sur le soutien de son parti et sur sa campagne. En se passant du « cadeau empoisonné » que lui proposait Ennahdha, il s’est délesté d’une étiquette qui aurait sans doute ruiné ses chances, mais aussi d’un électorat dont il aurait eu besoin. La campagne est lancée, et qu’à cela ne tienne, Youssef Chahed, chef du gouvernement, candidat de Tahya Tounes à la présidentielle sera le symbole de la « rupture ».

 

« La rupture » c’est donc le slogan que semble avoir choisi Chahed pour sa campagne. Un peu vague, plutôt incongru, pas très bien compris, le « concept » échappe un peu au public et rend plutôt sceptique.

Youssef Chahed souhaite rompre, il le dit et le répète. Il veut une rupture avec « le système, avec les calculs partisans, les coalitions ». Youssef Chahed veut une rupture avec le système qui enchaîne la Tunisie, le système des lois désuètes et des mentalités dépassées. « J’en ai moi-même souffert, trois ans durant et aujourd’hui. Cette rupture, il est grand temps de la créer. Par ma candidature je veux donner l’espoir aux Tunisiens et surtout aux jeunes, qu’ils voient qu’on peut atteindre les hauts postes, qu’ils peuvent décider de leur destin et exister sur la scène politique, dont ils sont aujourd’hui malheureusement absents. A travers cette candidature, je veux barrer la route au populisme, aux vendeurs d’illusions et à ceux qui cherchent une planque pour bénéficier de l’immunité ! » scandait le candidat devant les militants de son parti.

 « Etre candidat pour la présidentielle est une grande responsabilité, et la responsabilité j’en connais quelque chose. Je l’ai assumée durant 3 ans dans une conjoncture difficile en faisant toujours primer l’intérêt de l’Etat. On m’a accusé de faire le show avec la guerre contre la corruption, mais réellement, la guerre était dirigée contre moi. J’ai subi des rafales de coups mais j’ai tenu bon… un président doit savoir encaisser » a-t-il lancé, rappelant l’importance de la tâche et déplorant un accès aussi perméable à la candidature à la magistrature suprême.

 

Youssef Chahed compte aussi sur son expérience à la tête du gouvernement, sur « sa parfaite connaissance des rouages du système et de ses portes cadenassées ». Lui il s’amène avec un programme concret, puisqu’il est déjà dedans. Il va continuer à mener ses réformes puisqu’il les a déjà commencées. Il a déjà un bilan à défendre, quoique pas très reluisant. Youssef Chahed souhaite donc rompre, mais avec quoi au juste ? « Tirée par les cheveux », cette rupture laisse pantois ceux qui ne comprennent pas quand le chef du gouvernement en exercice parle de rompre avec le système. Une autre innovation politique peut-être sur le terrain de toutes les expériences qu’est devenue la Tunisie…

 

Myriam Ben Zineb

 

 

09/08/2019 | 19:59
4 min
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Commentaires (40)

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rayma
| 11-08-2019 18:17
Les progressistes sont éparpillés, Nidaa a perdu du chemin, quel est le grand parti qui a 1 candidat à la présidentielle et qui peut tenir tête à Ennahdha : ou El Badil ou Tahia Tounes ou PDL donc logiquement il faut choisir entre Chahed, Moussi ou Jemaa

Trooop tard!
| 11-08-2019 16:23
Il est fort probable que YC voudrait conquérir Carthage et Mrojane la Kasba avec la complicité de RG.

Il est fort probable que YC fait de faux calculs:
1) le fait que YC refuse encore de prendre ses distances d'une façon explicite et convaincante du clan RG risque de minimiser ses chances aux présidentielle... YC est entrain de compliquer sa compagne électorale...
2) Les élections législatives de Tahya Tounes sont perdues d'avance, si Morjane serait à la tête de la compagne électorale du parti politique. Il faut comprendre que la popularité de Morjane est pratiquement nul.
3) Je ne conseille pas de barrer de nouveau le chemin à Abir Moussi et Nabil Karoui sous-pretexte que leurs dossiers de candidature à notre ISIE sont incomplets. En effet, ce sont des méthodes non démocratiques et le peuple perdrait toute confiance en YC,

Conclusion:
1)YC est victime de ses mauvaises fréquentations (RG et Morjane), alors qu'il a de meilleures chances en prenant ses distances de ses deux personnages.
2) C'était une faute de vouloir barrer le chemin à la concurrence (à Abir Moussi et Nabil Karoui) et j'espère que ces méthodes non démocratiques ne se répètent pas de nouveau à travers notre ISIE durant les prochains jours.

halouch nadawi
| 11-08-2019 16:00
Que ce soit zbidi ou chaed ils sont la pour prolonger le concensus nadawi c'est à dire le chaos après moi, ce type a rtavaillé pour les américains il est pas la par hasard et les américains soutiennent en sous mains les islamistes , pourquoi BN et autres médias ne diffusent pas les cv des candidats cela ouvrira les yeux des aveugles

Citoyen_H
| 11-08-2019 10:53
DIEHK, Ghazi, GO JO, HatemC, DHEJ qui utilise souvent le code talkers navajos pour s'exprimer, Bab dzira, Dr Tazerki, Welles, Veritas ,Barguelil, Famous corona, Lina, A4, Tarek Jendoubi dont on n'a plus de nouvelles depuis un moment, et à tous les autres patriotes qui ne cessent à leur manière, de canarder l'imposture à partir de ce site.

AIDKOM MOUBAREK



TOUNSIA
| 11-08-2019 09:58
Il n'a pas été à la hauteur de ses engagements sans compter une ambition débordante et injustifiable

Benje
| 11-08-2019 09:57
La rupture préconisée veut dire et officialise l'existence des relations et la collaboration de Y Chahed avec Ennahdha depuis le début mais ça on le savait et il ne peut être autrement avec cette coalition décidée depuis fort longtemps due à ce régime parlementaire bancal. Toutefois et quoique l'on dise dEnhahda dispose d'un électorat non négligeable au moins le 1/4 des électeurs ce n'est pas négligeable mais on peut s'en affranchir à condition de s'allier au forces démocratiques et progressistes et laisser ces conservateurs islamiste et de droite extrémiste dans l'opposition.
Mais la est le problème de Y Chahed, est il capable de divorcer et de se séparer de ce parti islamo-conservateur ou autres populiste farfelus ? Je m'en doute à moins qu'il annonce clairement ce divorce et surtout qu il nous dise les partis et les personnalisés avec qui il compte s'allier pour conduire l'affaire du pays avec un programme commun en résumé des noms et des orientations ça suffit les discours vagues et trompeurs

Zohra
| 11-08-2019 09:17
Magnifique merci beaucoup,
La musique, dans toutes ses expressions et styles, est un important outil pour briser les barrières linguistiques et culturelles ainsi que pour approcher et unir les peuples.

J'espère que notre patrie Tunisie est comme la musique capable de nous approcher et de briser les barrières de la haine et rancoeur.

Inchallah ya rab 2020 une année de pardon et de travail pour hisser le pays vers le meilleur.

Snin daima inchallah

Dr. Jamel Tazarki
| 11-08-2019 08:06
J'espère qu'un jour on aurait en Tunisie une musique/Art qui pourrait unifier notre peuple afin que l'on aurait au maximum 5 candidats aux élections présidentielles et non pas 99.

Je voudrais aussi préciser que Yasmin Levy n'est pas d'origine iranienne, et là on découvre la magie de la musique: une israélienne chante une chanson perse à l'espagnole et fascine des Iraniens, des Arabes, des Israéliens, des Espagnols, etc. (voir les commentaires au lien http de la chanson) .

C'était pareil durant les années 50 et 60 en Amérique, on interdisait le "mélange" sociale entre noirs et blancs et pourtant sur scène Elvis Presley avait une équipe à 30% noire.

De même on voyait Muddy Waters et mick jagger ensemble sur scène et l'équipe de Chuck Berry était un mélange homogène entre noirs et blancs sur scène sans aucun complexe de supériorité ou d'infériorité. Although in the same time on December 1, 1955, Rosa Parks, a black seamstress, was arrested in Montgomery, Alabama for refusing to give up her bus seat so that white passengers could make use of it.

Il est temps de donner une bonne éducation musicale et artistique à nos enfants dans nos écoles primaires et secondaires, car l'Art en particulier pourrait améliorer notre vision de la fraternité sociale à l'échelle nationale et l'internationale et nous conduire au respect de la dignité de l'autre...

Bonne journée, c'est mon dernier commentaire pour aujourd'hui

Très Cordialement
Jamel

Des Idées socio-économiques pour une Tunisie meilleure (sous forme de commentaires):
https://www.businessnews.com.tn/video--abdelkrim-zbidi-president-de-la-republique,539,89783,4

Citoyen_H
| 11-08-2019 01:12
DIEHK, Ghazi, GO JO, HatemC, DHEJ qui utilise souvent le code talkers navajos pour s'exprimer, Bab dzira, Dr Tazerki, Welles, Veritas ,Barguelil, Famous corona, Lina, A4, Tarek Jendoubi dont on n'a plus de nouvelles depuis un moment, et à tous les autres patriotes qui ne cessent à leur manière, de canarder l'imposture à partir de ce site.

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Pareillement, à toute l'équipe de BN, celle de la censure incluse.



B.N : Aïd Mabrouk à vous aussi :)