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Tahya Tounes, au service de Chahed !
27/01/2019 | 18:59
5 min
Tahya Tounes, au service de Chahed !

 

Le nouveau projet politique de Chahed, tant attendu, a finalement vu le jour aujourd’hui. Conçu par le bloc parlementaire de la Coalition nationale, ce projet est venu se positionner sur la scène politique rassemblant les forces modernistes à l’instar des dissidents de Nidaa Tounes, de Machrouû Tounes, de l’UPL, d’Afek Tounes et des destouriens. Le nouveau projet politique a été concrétisé lors d’une dernière réunion qui s’est déroulée aujourd’hui à Monastir, finalisant ainsi la phase du pré-lancement du parti.

 

C’est lors d’une réunion massive à la ville de Monastir rassemblant environ 5 mille personnes que l’annonce a été faite. Une ville dont le choix n’est nullement arbitraire vu la valeur émotionnelle qu’elle porte et ce qu’elle symbolise pour la famille destourienne et bourguibiste. Après moins de 5 mois de la formation officielle du bloc parlementaire de la Coalition nationale et une tournée sur tout le territoire tunisien, le nouveau projet politique de Youssef Chahed a finalement été lancé.

 

 

Il est 10h du matin et la salle est comble. Malgré une capacité d’accueil élevée, environ 2 mille de personnes n’ont pas pu y accéder. L’assistance était diversifiée représentant toutes les franges de la société. Les gens sont venus, par conviction ou par curiosité, découvrir le nouveau projet politique de Youssef Chahed. Des politiciens, des ministres, des députés, des cadres régionaux et locaux, des coordinateurs des partis, des représentants de la société civile et des indépendants étaient, hommes et femmes confondus, tous là.

 

 

Selim Azzabi, Iyed Dahmani, Mustapha Ben Ahmed, Hichem Ben Ahmed, Walid Jalled, Riadh Mouakher, Sahbi Ben Fredj, Zohra Driss, Leïla Chettaoui, Hager Ben Cheikh Ahmed, Mahmoud Baroudi, Karim Helali, Mehdi Ben Gharbia, Ali Bennour et Mohsen Hassan ou encore Sabrine Ghoubantini étaient parmi les présents les plus remarqués dans la salle. Une salle dont l’ambiance était, pour le moins, mouvementée.

 

 

Les dirigeants du nouveau projet politique ont d’abord commencé par entonner l’hymne national en signe d’unité avec tous les citoyens. Ils ont souligné, par la suite, lors des interventions, l’importance de faire primer l’intérêt suprême de la patrie transcendant ainsi celui des partis et dépassant les calculs politiques.

 

 

Prenant la parole en premier, Mustapha Ben Ahmed, président du bloc parlementaire de la Coalition nationale a précisé que le temps des partis basés sur une personne est révolu et que ce projet puisera ses orientations et ses objectifs à partir des bases. Enthousiaste, il a également relevé le référentiel bourguibiste qui a inspiré ce nouveau projet politique affirmant la nécessité de l’honnêteté, la loyauté et l’allégeance à la Tunisie, qui constituent les principes adoptés par le leader, Habib Bourguiba. Et d’ajouter qu’il était fondamental de déterminer les problèmes et les priorités aux niveaux régional et national ainsi que de suivre la stratégie des étapes et de réinstaurer la culture du travail.

Sous les applaudissements des invités présents dans la salle, M. Ben Ahmed a poursuivi son allocution. « Notre identité est civile, progressiste et ancrée dans le mouvement réformateur destourien sur les pas de Farhat Hached et de Habib Bourguiba. Nous nous opposerons à tout projet réactionnaire ! Nous aspirons à ce que l’amour de la Tunisie soit un amour démesuré, sincère et édifiant ! Nous visons également à ce que ce nouveau projet soit au service du peuple pendant 3 ou 4 décennies comme l’était le mouvement réformateur. L’impossible n’est pas tunisien ! ».

 

 

Suite à l’intervention de Ben Ahmed et afin d’appuyer davantage cette prise de décision participative et cette approche conjointe, 3 propositions ont été présentées aux invités concernant le nom du nouveau projet politique. Les invités ont pu, en effet, voter via SMS en vue de choisir un nom adéquat : « Tahya Tounes », « La Coalition nationale » ou encore « Nidaa Al Watan ».

 

 

C’est maintenant à l’ancien directeur du cabinet présidentiel, Selim Azzabi de prononcer son discours. M. Azzabi a appelé, dans son allocution, toute la famille moderniste et progressiste à adhérer au nouveau projet dans l’objectif de rétablir l’équilibre à l’actuel paysage politique. Il a, par ailleurs, tenu à préciser que le chef du gouvernement, Youssef Chahed, autour duquel ce parti a été formé, n’a participé à aucun meeting effectué par le parti car il ne s’intéresse, pour l’instant, qu’à l’action gouvernementale et qu’à ses tâches en tant que chef du gouvernement.

M. Azzabi a, de surcroît, affirmé que le but de ce parti ne se limite pas uniquement à remporter les élections mais aussi à appliquer les plans et mettre en œuvre les réformes susceptibles de réhabiliter le pays et de restituer le prestige et la noblesse de l’Etat.

 

 

Il était finalement temps de dévoiler le nom de cette nouvelle formation politique. Tous les regards étaient braqués sur l’écran géant installé dans la salle. Et c’est « Tahya Tounes » qui a remporté la majorité des voix. Ainsi, toute la salle s’est exclamée : Vive la Tunisie ! (Tahya Tounes !). Mustapha Ben Ahmed a, donc, procédé à lire le communiqué constituant du nouveau parti entouré par ses figures emblématiques à l’instar de Selim Azzabi, Riadh Mouakher, Hichem Ben Ahmed et Walid Jalled.

Toutefois, le nom du secrétaire général du parti n’a pas été dévoilé et la répartition des tâches au sein de cette nouvelle formation n’a également pas été abordée laissant ainsi la porte ouverte à toutes les interprétations et toutes les combinaisons possibles. Les dirigeants ont finalement quitté la salle sous les applaudissements de l’assistance.

 

En tout état de cause, le nouveau parti de Youssef Chahed qui apporte désormais, explicitement son soutien au chef du gouvernement, lui servira par la suite d’appui dans son éventuelle course à la présidentielle de 2019. L’objectif primaire du parti, comme évoqué lors de ce meeting, est de rafler 109 députés pour rejoindre le bloc comprenant actuellement 44 députés et occupant la 2ème place au Parlement après le bloc d’Ennahdha. Tahia Tounes organisera prochainement son congrès électif et élira les membres de ses structures. Dans une scène politique qui regorge de partis (pas moins de 215), le nouveau mouvement réussira-t-il à faire la différence et s’imposer ?

 

Boutheïna Laâtar

27/01/2019 | 18:59
5 min
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Commentaires (14)

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Microbio
| 28-01-2019 17:17
Les électeurs tunisiens sont dans une impasse: choisir entre la peste et le choléra, Ennahdha et les partis bourguibiste de toutes nuances (RCDistes) . Breff, après sept longues années où est le parti des révolutionnaires jeunes du 14 janvier 2011 (RABBI YJIBOU!)?
Beaucoup des tunisiens sont pris au piège dans la roue de hamster parce qu'ils doivent payer leurs dettes.
Et beaucoup dépendent de l'aide sociale, d'une pension, etc.
Ces grands groupes restentont silencieux jusqu'au bout!
On est très curieux de voir comment le pays va se développer politiquement !

SWIFT
| 28-01-2019 16:36
Plusieurs TAYESS à la solde de YC.
Des figures consommées calcinées jusqu'à l'os.
Tarahoum Jamaatoun wa kouloubouhoum chatta, une meute d'hommes d'affaires qui cherchent une protection politique. In hunger they trust.
Basta les jeux sont faits.

Kahena
| 28-01-2019 14:56
Un dicton populaire Tunisien dit': a'atini wijhek bach in'zayen bih wijhi'..(donne -moi ton visage afin que je puisse l'utiliser afin d'embellir le mien)
Nida tounes a user du nom de Bourguiba jusqu'à l'usure! Elle a manipulé les électeurs en s'alliant à un parti religieux qui prétend devenir civil! L'image de Bourguiba a malheureusement été malmenée par tous les partis politiques, de 'gauches' de' droites 'et de 'centres'!
Hassilou, résultats : Enna'aja tit'fakher b'liyat do allouch!
Espérons que ça ne sera pas le cas avec ce nouveau parti !

Aksel
| 28-01-2019 14:35
Tahia tounes au service de chahed et chahed au service de qui ?

kameleon78
| 28-01-2019 14:08
Tout à fait d'accord avec vous, ce parti est au service de la famille moderniste et jouera un rôle de fédérateur des destouriens et bourguibistes, c'est plus important que l'ambition présidentielle de YC. (Lire mon commentaire). Ce parti sera une force d'équilibre entre la famille moderniste et les islamistes en vue des législatives de 2019.

kameleon78
| 28-01-2019 13:43
Si BCE retrouve la raison à 93 ans, il comprendra que l'initiative de YC avec son nouveau parti Tahia Tounès est une excellente nouvelle pour la famille progressiste et destourienne, la véritable alternative au parti islamiste filiale des Frères Musulmans, le parti Nahda. Ce parti Tahia Tounès (peu importe le nom, un détail sans importance), il fédérera toute la famille moderniste, ce qui est important ce n'est pas que ce parti mettra sur orbite YC pour l'élection présidentielle mais surtout créer une force progressiste moderniste et fédératrice de tous les bourguibistes et destouriens. Voilà l'enjeu principal, une force politique qui peut remporter les législatives de 2019 par le jeu des alliances des modernistes. C'est une mauvaise nouvelle pour la Nahda, reste l'inconnue BCE, s'il retrouve sa raison à 93 ans, il comprendra que c'est dans l'intérêt général et que son parti Nidaa Tounès restera une force d'appoint pour Tahia Tounès comme Machrou Tounès de Mohsen Marzouk. Arrêtons les divisions, l'objectif est de battre les islamistes et redorer la flamme bourguibiste.

En 2019, l'Union des modernistes gagnera les élections à condition que BCE se désiste pour l'intérêt général de la famille destourienne.

MFH
| 28-01-2019 08:24
Le mot seul n'a aucun effet s'il n'est pas suivi d'action, de détermination et de volonté pour qu'il ait un sens. . La Tunisie fait face à un seul problème : son islamisation au sens radical du terme, comme veulent lui imposer Ennahdha et ses commanditaires le Qatar et les Ottomans des temps modernes. On voudrait bien que Tahya Tounes ou Yahya Younes soit le parti qui mènerait à bon port, mais qu'à-t-on préparé pour celà ? A-T-ON vraiment mis au point le stratégie adéquate pour affaiblir l'adversaire et les moyens nécessaires qu'il faut employer ?
La taille du parti Ennahdha n'est pas aussi large qu'on l'imagine. L'éparpillement de l'opposition à ce parti (libéraux,démocrates, gauche, Nidaistes , Borguibistes,etc..) fait qu'il est le plus fort sur la scène. Alors pour que Tahya réellement Tounès, il faut travailler sur les moyens à mettre en place en vue de réunir les forces qui affaibliront le poids des islamistes.
Dieu récompense les efforts des vrais patriotes.

Maxula
| 27-01-2019 23:27
On dirait que la rédactrice de l'article a déjà pris parti. Contre Chahed, j'entends !

Vous commencez d'abord par affirmer dans le titre que le nouveau parti sera au service de Chahed, puis vous dites que c'est pour :
"faire primer l'intérêt suprême de la patrie transcendant ainsi celui des partis et dépassant les calculs politiques."
Ce n'est pas une "citation" puisque cette phrase n'est pas entre guillemets !
Tout et son contraire, donc !
Vous savez de quoi vous parlez ou bien ainsi formulé, le titre vous a paru plus chatoyant et plus digne de faire le buzz ?

Vous vous interrogez ensuite, "le nom du secrétaire général du parti n'a pas été dévoilé", "laissant ainsi la porte ouverte à toutes les interprétations et toutes les combinaisons".
Vous avez oublié "combinazione" ?
Puis, vous apportez vous-même la réponse à votre question : "Tahia Tounes organisera prochainement son congrès électif et élira les membres de ses structures."
Où est la logique ? Si ce n'est un dénigrement à peine voilé !
Sinon à quoi sert un "congrès électif"

Par ailleurs :
- "Ben Ahmed a, donc, procédé à lire le communiqué constituant du nouveau parti entouré par ses figures emblématiques".
B.A. a donc procédé à "la lecture du" communiqué constituant du nouveau parti, entouré "de" ses figures emblématiques !
- "L'objectif primaire du parti"
"L'objectif premier", car dans le contexte, "primaire" est plutôt péjoratif !
- "rafler 109 députés"
"Agréger 109 députés" ne serait-il pas plus impartial, sinon plus élégant ?
Maxula.

Abir
| 27-01-2019 21:15
Chers lecteurs,Zohra Driss vous a donné le programme en vous disant que son parti se croise avec Ennahda,en économie,donc c'est partie pour une faillite totale ! Wa tahia Tounes

DHEJ
| 27-01-2019 20:28
PIB de la Tunisie en 2010 était 45 milliards USD

En 2017 il est devenu 40 milliards USD...


De quelle vie parlent ces ....?