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SFBT - La vente de bières, peu impactée par la crise Covid-19
06/07/2020 | 19:59
6 min
SFBT - La vente de bières, peu impactée par la crise Covid-19

 

Comme tous les ans, la Société de fabrication des boissons de Tunisie (SFBT) titre son épingle du jeu avec un excellent cru 2019. Jusqu’à cette heure, les ventes de la société en terme de bières et de boissons gazeuses ont été très peu impactées par la crise Covid-19, même si son PDG Hammadi Bousbia appréhende la baisse du pouvoir d’achat des Tunisiens. C’est donc des actionnaires comblés qui ont pris part aux assemblées générales ordinaire et extraordinaire. Contrairement à M. Bousbia qui a en profité pour exprimer son mécontentement face à plusieurs sujets.

 

C’est donc dans une ambiance détendue et conviviale que se sont tenues, ce lundi 6 juillet 2020 à l’hôtel Le Palace, les AGO et AGE de la société, sous la houlette de Hammadi Bousbia, son PDG et de Mustapha Abdelmoula, son DGA.

 

 

Comme à son accoutumée, la SFBT a réalisé de bons résultats et ce, malgré une conjoncture de plus en plus difficile. De quoi ravir les actionnaires qui auront droit, cette année, à un dividende de 0,650 dinar par action mise en paiement à partir du 23 juillet 2020. Et ceci tout en bénéficiant d'une action nouvelle gratuite pour 4 anciennes avec droit de jouissance à partir du 1er janvier 2019 grâce à l’augmentation du capital de la société de 49,5 millions de dinars (MD) par incorporation des réserves à travers l’émission de 49.500.000 actions d'un dinar chacune.

Côté performances, la société a réalisé un résultat net de 208,33 MD fin 2019 contre 178,24 MD fin 2018, en hausse de 16,88%. Ses revenus ont atteint 711,24 MD, augmentant de 9,42%. Le plus gros du chiffre est réalisé par la bière (467,88 MD, en hausse de 10,78%) et par les boissons gazeuses (183,88 MD, en hausse de 6,82%).

Ces hausses sont dues à l'augmentation des quantités et des prix pour la bière et une augmentation des prix pour les boissons gazeuses, précise le rapport d’activités.

 

 

D’emblée, Hammadi Bousbia a voulu mettre les points sur les "i" : «ça sera sûrement la dernière année où il y aura une augmentation de capital par incorporation des réserves, l’Etat ayant levé les avantages fiscaux accordés aux entreprises qui investissent en interne». Et de souligner que la société était habituée à faire de gros investissements de plusieurs millions de dinars par an pour le développement de l’entreprise et que vu les dernières évolutions législatives, la société ne réalisera que les investissements nécessaires et pas plus. Il a fustigé cette décision, en mettant en relief les besoins du pays en investissements et qu’en parallèle, on fait tout pour faire fuir les investisseurs.

« Je vous le dis pour que vous soyez informés et que vous ne nous le reprochiez pas l’année prochaine », a martelé le PDG en espérant que d’ici là « les responsables retrouveront la raison ».

 

Pour sa part, Mustapha Abdelmoula a indiqué que, pendant le confinement, la société a été autorisée à travailler en tant qu’industrie agroalimentaire. Il a évoqué dans ce cadre certains problèmes liés aux autorisations de circulation, qui se sont réglés progressivement.

S’agissant de l’impact de la crise sur les ventes, le DGA a précisé que pour les boissons gazeuses, la société a retrouvé une activité normale et que « la progression des grandes tailles familiales consommées à la maison a permis de compenser la baisse des petites tailles consommées dans les cafés, hôtels et restaurants fermés pendant le confinement ».

S’agissant de la bière, le PDG a affirmé en réponse à une interrogation de Business News que le chiffre d’affaires a été légèrement impacté (moins de 1%) par les fermetures des bars, restaurants et hôtels.

 

 

Interrogé par l’un des actionnaires sur le business plan, M. Bousbia a estimé que 2020 ne sera pas extraordinaire. Et d’expliquer que le pouvoir d’achat du Tunisien a été très impacté par la crise Covid-19 et que les répercussions sont en train de se dévoiler progressivement. Certes, selon lui, il y aura un dividende mais pas comme les autres années alors qu'une augmentation de capital est quasi-impossible vu l’actuelle réglementation en vigueur.

En ce qui concerne la migration aux normes IFRS, le PDG a soutenu que la société aura plus de visibilité d’ici la fin de cette année.

Habib Bouzouita a considéré que la valeur de la SFBT est parmi les meilleures, en déclarant qu'il est rare de voir une société qui fait d’aussi bons résultats et qui a cette politique de «générosité» (faisant allusion à la distribution de dividendes et d’actions gratuites). Il a tenu à féliciter le management et à remercier tous ceux qui ont contribué à ce résultat.

 

S’agissant du poste d’administrateur représentant des petits-porteurs, le PDG a noté qu’une réunion allait se tenir dans quelques semaines pour l’élection. Une occasion pour lui de fustiger les nouvelles lois et exigences boursières. Dans ce cadre, il s’est interrogé sur l’efficacité d’un administrateur indépendant si au final, le dernier mot revient à l’actionnaire majoritaire, via son vote.

"Comment être sûr réellement de l’indépendance de la personne en question, le fait de ne pas détenir des actions dans la société n’étant pas une référence?", a-t-il demandé. En outre, pour lui, l’expérience prime sur les diplômes, ce qui n’est pas ce qui ressort de la loi. Et de fustiger le Conseil du marché financier à qui l’entreprise a fait parvenir des questionnements et des remarques auquels ce dernier n’a pas dénié répondre. D’où le mécontentement de M. Bousbia.

Dans ce cadre, Mustapha Chouaïb a estimé que l’un des critères d’élection du représentant des petits-porteurs devrait être l’ancienneté, dénonçant une catégorie d’individus cherchant uniquement à profiter des jetons de présence. S’agissant de l’augmentation du capital par incorporation des réserves, il a réclamé plutôt une augmentation de capital pour écarter les opportunistes qui achètent avant l’augmentation et vendent juste après.

On notera que l’entreprise a continué ses investissements. Ainsi, le montage de la cogénération de l’usine de Bab Saâdoun a démarré fin mai 2019 et l’entrée en production s’est faite en janvier 2020. En outre, la société générale des boissons et des industries alimentaires est passée à la quadrigénération par l’installation d’un matériel de récupération de CO2 et sa transformation en CO2 alimentaire.

 

 

S’agissant des perspectives, Mustapha Abdelmoula a soutenu qu'avec la crise Covid-19 et la baisse du pouvoir d’achat qui en découle, les prévisions deviennent très aléatoires.

 

2019 a été une bonne année pour la SFBT. 2020 s’annonce assez bien malgré la crise Covid-19 qui a secoué le pays. En effet, jusqu’ici, les ventes de la société sont restées au même niveau alors que tout un pan de l’économie a dû se mettre à l’arrêt pendant plusieurs semaines. Cette tendance va-t-elle se poursuivre, telle est la question. Affaire à suivre.

 

Imen NOUIRA

06/07/2020 | 19:59
6 min
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Commentaires
GZ
Tchin Tchin
a posté le 07-07-2020 à 19:44
Ce que je retiens, c'est que les Tunisiens aiment et consomment de la bière. C'est en soi un bon point . Comme quoi la secte a encore du boulot et les amateurs d'alcool ne s'en laissent pas conter .
En France certaines bières portent des noms exotiques , " Rince Cochon ", "Quequette " , et même " Levrette " .
L'essentiel est de trouver boisson à son goût , profiter de la vie et faire un pied de nez à la secte castratrice .
ourwa
@ BN
a posté le 07-07-2020 à 13:12
Merci, BN, pour avoir censuré mon commentaire... Auriez-vous des actions de la SFBT ?