L'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a publié, à la date du 22 décembre 2022, son rapport sur le référendum du 25 juillet 2022. À la fin de ce dernier, l'Isie a révélé qu'elle comptait porter plainte contre une série d'individus et de pages Facebook. Elle ne s'est pas contentée d'expliquer les raisons ! L'instance est allée jusqu'à publier une liste de noms et d'accusations dans le Journal officiel de la République tunisienne (Jort).
Évidemment, la nouvelle a provoqué l'indignation et la colère des Tunisiens. Une grande partie des internautes a tourné la chose en dérision de façon assez sarcastique et a critiqué la décision de l'instance. L'ancienne présidente de l'Association des magistrats tunisiens et ancienne candidate aux présidentielles, Kalthoum Kennou s'est interrogée sur les suites de cette affaire. « Je voudrais poser la question suivante à l'individu ayant pris cette décision : en cas de rejet des plaintes ou de non-lieu, va-t-il demander la publication des jugements prononcés au journal officiel ? », a-t-elle écrit.
Les internautes se sont amusés à proposer de nouvelles appellations au Jort. L'un d'eux a publié la liste des personnes concernées tout en proposant de le baptiser Journal officiel des infractions, des délits et des bonnes mœurs.
D'autres ont évoqué certains noms de la liste tels que celui de l'acteur Moez Toumi. Ce dernier a beau soutenir le président de la République, Kaïs Saïed et le processus entamé depuis le 25 juillet 2021, l'Isie a finalement décidé de le poursuivre en justice.
Une autre partie des internautes a appelé les Tunisiens à consulter quotidiennement et de façon continue le Jort afin de savoir s'ils faisaient ou non l'objet de poursuites judiciaires.
D'autres ont évoqué la possibilité d'être poursuivis pour attentat sur le messager de la protection divine. « Nous allons rendre le monde fou avec nos exploits », a-t-on lu sur Facebook.
De son côté, le membre de l'instance, Sami Ben Slama, qui fait également partie des noms concernés par les poursuites judiciaires, a réagi dans plusieurs publications à la nouvelle. Dans l'une d'entre elles, il s'est contenté d'écrire le mot ridicule. Dans une autre, il a publié une annonce pour un espace libre à louer dans le journal officiel. Une troisième publication évoque une méthode à suivre pour faire partie des noms publiés dans le Jort.
Son ami, Zaki Rahmouni, également ancien membre de l'instance des élections, a lui aussi, réagi à la chose. Il s'est contenté de publier la liste accompagnée du texte suivant : « Les chefs-d'œuvre de la nouvelle République ».
L'ancienne membre du cabinet présidentiel, Saïda Garrach a, aussi, exprimé son avis quant à la publication de noms d'accusés au journal officiel. Faisant référence au clash entre instagrameuses, elle a écrit : « Avez-vous transformé le journal officiel en Story ??? ».
S.G
La question est : jusqu'à quand ?