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Tribunes
Pour qui voter et comment ?
11/09/2019 | 13:00
7 min
Pour qui voter et comment ?

 

Par Azzam Mahjoub*

 

Nombre de citoyens, parmi nous, tout en ayant suivi, à des degrés divers, la campagne électorale et les débats télévisés hésitent encore et sont indécis.

Je me propose, modestement, de leur suggérer une petite grille de sélection leur permettant de faire leur choix sur une base quelque peu raisonnée.

 

La première étape consiste à sélectionner, parmi les 26 candidats, seulement ceux qui ont notre préférence, compte tenu de ce que nous savons sur eux, sur leur parcours, leurs programmes, leur orientations politico-idéologiques et leurs prestations avant et surtout pendant la campagne.

En règle générale nous aboutissons à un nombre réduit de candidats potentiels susceptibles de gagner notre confiance.

 

La deuxième étape : une fois ce nombre de candidats potentiels fixé, nous pouvons établir une petite série de critères décisifs pour notre choix. Ces critères sont en fait les principales qualités dont, selon notre avis, doit se prévaloir le futur président.

J’ai, pour ma part, retenu trois grandes qualités dont deux sont déclinées en deux catégories. Donc, on aura cinq critères en tout. Il s’agit de :

 

  • L’INTREGRITÉ :
  1. 1.      L’INTEGRITÉ EN GÉNERAL
  2. 2.      L’INTEGRITÉ AVANT ET PENDANT LA CAMPAGNE ;
  • COMPETENCE :
  1. 3.      COMPETENCE GENERALE ;
  2. 4.      COMPETENCE ECONOMIQUE ;
  3. 5.      CHARISME ET COMMUNICABILITÉ

 

S’agissant de l’intégrité, je souhaiterais que le prochain candidat soit irréprochable, sans aucune suspicion de corruption, et qu’il soit décidé à lutter contre la corruption devenue l’ennemi numéro un, après le terrorisme, et qui constitue une question décisive pour la consolidation de la transition démocratique. Je souhaiterais aussi que le candidat n’ait pas commis (ou ne soit pas fortement suspecté d’avoir commis) de dépassements et de tricheries, de quelque nature que ce soit, entachant sa crédibilité et son intégrité.

 

Que vaut un candidat qui a été dans cette posture ou qui aurait fait ce qu’on appelle la campagne négative en accusant ou menaçant les autres plutôt que de se concentrer sur son propre programme pour lutter contre les corrompus et les hors la loi en étant président ?

Pour la compétence, l’expérience dans l’exercice du commandement est importante. On a tendance à choisir, en règle générale, un homme ou une femme plutôt expérimenté(e) et qui ait fait ses preuves plutôt qu’un novice avec le risque d’aventurisme. Par ailleurs sachant l’importance des questions économiques, à cette étape cruciale, les connaissances et l’expérience économiques seraient nécessaires pour le futur président, au moins dans le volet international.  

Enfin, un minimum de charisme et de facilité de communication sont, à mon avis, requises pour que le candidat puisse être proche de citoyens et gagner leur cœur et leur attachement à celui qui incarnera leur Etat.

La troisième et dernière étape on peut, pour chaque candidat sélectionné et pour les cinq catégories proposées (d’autres peuvent être choisies) appliquer un système de notation ou scoring allant, par exemple de 0 à 4.

EXEMPLE

0 : sans aucune compétence -

1 : compétence plutôt faible

2 : à peine moyenne

3 : assez bonne

4 : bonne.

 

Ces scores peuvent être consignés dans un tableau comme suit :

Candidat

Intégrité en général

(de 0 à 4)

Intégrité pendant la campagne (de 0 à 4)

Compétence générale

(de 0 à 4)

Compétence économique (de 0 à 4)

Charisme et communication (de 0 à 4)

Score total

(de 0 à 20)

A

 

 

 

 

 

 

B

 

 

 

 

 

 

C

 

 

 

 

 

 

D

 

 

 

 

 

 

 

En faisant le total pour chacun, nous obtenons un classement. Celui, des candidats, qui obtiendrait le score le plus élevé devrait normalement correspondre à notre choix. Il s’agira bien entendu d’un choix subjectif pour chacun, car chacun d’entre nous vote en son âme et conscience. Mais ainsi opéré, ce choix serait éclairé jusqu’à un certain point. Par ailleurs, chacun peut définir ses propres critères en nombre réduit pour faire facile ainsi que son échelle de notation pour aboutir à un choix plus approprié.

Pour ma part, j’ai éliminé dix-neuf candidats de ma sélection, qui sont considérés pour moi et seulement pour moi, comme populistes de droite comme de gauche ainsi que ceux aux aspects mafieux, les idéologues, conservateurs ou radicaux, et les figurants. Au final, j’avais un peloton de sept candidats potentiels, avec en tête : Abdelkarim Zbidi et Youssef Chahed, suivis de Mehdi Jomâa, Mohamed Abbou, Elyes Fakhfakh, Mongi Rahoui et Mohsen Marzouk.

 

Pour les deux premiers, qui étaient au coude à coude et en fonction des scores, j’étais amené à faire un pari, celui qui me paraissait le moins risqué. Et mon choix s’est porté sur M. Zbidi en rejoignant nombre d’intellectuels.

 

Les déficits de Abdelkarim Zbidi, en compétence économique et en communicabilité, pourraient être surmontés si tant est, qu’il s’entoure de conseillers compétents, et au-dessus de tout soupçon et sans influence négative, et progresser d’une manière significative pour gagner les cœurs des Tunisiens qui ont connu Bourguiba et Béji Caïd Essebsi auparavant.

Dans l’étape de turbulences que nous traversons, il me paraît, malgré ses handicaps manifestes, mieux doté pour assurer la stabilité du pays et l’assainissement du climat politique malheureusement très perturbé, entre autres, par les affaires en cours.

 

Pour Youssef Chahed, il faut convenir que, malgré les atouts dont il dispose, il est partie prenante dans le climat politique et ses fortes turbulences déstabilisantes actuelles. Sa présidence, s’il est élu, ne verra pas de progrès significatifs sur ce terrain et le pari sur lui est, pour moi plus risqué.

 

En tous les cas, ce n’est qu’un simple avis sujet à être discuté et rejeté. Pour les cinq autres candidats ils ont un potentiel inégal pour être au premier plan de la scène politique et seraient probablement appelés à jouer des rôles importants.

 

Enfin, je voudrais dire que quels que soient les résultats de cette élection présidentielle, celles des législatives sont décisives car, quoiqu’en pensent nombre de candidats, le parlement et le gouvernement, qui en sera issu, sont plus déterminants pour gérer la prochaine étape de la transition où l’économique SERA CRUCIAL.

 

 

*Azzam MAHJOUB, UNIVERSITAIRE SENIOR : professeur émérite d'économie à l'Université de Tunis ; expert international sur les questions relatives aux droits de l'Homme liées au développement et aux relations régionales et internationales

11/09/2019 | 13:00
7 min
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Commentaires (26)

Commenter

aliocha
| 12-09-2019 12:45
c'est la deuxième tribune libre que BN publie après celle de MKN en faveur de Zbidi, apparemment il y a le feu à dans la baraque et le candidat Zbidi est dans de mauvais draps (les sondages sont confidentiels et le peuple n'a pas le droit de savoir!)
Entre Zbidi et Chahed, rien que pour rajeunir la génération des politiques il faut choisir le second, si lui il n'a pas réussi sa mission, il a su résister 3 ans, alors que le premier qui est dans la politique depuis longtemps personne n'a entendu parler de lui et voilà on le sort du chapeau!

je dis la vérité
| 12-09-2019 12:05
Merci pour vos conseils, Monsieur.
Et Nabil Karoui, dans tout çà?
Son score, c'est la prison,non?

SuperMario
| 12-09-2019 11:12
Mais je trouve la logique de Jalel Brick plus pertinante et je voterai pour bonbon.

bizertin
| 12-09-2019 11:02
J'ai jamais vu plus intègre que Saïd Aïdi et plus compétent que Saïd Aïdi c'est un polytechnicien.
Bref il se trouve pas sur la liste de cet pseudo universitaire.C'est un régionaliste qui defend le sahel.
MOI JE VOTE POUR NK

Tunisien
| 12-09-2019 10:13
Voilà. Mnt je vois plus clair grâce à cette démarche scientifique. Merci.

cesarios
| 12-09-2019 10:04
je constate q'une large partie du peuple est pour mr ZBIDI, mais aussi , il y a une bon nombre d'électeurs et d'électrices qui constatent que beaucoup de ses actuels soutiens sont des profiteurs, des hypocrites et des purs arrivistes et que leur sport préféré est de changer la veste à tout moment,ce qu'on éspére, c'est de voir mr zbidi, s'il sera élu président soit intransigeant et avoir la volonté de les éloigner de son entourage en urgence et avant de se positionner, de veiller à étre entouré par des fidéles, compétents , et intégres conseillers et experts dans chaque domaine avec une collaboration étroite , confiante et dans le respect réciproque avec le chef de gouvernement quel qu'elle soit son appartenance partisane et qui se mettent d'accord sur un programme bien pensé et bien établi en prenant en considération les priorités des intéréts de notre chére TUNISIE et des attentes de son peuple, et ses concrétisations selon un agenda réaliste et bien étudié

Lechef
| 12-09-2019 10:02
Ces démarches sont bonnes dans l'ensemble et convergent vers la méthode d'élimination de cas successifs .
Ses résultats semblent s'approcher de la réalité. En fait, conclure que Zbidi sera classé premier en fonction des critères choisis est cohérent avec la tendance actuelle d'une majorité de citoyens qui considèrent que Zbidi est le candidat le moins mauvais de ces 26 candidats .
Zbidi est un candidat d'une intégrité exemplaire - C'est parmi les rares personnalités avec quelques responsabilités de gouvernance qui n'a jamais été attaqué sur ce point- qui pourrait redresser la situation grâce à son sérieux.
D'autres part , le critère de compétence, n'a pas d'importance majeur dans le choix du candidat à la magistrature suprême.
En fait, parmi ces candidats à majorité ingénieurs avec quelques notions en économie- Chahed agronome et Jomaa mécanicien - ne maîtrisent pas les sciences économiques. Reste Fakhfakh ingénieur en génie industriel à eu cette chance et en conséquence cette petite expérience au sein du ministère des finances qui l'a un peu modelé en économie- peut-être-
Sinon , même Rahoui avec une licence en gestion et chef d'une agence bancaire, est supposé profane en économie.
Donc, ces universitaires pourraient facilement se convertir en économistes s'ils choisissent bien leurs collaborateurs et leurs conseillers et ceci nécessité encore une fois L'intégrité que Zbidi est favorisé.
En deuxième possibilité, C'est Fakhfakh qui pourrait l'emporter.
En ce qui concerne Abbou , faute d'expérience, il avait réduit bêtement le nombre d'heures de travail des fonctionnaires de l'administration tunisienne de 8 heures - il a supprimé l'activité le samedi- ce sui à constitué une perte sèche pour l'état.
Briki à essayé par ses moyens en se rapprochant de L'UGTT à remettre en service quelques administrations moyennant des compromis au profit de ces fonctionnaires pour travailler de nouveaux les samedis .
Vous voyez que c"est une maladresse faite par Abbou .
Pour Jomaa , son classement ne répond pas aux critères fixés puisqu'il n'était pas intègre et il suffit de se référer à l'article du ministère de l'industrie en 2013 représenté par son ministre Jomaa concernant la société saline et ses membres de familles voir jort n 33 du 16 avril 2013 et ceci sans tenir compte du matraquage médiatique- total et autres contrats gouvernementaux - qui reste à vérifier.
Il reste Marzoug avec un réflexe très développé, d'une intelligence rare et d'homme bien cultivé, nécessité une analyse détaillée.
Dans l'ensemble, C'est une bonne démarche qui restera susceptible d'être améliorée suivant chacun d'eltres-nous.

Fayssal ben hamza
| 12-09-2019 09:45
Voter pour choisir notre futur président n'est pas comme voter pour un candidat de la star académie.
Une des qualité principale pour un président et tenant compte de ses prérogatives, il doit être un leader et un rassembleur de tous les tunisiens.
L'unité des tunisiens c'est sacré, il ne faut pas jouer avec le feu, nous devons tous participer à l'amélioration de notre si chère Tunisie et faire qque chose de positif.
Ni le président, ni le gouvernement ne peuvent améliorer la situation du pays si les citoyens ne participent pas massivement et positivement.
Fla 3acha fi tounes man khanaha.

mansour
| 12-09-2019 09:32
par une constitution,un régime parlementaire et un code électorale qui favorise la domination politique sur tous les pouvoirs et institutions des islamistes freres musulmans salafistes d'Ennahdha depuis 2011 à aujourd'hui avec le gouvernement Ennahdha-Youssef Chahed

Abir
| 12-09-2019 09:20
Non monsieur,les personnes et ils se connaissent qui ont protégé Gannochi de ces crimes, contre les assassinas,contre l'appareil secret,n'ont plus une place pour nous présider ou nous gouverner, le moins qu'on puisse dire sur eux ,c'est sont des vendus,t des lâches des opportunistes,des peureux