Les présidents des blocs de la Réforme, Hassouna Nasfi, de Tahya Tounes, Mustapha Ben Ahmed, d'Attayar, Noomen El Euch, ainsi que des députés indépendants ont annoncé, lors d’une conférence de presse du 8 juillet 2021, le boycott des réunions du bureau de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Les députés ont, également, décidé de boycotter les comités de l’ARP, ainsi que la commission des consensus.
Pour ce qui est des plénières, les députés ont menacé de les boycotter aussi, à moins que l’ARP n'auditionne les ministres de la Santé publique et de la Justice. A ce sujet, Zouhair Maghzaoui, député du Mouvement Echaâb, a expliqué que les élus vont se présenter à cette plénière. Par la suite, ils demanderont de changer l’ordre du jour en y plaçant en premier lieu la situation sanitaire en Tunisie. « Si la présidence de la séance n'accède pas à notre requête, nous boycotterons la plénière ! », a-t-il précisé.
Les présidents des blocs et le député du Front populaire, Mongi Rahoui, également présent, ont tour à tour condamné l’agression subie par la présidente du bloc PDL, Abir Moussi, lors de la plénière du 30 juin 2021. Les interventions lors de cette conférence de presse ont appelé la présidence de l’ARP à entreprendre des poursuites judiciaires contre les agresseurs de la députée Abir Moussi. Les députés ont affirmé leur opposition aux actes de violence au sein de l’Hémicycle.
Ils ont estimé que le président de l’ARP adopte une politique de deux poids deux mesures. Ils ont pointé du doigt le traitement de faveur dont jouissent certains députés. Il est évident que même s'ils ne l'ont pas nommé, cette déclaration concerne le bloc de la Coalition Al Karama.
Par ailleurs, la conférence de presse a appelé à la tenue d’une réunion de la cellule de crise de l’ARP. A ce sujet, Mongi Rahoui a affirmé que le président de l’ARP, Rached Ghannouchi, n'envisage pas ceci puisqu'il ne jouit pas de la majorité au sein de cette structure. « L’ARP est sous un régime de dictature ! », a-t-il ajouté. Par la suite, le député a critiqué l’absence de réaction de la part Rached Ghannouchi et de la ministre de la Justice, Hasna Ben Slimane, suite à l’agression de la députée Abir Moussi.
Enfin, les intervenants ont insisté sur la tenue d’une plénière en urgence en présence du ministre de la Santé publique, Faouzi Mehdi, afin d’étudier et évaluer la situation pandémique en Tunisie. Pour ce qui est de la tenue d’une plénière avec Hasna Ben Slimane, les députés ont expliqué qu’elle vise à débattre du rapport de l’inspection générale du ministère de la Justice.
De plus, Noomen El Euch a dénoncé la tenue d’une séance plénière pour débattre du projet de loi sur la relance économique. Il a estimé que cette initiative n’est bénéfique que pour les corrompus. « Notre priorité est la crise sanitaire et la situation des Tunisiens ! », a-t-il poursuivi. Il a, également, dénoncé le refus du chef du gouvernement, Hichem Mechichi, d’être auditionné par l’ARP.
S.G