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Nous, en tant que médias, avons-nous saisi le message du peuple ?
Par Nizar Bahloul
14/10/2019 | 15:59
8 min
Nous, en tant que médias, avons-nous saisi le message du peuple ?

 

La présidentielle de 2019 va rester dans les annales avec ce score de 72,71% obtenu par le nouveau président de la République Kaïs Saïed. Plus de deux millions d’électeurs (2.777.931) ont voté pour lui sur un total de presque 4 millions (3.892.085) qui sont allés aux urnes ce dimanche. C’est à inscrire parmi les records du monde démocratique. Quand on a près de trois millions d’électeurs, on ne peut qu’imposer le respect de tous et le silence (au moins provisoire) des nabarras (dénigreurs). Un temps d’arrêt pour tous, car la claque donnée hier par Kaïs Saïed et ses trois millions d’électeurs n’est pas uniquement destinée à Nabil Karoui, loin s’en faut. Elle est d’abord donnée aux quatre millions de Tunisiens inscrits et qui n’ont pas voté pour lui et parmi lesquels on trouve un million (1.042.894) de Tunisiens qui ont voté pour son adversaire du 2ème tour. Elle est aussi donnée aux 24 autres candidats allant de Abdelfattah Mourou (3ème) à Hamma Hammami en passant par Seïf Eddine Makhlouf, Lotfi Mraïhi, Mehdi Jomâa, Saïd Aïdi et Youssef Chahed, chef du gouvernement sortant. Sans oublier bien entendu Moncef Marzouki, l’ancien président de la République autoproclamé président du peuple et de la classe populaire qui a difficilement réussi à collecter 100.000 voix. Elle est également donnée à tous les médias qui ont soutenu un des 25 autres candidats du 1er tour et se sont opposés à lui au second tour (dont Business News). Elle est surtout donnée à tous ces hommes d’affaires et ces richards qui pensent que l’on peut devenir président de la République en allongeant de grosses sommes d’argent. Kaïs Saïed va devenir un modèle curieux et intéressant à analyser pour les politologues du monde entier, comment on peut réussir son élection sans un sou. Il a même refusé de recevoir l’argent public destiné à financer sa campagne, son droit absolu pourtant. C’est tout ce beau monde qui a reçu une claque ce dimanche 13 octobre et ça ne fait pas peu. Ça fait même un peu trop, car on parle là de la majorité dite silencieuse du peuple tunisien (sept millions d’inscrits, c’est supérieur aux trois millions qui ont voté pour M. Saïed), de cette partie du peuple qui s’auto-classe parmi l’élite intellectuelle et politique, de cette partie du peuple qui a de l’argent, beaucoup d’argent et de cette partie du peuple en âge de voter, mais non-inscrite.

 

Que tout ce beau monde qui n’a pas voté Kaïs Saïed le veuille ou pas, Kaïs Saïed est désormais le président de la République, le président de tous les Tunisiens et, techniquement parlant dans le jargon politique classique (même si c’est faux), le président élu par trois Tunisiens sur quatre.

C’est tout ce beau monde qui est aujourd’hui invité au silence. Un léger temps de silence. Une petite pause de réflexion et d’autocritique imposée par la claque qu’il a (qu’on a) prise. C’est une question de dignité et de savoir-vivre quand vous recevez une claque par plus fort que vous, vous ne gesticulez pas, vous ne bougez pas, vous n’insultez pas, vous ne dénigrez pas, vous vous taisez et vous partez loin réfléchir sur votre sort et sur la suite à donner !

Charité bien ordonnée commence par soi-même, avons-nous, nous autres médias, et ici à Business News, saisi la claque donnée par Kaïs Saïed et le message envoyé par ses près de trois millions d’électeurs ? Ce qui est intéressant à relever, c’est que ce message n’est pas une première. Nous avons reçu le même en janvier 2011 et une autre fois en octobre 2011.

Pour nous donner bonne conscience et trouver une justification au séisme de l’époque, nous avions dit « ce sont les islamistes » qui ont mobilisé leurs forces, ce sont ces « populistes » mégalomanes qui ont menti sur leur parcours et se sont inventé du militantisme de toutes pièces qui ont trompé les Tunisiens, c’est l’argent sale venu du Qatar et de Turquie….  Ça c’était en 2011 et c’était vrai, au moins en partie. Mais que peut-on dire en 2019 avec ces 2,78 millions d’électeurs qui ne sont pas tous des islamistes (loin s’en faut, ces derniers sont à tout casser 600.000 entre Ennahdha et Karama) et ce ne sont pas tous des populistes (loin s’en faut, ils sont de 500.000 au maximum) ?

 

Ce qu’il faudrait peut-être rappeler aux lecteurs, au public et au peuple, c’est qu’un média n’est ni une entreprise comme les autres, ni une société de services classique. Un média, un journaliste est une idée de société, un projet de société, un modèle de société. A chacun ses repères, à chacun son modèle, il y a ceux qui veulent que la société tunisienne ressemble à l’Union soviétique, ceux qui veulent qu’elle ressemble au Qatar, d’autres à la Syrie ou à l’Irak (d’avant-guerres), d’autres à l’Afghanistan, d’autres à la France ou l’Europe du sud, d’autres à la Suède ou l’Europe du nord et d’autres aux Etats-Unis. Il y a ceux qui veulent figer la société tunisienne dans son identité arabe avec pour objectif principal la libération de la Palestine ; ceux qui veulent la figer dans son identité islamique avec pour objectif l’instauration de la chariâa ; et ceux qui veulent la voir moderne et progressiste avec son identité méditerranéenne. C'est-à-dire que la Tunisie est aussi arabe qu’occidentale (on fait bien partie du Maghreb qui veut dire Occident), aussi musulmane que laïque et aussi conservatrice que progressiste. Business News s’inscrit dans cette dernière mouvance et il ne saurait en être autrement.

Quand bien même Kaïs Saïed soit élu à 99% des voix, quand bien même Safi Saïd soit élu à 99%, quand bien même Rached Ghannouchi soit élu à 99%, Business News ne va pas changer de modèle et de vision parce que le peuple a voté pour untel dont la vision est différente de la sienne.

Dans ce modèle de société à l’identité méditerranéenne à la fois islamique et laïque,  occidentale et orientale, nous défendons à Business News, des valeurs universelles dont en premier lieu la justice, la démocratie et les libertés. Toutes les libertés, y compris celles honnies par les islamistes et les conservateurs.

Ce qui est valable pour Business News l’est également pour Nessma, Attessia, El Hiwar Ettounsi, Mosaïque FM, Le Maghreb, Acharâa el Magharibi, Zitouna TV, Zitouna FM, Erraï El Aâm, Babnet et tous les autres médias privés indépendants qui ont le libre choix de leur ligne éditoriale. Et c’est affligeant de voir hier soir nos confrères et amis Maya Ksouri et Lotfi Laâmari lynchés sur les réseaux, juste parce qu’ils ont des idées différentes que celles des 72% ayant élu Kaïs Saïed. Tout aussi affligeant de voir les agressions subies par de jeunes reporters de terrain, juste parce qu’ils appartiennent à une chaîne TV à la ligne éditoriale différente. Oui, c’est affligeant, car une partie (infime) de ces 72% n’a pas compris ce qu’est la liberté d’expression et ce qu’est le rôle d’un journaliste.

Un journaliste n’est pas neutre et il n’a pas à l’être. S’il veut se placer du côté de la pensée collective, c’est son choix, ce n’est pas son devoir. Mais s’il a envie d’être marginal et s’il a une pensée différente, c’est son choix aussi et c’est un devoir que de respecter ce choix. Il n’oblige personne à le lire, à le suivre.

Un journaliste n’est pas plus intelligent que les autres (même s’il peut l’être), mais il n’est pas, non plus, plus bête que les autres (même s’il peut l’être). Il n’est pas plus patriote que les autres pour donner des leçons de patriotisme au public, mais il n’est pas, non plus, moins patriote pour en recevoir.

 

Alors, oui, nous avons bien entendu le message envoyé hier par les trois millions d’électeurs. Oui, nous l’avons bien entendu et il ne tombera certainement pas dans l’oreille d’un sourd.

Sauf que non, nous n’allons pas suivre, à Business News, cette mouvance populaire ou populiste ou ce que vous voulez. Nous n’avons pas à la suivre, car nous ne voulons pas d’une société tunisienne dont la priorité principale est la libération de la Palestine et dont le programme de son président de la République se résume en un sondage sur les choix du peuple. Donc si le peuple veut une société afghanisée ou soviétisée, ce président va la suivre, c’est ça ? Et si ce peuple veut continuer à bénéficier de l’assistanat à outrance, il va la suivre aussi ? Eh ben non, ce sera sans nous, sans notre complicité !

Ce n’est ni de l’élitisme, ni du snobisme, ni de la suffisance, ni de l’arrogance, c’est juste une vision de notre Tunisie que nous défendons. Que ceux qui partagent avec nous cette vision de la Tunisie et ces valeurs nous suivent ! Les autres trouveront certainement leur bonheur dans d’autres médias. La liberté d’expression reste un grand acquis de la révolution et elle offre une extraordinaire variété de supports. Nous restons en revanche ouverts aux opinions multiples avec cette rubrique « commentaires » (rare dans nos médias) dans notre journal et dans nos pages Facebook ou notre rubrique « tribunes » où des opinions différentes s’expriment tant que la loi est respectée. C’est là une preuve, si besoin est, que nous défendons la liberté d’expression et qu’on se bat pour que nos lecteurs puissent dire des choses avec lesquelles nous ne sommes pas toujours d’accord.

 

Par Nizar Bahloul
14/10/2019 | 15:59
8 min
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Commentaires (52)

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Younsi faouzia
| 04-11-2019 22:15
'? ceux qui veulent laisser ennahdha gouverner seule.
En 3 ans de gouvernement de la troika Ennahdha a pu infiltrer les rouages et postes clefs de l'état essentiellement le ministère de la justice à tel point qu'elle n'a pas vu nécessaire de demander plus de 3 ministères après les élections de 2014. Comparable à un prédateur c'est la phase du choix de la proie et de la filature.
Le sacre fût avec le volte face d'Echahed à feu BCE et là le prédateur passe à l'attaque et envahit 10 ministères.
De cette manière elle s'assure les meilleures conditions pour raffler le maximum de voix aux élections de 2019 en usant de tous les moyens soudoyer les âmes perdues ,monnayer la misère et l'analphabétisme , truquage,.....Il ne lui reste plus que s'assurer la meilleure prise et la mise à mort de la proie chose qu'elle s'apprête à faire actuellement.
La laisser gouverner seule équivaut au scénario de la Turquie après le puch manqué et bien pire encore.
Il n'y aura plus ni opposition, ni liberté d'expression ,ni journalistes libres,ni élite moderniste ni état .plus rien!!! plus rien!!
Puisses Dieu avoir pitié de nous!!!
Cher modérateur pouvez vous sensibiliser l'opinion publique et les politiques dans ce sens?
Merci.


Younsi faouzia
| 04-11-2019 21:23
Avec beaucoup de retard et non moins avec tout mon coeur je tiens à vous remercier pour votre franchise,pour votre patriotisme ,pour votre honnêteté intellectuelle ,et surtout pour vos principes contrastant avec vos confrères de Kapitalys partisans du "bani wiwi" et du népotisme ,qui semblent avoir renoncé au seul acquis de ce simulacre ou imposture de révolution qui pour moi et pour bien d'autres ne fût rien d'autre qu'un coup d'?tat planifié et orchestré de longue date par des partis internes (principalement ennahdha....) et internationaux (le katar et les USA.... )
Requête particulière à l'administrateur pour informer Mr Bahloul de mon commentaire.

hamza
| 20-10-2019 11:08
Democratie : Forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté appartient au peuple ; '?tat ainsi gouverné.

mahdijamil
| 19-10-2019 08:55
Bravo MR NIZAR.

JL
| 17-10-2019 20:19
Un rationnel ne badine pas avec l'anarchie

Est-ce qu'il est logique de demander à un démocrate libéral rationnel de voter aveuglement contre ses convictions et ses principes ?
Comme quoi , son candidat ne fait pas le poids face à un universitaire assistant en droit .
Maintenant que Mr Kais Saïd est devenu officiellement président de la république , il faut tourner la page du climat délétère de la campagne électorale et des élections présidentielles et même législatives , sans oublier l'ampleur pour en tirer les conclusions .
Laissant donc l'intéressé exercé sa mission . De même pour l'ARP , parce que le pays ne peut pas se permettre d'avantage de temps perdu . Il faut faire redémarrer la machine Tunisie .
Cependant , nous avons le droit d'essayer de comprendre , qu'est-ce que c'est passé pour analyser et décortiquer les tenants et aboutissants de ces élections ?
Un point à souligner avant de fermer la parenthèse . Mr Nabil Karoui , que je n'ai pas de rapports particulier avec lui , ne manque pas de qualification , selon des amis , pour l'exercice de la magistrature suprême . Après son baccalauréat en Tunisie , il a eu un master en finances marketing d'Aix-en-Provence Marseille .
Revenons au fond du sujet , à savoir ,
demander à un démocrate libéral de voter pour un OVNI énigmatique et autour duquel navigue des extrémistes anarchistes de gauche communiste et de droite salafistes . En plus , pèse sur lui , d'après ses déclarations , un penchant de conservateur ( en revendiquant l'introduction dans la constitution de la chariaa source principale pour légiférer , en étant contre l'égalité à l'héritage hommes-femmes et en voulant installer un pouvoir local utopique avec ses comités révolutionnaires dans chaque coin du pays....)
Pour la petite histoire , lorsque Hamma Hammami ( PCOT - vieux communiste ) a été invité par BCE pour participer à l'exécutif issu des élections de 2014 , le type a décliné pour des considérations ( de principes et idéologiques ) en refusant de s'associer aux libéraux ( accusés d'être de l'ancien régime ) .
Rached Ghanouchi au contraire , a sauté sur l'opportunité . Pour lui , celà s'inscrit dans la continuité du deal avec BCE de l'été 2013 ( c'est une manière tactique des islamistes de rester au pouvoir et dans l'appareil , qui reflète les ruses et manoeuvres du vieux islamiste . Aujourd'hui lui même reconnaît avoir enrôlé en farine , le système de 2014 . Pendant la campagne électorale n'a pas ménagé ses efforts pour montrer qu'il est un véritable révolutionnaire pour satisfaire sa base très radicale ) .
Donc le choix de voter pour X ou Y , est dicté principalement par des considérations multiples . Idéologiques ( démocrate libéral contre tous , islamistes conservateurs / communistes marxiste léninistes , staliniens , maoïstes trotskistes....panarabistes....un cocktail hétéroclite ) .
Question de principe et probité . Le dossier explosive de Nabil Karoui n'a émergé que le 23 août 2019 alors qu'il est entre les mains de la justice depuis 2016 . Ni l'administration fiscale et ni la justice n'ont rien dit . C'est l'ONG , ( I Watch ) qui s'est adressé au parquet contre Nabil Karoui pour porter plainte pour ( blanchiment d'argent et évasion fiscale ) .
Ce qui laisse à penser qu'il y a quelques chose qui cloche . En plus , même la tentative de lui barré la route de Carthage par l'amendement de la loi électorale ( à l'initiative de la Kasbah ) a échoué par la volonté de BCE .
Donc , ses adversaires de touts les bords ont eu recours aux gros moyens . Intox , Fake news et guerre médiatique à outrance comme cette affaire de lobbying et d'intelligence avec un israélien ( la veille du scrutin ) .
Cela rappelle ( mani pulitti en Italie ) règlement de comptes qui n'a jamais résolu le problème de la corruption qui gangrène encore la société et dévore 20 % du PIB .
Face à une offensive pareille , aucun candidat au monde ne peut échapper à la vindicte populaire . Hillary Clinton aux '?tats-Unis , à subi le même sort par la machine à broyer de
Donald Trump soutenue par ( un complot interne et externe , Cambridge Analytica et Hackers des renseignements russes ) .
En Tunisie , ( International intégriste des Frères Musulmans ) est le facteur déterminant . Le mérite de la victoire lui revient . Ce sont ceux de l'extérieur les éléments les plus forts qui ont concocté le submersible Kais Saïd .
Montage d'une stratégie , il faut dire très puissante qui a mis tous K.O
Aucun tunisien n'est capable de déchiffrer ou de décoder le puzzle ce labyrinthe qui a permis à Robocop d'accéder de cette manière trompeuse de 18 % au premier tour à 72 % au deuxième tour .
La raison , la logique , la fidélité au courant démocratique moderniste , le choix de société , ....sont l'immunité contre le virus de l'extrémisme , du populisme , de la récupération de la religion à des fins politiques . Il ne vous sera jamais possible de balancer de l'autre côté pour rejoindre une troupe en délire en ébullition qui s'acharne contre l'état civil et les acquis de l'indépendance .

Lectrice
| 15-10-2019 20:41
On respecte les idées différentes par contre on accepte pas le Lynchage de quiconque. Ce Lynchage que vous avez pratique injustement sur Youssef Chahed tout le long de cette campagne.
On n'est pas prêt à l'oublier.

Bonne continuation dans le Lynchage

Nawel
| 15-10-2019 13:11
Il fallait mettre les pendules à l'heure, et ça fait du bien.

Abdelkader
| 15-10-2019 12:49
Car il s'agit bien d'une haine !
Que vous ayez un parti pris et une ligne éditoriale , ne vous exonère pas d'une honnête subjectivité .
Or , par vos charges successives , à grand renfort de chroniqueurs acquis à " la cause " et le dernier en date Mohamed Kacimi , arrivé après la bataille , on est en droit de vous poser sérieusement la question :
Pourquoi cette haine pour Youssef Chahed ?
PS : il ne m'était pas spécialement sympathique , mais trop c'est trop !

Akoubi Ammar.
| 15-10-2019 12:37
Les médias tunisiens toutes tendances confondues ne saisiront jamais le message du peuple car ils ils agissent tous à la solde des magnats, du lobbying et des personnes détendant les règnes du pays ou celles contrôlant les circuits de la contre bande et du marché parallèle disant même les clans mafieux. La présence en Tunisie des chaines de télévision comme elhiwar, nessma, ezzitouna, des radios présentant n importe quoi et des journaux électroniques sans ligne rédactionnelle claire et engagée pour les causes de la patrie en est témoin. La prochaine étape doit être consacrée à l assainissement du secteur de l information et des notamment les médias privés ; viendra ensuite le tour du parlement qui doit être dépoussiéré des racailles des différentes parties et forces politiques.

Professeur de droit
| 15-10-2019 11:25
Vous avez parfaitement raison de rester sur votre ligne, les convictions ne changent pas au gré des circonstances.
En cela vous serez toujours au dessus de ceux qui ne connaissent pas ce que conviction et honneur veulent dire.
Il y a des "progressistes" qui ont déclaré publiquement leur "satisfaction" de la victoire des conservateurs. Espérons que ceci soit une bonne occasion de nettoyer, enfin, cette famille politique. Car KS n'a pas gagné (puisqu'il n'a pas soumis un programme à choisir), ce sont les progressistes qui ont perdu. et il n'y a pas mieux que la défaite, pour montrer de quel métal (ou non) était réellement fait chacun des acteurs.
Une autre leçon à tirer serait, peut-etre, qu'il est temps de laisser ces gens gouverner seul, et que le peuple qui se réjouit aujourd'hui, puisse les voir à l'oeuvre et apprécier.
Ils ont dit, pendant la campagne qu'ils étaient au pouvoir uniquement pour empecher BCE de détruire la révolution. Eh bien laissez-le gouverner et sauver la révolution !
La meilleure façon de ne plus jamais revivre 2019 à l'avenir, c'est qu'aucun progressiste (je parle de ceux qui ont des principes et des convictions), n'accepte d' offrir, à nouveau, une couverture à leur incompétence, et à leur absence de projet pour la Tunisie, y compris pour ces jeunes dont ils se réclament.
LAISSEZ-LES GOUVERNER SEUL (et garder vos convictions), et le peuple en sera rapidement et définitivement guéri. C'est une question de peu de temps.