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Chroniques
Mégas projets : lâEUR(TM)attentisme des entreprises
31/03/2008 | 1
min
Mégas projets : lâEUR(TM)attentisme des entreprises
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Par Nizar BAHLOUL


Les grands projets annoncés par les holdings arabes arrivent. Plusieurs de nos entreprises les attendaient depuis un bon bout de temps et espèrent, bien sûr, gagner quelques miettes. Miettes qui seront certainement supérieures à leur chiffre d’affaires annuel, voire de plusieurs années.
Entre-temps, on essaie d’établir des contacts. « Connais-tu quelqu’un chez Bukhatir ? As-tu de bons rapports avec Gulf Finance House ? L’un de tes amis a un lien direct avec Dubaï Holding, tu ne peux pas glisser notre carte de visite ? » Des demandes de ce genre se répètent ces derniers mois à plusieurs niveaux du milieu des affaires et de l’administration. Slim Tlatli, président de la commission des grands projets, lui-même, l’a admis.
Reste que cet attentisme, hélas, n’a aucun sens. Ces holdings ne sont pas là pour mettre la main à la pâte (ou dans le ciment), mais pour investir, ramener des idées et de la valeur ajoutée.
Pour ce qui est des marchés, ils feront comme partout dans le monde : des appels d’offres avec des cahiers des charges draconiens et c’est le meilleur qui gagne. Et par meilleur, on n’entend nullement le moins disant comme notre administration. Il est fort probable qu’à ces appels d’offres participent directement des Bouygues, Vinci, Saint-Gobain, Siemens, General Electric, etc.
Face à un Bouygues, nos Ben Châabane, Gloulou et autres ne pèsent pas grand-chose, hélas pour nous.
Et on parle là des meilleurs des meilleurs. Chez Ben Châabane, un conducteur d’engin touche jusqu’à 7.000 dinars/mois, nous informe M. Tlatli ! Dans cette entreprise, on sait payer les compétences et ne pas donner à n’importe qui la conduite et l’entretien d’une machine qui coûte des millions de dinars.
Et pourtant, une seule main ne saurait applaudir, comme le rappelle notre dicton. Car si l’on regarde les simples petits entrepreneurs, il y a de quoi s’arracher les cheveux. En témoigne cet accident, survenu la semaine dernière dans un quartier de Tunis. On voit bien, dans les clichés ci-dessous, ce qui est arrivé pour la voiture et ce qui est arrivé au mur. Celui qui a construit ce mur peut-il être appelé demain à faire quoi que ce soit chez Dubaï Holding ou Bukhatir ? On ne lui donnera même pas une brouette à pousser, à mon avis !!
Il faut donc se regrouper pour faire face aux Français (qui se préparent très sérieusement), aux Allemands, aux Espagnols ou aux Italiens prêts à gagner les appels d’offres des Emiratis, Bahreïnis, et Qataris en Tunisie.
Pour ce faire, il faudra un énorme travail de communication, de sensibilisation et, osons le mot, d’éducation. Pour la communication, il y avait un déficit qui commence à se réduire avec la multiplication des interventions de M. Tlatli à la télé, au CJD, aux journaux, etc.
Reste que c’est insuffisant et je doute fort que nos entrepreneurs (du moins une bonne partie d’entre eux) sont de fervents lecteurs de la presse électronique ou autre. Il est impératif que l’UTICA invite ses adhérents du BTP et leur explique ce qui les attendent. A notre connaissance, rien n’a encore été fait jusque là. Il est grand temps de combler ce retard. Et s’il y a quelque chose qui a été faite, il faudra la médiatiser davantage pour que les entrepreneurs de bâtiment, les peintres, les architectes, les plombiers, etc prennent conscience, aillent se former et se mettre à niveau de ces chantiers qui arrivent. Il faut que tout le monde en parle, non pas des projets, mais de la manière avec laquelle on peut gagner des marchés dans ces projets.
Attendre qu’ils démarrent, qu’on trouve quelqu’un qui connait quelqu’un pour nous introduire, ce sera déjà trop tard !








31/03/2008 | 1
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