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Limogeage d’Elyes Mnakbi : prémices d’un bras de fer Fakhfakh-Ennahdha ?
07/07/2020 | 19:59
4 min
Limogeage d’Elyes Mnakbi : prémices d’un bras de fer Fakhfakh-Ennahdha ?


En février 2020, quand Elyes Fakhfakh a été désigné pour former un gouvernement –  après l’échec retentissant de Habib Jamli – le mouvement Ennahdha a accepté d’accorder sa confiance et de rejoindre l’équipe proposée par le chef du gouvernement. Très vite une coalition gouvernementale – peu solide –  a été mise en place. Et très vite, les divergences ont transpercé cette union vacillante.


Dimanche 5 juillet 2020, Ennahdha a publié un communiqué faisant battre les tambours de la guerre. La position du parti vis-à-vis des soupçons de conflit d’intérêts qui pèsent contre le locataire de la Kasbah sera réévaluée lors de la prochaine réunion du conseil de la Choura. En plus clair, le mouvement insinue qu'il pourrait retirer son soutien à Elyes Fakhfakh ouvrant ainsi une nouvelle tranchée dans une coalition gouvernementale qui peine à sortir de l’ornière.

L’affront déclaré, Ennahdha a engagé les hostilités. Le ministre chargé du Transport et de la Logistique, Anouar Maârouf, a limogé, lundi 6 juillet, le PDG de la compagnie aérienne nationale Tunisair, Elyes Mnakbi et a désigné, son conseiller, Belgacem Tayaâ en tant qu’administrateur délégué le temps qu’un nouveau PDG soit nommé.

 

Nous noterons que d’un point de vue légal, le ministre du Transport n’a pas transgressé les lois en vigueur. Après avoir limogé Elyes Mnakbi, il n’a pas procédé à la nomination d’un nouveau PDG mais a, plutôt, appelé le conseil d’administration de Tunisair à se réunir pour élire un nouveau chef de bord.

Techniquement, Anouar Maârouf a été en règle, mais la décision du pion d’Ennahdha n’est autre qu’un premier déplacement de pièces sur l’échiquier. En paraphant la missive sur le limogeage d’Elyes Mnakbi, le ministre chargé du Transport et de la Logistique a, en effet, balayé d’un revers de main une chose des plus importantes : informer le chef du gouvernement. D’un coup de stylo, Anouar Maârouf a signifié à Elyes Fakhfakh ce que ses chefs avaient implicitement exprimé dans leur communiqué. Ennahdha n’est plus satisfait et est exaspéré par l’entêtement du chef du gouvernement face à la volonté du mouvement d’élargir la coalition gouvernementale. Une formation dont Ennahdha n’est guère convaincue. 

Une insatisfaction que le chargé de communication et membre du bureau exécutif a souligné, mardi 7 juillet, sur les ondes de Shems FM. Celui-ci a, rappelons-le, clairement soutenu que le chef du gouvernement refusait de comprendre l’intérêt de rallier d’autres forces à la coalition gouvernementale. Ennahdha avance comme argument la garantie d’une assise à l’Assemblée pour le chef du gouvernement et une stabilité à deux sens ; au parlement et au gouvernement, afin de garantir réformes et rétablissement de la confiance. Une confiance qui ne tient, à présent, qu’à un fil.

 

La manœuvre d’Anouar Maârouf n’a pas manqué de susciter l’ire du concerné. Elyes Mnakbi a rejeté la décision du ministre du Transport avançant qu’il s’attend à une confirmation de décision ou annulation de la part du chef du gouvernement. La nomination des PDG dans les entreprises publiques est, notons-le, du ressort du locataire de la Kasbah. Pourtant, il y a de cela deux mois, le PDG de la Gazelle a, lui même, déploré la complexité de la situation et la mauvaise gestion de la compagnie, détenue à 62% par l’Etat tunisien. Dans une interview accordée au quotidien français Le Point, il a déclaré : « C'est ingérable, c'est infernal (…) cet archaïsme nous empêche d'être concurrentiels (…) nous avons des plans approuvés par le conseil d'administration qui peuvent être refusés par le ministre des Transports ». 

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a, elle, aussi réagi, à cette décision. Notant que le limogeage d’Elyes Mnakbi ne représentait guère une problématique, le porte-parole de l’UGTT, Sami Tahri, a, tout de même, déploré la façon avec laquelle cela s’est passé. Il a signalé, lors du congrès de la fédération des médias organisé mardi, que la décision du ministre du Transport soulevait plusieurs interrogations juridiques, sans oublier de faire référence aux divergences qui opposent Anoura Maârouf et Elyes Mnakbi quant à la nomination de certains responsables.

Le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a, également, commenté cette décision la qualifiant de « scandaleuse ». « Aujourd’hui, le ministre a ordonné au conseil d’administration d'élire une personne. Ce qui s’est passé est une détérioration de l’action politique » a-t-il lancé.

De par l’historique chargé de conflits entre l’UGTT et les responsables de la compagnie, ces réactions peuvent paraître surprenantes. Cela dit, elles demeurent compréhensibles. Car, même si l’UGTT n’a guère apprécié le plan de sauvetage d’Elyes Mnakbi, le bras de fer qui oppose la centrale syndicale au mouvement Ennahdha semble l’emporter. Les prémices de la fin de la trêve sont déjà là. Les menaces de mort proférées, par un extrémiste religieux, à l’encontre du secrétaire général de l’UGTT et la campagne de diabolisation qui vise la centrale syndicale ne sont que le début d’un nouvel affront savamment orchestré. Un affront que l’UGTT ne laisse pas passer sous silence. Dénoncer la décision du ministre du Transport en est, entre autres, la preuve.

Pour ce qui est de la situation politique et du sort du gouvernement, les choses vont crescendo et la crise est, semble-t-il, inévitable.

Nadya Jennene 

07/07/2020 | 19:59
4 min
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Commentaires
BOB
Fakhfekh est fini.. plus la peine d'en parler..
a posté le 08-07-2020 à 12:45
Fakhfekh est fini.. plus la peine d'en parler..
en plus il n'a jamais un adversaire des barbus , au contraire il leur doit en plus son retour par la petite porte des tractations de politicards qui n'ont aucune vision..
Momo
Correction
a posté le 08-07-2020 à 12:15
Chère Nadia, même le limogeage d'un haut cadre de l'Etat est du ressort du Chef du Gouvernement. Donc ce Maarouf(pour moi c'est un inconnu) a transgresse la loi en écartant lui-même Mankbi. Donc à corriger.
Bourguibiste nationaliste
@Nadya Jennene
a posté le 08-07-2020 à 09:24
Apprenez à écrire et soyez claire.
Hounga
Confus
a posté le 08-07-2020 à 08:45
Trop confus et trop long comme article. Au point d'être ennuyant. Le lecteur préfère la clarté. Dommage le thème et le titre étaient bon. En conclusion nous subissons les inconvénients du régime parlementaire et ces gouvernements "multi-parti ", et un chef du gouverneur qui finalement devient aux pouvoirs limités.
stanislas
Madame Jennene
a posté le 08-07-2020 à 08:05
Qui est du côté de qui?cet article est confus et incompréhensible.Dommage car le sujet pourrait être intéressant.
Khaled
Mnakbi ne peut pas gérer TUNISAIR
a posté le 08-07-2020 à 01:08
La situation de la compagnie nationale est passé d'un problème économique à un problème politique.
Il était temps que le ministre réagisse et prenne la décision d'écarter Mnakbi de la gestion de la compagnie.
Le donneur d'ordre UGTT a perdu un executant au sein de la compagnie. La centrale syndicale empêche la compagnie d'avancer avec l'interventionnisme de ses syndicalistes "bandits" qui règnent sur les différentes structures de la compagnie. Le PDG n'a fait que suivre l'UGTT par conséquent il a raté son mandat.
DHEJ
On avait parlé
a posté le 07-07-2020 à 22:10
Un certain temps de PANAMA PAPERS...
Welles
Correction
a posté le 07-07-2020 à 20:06
Je suis désolé mais cet article est écrit à la va-vite, d'où parfois le sens des phrases est complètement insondable. Par ailleurs, s'il vous plaît, le verbe "sembler" s'emploie à la forme impersonnelle dans la locution, donc, il faut rectifier votre dernière phrase, on doit écrire "la crise est, semble-il, inévitable".
Merci à vous