Meher Abassi, médecin anesthésiste et membre de l’Union des médecins spécialistes et de libre pratique a vivement critiqué la visite effectuée hier par le président de la République, Kaïs Saïed, au chevet de l'étudiante qui a subi, depuis quelques jours, une greffe de foie.

Dans un post partagé ce vendredi 3 février 2023 sur les réseaux sociaux, le médecin s'est indigné que l'on puisse offrir des fleurs et entrer dans la chambre d'un malade ayant subi une greffe et qui se trouve donc dans un état de vulnérabilité extrême.
Il a souligné que le président n'avait pas à se mettre à quelques mètres de l'étudiante, sans protection aucune, pour lui parler avec la menace sur sa santé que cela constitue dans son état.

Meher Abassi a également critiqué le fait que la présidence publie sur les réseaux le contenu de la visite qu'a ensuite effectué le chef de l'État auprès de la famille du donneur et d'avoir exhibé leur situation précaire faisant preuve d'une indécence inouïe.

D'autres médecins ont aussi réagi à cette visite, dont la professeure agrégée au service de réanimation pédiatrique à l'hôpital d'enfants de Bab Saâdoun, Aida Borgi, qui a estimé que Kaïs Saïed a bafoué la loi qui régit la transplantation.

Il est à noter, que l'arrêté du ministre de la Santé publique du 28 juillet 2004 fixe les critères et les modalités pratiques relatifs au prélèvement d’organes et de tissus humains, leur conservation, leur transport, leur distribution, leur attribution et leur greffe. Selon cet arrêté, l’ensemble des mesures liées au don d’organes sont établies sur la base d’un codage préservant l’anonymat des personnes.

Selon les professionnels du secteur, la clause d’anonymat vise à protéger les donneurs et leurs familles et relève, ainsi, de la responsabilité du corps médical. 

M.B.Z