La photo de Mohamed Lahmar fait le buzz sur les réseaux sociaux tunisiens depuis hier. Mohamed Lahmar, avec sa moustache stalinienne, est ce directeur-fondateur de la première entreprise citoyenne sise à Beni Khiar. 

Après un passage sur la chaîne Attassiaa, les internautes tunisiens n’arrêtent pas de se moquer de lui et du projet grandiose des entreprises citoyennes de Kaïs Saïed. Un projet ressemblant comme deux gouttes d’eau à la très triste expérience de collectivisation des terres des années 1960. On en est encore là, oui. 

Ce qui est amusant, si on peut encore s’amuser, c’est que le président de la République crie sur tous les toits qu’il a tourné la page du passé et que sa période est assurément la meilleure de l’Histoire de Tunisie. 

Sauf que ce n’est pas si sûr. Le passé de Mohamed Lahmar a rejailli avec cette photo où on le voit avec un bendir. En dialectal tunisien, le joueur de bendir s’appelle « bnedri » et il est synonyme de laudateur-courtisan.  Un exercice auquel se prête aisément Mohamed Lahmar en chantant les louanges du projet présidentiel.  

Ceci n’a rien de nouveau, la scène politique tunisienne a connu un autre « bnedri », l’islamiste radical Rached Khiari. Avant d’intégrer le « domaine politique » et de devenir porte drapeau des islamistes, Rached Khiari jouait aussi littéralement du bendir et était chanteur au sein d’une troupe qui performait dans les mariages…  

Triste époque…

R.B.H.