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La Haica descend en miettes le projet de décret d'El Karama
17/06/2020 | 11:58
3 min
La Haica descend en miettes le projet de décret d'El Karama

L’initiative législative déposée par la coalition Al Karama portant sur l’amendement du décret 116 de 2011 qui régule la liberté de la communication audio-visuelle a été au cœur d’une conférence de presse tenue ce mercredi 17 juin 2020, par la Haica.

 

 

 

L’initiative d’Al Karama prévoit, entre autres, de supprimer les licences, jusque-là obligatoires, pour la création des chaînes TV et radios pour les remplacer par une simple déclaration. Une proposition qui dénote selon la Haica des intentions de certains partis visant à mettre la main sur le secteur des médias en soumettant la Haica et en l’impliquant dans les calculs partisans.

 

Elle se limite à la révision, selon l’Instance, de certains articles du décret et veut aussi un moyen de contourner l’application des dispositions de la constitution de 2014, qui stipule la nécessité de promulguer les lois fondamentales pour remplacer les décrets et d'achever la mise en place d'institutions garantissant la suprématie du droit, dirigées par la Cour constitutionnelle et les organes constitutionnels indépendants.

 

 

 

La Haica a accusé Al Karama, Ennahdha, Qalb Tounes et Errahma de vouloir instrumentaliser des médias à des fins partisanes sous un couvert légal et politique. Elle a démontré que cette initiative constitue une violation de la loi et du principe de continuité de l’Etat précisant que la révision de deux articles allait impacter les dix autres et que la composition de la Haica est régie par une loi fondamentale et non par un décret. L'Instance a appelé tous les intervenants, les députés qui ont à cœur de défendre la liberté de la presse et la démocratie, les organismes de la société civile et les syndicats à faire pression pour lutter contre ces initiatives.

 

Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Néji Bghouri, a souligné pour sa part, que sous des allures de nouvelle démocratie, la Tunisie cache une « mafia » qui légifère, « contrôle la justice » et les médias. « Cette initiative est le fruit du mariage de plaisir entre la droite extrémiste, Ennahdha et Qalb Tounes qui a accouché de lois taillées sur mesure et cette initiative n’est pas un cas isolé » a-t-il souligné.

 

 

De son côté, le président de l'Instance nationale de la Lutte contre la Corruption (INLUCC), Chawki Tabib, a exprimé son soutien à la Haica qu’il a dit être motivé par des considérations légales mais aussi politiques. « Depuis quatre ans nous constatons une régression et une déviation du processus démocratique qui se caractérisent notamment par des campagnes menées contre les instances indépendantes » a-t-il précisé, ajoutant que l’intention derrière ce type d’initiatives est « claire ».

 

 

 

Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Sami Tahri, a affirmé, quant à lui, que tous les organismes de la société civile doivent se mobiliser contre l’initiative d’Al Karama qui a été élaborée dans un esprit de conflit d’intérêts et non technique comme on veut le faire croire. M. Tahri a estimé que la Haica est l’un des remparts du processus démocratique.

 

 

 

M.B.Z

17/06/2020 | 11:58
3 min
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Commentaires
1/raisonnable
Allah yenaalhoum ejmaain
a posté le 17-06-2020 à 16:20
En attendant les ras et commerçants de la religion, creusent leurs terriers