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Jacques Séguéla : la Tunisie demeure un pays mal aimé et méconnu parce quâEUR(TM)il est « mal communiqué »
07/10/2010 |
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Jacques Séguéla : la Tunisie demeure un pays mal aimé et méconnu parce quâEUR(TM)il est « mal communiqué »
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« Un café nommé désir », « La force tranquille », « Demain, j’enlève le bas ». Tous ces slogans et ces petites phrases, qui ont façonné le marketing publicitaire et politique en France, voire en Europe, on les doit à un seul homme : Jacques Séguéla, vice-président du Groupe Havas.
Une des plus grandes sommités mondiales de la publicité et de la communication, Jacques Séguéla est parmi nous. Il a été l’hôte d’honneur, mercredi 6 octobre 2010, d’un déjeuner offert par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) qui l’a, également, invité pour les prochaines Journées de l’Entreprises en décembre 2010.

Vieux routier du secteur de la pub avec près d’un demi-siècle de carrière, Jaques Séguéla a exposé, devant un parterre composé d’un bon nombre d’hommes d’affaires, sa conception des dernières mutations en matière de communication.
Pour lui, il est impératif de suivre l’évolution et d’épouser son temps. Après le 19ème siècle et sa révolution marchande, le 20ème siècle et sa révolution industrielle, le 21ème siècle démarre avec l’avènement de l’immatériel.

Après deux siècles « lourds » marqués par le béton, le 21ème siècle est marqué par l’émergence du Net, « la plus belle des inventions et la pire des saloperies », dit-il.
Après deux siècles marqués par le machisme et la prédominance masculine, les temps sont, désormais, à la mise en relief des valeurs féminines qui se distinguent par les caractéristiques de l’écoute, de la ténacité, de la tendresse et du « don » de donner la vie.
Après l’ère de la communication imposée et du consommateur passif, place à la communication partagée, à la communication-conversation, qu’on peut assimiler à la démocratie participative et à la naissance du consommateur acteur et « proprio ».

Concernant l’évolution de la pub, sur le plan de la forme, M. Séguéla indique qu’il faut tenir compte de nombreux concepts dont, en premier lieu, la création et la créativité, deux conditions sine qua non pour le succès de tout spot et de toute campagne.
C’est dire, donc, l’importance du design, des couleurs et du choix des thématiques. Ainsi, avec une créativité décisionnelle, on crée une relation permanente avec le consommateur.
Et d’après le patron de Havas, les temps sont aux ondes circulaires entraînant des vibrations. Tout est, donc, dans les idées qui créent l’argent, car ce n’est pas l’argent qui crée les idées. D’où l’obligation de verser dans l’innovation concernant la publicité et le produit.

D’ailleurs, le spot conçu pour Tunisie Telecom, premier client de Havas dans le pays, a été réalisé en conformité avec cette tendance. Un concept qui a entraîné des buzz au départ, mais qui a été, sans conteste, une grande réussite sachant que ces « 30 secondes » ont fait l’objet de pas moins de 120 millions de téléchargements, selon M .Séguéla, un record du genre.
Et la collaboration continue pour de nouvelles étapes en matière de pub. Et de communication entre les deux parties. Ceci, côté technique, professionnel et conceptions.

Mais Séguéla a parlé aussi, et surtout, de la Tunisie en tant que pays qui réussit, un pays du futur, un pays qui allie l’avenir et la modernité à l’authenticité et aux valeurs ancestrales.
L’orateur a parlé de la Tunisie avec passion et émotion en évoquant ce qu’il appelle de véritables performances notamment en matière d’éducation, de diplômés universitaires, d’infrastructures gigantesques, d’émancipation de la femme, d’élargissement de la classe moyenne et d’amélioration spectaculaire du pouvoir d’achat (4 fois celui du Maroc et 10 fois celui de l’Egypte).
Toutefois, la Tunisie demeure un pays mal aimé et méconnu parce qu’il est « mal communiqué ». C’est le mot clé lancé par Séguéla. « Qui parle de la Tunisie en France et en Europe ? », s’interroge t-il. Ce sont les médias parisiens, plus précisément ceux de gauche qui sont influencés par des parties bien déterminées.
Or ceux qui aiment la Tunisie et qui y viennent par millions de tous les pays d’Europe, se taisent. Et il y a ceux qui n’en parlent pas parce qu’ils ne connaissent pas le pays. Le résultat est donc là : on ne parle pas de la Tunisie comme elle le mérite vraiment.

Interrogé par Business News sur les projets d’Havas aussi bien avec les entreprises tunisiennes qu’avec les autorités officielles, Jacques Séguéla a tenu à assurer que son agence est animée de bonne et grande volonté d’investissements. « Ma visite en Tunisie, dit-il, m’a permis d’établir plusieurs contacts avec les hommes d’affaires et les chefs d’entreprises et de faire le tour des ministres. Forts de notre envergure et notre rayonnement à travers le monde entier avec 300 agences réparties dans 75 pays, nous avons proposé d’aider la Tunisie à repartir en puissance.
Et je peux dire, a-t-il conclu, que nous sommes arrivés à un moment-clé pour donner la dernière poussée qu’il faut pour changer positivement l’image du pays ».

Nous ne terminerons pas sans mentionner que la rencontre s’est achevée par un geste, devenu rare ces derniers temps. Le créateur publicitaire a offert à ses convives du déjeuner son dernier « bébé » intitulé : « Autobiographie non autorisée ». Cerise sur le gâteau, il y apposera un autographe personnalisé.
07/10/2010 |
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