Le député et dirigeant de Qalb Tounes Iyadh Elloumi est revenu sur la démission des 11 élus du parti. Pour lui, toute cette opération est «un coup de bluff» de la part du dirigeant et chef du bloc parlementaire du parti Hatem Mliki, un moyen de pression sur le président de Qalb Tounes Nabil Karoui pour la mise en place de réformes au sein du parti.

Intervenant dans l’émission "Yahdouthou fi tounes" présentée par Imen Madahi Alaymi, M. Elloumi a soutenu : «Nous sommes un parti politique civil, la porte qui fait entrer, fait sortir. Ce n’est pas une catastrophe lorsque des personnes démissionnent et partent, c’est la vie !».

Seulement, il n'en est rien selon lui. "Vous avez vu ces démissionnaires dans les médias, on a vu une personne, Hatem Mliki, avec tout mon respect pour lui. Il n’y a pas de démissions. Du Point de vue juridique, le parti n’a rien reçu. Sur la forme, la démission doit être individuelle, le bureau de l’Assemblée des représentants du peuple n’acceptant pas les démissions collectives, chacun doit annoncer et signer sa démission. Preuve à l’appui, il y a certains qui sont revenus sur leur démission, dont notamment Amira Charfeddine", a-t-il déclaré

Réagissant à ce dernier point, l’animatrice a dit qu’elle est revenue sur sa démission. L’élu a rétorqué que ce n’est pas vrai que c’est sa parole contre la sienne et qu’elle avait dit qu’on l’a induit en erreur, la démission ne devait pas être enregistrée au bureau d’ordre et ce n’était qu’un moyen de pression sur le président de Qalb Tounes Nabil Karoui.

«Vous ne pouvez pas me dire que son compte est piraté. Je veux attirer l’attention de Hatem Mliki qui appelle à s’écarter de ce genre de pratique, on n’a pas de pirate. D’un simple différend politique, tu veux nous rendre des criminels !», a-t-il martelé.

Et d’ajouter : «Hassen Haj Brahim a enregistré un document au bureau de l’ARP pour préciser qu’il n’a pas démissionné. Ce chiffre va évoluer d’ici lundi, car ils n’ont pas de raisons de démissionner».

«C’est un coup de bluff opéré par des personnes de l’extérieur et de l’intérieur du parti. De l’intérieur, il y a un seul Hatem Miliki, le président du bloc parlementaire. (…) Sa prestation au sein du parlement était médiocre. Il est en train d’être évalué par le parti, car il est tout le temps absent de l’ARP, vous avez les chiffres de Al Bawsala pour vérifier. Il y avait la semaine parlementaire et on allait peut-être redistribuer les postes, alors au lieu d’aller parler avec le président du parti, il a pris les devants avec cette affaire», a souligné M. Elloumi.

Le député a expliqué : «Il a été désigné en tant que président du bloc parlementaire par Nabil Karoui, alors qu’il y avait d’autres candidats et d’autres avis. J’étais personnellement contre la nomination de Hatem Miliki. J’avais des informations et je savais que cela aller se passer : dans le métier d’expert-comptable, il n’a pas laissé de bonnes impressions, dans la société civile je connais ses prestations, je connais ses positions».

Pour lui, «le plus grand problème dans notre parti est le président du bloc, il est comme le coach d’une équipe de foot, c’est celui qui calme, celui qui encadre, celui qui explique. Il est le trait d’union entre le bureau politique et le bloc parlementaire. Il explique les lois et doit être présent dans les commissions».

Iyadh Elloumi a soutenu en réponse à une interrogation de l’animatrice : «Oui, Nabil Karoui s’est trompé. Il aurait dû le limoger de son poste surtout lorsqu’il est entré dans les négociations directes avec le gouvernement Jamli. Il nous a trahis. Habib Jamli avait raison dans ce qu’il avait déclaré sur une division au sein du parti, car Hatem Miliki lui a assuré le vote du bloc Qalb Tounes contre la décision du conseil national.»

I.N