Un changement radical que je n'arrive pas à expliquer
Ils se sont rangés clairement du coté de Karoui, Fehri et Riahi !
Pourquoi ?
A une semaine de l'élection présidentielle anticipée, la Tunisie vit au rythme de la campagne électorale. Une campagne qui devait garantir le principe d’équité et d’égalité entre tous les candidats, sauf que ce fondement de base de toute démocratie n’a pas été respecté. C’est dire que l’absence de participation des candidats Nabil Karoui et Slim Riahi a biaisé cette campagne électorale malgré tous les faits qui leurs sont reprochés.
Des élections libres et indépendantes, une campagne électorale équitable ainsi qu’une égalité des chances entre tous les candidats, constituent la représentation parfaite d’une démocratie naissante, basée sur des fondements solides faits pour s’inscrire dans la durée.
La Tunisie a choisi ce chemin et a déployé tous les efforts nécessaires pour poursuivre sa transition démocratique, sauf que ce processus a été entaché par la mise à l’écart de deux candidats à l’élection présidentielle durant la campagne. Il s’agit, bien évidemment, de Nabil Karoui et de Slim Riahi. Le premier étant incarcéré pour une affaire de suspicion de blanchiment d’argent en cours d’instruction, le second a décidé de quitter la Tunisie lorsqu’il s’est senti menacé. Un mandat de dépôt a été émis à son encontre par la suite qui fait qu'il ne peut retourner en Tunisie à l'heure actuelle.
Pour ce qui est du cas de Nabil Karoui, et indépendamment de sa réputation et des différents faits qui lui sont reprochés, son arrestation à trois semaines du scrutin alors qu’il était à la tête de tous les sondages d’opinion nous renvoie vers une manœuvre politique. Une manière de freiner son élan et sa longueur d’avance prise sur ses adversaires politiques en l’empêchant de mener sa campagne électorale et en le privant du contact direct avec les citoyens. Un de ses points forts de sa campagne. Or, cela n’a pas eu le résultat escompté, tout comme la fermeture de la chaîne Nessma quelques mois auparavant. Par son absence, il a gagné en popularité, sans omettre le rôle joué par son équipe de campagne. En professionnelle de la communication, elle a réussi à faire de son arrestation un argument électoral sans avoir à présenter, ni débattre de programmes concrets.
Résultat de cette « mise à l’écart », Nabil Karoui n’a pas pu profiter de la première en Tunisie, à savoir les débats présidentiels télévisés qui ont débuté il y a deux jours. Aucune chaise ne lui a été réservée, même vide comme il était prévu initialement. Nabil Karoui n’a pas exposé son projet électoral, ni sa vision de la magistrature suprême, encore moins ses promesses et ses engagements. Une injustice par rapport à ses adversaires. Mais s’il est élu président, on ne peut rien lui reprocher puisque finalement il n’a rien promis.
Quant à Slim Riahi, il a été, lui aussi absent de cette campagne électorale. Un choix qu’il a pris en optant pour le statut de fuyard. Toutefois, il a réussi à marquer des points étant donné qu’il demeure en liberté, notamment à travers sa fameuse interview accordée à Sami El Fehri. Et bien que les points qu’il ait marqués ne sont pas forcément en sa faveur, il a réussi à nuire à l’image du candidat chef du gouvernement, Youssef Chahed, selon lui, « est le principal responsable de son évasion et du dossier qui lui ait fabriqué ».
Cela dit, quoi qu’il en soit, Slim Riahi n’a pas le droit de tenir sa campagne parmi les siens. Ses avocats ont porté plainte en référé pour annuler le débat présidentiel prévu pour ce soir en guise de protestation contre son absence. Pour sa part, il a décidé d’annuler son intervention prévue sur les réseaux sociaux simultanément avec le débat officiel. « Sur la base de l’avis des avocats et ne voulant pas perturber le travail des juges concernant ma plainte en référé, j’annule mon intervention en direct sur ma page, dans l’espoir que la justice m’octroie mon droit de participer au débat » a-t-il précisé.
Toujours dans le cadre de cette guerre médiatique, l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a accepté la demande de la chaîne d’El Hiwar Ettounsi de réaliser une interview à Nabil Karoui. Cet accord reste tributaire du respect des dispositions légales en vigueur.
Sami El Fehri dirigeant de la chaîne a précisé que jusqu’à cette heure, El Hiwar est dans l’attente d’une autorisation judicaire pour effectuer cette interview et ceci dans le cadre de l’égalité des chances de tous les candidats à la présidentielle, soulignant que le dernier mot revient au juge d'instruction concernant une éventuelle interview de Nabil Karoui. « L’Etat de droit permet dans les démocraties établies de questionner même les plus dangereux criminels … Qui ne veut pas écouter Nabil Karoui et pourquoi ? », indique Sami El Fehri.
Il va sans dire que la Tunisie a parcouru un bon bout de chemin dans sa transition démocratique. D’ailleurs, le succès sur le principe des débats présidentiels télévisés en témoigne, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. Cette avancée est à marquer d’une pierre blanche dans le processus démocratique, qui n’aurait pas pu dû être entaché par cette inégalité des chances entre certains candidats. Un point noir relevant de l’amateurisme de certains et de l’égocentrisme d’autres.
Sarra HLAOUI
A une semaine de l'élection présidentielle anticipée, la Tunisie vit au rythme de la campagne électorale. Une campagne qui devait garantir le principe d’équité et d’égalité entre tous les candidats, sauf que ce fondement de base de toute démocratie n’a pas été respecté. C’est dire que l’absence de participation des candidats Nabil Karoui et Slim Riahi a biaisé cette campagne électorale malgré tous les faits qui leurs sont reprochés.
Des élections libres et indépendantes, une campagne électorale équitable ainsi qu’une égalité des chances entre tous les candidats, constituent la représentation parfaite d’une démocratie naissante, basée sur des fondements solides faits pour s’inscrire dans la durée.
La Tunisie a choisi ce chemin et a déployé tous les efforts nécessaires pour poursuivre sa transition démocratique, sauf que ce processus a été entaché par la mise à l’écart de deux candidats à l’élection présidentielle durant la campagne. Il s’agit, bien évidemment, de Nabil Karoui et de Slim Riahi. Le premier étant incarcéré pour une affaire de suspicion de blanchiment d’argent en cours d’instruction, le second a décidé de quitter la Tunisie lorsqu’il s’est senti menacé. Un mandat de dépôt a été émis à son encontre par la suite qui fait qu'il ne peut retourner en Tunisie à l'heure actuelle.
Pour ce qui est du cas de Nabil Karoui, et indépendamment de sa réputation et des différents faits qui lui sont reprochés, son arrestation à trois semaines du scrutin alors qu’il était à la tête de tous les sondages d’opinion nous renvoie vers une manœuvre politique. Une manière de freiner son élan et sa longueur d’avance prise sur ses adversaires politiques en l’empêchant de mener sa campagne électorale et en le privant du contact direct avec les citoyens. Un de ses points forts de sa campagne. Or, cela n’a pas eu le résultat escompté, tout comme la fermeture de la chaîne Nessma quelques mois auparavant. Par son absence, il a gagné en popularité, sans omettre le rôle joué par son équipe de campagne. En professionnelle de la communication, elle a réussi à faire de son arrestation un argument électoral sans avoir à présenter, ni débattre de programmes concrets.
Résultat de cette « mise à l’écart », Nabil Karoui n’a pas pu profiter de la première en Tunisie, à savoir les débats présidentiels télévisés qui ont débuté il y a deux jours. Aucune chaise ne lui a été réservée, même vide comme il était prévu initialement. Nabil Karoui n’a pas exposé son projet électoral, ni sa vision de la magistrature suprême, encore moins ses promesses et ses engagements. Une injustice par rapport à ses adversaires. Mais s’il est élu président, on ne peut rien lui reprocher puisque finalement il n’a rien promis.
Quant à Slim Riahi, il a été, lui aussi absent de cette campagne électorale. Un choix qu’il a pris en optant pour le statut de fuyard. Toutefois, il a réussi à marquer des points étant donné qu’il demeure en liberté, notamment à travers sa fameuse interview accordée à Sami El Fehri. Et bien que les points qu’il ait marqués ne sont pas forcément en sa faveur, il a réussi à nuire à l’image du candidat chef du gouvernement, Youssef Chahed, selon lui, « est le principal responsable de son évasion et du dossier qui lui ait fabriqué ».
Cela dit, quoi qu’il en soit, Slim Riahi n’a pas le droit de tenir sa campagne parmi les siens. Ses avocats ont porté plainte en référé pour annuler le débat présidentiel prévu pour ce soir en guise de protestation contre son absence. Pour sa part, il a décidé d’annuler son intervention prévue sur les réseaux sociaux simultanément avec le débat officiel. « Sur la base de l’avis des avocats et ne voulant pas perturber le travail des juges concernant ma plainte en référé, j’annule mon intervention en direct sur ma page, dans l’espoir que la justice m’octroie mon droit de participer au débat » a-t-il précisé.
Toujours dans le cadre de cette guerre médiatique, l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a accepté la demande de la chaîne d’El Hiwar Ettounsi de réaliser une interview à Nabil Karoui. Cet accord reste tributaire du respect des dispositions légales en vigueur.
Sami El Fehri dirigeant de la chaîne a précisé que jusqu’à cette heure, El Hiwar est dans l’attente d’une autorisation judicaire pour effectuer cette interview et ceci dans le cadre de l’égalité des chances de tous les candidats à la présidentielle, soulignant que le dernier mot revient au juge d'instruction concernant une éventuelle interview de Nabil Karoui. « L’Etat de droit permet dans les démocraties établies de questionner même les plus dangereux criminels … Qui ne veut pas écouter Nabil Karoui et pourquoi ? », indique Sami El Fehri.
Il va sans dire que la Tunisie a parcouru un bon bout de chemin dans sa transition démocratique. D’ailleurs, le succès sur le principe des débats présidentiels télévisés en témoigne, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. Cette avancée est à marquer d’une pierre blanche dans le processus démocratique, qui n’aurait pas pu dû être entaché par cette inégalité des chances entre certains candidats. Un point noir relevant de l’amateurisme de certains et de l’égocentrisme d’autres.
Sarra HLAOUI