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Inégalité des chances : taulards et fuyards deviennent des héros
09/09/2019 | 20:59
4 min
Inégalité des chances : taulards et fuyards deviennent des héros

 

A une semaine de l'élection présidentielle anticipée, la Tunisie vit au rythme de la campagne électorale. Une campagne qui devait garantir le principe d’équité et d’égalité entre tous les candidats, sauf que ce fondement de base de toute démocratie n’a pas été respecté. C’est dire que l’absence de participation des candidats Nabil Karoui et Slim Riahi a biaisé cette campagne électorale malgré tous les faits qui leurs sont reprochés.

 

Des élections libres et indépendantes, une campagne électorale équitable ainsi qu’une égalité des chances entre tous les candidats, constituent la représentation parfaite d’une démocratie naissante, basée sur des fondements solides faits pour s’inscrire dans la durée.

La Tunisie a choisi ce chemin et a déployé tous les efforts nécessaires pour poursuivre sa transition démocratique, sauf que ce processus a été entaché par la mise à l’écart de deux candidats à l’élection présidentielle durant la campagne. Il s’agit, bien évidemment, de Nabil Karoui et de Slim Riahi. Le premier étant incarcéré pour une affaire de suspicion de blanchiment d’argent en cours d’instruction, le second a décidé de quitter la Tunisie lorsqu’il s’est senti menacé. Un mandat de dépôt a été émis à son encontre par la suite qui fait qu'il ne peut retourner en Tunisie à l'heure actuelle. 

 

Pour ce qui est du cas de Nabil Karoui, et indépendamment de sa réputation et des différents faits qui lui sont reprochés, son arrestation à trois semaines du scrutin alors qu’il était à la tête de tous les sondages d’opinion nous renvoie vers une manœuvre politique. Une manière de freiner son élan et sa longueur d’avance prise sur ses adversaires politiques en l’empêchant de mener sa campagne électorale et en le privant du contact direct avec les citoyens. Un de ses points forts de sa campagne. Or, cela n’a pas eu le résultat escompté, tout comme la fermeture de la chaîne Nessma quelques mois auparavant. Par son absence, il a gagné en popularité, sans omettre le rôle joué par son équipe de campagne. En professionnelle de la communication, elle a réussi à faire de son arrestation un argument électoral sans avoir à présenter, ni débattre de programmes concrets.

 

Résultat de cette « mise à l’écart », Nabil Karoui n’a pas pu profiter de la première en Tunisie, à savoir les débats présidentiels télévisés qui ont débuté il y a deux jours. Aucune chaise ne lui a été réservée, même vide comme il était prévu initialement. Nabil Karoui n’a pas exposé son projet électoral, ni sa vision de la magistrature suprême, encore moins ses promesses et ses engagements. Une injustice par rapport à ses adversaires. Mais s’il est élu président, on ne peut rien lui reprocher puisque finalement il n’a rien promis.

 

Quant à Slim Riahi, il a été, lui aussi absent de cette campagne électorale. Un choix qu’il a pris en optant pour le statut de fuyard. Toutefois, il a réussi à marquer des points étant donné qu’il demeure en liberté, notamment à travers sa fameuse interview accordée à Sami El Fehri. Et bien que les points qu’il ait marqués ne sont pas forcément en sa faveur, il a réussi à nuire à l’image du candidat chef du gouvernement, Youssef Chahed, selon lui, « est le principal responsable de son évasion et du dossier qui lui ait fabriqué ».

Cela dit, quoi qu’il en soit, Slim Riahi n’a pas le droit de tenir sa campagne parmi les siens. Ses avocats ont porté plainte en référé pour annuler le débat présidentiel prévu pour ce soir en guise de protestation contre son absence. Pour sa part, il a décidé d’annuler son intervention prévue sur les réseaux sociaux simultanément avec le débat officiel. « Sur la base de l’avis des avocats et ne voulant pas perturber le travail des juges concernant ma plainte en référé, j’annule mon intervention en direct sur ma page, dans l’espoir que la justice m’octroie mon droit de participer au débat » a-t-il précisé.

 

Toujours dans le cadre de cette guerre médiatique, l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a accepté la demande de la chaîne d’El Hiwar Ettounsi de réaliser une interview à Nabil Karoui. Cet accord reste tributaire du respect des dispositions légales en vigueur.

Sami El Fehri dirigeant de la chaîne a précisé que jusqu’à cette heure, El Hiwar est dans l’attente d’une autorisation judicaire pour effectuer cette interview et ceci dans le cadre de l’égalité des chances de tous les candidats à la présidentielle, soulignant que le dernier mot revient au juge d'instruction concernant une éventuelle interview de Nabil Karoui. « L’Etat de droit permet dans les démocraties établies de questionner même les plus dangereux criminels … Qui ne veut pas écouter Nabil Karoui et pourquoi ? », indique Sami El Fehri.

 

Il va sans dire que la Tunisie a parcouru un bon bout de chemin dans sa transition démocratique. D’ailleurs, le succès sur le principe des débats présidentiels télévisés en témoigne, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. Cette avancée est à marquer d’une pierre blanche dans le processus démocratique, qui n’aurait pas pu dû être entaché par cette inégalité des chances entre certains candidats. Un point noir relevant de l’amateurisme de certains et de l’égocentrisme d’autres.

 

Sarra HLAOUI

09/09/2019 | 20:59
4 min
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Commentaires (10)

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HSE1994
| 10-09-2019 17:11
BN et NB ont pris position sans nuances pour le clan mafieux depuis quelques jours !
Un changement radical que je n'arrive pas à expliquer
Ils se sont rangés clairement du coté de Karoui, Fehri et Riahi !
Pourquoi ?

WAW
| 10-09-2019 15:06
jusqu'a aujourdhui je respectais votre journa
et c'est ma derniére visite a BN car des journalistes qui ne sont pas neutre et qui ne respectent pas les gens et qui traitent un présumé inoccent de taulards et juste grave surtout que cette personne n'a pas encore était jugé pire encore un taulars n'est pas forcement coupable ..souvnez vous de vos confréres emprisonnés sous ben ali auriez vous le courage de les traités de taulards juste inadmissible et je votrais pour l'un d'entre eux

DHEJ
| 10-09-2019 10:51
Taulards et fuyards !

welles
| 10-09-2019 10:02
Si eux sont des voyous, toi tu es un impoli qui passe son temps à vendre des salades au profil de Joseph Chahed

TMT
| 10-09-2019 09:41
Les masques continuent de tomber,...
Dommage.

Majorité silencieuse
| 10-09-2019 09:01
Encore un titre racoleur qui ne correspond pas, exactement, au contenu de l'article et qui n'est rien d'autre qu'un énième plaidoyer en faveur de Nabil Karaoui et accessoirement de Slim Riahi qui seraient, selon son auteur, victimes de la dictature de Youssef Chahed. L'équipe de campagne de NK est dans son rôle qui est celui de faire du candidat du parti au c'?ur de la Tunisie « un prisonnier politique » martyr de la répression exercée par Youssef Chahed. Le pot de terre contre le pot de fer. Ces spécialistes de la communication, qui ont fait de NK « le candidat des régions », « le candidat des oubliés », n'auront aucun mal à persuader ceux, qui subissent l'injustice quotidiennement, de s'identifier à celui qu'il considère comme le « porte-parole des pauvres ». Cette image a soigneusement, été entretenue par NK qui, il y'a trois ans, à la perte de son fils, faisait une stupéfiante découverte: il y'a des pauvres en Tunisie. Alors se profile, dans son esprit d'homme d'affaires, une idée géniale , à fort potentiel, qui est de créer une association, de lui donner le nom de ce fils et lui permettre de profiter d'une grande visibilité médiatique qui, contribuerait, non seulement à booster l'audimat de sa chaîne Nesma TV, mais lui assurerait également un énorme réservoir électoral capable de le conduire à Carthage en tant président de la république. Cette finalité, qui devait lui garantir l'immunité pour les cinq prochaines années et qui aurait pu être mise à profit pour retrouver une nouvelle virginité, a été , à plusieurs reprises, entravée par l'acharnement de l'état à vouloir appliquer la loi. Mais rien n'est insurmontable pour NK qui, maîtrisant à merveille le processus de victimisation, a toujours pu compter sur sa faculté de persuasion pour ameuter les foules et ainsi contourner la loi. Depuis son arrestation, des voix hétéroclites s'élèvent pour réclamer sa libération. Certaines, à juste titre, comme celle de son épouse, de son équipe de campagne, de ses sympathisants et de son électorat, qui ont toutes les raisons de le défendre. Alors que l'on peut admettre que pour la plus part des autres candidats et leur parti c'est une occasion inespérée, pour eux, de redorer leur image de démocrate tout en tapant sur leur rival politique, dans ce cas, Monsieur Youssef Chahed, on ne peut le comprendre pour des journalistes qui, par narcissisme, se gargarisent de grands mots tél que déontologie, valeur, éthique, impartialité pour finir par prendre fait et cause pour les mafieux.

lechef
| 10-09-2019 07:04
Dans les conditions actuelles , tout a été choisi pour favoriser les deux candidats absents peu importent les causes.
En fait , que ce soit une incarcération ou autre , que ce soit mérité ou non, régie correctement par la loi ou inversement, ces candidats ont.gagné en capital sympathie.
Les citoyens cherchent en réalité non seulement l'application stricte de la loi , mais aussi et surtout cette égalité et équité. Les citoyens ne pourraient pas accepter en aucun le piétinement de cette propriété civile importante.
Malheureusement, le timing adopté est tellement très mal choisi que ces absences jouent pleinement en leurs faveurs.
Si les sondages depuis juillet 2019 ont classé Karoui à la tête de la liste , et si les électeurs et ses partisans continuent.à le soutenir, cette incarcération est là pour le confirmer et le placer dans une position sûre et solide , et loin de tous les autres candidats.
'?a serait la réussite par l,absence ! C'est la victoire par un forfait en contre sens !

uno
| 10-09-2019 04:37
Vive la haine , la médiocrité et la méchanceté gratuite de nos citoyens tunisiens , si les voyous sont des réussite pareils en tunisie ,j'aime bien m'inscrire en tant que 3 eme voyous si Hatem C
Ne t'inquiète pas je suis un vrai indépendant ,un spectateur de la b scène politique , de la bassesse du niveau de quelques intervenants

DIDON
| 10-09-2019 01:13
Tous les jours BN doit nous rappeler les injustices à l égard de ce fuyard et de ce suspect. C est bon on a compris qui est le méchant loup et le gentil petit chaperon rouge.

HatemC
| 09-09-2019 21:46
2 voyous '?' HC