alexametrics
jeudi 25 avril 2024
Heure de Tunis : 23:59
BN TV
Habib Karaouli : On aurait dû élaborer au moins trois PLF rectificatifs !
20/11/2020 | 09:22
3 min
Habib Karaouli : On aurait dû élaborer au moins trois PLF rectificatifs !

L’économiste et PDG de Cap Bank, Habib Karaouli, était l’invité hier, jeudi 19 novembre 2020, de Myriam Belkadhi sur Al Hiwar Ettounsi pour commenter l’actualité économique du pays et plus particulièrement l’adoption, hier, du projet de la loi de Finances complémentaire rectificative pour l’année 2020 par la Commission des finances, de la planification et du développement.

 

Habib Karaouli a estimé que le gouvernement n’a pas fait le travail d’anticipation nécessaire et aurait dû soumette le PLF rectificatif en avril dernier et pas en cette fin d’année. « Au mois d’avril dernier il était clair que l’épidémie du Covid-19 allait durer et qu’elle allait avoir des répercussions économiques très importantes. C’est là qu’il fallait soumettre un projet de loi rectificatif, puis un autre en juillet et enfin un troisième à la fin du mois d’octobre. La France a élaboré cinq PLF rectificatifs en 2020 car chaque décision avait un impact et qu’il fallait tout examiner. En Tunisie, on s’est contenté d’annoncer des chiffres et tout le monde s’est concentré sur la question des ressources mais je me suis attardé sur celle des dépenses » a expliqué l’économiste.

 

« J’ai tout de suite dit que le gouvernement doit rationnaliser les dépenses avant de passer au Parlement. C’est aussi une question de symbolique pour montrer l’exemple. Chaque ministère aurait pu réduire de 15% ses dépenses à l’exception du ministère de la Santé, de l’Education, de l’Enseignement supérieur, de la Justice et des Affaires culturelles. Le gouvernement a déjà fait ce travail en réduisant le budget de deux millions de dinars mais cela aurait pu être plus. Il faut fixer ses priorités, mais il s’agit là d’un premier pas » a-t-il ajouté.

 

Habib Karaouli a souligné que pour 2021, ce n’est pas seulement la question du budget de l’Etat qui devra être soulevée mais aussi et surtout celle de la relance de l’économie. « Les taux d’investissement sont actuellement très faibles, les taux d’épargne aussi et sont en plus inégalitaires. Ce qui se passe à ce niveau est un drame et c’est aussi criminel envers nos jeunes qui ont beaucoup de potentiel et qui sont plein de ressources. On les pousse au désespoir et on leur en veut d’user des armes du désespoir. La plupart des lois sont si archaïques qu’on pousse les gens à les violer, les procédures administratives aussi, si lourdes qu’elles sont décourageantes et aujourd’hui carrément dangereuses en ces temps de crise sanitaire. Il faut supprimer certaines procédures, la signature légalisée par exemple qui n’a aucun sens » a-t-il poursuivi.

 

M. Karaouli a souligné que l’entrave à la performance économique du pays réside aussi dans son instabilité politique, légale et institutionnelle qui empêche les investisseurs de planifier sur les Court, moyen et long terme, ajoutant que le code électoral est aussi un problème et que la Tunisie a opté pour un régime d’Assemblée, qui est le pire de tous les régimes car il disperse les décisions. Il a estimé qu’un large dialogue, économique et social, ne peut qu’être bénéfique pour le pays, ne fera que renforcer le soutien autour du gouvernement pour qu’il puisse prendre les bonnes décisions et qu’on cesse d’être un pays et un peuple mendiant car cela est honteux et nous rend indigne du respect des autres.

 

« C’est au président de la République de donner le cap, il est seul à avoir la légitimé électorale et politique pour le faire et c’est une opportunité qu’il détient pour donner le ton au dialogue national, c’est à lui de dire arrêtons ! Nous avons aujourd’hui besoin d’un leader qui puisse rectifier la trajectoire » a conclut Habib Karaouli.

 

M.B.Z

 

20/11/2020 | 09:22
3 min
Suivez-nous
Commentaires
takilas
Plusieurs points importants ont été soulevés.
a posté le 20-11-2020 à 15:08
Meme s'il sait que c'est qui est la cailuse du massavncre socioéconomique de la Tunisie durant les dix dernières années, il y a imun pour qui ne concorde pas avec la situation actuelle et tant avec la conjoncture que la mentalité, c'est celui d'octroyer les terres agricoles aux particuliers, car ces terres sont la propriété de l'état tunisien et ne peuventvetre exploitées que par l'état lui-même ou , ce qui peut-être mieux parc des sociétés régies par des statuts des audits et comptables.
Le siège de ces sociétés serait proche du lieu de travail soit dans des villes déjà existants ou par l'implantation ( la création d'autres) disposant de toutes les commandites, les services et les transports.
Et puis prière oublier d'accuser la question des coopératives des années soixante qui fut injustement rejetée sans même penser à réviser certaines variables et certains volets....
Ce qu'il faut en Tunisie c'est d'abord l'empathie, comme les illustres économistes, experts et ingénieurs des années soixante-dix et début quatre-vingts ; piur les deux décennies suivantes les initiatives furent timides et inachevées et ce malgré des réalisations efforcés et avérées efficaces jusqu'à ce jour.
Ce qu'il faut maintenant c'est doublier le fiasco de la dernière décennie et de repartir sans les incompétents venus se partager le "butin" ou plutôt l'argent et les biens de la Tunisie.
Docsambs
PLF?
a posté le 20-11-2020 à 14:26
Toute abréviation doit être accompagnée de son explication complète au début du texte merci.
aldo
==== Mr HAKIM TOUNSI ====
a posté le 20-11-2020 à 11:15
ça n'arrange pas certains VU LAAOUEJ OUEL KHOUNNAR QU' IL VOIT !!!!!!!!!!!!
Hakim Tounsi
Pourquoi nous privons nous de nos Compétences
a posté le 20-11-2020 à 10:35
On se prive de compétences qui ont la sagesse et la capacité de se projeter dans l'avenir et de gérer le présent et on sombre dans l'incertitude, l'improvisation et la mauvaise gestion.
La responsabilité est grande aux citoyens silencieux qui ne sont pas partis voter et aux citoyens qui ont vendu leurs voix pour une poignée de dinars et qui ont permis à des intrus à être à des postes de responsabilité qu'ils ne peuvent pas assumer. Nous sommes responsables aussi en maintenant des salaires aux responsables politiques qui ne peuvent franchement pas motiver des compétences pour abandonner leurs affaires ou leurs carrières professionnelles pour s'atteler dignement à sauver le pays sans être obligé de recourir à l'argent sale et aux intérêts occultes.
A nous de réhabiliter nos compétences en commençant par les respecter et à voter pour eux quand ils se présentent.
C'est une question de de prise de conscience de la part de la société sans laquelle le pays ne pourra jamais sortir de sa crise. Sans complaisance, Si Habib Karaouli a largement sa place parmi les premiers décideurs pour notre pays.
DHEJ
Rationnaliser ou rationaliser?
a posté le 20-11-2020 à 09:55
Que rationaliser?


C'est une question de REGULATION... entre recettes et dépenses ou encore entre dépenses et recettes pour maitriser la perte de charge budgétaire le fameux DEFICIT BUDGETAIRE!

Mais quelle REGULATION possible dans des conditions anormales?

Alors RATIONNALISONS rationaliser!