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Fethi Nouri : Mon départ n’a rien à voir avec mes déclarations
23/11/2021 | 09:14
3 min
Fethi Nouri : Mon départ n’a rien à voir avec mes déclarations

 

L’économiste et ancien membre du Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Fethi Nouri a affirmé qu’il n’avait pas été limogé suite à ses déclarations du 17 novembre relatives à l’accès de la Tunisie aux marchés internationaux et à la loi de finances de l’année 2022. Fethi Nouri, partant à la retraite, avait été remplacé par Moez Laâbidi selon un arrêté présidentiel du 15 novembre 2021 de la BCT.

Invité le 23 novembre 2021 par la radio Shems FM, Fethi Nouri a déclaré qu’il avait eu l’honneur de servir son pays depuis plusieurs postes tels qu’au sein du Conseil Economique et Social et du Conseil d'Analyses Économiques.

« Mon départ n’a rien à voir avec mes déclarations. Je suis parti à la retraite le 15 novembre 2021. Par la suite, je me suis prononcé publiquement sur la situation économique le 16 et le 17 du même mois… Ensuite, j’ai reçu des excuses au sujet de l’article publié dans les médias affirmant que j’ai été licencié suite à mes déclarations », a-t-il expliqué.

 

Fethi Nouri a, aussi, considéré que l’UGTT s’est transformée en partenaire de prise de décisions politiques au lieu de jouer son rôle de partenaire social.

« Le partenaire social doit préserver les acquis. Il est en droit de le faire. Il a gagné en influence en raison de l’instabilité politique et de la défaillance des gouvernements… Nous n’avons pas pu entamer les réformes sociales suite à l’opposition de l’UGTT », a-t-il déploré.

 

 

Fethi Nouri a, également, considéré que les partis politiques existant traversaient des difficultés en raison de la phase d’apprentissages par laquelle ils passaient. Ils n’étaient pas suffisamment formés au niveau politique, selon lui. Ces derniers se sont opposés aux réformes politiques.

L’économiste a considéré que la hausse du budget de l’Etat selon la loi de finances complémentaire ne représentait pas un élément apeurant. Les éléments essentiels sont le financement du budget et la hausse continue du déficit budgétaire.

« Cette hausse m’inquiète ! Le déficit budgétaire ne cesse d’augmenter. Ceci signifie que la Tunisie est en train de s’appauvrir ! L’acteur le plus pauvre du pays est l’Etat. Il n’y a plus de rentrée d’argent contre une hausse des dépenses. L’Etat doit faire vivre le peuple, répondre à ses besoins, construire des routes, garantir l’accès à la santé… 60% des dépenses de l’Etat s’inscrivent dans le cadre de la masse salariale et des caisses de compensation. L’Etat n’a pas les moyens de faire face aux grandes crises », a-t-il poursuivi.

Fethi Nouri a critiqué la politique économique d’orientation vers le marché intérieur. Il a rappelé que la Tunisie avait emprunté 2,6 milliards de dinars en 2019 et 8 milliards de dinars en 2020, soit une multiplication de près de 2,5 fois en un an. L’économiste a considéré que le marché intérieur n’était pas assez profond pour financer l’Etat et répondre à la consommation et aux besoins du secteur privé et des particuliers en même temps.

 

Fethi Nouri a estimé que la Tunisie retrouvera l’accès aux marchés internationaux et qu’un accord aura lieu avec le Fonds Monétaire International (FMI).

« Il n’y a jamais eu de rupture des relations entre la Tunisie et le FMI… Nous traversons une crise qui doit être gérée conjointement par le pouvoir exécutif et la Banque Centrale de la Tunisie (BCT). Cette dernière finance indirectement les banques auprès desquelles l’Etat empreinte… La BCT est dans son rôle… La politique de l’Etat pose problème puisqu’elle n’est pas destinée à l’encouragement de l’investissement », a-t-il ajouté.

Fethi Nouri a appelé à la relance du fonctionnement des institutions de l’Etat. Il a proposé d’exploiter les fonds collectés dans le cadre de la conciliation sous formes de lignes de crédits régionales. Il a souligné l’importance du rôle des ministères dans l’encouragement des investissements régionaux.

 

 

S.G

23/11/2021 | 09:14
3 min
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Commentaires
Tunisino
Partis politiques
a posté le 23-11-2021 à 10:27
Les partis politiques en phase d'apprentissage?! Non, ils sont gérés par des égoïstes incompétents, qui ne cherchent que le pouvoir pour le pouvoir.