Depuis les élections, les choses ne sont pas au beau fixe du côté de Montplaisir. Le parti islamiste a, en effet, essuyé, plusieurs échecs successifs. Le dernier en date est la chute du gouvernement Jamli. Considéré comme étant le parti le plus fort et le mieux structuré, Ennahdha ne cesse de se décomposer, malgré toutes les tentatives de ses barons de ne pas ébruiter les conflits internes. Cependant, ces derniers mois, les choses vont mal et le parti a de plus en plus de mal à le cacher.
La séance plénière tenue ce mercredi 15 janvier 2020 à l’Assemblée des représentants du peuple est une première dans l’histoire de la vie parlementaire en Tunisie. Il s’agit en effet de la toute première audition du président du Parlement en Tunisie.
Après un échange houleux entre les députés du mouvement Ennahdha et ceux du PDL (parti destourien libre), les députés ont voté pour introduire l’audition de Rached Ghannouchi dans l’ordre du jour. Malgré l’opposition des députés Ennahdha, leur chef a été auditionné et interrogé à propos de sa dernière visite en Turquie.
Cette visite avait suscité une vive polémique ces derniers jours, dans la mesure où elle intervient un jour après la chute du gouvernement de Habib Jamli. La polémique revient, également, au timing critique de la visite sur le plan régional avec les développements en Libye et l’intervention de la Turquie dans ce dossier.
Le mouvement Ennahdha avait justifié le déplacement de Rached Ghannouchi par le fait qu’il y est allé de par sa qualité partisane et non parlementaire, mais cette justification n’a pas réussi à convaincre la majorité. D’ailleurs, Abir Moussi et son bloc avaient signé une pétition pour destituer Rached Ghannouchi de la présidence du Parlement, invitant les autres blocs à rejoindre cette initiative.
Il est, donc, clair qu’après le passage en force de cette audition et la chute historique du gouvernement Jamli, le mouvement Ennahdha a été remis à son véritable poids parlementaire, ne représentant que 20% des électeurs tunisiens. Bien que l’assemblée issue des dernières élections constitue un véritable patchwork, les blocs parlementaires ont prouvé qu’ils pouvaient passer outre le parti majoritaire.
Faut-il encore rappeler le rejet du projet de loi portant création du Fonds de la Zakat ? Un projet qui tenait à cœur au mouvement Ennahdha et qu’il n’a pas réussi à faire passer. Ou encore la disqualification de Abdelfatteh Mourou à la présidentielle, qui n’a pas même réussi à accéder au second tour.
Aujourd’hui, le parti islamiste se trouve plus que jamais fragilisé. Il est rongé par les divergences au sein de ses structures internes, et les dirigeants mécontents s’expriment même dans les médias et sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, la démission du secrétaire général du mouvement Zied Laâdheri, en est le meilleur exemple. Il a critiqué ouvertement la démarche du mouvement dans le processus de la formation du gouvernement. Son intervention à la plénière de vote de confiance a été, également, remarquable et s’est achevée par son refus d’accorder la confiance au gouvernement Jamli.
Toujours dans le même contexte, deux démissions importantes ont été enregistrées au sein du mouvement. Il s’agit du départ, de Hichem Laârayedh, fils de Ali Laârayedh et de Zied Boumakhla. Deux membres du conseil de la Choura ayant un poids considérable parmi les jeunes du mouvement, notamment, dans le milieu estudiantin. Bien qu’ils n’aient pas révélé les raisons de leur démission, l’impact a été important. Réagissant à cette démission, le président du conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni avait indiqué dans une déclaration médiatique que le mouvement n’a encore rien reçu d’officiel à propos de ces deux démissions, soulignant qu’il a appris la nouvelle sur les réseaux sociaux. Il a invité les deux jeunes au dialogue au sein des structures du mouvement pour « entendre leurs points de vue et essayer de résoudre le conflit, si conflit il y a ».
Il est, désormais, évident que le parti islamiste traverse une période difficile, notamment à l’approche de son congrès. Les différents courants cherchent à se positionner à l’intérieur des structures. Cependant, la conjoncture actuelle sur la scène politique ne rend pas les choses faciles. Les politiques et les choix adoptées jusqu’à présent par le président d’Ennahdha et le conseil de la Choura ne font pas l’unanimité, d’autant plus qu’elles ont montré leurs limites, notamment pour la formation du gouvernement. La désignation de Habib Jamli en tant que candidat à la Primature a fait perdre au mouvement Ennahdha, pourtant vainqueur des législatives, l’occasion de former un gouvernement.
Maintenant et que le président de la République a fini par prendre les choses en main, le mouvement devient un parti politique comme les autres. Il n’a plus le rôle de leader, d’autant plus qu’il s’est avéré qu’il n’a pas le pouvoir et le poids nécessaires lui permettant d’être un acteur incontournable pour la prise de décision, surtout au niveau du Parlement.
Sarra HLAOUI
Ceci est un constat et non pas une discussion. POINT !!!
Ecrit par A4 - Tunis, le 05 Novembre 2017
La pieuvre noire est moribonde
Elle n'en a plus du tout pour longtemps
Elle est gluante, nauséabonde
Comme l'eau fétide d'un étang
Elle est obligée pour survivre
De s'amputer quelques tentacules
De jeter au feu tous ses livres
Et mettre à l'heure ses vieilles pendules
Mais ses horloges usées sont rouillées
Bloquées dans des époques anciennes
Et rien ne sert de les chatouiller
Il n'y a plus d'aiguilles qui tiennent
Elle suffoque dans son marécage
Et ça fait longtemps qu'il n'a pas plu
Qu'il n'y a plus perles ni coquillages
Que les eaux du golfe n'arrivent plus
De temps à autre elle rejette un doigt
Le plus malade ou le plus pourri
Cela n'empêche qu'elle est aux abois
Les yeux tristes et la peau flétrie
Elle est même rejetée par les siens
Par ses amis et ses grands maîtres
Elle n'a plus presque aucun soutien
Pour la sortir de son mal-être
Vous la voyez étalée à terre
Répugnante comme un vieux torchon
Faisant en cachette des prières
Pour invoquer diables et démons
Son mal incurable la dévore
Va la jeter un jour dans le trou
Avec ses doigts assassins, ses cors
Et sa sale tête de gourou