Allah Yar7mou. Encore un homme valeureux de la Tunisie qui est parti.
Il ne reste plus que les marchands de tapis (appelés "hommes d'affaires") et les traitres (appelés "hommes politiques"). Les scientifiques de valeur, et les hommes de principes partent les uns après les autres.
Mes condoléances à sa famille.

Mes condoléances à toute sa famille .
Paix à son âme .

...et non pas faculté de sciences...paix à son âme.

He taught me Mathematics at the Faculte des Sciences de Tunis in the 82-87 years (I don't remember the exact year). He was one of the best professors I had at that time, full of charisma and had a great personality, I will never forget him. Allah Yarhmou.

sans connaitre si fitouri ,je suis trés touché par l hommage de Mr adnene b abdesslem....
paix à l ame du grand défund et espérons qu un jour ce peuple se réveille de sa médiocrité humaine et intellectuelle et mettra en 1ere ligne la valeur des compétences dans tous les domaines, qui partent comme ça inconnues ......
éloignons nous de la mediocrité médiatique et de l animation bidon et mercantile qui ne fait que tuer les esprits des jeunes..

Merci pour cet eclairage,..emouvant et touchant. Le defunt Ahmed a hait aimer sa discipline , il a semé sa graine ....allah yarmou

Merci BN d'avoir bien voulu publier cette nouvelle et d'avoir répondu à ma demande hier. Je suis très ému, très particulièrement par le témoignage de Adnène Ben Abdesselem que je connais très bien et qui ne soupçonne pas qui je suis (tant mieux pour lui). Je n'ai presque rien à rajouter à ce qu'il a dit, sinon dans l'esprit que vous me connaissez tous; que Ahmed était un des rares intellectuels pour lequel l'équipe de football passait bien après son Amour pour son pays. Jamais il n'aurait fait du mal à la Tunisie par haine d'une région ou d'une galerie de footeux; lui qui a enseigné les mathématiques à des gens de tout horizon et les a tous aidé à pied d'égalité.
En grand espérantiste, il me rendait cette équipe sympathique (le comble pour moi qui ai horreur du foot, ce mal qui a contribué à la ruine du pays) et ses deux meilleurs amis étaient l'un clubiste (Hédi Ben Saad Allah Yar7mou, un fanatique du CA) et un étoiliste (Hédi Amara).
Allah Yar7mou Wi Na3mou. Comme A. Ben Abdesselem, j'ai fréquenté ses amphis et me souviens de drôles d'anecdotes, en particulier en ce qui concerne sa forte voix.
Que Dieu munisse ses enfants, sa famille et ses proches de la patiente qui leur sera nécessaire pour surmonter une telle épreuve.

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;
Résistant jusqu'à la Libération.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.

Ce fut le premier intervenant dans mon tout premier amphi à la Faculté des Sciences et Techniques de Monastir, lorsque jadis, tout jeune étudiant, je quittais Tunis et découvrais les joies de l'Université et les foyers universitaires. J'étais alors loin d'imaginer que ce grand Homme allait devenir l'Ami proche et dévoué qu'il est devenu pour moi.
Et Homme est bien le cas de le dire, car, bien avant son talent mathématique, bien avant son talent pédagogique, bien avant les hautes responsabilités qu'il a assumées au sein de la corporation, le premier qualificatif qui vient à l'esprit de tous ceux qui l'avaient rencontré et fréquenté, c'est bien le qualificatif de "Rajel".
De sa haute voix qui porte, et de son physique imposant, il enchantait tous ses amphis et retenait l'attention des étudiants. Un artiste à l'oeuvre qui s'enivrait de la prose mathématique qu'il nous contait, communiquant de la sorte son talent et sa passion.
Une gentillesse débordante et et un dévouement à toute épreuve. Bref, l'image d'un pionnier que l'on pleure tous et que doivent certainement pleurer ses ainés que sont les incontournables grands mathématiciens de la place, Mohamed Amara et Khelifa Harzallah, et ceux de la génération plus proche à l'instar de Khelifa Trimèche, Abdennebi Achour et Hédi Amara. Tous ces grands noms qui nous ont fait, qui nous nous ont construit, et dont toute notre gratitude ne peut leur rendre le millième de ce qu'ils nous ont appris. Ces gens qui doivent être aussi tristes que moi en ce jour.
Pionnier est un bien faible mot lorsque l'on sait les sacrifices de l'Homme. Toujours sans compter et sans contrepartie. Il le faisait dans une conscience et un sens du devoir d'un Homme de Sciences au service du pays, répondant à chaque appel de la construction de l'Université tunisienne la fin des années 70. Le mot "Soldat Volontaire" serait même le plus approprié à Ahmed, l'Homme qui a mis tout son égo de côté et qui a travaillé sans compter.
En effet, pour assurer les amphi de Monastir; il fallait trouver des professeurs; et dans le temps la Tunisie en manquait cruellement. Il fallait, ou bien recruter des coopérants (qui revenaient cher), ou bien avoir foi en le Patriotisme et le dévouement des Professeurs de la faculté des Sciences de Tunis. Et Fitouhi répondait toujours "présent". Tout d'abord en Homme, car il ne pouvait décevoir les pionniers que sont Khélifa Harzallah, jadis Doyen de la faculté des Sciences de Monastir, et Mohamed Amara son collègue, mais aussi en mathématicien qui avait foi en sa mission et en tous ces jeunes étudiants, espérant qu'un jour ils prendraient le flambeau. C'était sa priorité, en pionnier de l'Université tunisienne.

Pour l'amphi de Monastir, Fitouhi se levait à cinq heures du matin à Tunis, allait prendre le train jusqu'à Sousse où l'attendait le minibus de la faculté pour le raccompagner avec quelques collègues à Monastir, et tout particulièrement avec Hédi Amara, son compagnon de parcours depuis l'Université et le troisième cycle en France, et qui a, lui aussi, beaucoup fait pour les étudiants et pour les mathématiques en Tunisie.
Il va sans dire que le soir, après les amphis de la journée et les deux voyages, ils rentraient le soir chez eux complètement à plat, mais heureux d'avoir accompli leur mission.
C'est à eux que j'ai pensé en premier en 93, le jour où j'avais été nommé maitre de conférences à Sorbonne Université. Lui, Fitouhi, qui m'avait sans le savoir fait changer d'objectif, lorsque jadis je comptais me réorienter pour des études d'ingénieur. Il m'avait fait aimé l'Algèbre. Ce fut un piège, un doux piège qui allait m'accompagner toute ma vie, en dépit des moments durs, Dieu merci assez bien surmontés.
Lorsque je lui avais appris mon recrutement j'ai vu briller ses yeux de fierté et de joie, et je fus envahi d'émotion en sa présence, tellement sa réaction m'avait touché.
Ahmed Fitouhi m'a fait l'Honneur d'être le président du Jury de thèse de l'un de mes étudiants il y a quelques années, juste avant sa retraite. Il ne pouvait certainement pas se rendre compte à quel point cela m'avait fait plaisir. Fierté de voir siéger à mes côtés, celui qui, trois décennies auparavant, m'avait fait aimé les mathématiques dans un amphi où, perdu dans plus de 150 étudiants, j'allais décider que j'essaierai de mon mieux de lui ressembler.
Aujourd'hui ma tristesse est grande et un sentiment de solitude m'envahit. Tous les étudiants qui l'avaient aimé se sentent aujourd'hui, spirituellement parlant, comme ses orphelins.
La nouvelle m'a fait pleurer et je ne sais pas si, en passant devant son bureau à la faculté des Sciences lors de mon prochain passage, je pourrais me retenir de pleurer encore.
J'adresse les plus sincères condoléances à sa Famille, à tous mes collègues et anciens enseignants et à tous ceux qui ont eu la chance de le connaitre.
Que Dieu l'accueille dans son infinie miséricorde pour tout ce qu'il aura fait pour ses proches, pour ses amis et collègues, pour tous les étudiants qu'il a aidé, et pour son Pays.
Il avait foi en la Tunisie et n'a jamais ménagé ses efforts pour la voir rayonner. J'espère qu'il n'est pas parti inquiet pour elle ces dernières années. Il avait foi en nous aussi. Alors prenons le flambeau et contribuons comme nous le pouvons à poursuivre l'oeuvre commencée dans ces temples du savoir et de la réflexion que sont les Facultés des Sciences des villes de notre chère Patrie.

Adnène Ben Abdesselem.
Maître de Conférences HDR en Mathématiques.
Sorbonne Université, Campus Pierre et Marie Curie. Sorbonne Université, Campus Pierre et Marie Curie.

Rabbi yerhamou et j'espère que les tunisiens vont bien honoré sa mémoire