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Béchir Akremi demande la levée de son devoir de réserve et dément Taieb Rached
24/11/2020 | 17:32
4 min
Béchir Akremi demande la levée de son devoir de réserve et dément Taieb Rached

 

L’ancien procureur de la République, Béchir Akremi, a indiqué, dans une déclaration accordée ce mardi 24 novembre 2020, à la TAP, qu’il a adressé deux correspondances, au Conseil de l’ordre judiciaire et au Conseil supérieur de la magistrature, afin que soit levé son devoir de réserve pour qu’il puisse répondre aux accusations lancées à son encontre par le premier président de la Cour de cassation Taieb Rached.

 

Béchir Akremi a souligné qu’il s’est abstenu de répondre, par voie médiatique, aux accusations qui lui ont été adressées dans le rapport fuité et qu’il a pu écouter lors de l’interview donnée hier par Taieb Rached à Attessia TV, respectant ainsi le devoir de réserve que lui impose sa fonction.

Il a ajouté qu’il a fait une demande auprès des deux conseils susmentionnés afin de fixer une date pour son audition concernant les allégations du juge Taieb Rached, précisant que l'inspection générale du ministère de la Justice a déjà commencé à mener une enquête approfondie sur les affaires soulevées.

 

Selon le rapport publié sur la toile, Béchir Akremi aurait confectionné des accusations mensongères contre Taieb Rached dans le but de se venger de la nomination de son successeur au poste de procureur de la République. 

Dans ce même document le président de la Cour de cassation a accusé Béchir Akremi d’avoir menacé la présidente du CSM de vieux dossiers sur les membres du Conseil qu’il aurait gardé sous la main pour les utiliser en temps opportun comme outil de chantage. Taieb Rached a ajouté, dans ce sens, que Béchir Akremi avait mis son plan à exécution en dévoilant certains dossiers dans le but de porter atteinte à sa réputation. 

Il a signalé, dans son rapport, que son confrère avait même abusé de son pouvoir – quand il était procureur de la République – pour frapper ses ennemis à travers la police judiciaire, le pôle judiciaire antiterroriste ainsi que le pôle judiciaire économique. 

 

Le conflit entre les deux juges daterait de quelques années. Selon le rapport signé par Taieb Rached, des divergences auraient éclaté entre lui et son confrère au sujet des dossiers de l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi et l’affaire de l’homme d’affaires Chafik Jarraya. Taieb Rached était alors procureur général près la Cour d’appel de Tunis et Béchir Akremi, procureur de la République près du Tribunal de première instance de Tunis. 

A l’époque Taieb Rached – missionné par le ministre de la Justice – aurait consulté les rapports de l’enquête menée alors par Béchir Akremi dans l’affaire Belaïd et Brahemi. Suite à quoi il se serait rendu compte que M. Akremi – qui a lui-même consulté à cinq reprises ces mêmes rapports de par son rôle de juge d’instruction au pôle judiciaire antiterroriste, selon les dires de M.Taieb – n’a interrogé ni le suspect Amer Belazzi ni les autres prévenus qui avaient témoigné contre lui en dépit de leurs liens directs avec l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahemi. 

 

Le même document diffusé sur les réseaux sociaux fait également mention d’une tentative de la part de Béchir Akremi de fabriquer un dossier contre Taieb Rached et ce après avoir consulté la liste des biens qu’il possédait. 

D'ailleurs, une autre correspondance qui a, également, fuité sur la toile explique que Béchir Akremi aurait lancé une investigation sur les biens en possession de son confrère de la Cour de cassation pour ensuite l’accuser d’avoir triché sur la valeur de plusieurs propriétés et terrains achetés. 

 

Hier sur Attessia TV, Taieb Rached a nié toutes les accusations lancées à son encontre. Il est ensuite revenu sur les accusations portées à l’encontre d’Akremi dans les affaires des assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, soulignant qu’en consultant les dossiers, il a remarqué des manquements et des violations de procédures à propos desquelles il a attiré l’attention de la justice. Le juge a, dans ce sens, précisé que l’inspection générale a pris en charge le dossier depuis le 28 octobre dernier, à la suite de sa plainte.

Le président de la Cour de cassation a indiqué que les violations sont l’objet de quinze plaintes et d’une autre au pénal, précisant qu’elles pourraient être à l'origine du limogeage de Béchir Akremi. Il a ensuite affirmé que Béchir Akremi fait déjà l’objet de nombreuses suspicions, s’étonnant qu’il n’ait jamais été inquiété.

 

M.B.Z

 

 

 

 

 

24/11/2020 | 17:32
4 min
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Commentaires
takilas
Il ose parler ou bien a-t-il ublié ses dérives ?
a posté le 24-11-2020 à 21:50
De toutes les façons tout le monde est au courant de tout et personne n'a oublié et n'oubliera jamais; donc inutile de gagner du temps et de dissiper les attentions s'agissant bien connue de nahdha depuis dix ans de massacre.
Ahmed
Bn , le site semble bien plis compliqué pour les lecteurs, bon..
a posté le 24-11-2020 à 21:48
Ce juge a l'impression d'être Intouchable..
La justice le rattrapera.
Ghazi
Une guerre de justiciers, politisée
a posté le 24-11-2020 à 21:28
Ce ne sont que deux exemple du "Khonnar" de la justice, qui ne date pas de 10 ans uniquement, mais bien avant, simplement pendant la dernière décennie, la justice est devenue tellement utilisée par les politiques que c'est devenue une vérité visible par tous.
Attention la liste est trop longue, ces insultes ont surgissent dans un cadre "Politique", une nouvelle guerre entre deux clans (Le clan des marchands de religion et leur barrière Akremi et le clan de quelques familles influentes financièrement et leur barrière Rached).
Cette guerre concerne essentiellement "Le Business", mais chaque clan possède ses armes et ses arguments, cette fois-ci, ça se passe entre 2 magistrats et médiatisée.
Le "Khonnar" de la justice est pareil à la douane, au port de Radès, à la santé, à Tunisair, à l'RNTA etc.
aldo
==== lire un visage ====
a posté le 24-11-2020 à 19:00
celui de son exellence akremi est tout sauf un enfant de coeur ---- celui de rached il en est pas moins ---- pour que ça arrive à ce niveaux c'est que chacun --- BAADHMTOU ET DE GROS CALIBRE ---
Nephentes
La Justice aspirée par une bouche d'égout
a posté le 24-11-2020 à 17:53
Il faudrait une lecture socioculturelle de cet accident de voirie

Deux rats qui se battent dans un caniveau c'est courant

Mais deux muridés revêtus de la toge de magistrats qui nous éclaboussent ainsi de leurs déjections c'est moins courant

Et fort déplaisant

Il n'y a plus de Justice en Tunisie comme il n'y a plus de Police de Douane ni de Sécurité

C'est au President d'intervenir et d'avoir le courage de nommer un rat un rat