La nouvelle loi (non encore promulguée) votée hier par l’ARP va encore faire couler de l’encre. Une bonne partie de l’opinion publique était contre cette loi et elle l’a fait savoir via les réseaux sociaux. Idem pour les médias où les principaux leaders d’opinion se sont exprimés clairement contre elle, qu’ils soient des médias proches des islamistes, des progressistes ou des révolutionnaires.
N’empêche, en dépit de toute la polémique, la loi est passée et on va ouvrir maintenant la porte aux interprétations multiples de ses différents textes. Et c’est à l’ISIE, une instance indépendante chargée des élections dont le travail est supposé être exclusivement technique, de trancher et de se positionner en Tribunal jugeant les intentions et la conscience des futurs candidats.
Un point parmi des dizaines d’autres qui ne manquera pas d’arriver devant l’ISIE si jamais la loi est promulguée, a été relevé ce matin par l’universitaire Olfa Youssef.
Il s’agit de ce point d’exclure les personnes qui portent un discours ne respectant pas la démocratie et promeut les atteintes aux Droits de l’Homme. Jusqu’à nouvel ordre, le seul texte relatif aux Droits de l’Homme est celui de la déclaration universelle du 10 décembre 1948. Plusieurs articles de ce texte se trouvent en contradiction frontale avec des textes religieux de la Chariâa fort défendus par les islamistes. Olfa Youssef rappelle ainsi que la question de l’égalité de l’héritage est une atteinte aux Droits de l’Homme et pourtant, elle est bien défendue par les islamistes. Même que Noureddine Bhiri a juré que les députés ne voteront jamais un texte contraire à la chariâa. Idem pour les tests anaux que l’on pratique régulièrement, et contre leur volonté, sur les homosexuels.
Plusieurs autres textes défendus par les islamistes se trouvent être en contradiction totale avec la Déclaration universelle des Droits de l’Homme ce qui devrait, en théorie au vu de la nouvelle loi, fragiliser leur candidature.
Le point du respect du discours démocratique, rappelle Olfa Youssef, se trouve contredit par le propre discours des députés quand ils disent que des gens crédules ont été manipulés ou quand on défend des textes qui excluent des candidats bien déterminés.
C’est clair, la loi a été votée certes, mais la bataille n’est pas encore finie et rien ne garantit que cette loi, qualifiée de scélérate et ouvrant de nouveau la porte à la dictature, sera promulguée par le président de la République.
R.B.H.
Commentaires (6)
CommenterDis,au moin (à mon avis). ,je veux dire à ton avis ,à toi en tant que Olfa Yousef
Nous avons cessé d'être naïfs depuis fin 2014.
Et pour cause !
BCE ne la ratifiera jamais, pour la bonne et simple raison que N. Karoui est son poulain(*) et en même temps, le candidat caché de Nida-canal-historique !
Rappelez-vous de la rencontre au Palais de Carthage entre BCE et son homme de paille, et ce, peu avant que N.K. ne dévoile ses ambitions et ne fasse des déclarations claires et nettes de se présenter à la candidature suprême.
Dans quel but BCE avait-il reçu N.K. si ce n'est pour lui donner le feu vert et le top départ ?
Le reste est cousu grossièrement avec du fil blanc !
Maxula.
(*) Et son dernier espoir de rester peu ou prou dans la course, et au moins garantir ses arrières une fois hors de Carthage !
Logique
Les interprétations seront diversifiées !
Et pour arriver aux résultats désirés par chaque parti, ce dernier pourrait saisir incessamment la justice qui pourrait être déborde suite à cs différentes interprétations.
L'ISIE sera confrontée quant à elle à l'application de ces nouvelles lois vus les délais très contraignants d'apparition voire d'applications.
Partis et structures intervenantes seront fortement bousculés par les délais.