Le président du Conseil de la choura d'Ennahdha, Abdelkarim Harouni a déclaré, lors d'une conférence tenue ce lundi 29 juin 2020, que son parti estime qu'Elyes Fakhfakh, objet d'un scandale de conflit d'interêts, est innocent jusqu'à ce que sa culpabilité soit avérée.
Il souligné que les résultats de l'enquête détermineront la position d'Ennahdha vis-à-vis du gouvernement, ajoutant que la question de l'élargissement de la coalition gouvernementale est essentielle et primordiale pour l'interêt du pays.
" Nous sommes catégoriques, si le gouvernement est impliqué dans une affaire de corruption avérée ce ne sera pas à nous de nous retirer mais celui qui est concerné. Si le chef du gouvernement se retire, le gouvernement va tomber et ce ne sera pas la fin du monde. Pour ce qui est de la composition du gouvernement nous tiendrons bon pour impliquer le maximum de parties pour créer un vrai gouvernement d'union nationale car il le faut vu les défis et le contexte qu'affronte le pays et nous prendrons notre mal en patience jusqu’à ce que le chef du gouvernement en soit convaincu " a affirmé le dirigeant d'Ennahdha.
Pour ce qui est du 11ème congrès du parti, Abdelkarim Harouni a souligné que les règles seront appliquées et que la candidature de Rached Ghannouchi pour un nouveau mandat à la tête du parti n'a pas encore été discutée mais qu'il reste un pilier d'Ennahdha à qui il a encore beaucoup à apporter. Harouni a ensuite réitéré la position d'Ennahdha pour le soutien du gouvernement "légitime" en Libye, affirmant que les propos du président de la République, Kaïs Saïed, sur le dossier libyen, dans son interview donnée lors de sa visite en France ont froissé les parties libyennes.
"Comparer la Libye à l'Afghanistan est inacceptable, il faut prendre en compte les intérêts des Tunisiens. Nous espérons qu'à l'avenir le président fera un pas pour rassurer les Libyens et renforcer nos relations avec le gouvernement légitime. Il faut lutter contre toute ingérence dans le conflit libyen et contre toute tentative de l'intérieur du parlement ou de l'extérieur pour prendre parti pour un clan ou un autre. Nous sommes avec une solution pacifique en Libye" a-t-il poursuivi.
M.B.Z