7 ans après, le meurtre de Lotfi Nagdh reste sans coupables
7 ans se sont écoulés depuis l’assassinat de Lotfi Nagdh, coordinateur de Nidaa Tounes à Tataouine, le 18 octobre 2012 lors d’une manifestation qui a mal tourné.
Aujourd’hui, 18 octobre 2019, les coupables de son assassinat courent toujours. Il y a quelques mois, en décembre dernier, les avocats du comité de défense de Lotfi Nagdh avaient formulé à la Cour d’appel de Sousse de nouvelles demandes qui prouvent la dissimulation d’un rapport sécuritaire relatant le déroulement des faits. Souheil Medimagh, avocat faisant partie du comité de défense, explique d’ailleurs que «le dossier de l’affaire a été falsifié. Il y a une ingérence de la part de l'autorité incarnée par certains responsables sécuritaires pour manipuler certaines preuves lors du démarrage de l’enquête. (…) Nous avons présenté à la cour ce qui prouve la destruction d’une plainte et d’une preuve, la preuve étant un rapport secret élaboré par un responsable sécuritaire, à la suite du crime et qui décrit les faits tels qu’il les a observés, avec l’œil du technicien et du professionnel».
« Que le 18 octobre soit la journée de l’épuration et de la liquidation du détestable RCD ». Cette phrase a clos un communiqué des ligues de protection de la révolution publié en octobre 2012 dans la ville de Tataouine. Ce communiqué a été signé par le secrétaire général de cette tristement célèbre ligue, Saïd Chelbi. Ce jour-là, en 2012, le coordinateur général de Nidaa à Tataouine, Lotfi Nagdh, a été lynché par une foule en colère. Ce même Nidaa qu’on avait qualifié, et qu’on qualifie aujourd’hui encore, de résidu du RCD.
Cette ligue est aujourd’hui dissoute, ses membres en revanche se narguent d’être des révolutionnaires qui veulent, eux-aussi, sauver le pays. Les assassins de Lotfi Nagdh ont tous été acquittés et relâchés bénéficiant d’un non-lieu. Saïd Chelbi, Louhichi Fakhem, Abdelwaheb Thebti et les autres, ont pu rentrer chez eux en 2016, après un procès de 4 ans. Ils ont été accueillis par les applaudissements des pseudos révolutionnaires venus les acclamer.
Les membres de ces ligues, même si aujourd’hui dissoutes, étaient soutenus par ceux qui feront leur entrée au parlement dans les prochains jours. Parmi ces soutiens inconditionnels, on peut citer des députés de la Coalition Al Karama, avec à leur tête l’avocat Seifeddine Makhlouf…
S.T