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Ridha Chkoundali : le report de la réunion du FMI est lié aux élections
13/12/2022 | 09:14
5 min
Ridha Chkoundali : le report de la réunion du FMI est lié aux élections


Le professeur universitaire et expert en sciences économiques, Ridha Chkoundali est revenu sur la position hostile de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). Il a rappelé que la centrale syndicale avait affirmé ne pas avoir participé dans le passé à l'élaboration du programme des réformes faisant l'objet de négociations entre le gouvernement de Najla Bouden et le Fonds monétaire international (FMI). Il a considéré que la mention du dossier tunisien dans l'ordre du jour de la prochaine réunion du conseil d'administration du FMI était une bonne nouvelle.

Invité le 13 décembre 2022 à l'émission "Expresso" animée par Wassim Ben Larbi et diffusée sur les ondes de la radio Express FM, Ridha Chkoundali a considéré que cette nouvelle n'était pas suffisante. Il a expliqué que le FMI ne pouvait valider l'accord qu'en ayant des garanties de la réalisation et de la concrétisation des réformes. Il a estimé que le FMI avait reporté la réunion en question à la date du 19 décembre afin d'avoir une vue d'ensemble complète et d'étudier les résultats des législatives du 17 décembre 2022. Le FMI, selon lui, prendra en considération le taux de participation et les profils des élus afin d'évaluer si le prochain parlement est représentatif ou pas du peuple tunisien. Il a mis en garde contre le scénario d'un refus de l'accord par le FMI et a affirmé que ceci mènera la Tunisie au scénario libanais. Il a, aussi, mis en garde contre l'emprunt auprès des banques tunisiennes.


Ridha Chkoundali a expliqué que l'ajout de la condition de validation du programme de réformes par un chef de l'Etat était une première. Il a affirmé que Kaïs Saïed s'était opposé à ce programme. Il a rappelé que la nouvelle constitution présentait le président de la République comme seul garant de l'application du programme de réformes puisque ce dernier forme le gouvernement. M. Chkoundali a conclu, d'après les déclarations du chef de l'Etat sur la levée des compensations et la privatisation des entreprises publiques, que tous les scénarios étaient possibles. La réunion du conseil d'administration du FMI portera, selon lui, sur des questions d'ordre politique et sécuritaire relatives aux intérêts de l'Europe et des Etats Unis d'Amérique.




Ridha Chkoundali a évoqué la possibilité de l'octroi d'une tranche insignifiante de l'accord à la Tunisie afin que le FMI puisse maintenir la paix et la stabilité politique et sociale en Tunisie tout en gardant le contrôle sur la situation. Il s'agirait d'un test permettant d'avoir une certaine visibilité sur la chose. Il a affirmé que le refus de l'accord par le FMI était possible estimant que cela pourrait être lié à un possible faible taux de participation, l'instabilité de la situation, manque de transparence durant le processus électoral ou même en raison des déclarations des représentants des organisations patronales et syndicales. Il a insisté sur l'importance d'éviter les discours agressifs divisant le peuple. Il a évoqué à titre d'exemple les allocutions du président de la République au sujet de traîtres et de comploteurs. L'expert a évoqué la nécessité de procéder à des réformes, notamment en matière de compensations, d'entreprises publiques ou de climat des affaires. Néanmoins, le traitement de ces problématiques doit s'opérer à travers un dialogue incluant les acteurs sociaux et favorisant le dialogue.

Ridha Chkoundali est revenu sur la levée graduelle des compensations. Il a considéré que l'approche du gouvernement était erronée. Il a affirmé que la classe moyenne était devenue plus proche de la classe pauvre. Rappelant que le gouvernement prévoit de transformer les compensations des prix à la vente en transferts directs aux citoyens, il a indiqué que le montant global pourrait être plus coûteux que celui qui y est dédié actuellement. Il a considéré que le gouvernement n'a pas procédé à un calcul de cette somme et qu'il n'avait pas d'idée au sujet des coûts. Il a appelé l'équipe de Najla Bouden à faire preuve de plus de transparence et à expliquer la chose aux citoyens. Il a, aussi, estimé que le gouvernement n'avait pas de vision au sujet de la réforme des entreprises publiques et devait aller vers l'application des recommandations de l'UGTT.


Ridha Chkoundali a mis l'accent sur l'incapacité du gouvernement à demander la mobilisation de plus de fonds. Il a expliqué que le conseil d'administration du FMI prendra en considération cette défaillance. Il a, également, affirmé que l'analyse objective de la situation montrait un possible refus de l'octroi d'un financement à la Tunisie. Il a insisté sur le refus du chef du gouvernement de valider le programme de réformes. Or, il représente la tête de l'exécutif et est considéré par le FMI comme la seule entité capable de garantir l'application d'un tel programme. Évoquant les divergences dans les discours du gouvernement et du président de la République, M. Chkoundali a précisé que cet élément influencera la décision du FMI. Il a rappelé que le gouvernement pourrait être limogé après la tenue des élections et qu'il n'était pas capable de garantir la mise en œuvre des réformes.


 

S.G

13/12/2022 | 09:14
5 min
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Commentaires
Chokri
N'importe quoi !!!!!
a posté le 13-12-2022 à 12:23
On nous présente ce Monsieur comme un professeur universitaire (ce qui est certainement vrai) et expert en sciences économiques (ce qui semble bcp moins évident)or, quand un "expert" dit que la Tunisie n'a pas eu la possibilité de mobiliser une somme plus importante que les 1.9 Milliard de dollars pour des raisons politique, économique sociale etc.... il semble ignorer que les montants des crédits accordés par le FMI varient selon le montants des quotes-parts de chaque pays et le montant des QP détermine le droit de tirage auquel chaque pays a droit- Autres détails non moins étonnants, la réunion du FMI n'a pas été "reportée" au 19-12-22 mais "FIXER" a cette date (cela n'a pas la mm signification), le FMI n'a jamais exigé l'accord ou la signature du président, le FMI signe ses accords seulement avec les gouvernement, les instance patronales ou syndicales peuvent participer ou pas au débats internes mais le FMI n'attend pas leurs bénédictions pour signer pour signer un accord avec un gouvernement.