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Yassine Ayari, Chérif Jebali et Imed Deghij : 3 procès, 3 histoires
24/02/2015 | 19:59
5 min
Yassine Ayari, Chérif Jebali et Imed Deghij   : 3 procès, 3 histoires

Ils s’appellent Yassine Ayari, Imed Deghij et Cherif Jebali. Ils sont, respectivement, blogueur, « LPRiste » et avocat de profession. C’est qu’apparemment et logiquement, tout les sépare. Pourtant un fait les réunit : Ils font constamment la une de l’actualité et des médias à cause de leurs frasques et de leurs démêlés avec la justice. Péripéties d’un itinéraire judiciaire d’un trio pas comme les autres…

Yassine Ayari s’est rendu célèbre durant les jours ayant précédé la révolution du 14 janvier 2011 suite à son fameux post dans lequel il révélait le refus du général Rachid Ammar, chef d’état major de l’armée nationale, « d’exécuter l’ordre de l’ancien président Ben Ali de tirer sur les manifestants ». Un post qui s’est avéré être un pur mensonge avoué par le blogueur lui-même. Ce post a fini par être « digéré » par l'opinion publique, dans la mesure où la bonne intention y était, à savoir la contribution à la réussite de la révolution.

Depuis, plus particulièrement avec l’avènement de la troïka au gouvernement et Moncef Marzouki à la magistrature suprême, Yassine Ayari a dévoilé son opposition haineuse au modernisme et à la laïcité. Et avec la montée du terrorisme, le même blogueur s’est illustré par ses nombreuses attaques contre des partisans de la lutte antiterroriste.

Faisant monter les enchères, il a fini par être épinglé par la justice militaire qui l’a condamné à un an de prison, le 20 janvier 2015, pour insulte à l’armée, et ce après qu'il ait fait opposition à un jugement, antérieur par contumace, à trois ans de prison.
Son procès en appel s’est déroulé, aujourd’hui  même, mardi 24 février 2015. La Cour a décidé le rejet des demandes de libération par la défense et le report de l’annonce de son verdict au 3 mars prochain.

Pour le cas de Yassine Ayari, mis à part les appels pour un procès devant une juridiction civile, il n’y a pas eu ces grands élans habituels de soutien en faveur du détenu. Son statut même fait l’objet de divergences entre ceux qui le considèrent comme un prisonnier d’opinion et ceux qui contestent juste sa comparution devant une cour militaire ce qui le prive d’un procès juste et équitable.



Imed Deghij est un autre cas qui suscite la polémique. Après avoir été condamné à six mois de prison par le Tribunal cantonal de Carthage pour insulte à des agents de l’ordre, il a comparu, le 11 février 2015, en appel devant le juge au Tribunal de première instance de Tunis qui a décidé de renvoyer l’affaire au 1er  avril 2015.
Imed Deghij est un cas, dans la mesure où il a été arrêté, à plusieurs reprises, pour des délits avérés, enregistrements audio et vidéo à l’appui. Il est parvenu, à chaque fois, à passer entre les mailles du filet de la justice.

Pourtant, c’est Imed Deghij qui a multiplié les appels au meurtre des leaders démocrates. Il traîne en effet, plusieurs affaires en justice pour ses déclarations haineuses et ses menaces répétées contre les forces de l’ordre, les magistrats, les médias et certains hommes d’affaires
 Il avait attaqué la présidente du syndicat des magistrats et des membres des syndicats des forces de l’ordre. Il avait insulté le journaliste Naoufel Ouertani et le chroniqueur Haythem Mekki suite à leur émission Midi Show sur Mosaïque FM. Et c’est encore lui qui avait menacé la Tunisie de bains de sang si Béji Caïd Essebsi était élu en tant que président de la République.

Le plus curieux, c’est qu’il s’est rendu coupable de tous ces maux dans l’impunité la plus totale. C’est à croire que le personnage est intouchable. A moins que l’Etat ait peur des quelques énergumènes, s’autoproclamant protecteurs de la révolution, qui sèment la terreur dans le quartier du Kram-ouest chaque fois que leur « caïd » est interpellé !
Là aussi, Imed trouve des défenseurs en les personnes des membres des partis CPR, Wafa et Tayyar démocratique, plus particulièrement de la part de Samia Abbou, Samir Ben Amor, Mohamed Abbou et consorts.



Le troisième personnage aussi bien curieux est, sans conteste, l’avocat Cherif Jebali qui n’arrête, pourtant, pas d’avoir des démêlés avec la justice pour des affaires « d’escroquerie » touchant à sa profession au barreau.

Avocat du CPR (décidément !), Chérif Jebali s’est illustré par sa proximité avec le parti islamiste Ennahdha, le Congrès pour la république (CpR) et les Ligues de protection de la révolution (LPR). Il avait été radié du barreau, en 2012, par le Conseil de l’Ordre des avocats tunisiens pour une affaire d’escroquerie.
Encore une fois, le 23 février 2015, il a comparu devant la justice pour répondre d’une autre accusation d’escroquerie intentée contre lui par un de ses clients de nationalité algérienne.

A ses temps perdus, Chérif Jebali s’adonne à son sport favori : la recherche et la publication de listings téléphoniques confidentiels entre de hautes personnalités de l’Etat et l’homme d’affaires Kamel Letaïef.
Et malgré la forte polémique, l’avocat n’a jamais été interrogé sur les origines de cette fuite de données personnelles. Cette impunité l’a encouragé à poursuivre sur la même voie en publiant de nouvelles listes impliquant d’autres personnalités. Cette sorte d’immunité a enhardi Chérif Jebali qui n’a pas hésité à déclarer, sur le plateau d’une chaîne de télévision qu’il a mis sur écoute Kamel Letaïef, qu’il a entendu ses communications téléphoniques et qu’il a en sa possession des heures d’écoute enregistrées sur des CD !

A mentionner que l’homme d’affaires Kamel Letaïef continue à affirmer ignorer cet avocat et semble décidé à ne pas porter de plainte contre lui pour ne pas lui faire de la publicité. Mais la question se pose du côté du ministère public qui a la latitude de faire évocation et d’ouvrir une enquête sur les allégations et les origines des enregistrements brandis par Chérif Jebali. L'avocat n’a été, pourtant, confronté à la justice que pour des affaires d’ordre professionnel l’opposant à des clients.

Pour ces trois hommes, plus particulièrement les deux derniers, l’énigme demeure entière. On assiste aujourd'hui à plusieurs procès, plusieurs suspicions, étayées par des preuves et des traces audiovisuelles, et une grande arrogance pour défier l’Etat dont le prestige devra être rapidement restauré à travers l’application des lois dans le cadre du respect des droits de l’Homme.



Sarra HLAOUI

24/02/2015 | 19:59
5 min
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Commentaires (8) Commenter
De l'islam acceptable...
ridha
| 26-02-2015 15:27
De l'islam acceptable...
Il s'agira pour toi d'affirmer que le foulard n'est pas une prescription islamique, que l'homosexualité est bienvenue (sans oser ajouter de nuance) et de taire toute critique à l'égard de l'Etat d'Israel (sur ce point tu dois être un apolitique convaincu). Et de t'excuser enfin à chaque attentat qui touchera l'Occident (les autres sont moins graves s'entend).
Alors tu seras reçu par les Présidents et les Ministres, respecté, représentant de "l'islam modéré" avec l'ultime espoir, ô consécration, d'être invité au dîner du CRIF...
Qui donc rappellera aux intellectuels démissionnaires, aux journalistes conformistes et peureux et à ses politiciens serviles, que la Tunisie perd son âme et que ces injonctions à "penser comme l'on doit" sont la plus grande trahison de la part la plus lumineuse de notre héritage . A faire pleurer Victor Hugo, et tant d'autres..
A jeter dans l'oubliette
rz
| 25-02-2015 17:21
3 figures qui symbolisent la violence gratuite de l'ère et défunte troïka.
J'espère qu'on va tous oublier leur faciès de névrosés et d'excréta et de ne plus parler de leur mesquineries:une pure perte de temps.
3 procès, 3 histoires, une seule conclusion !
Mansour Lahyani
| 25-02-2015 17:07
Ces trois personnages sont totalement interchangeables : de Ayari à Dghij, en passant par Jbali, ils sont identiques, et militent pour une seule et même cause: Ennahdha, avec quelques nuances CpRistes, et les maudites LPR !
clair mais pas net
moi17
| 25-02-2015 14:49
ils sont anti nida,alors ilfaut les laisser noyer plutot il faut les enfoncés encore."malla nokhba wa malla nifak " et dire qu'on a fait une revolution.la revolution recule avec vitesse de croisiere bientot le choc entre le deux sens!!!!!
Voyous médiatisés!
momo
| 25-02-2015 10:39
Je ne connais pas suffisamment ces individus ,je les classe comme même dans la catégorie des personnes antipathiques ,dangereuses et foncièrement repoussantes ,finalement c'est des voyous médiatisés, qui se cherchent une respectabilité trouvée chez les islamistes , je ne comprends, d'ailleurs pas pourquoi on n'en parle autant.
ces gens là
sss
| 25-02-2015 09:11
il faut tout juste les mettre en taule ! et que l'on ne me parle pas des droits de l'homme! de quel droit de l'homme parle t on ? lorsqu'il y a le droit du pays en premier et le droit de vivre de tout tunisien! de quel droit de l'homme parle t on lorsque l'on a des traitres parce que ce que l'on appelle là ce sont des traitres à la patrie ils créent le chaos donc la taule et trop peu pour eux parce que le pays et la sécurité du pays et des citoyens passent en premier! de quel droit de l'homme celà m'est sorti du nez le droit de l'homme! le droit du pays et des citoyens svp en premier le droit du pays et du citoyen svp le droit du pays et des citoyens svp! laissez les criminels dehors et me parler des droits de l'homme ...
des brebis galeuses
canalou
| 25-02-2015 09:06
les idiots de la revolution vont payer a la place des véritables coupables au visage d ange mais en realite des couteaux a double tranchant .Ils se sont construit sur la haine de leur pays et de leur vrais leaders de la lutte pour l independance . Quand ,ghannouchet melange tout et se proclame guide de la revolution , les cartes sont brouillees et les jeues qui e connaissent pas leur histoire le prennet pour modele alors qu en realite c est un ennemi . Quand AYARI brandit le drapeau noir des abassides ca donne envie de pleurer .
La fine fleur de notre pays ...
Scarabée
| 24-02-2015 22:48
Ces trois individus appartiennent au très sélect Club des Pourris Récidivistes. Ils bénéficient de protections particulières, dont les pouvoirs perdurent, apparemment.
Dans la liste des protecteurs du second d'entre eux, vous avez oublié l'ex-vice-présidente de la glorieuse ANC, qui s'était précipitée, tambour battant, au ministère de l'Intérieur pour demander sa libération.

Quant au prestige de l'Etat, qui a été rudement mis à mal par la troïka, il paraît qu'il devrait être restauré par les nouveaux venus, mais nous n'avons encore rien vu. Ils prennent leur temps, le temps de savourer leur victoire...