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XXéme Session du Forum International de Réalités : Séance matinale de la journée du 27 avril 2017
28/04/2017 | 15:46
5 min
XXéme Session du Forum International de Réalités : Séance matinale de la journée du 27 avril 2017

 

 

Devant un parterre de choix groupant des personnalités tant nationales qu’internationales de premier plan, de penseurs de chercheurs et de participants, M. Taïeb Zahar, Président du Forum International de REALITES a donné le coup d’envoi de la XXème Session du Forum International qu’organise le magazine Réalités à Hammamet les 27 e t 28 avril 2017 sous le thème « La Tunisie de demain ».  

 

Riche en idées, réflexions et interrogations la séance matinale a vu les intervenants de divers horizons s’entendre sur l’idée largement partagée que rien n’est gagné à l’avance. L’effort est à la base de tout succès. Après, les idées, propositions et positions divergent selon que l’on soit d’ici ou d’ailleurs !

 

Ainsi, pour M. PATRICE BERGAMINI, Ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie, notre pays a la chance d’être dirigé par une équipe crédible et se doit de réussir les élections municipales pour pouvoir mener à bon terme les réformes fiscale, financière et bancaire pour donner corps à la transition économique. Optimiste, M.  BERGAMINI est convaincu que du fait du chemin déjà parcouru, la Tunisie est en train de démontrer qu’il n’y a pas de fatalité malgré les problèmes évidents à ses frontières.

 

M.HENRIK MEYER, Représentant de la Fondation Friedrich EBERT (Allemagne) met en parallèle le fait que, tant la Tunisie que le monde, se restructurent en cette période dominée par l’incertitude après l’élection de Donald Trump à la présidence aux USA. Où se situera alors la Tunisie sur l’échiquier mondial à l’issue de ces deux restructurations ?

 

 

De son côté, M. SENEN FLORENSA, Président du Comité Exécutif de l’Institut européen de la Méditerranée (IEMED, Espagne) nous rappelle que la Tunisie a entamé sa modernisation dès le XIXème siècle et elle le doit à plusieurs réformateurs dont le dernier était Bourguiba. Le régime totalitaire était un anachronisme et sa cupidité a conduit à sa perte avec la révolution de 2010/2011.  En 6 ans, beaucoup de réformes ont vu le jour et la société civile a pu émerger comme force de contrôle et de proposition. Aujourd’hui, la consolidation des acquis est un triple enjeu qui nécessite de consolider à la fois les aspects politiques, économiques et sécuritaires et ce n’est ni dans l’ordre, ni dans le désordre, mais en même temps.

 

M. HATEM BEN SALEM Directeur de l’Institut tunisien des Etudes Stratégiques à indiqué qu’à la demande de la Présidence de la République l’Institut a élaboré une vision de l’avenir de la Tunisie, l’étude a abouti à une vision bâtie sur trois concepts fondamentaux : Résilience, émergence et réconciliation. Le pays vient donc de se doter d’une vision qui lui faisait défaut.

 

M. FARHAT HORCHANI, Ministre de la Défense Nationale, a intitulé son intervention : « Les Enjeux de la Sécurité et de la Défense ». Selon lui, la Tunisie n’a pas choisi la voie facile en voulant mettre en place une démocratie d’autant que le contexte international est des plus complexes, avec ce qui se passe dans plusieurs pays de la région et surtout l’émergence et la montée en puissance du terrorisme international. Mettant l’accent sur le fait que constitutionnellement, l’armée tunisienne est une armée républicaine contrôlée par le parlement, M HORCHANI a rappelé que la défense du pays repose également sur ses citoyens. 

 

Les menaces non conventionnelles qui transcendent les frontières nous obligent à dépenser pour notre défense et notre sécurité au moment où l’économie est également demandeuse d’investissements et de dépenses pour face aux besoins socioéconomiques.

 

Les forces armées et sécuritaires ont du s’adapter à ces menaces transfrontalières non conventionnelles qui ont rendu la notion de frontière de plus en plus floue tant les frontières réelles et virtuelles se chevauchent, se coupent et se recoupent. La menace est partout y compris sur la frontière virtuelle des réseaux sociaux.

 

Le livre blanc élaboré par le ministère et qui sera discuté en sessions parlementaires, a permis de mettre en cohérence une politique de l’Etat en matière de défense.

 

Intervenant en tant que président de la seconde séance matinale, M. HATEM BEN SALEM Directeur de l’Institut tunisien des Etudes Stratégiques rappelle que la construction du Maghreb est bloquée et le restera probablement pour longtemps encore. De plus l’ensemble maghrébin est menacé alors que l’ordre traditionnel arabe s’est effondré à cause de l’influence de deux puissances régionales : la Turquie et l’Iran.

 

Avec le renforcement du camp des eurosceptiques que l’on observe, on peut penser que l’avenir de la Tunisie n’est pas à chercher au sein de l’Union Européenne.

 

Mme AMY HAWTHORNE, spécialiste du Moyen-Orient, spécialisée dans la politique arabe domestique, les droits de l’homme et la possibilité d’un changement démocratique dans le monde arabe (USA) a fait une lecture critique de la politique internationale de Donald Trump, nouveau président des USA d’où il ressort que sa démarche est caractérisée  par des hésitations et des revirements qui font que la plus grande incertitude règne quant aux relations des USA avec le monde.

 

La Tunisie ne fait pas exception à la nouvelle règle ou slogan politique introduit par Trump aux USA : « America first ». Ainsi Il est proposé de diviser par deux l’aide financière à la jeune démocratie tunisienne.

 

M. IGOR BOROVKOV, Directeur adjoint de l’Institut Russe d’Etudes Stratégiques « RISS » (Russie) insiste pour dire que la Russie, contrairement à ce que l’on dit, n’a pas d’ambitions en Méditerranée. L’intervention russe en Syrie s’explique uniquement par la montée de la menace terroriste dans cette région du monde. Des milliers de Russes et des citoyens de pays ayant composé l’ex URSS combattent dans les rangs de Daech et menacent directement la sécurité de la Russie.

 

M. EMILIO CASSINELLO, Directeur de l’Institut International TOLEDO pour la Paix (Espagne) a rappelé que l’Espagne aussi a connu sa transition démocratique à la fin du régime de Franco. Cette transition était même quadruple : politique, économique, sociale et militaire. L’Espagne ambitionne de jouer un rôle de facilitateur en Méditerranée. L’Espagne peut également aider la Tunisie à travers sa forte présence en Amérique latine.   

28/04/2017 | 15:46
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