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Chroniques
Vox populi
Par Karim Guellaty
28/04/2019 | 10:00
4 min
Vox populi

  

Le Brésil, son Président, son extrême droite, son populisme. Jair Boslonaro, célèbre pour ses mille écarts racistes, sexistes, misogynes, vient de faire pression auprès d’une des plus grandes banques de la place pour qu’elle retire sa publicité du moment qui mettait en exergue la diversité raciale et sexuelle du Brésil. Le même, du temps où il était député, avait apostrophé très violemment une de ses collègues en lui disant notamment qu’elle était trop moche pour être violée. Il est vrai que sa conception de la sexualité ne va pas dans le sens de la diversité. #balancetonporc #metoo

 

L’Espagne, son élection législative, ses régions, son extrême droite et ses complexités. Petit rappel des faits. Le socialiste Pédro Sanchez devient Premier ministre en juin dernier à la suite d’une motion de censure réussie contre son prédécesseur Mariano Rajoy, conservateur. Mais le pays est, depuis, ingouvernable, le Premier ministre étant  minoritaire dans sa coalition, qui elle-même est minoritaire dans un parlement qui est minoritaire dans l’opinion publique. Des élections anticipées semblaient être la solution. Le scrutin d'aujourd'hui dimanche 28 avril nous le dira. Et pour le moment les sondages donnent le PSOE (le parti de Pedro Sanchez) devant avec … un tiers des voix. Ca ne suffit pas pour gouverner en démocratie. Et c’est là que le jeu des alliances reprend. Sachant que l’invité surprise de ce scrutin semble être… l’extrême droite, le parti VOX avec plus de 10% des voix . Lequel parti, associé aux voix du parti conservateur PP, et aux voix des libéraux serait dans la majorité qui gouverne. Podemos, l’extrême gauche ou la gauche radicale, c’est selon, ne serait donc plus l’arbitre du scrutin. Et ainsi le parti arrivé en tête risque d’avoir beaucoup de difficulté à constituer un gouvernement. De là à penser que le centre n’arrive plus à jouer le rôle d’arbitre, dans un monde qui se populise, il n’y a qu’un pas. Le franchir nous amène à devoir trancher la question de savoir laquelle des extrêmes, gauche ou droite, est la moins pire. #notinmyname

 

 

L’Ukraine. Sa télé, son feuilleton, son acteur. Volodymyr Zelensky, premier rôle dans la série « Serviteur du Peuple », né le 25 janvier 1978, est désormais Président de son état. Lui qui commença sa carrière de comédien en jouant le rôle d’un prof d’histoire qui devient président de la République par un jeu de mille hasards, devient président en jouant le rôle d’un comédien qui est un prof d’histoire devenu président par le jeu de mille hasards.  Sa campagne sera à l’image de son positionnement politique, floue, et populiste. Pas d’interview, pas de meeting et une seule plateforme. Et c’est donc sur Instagram et via ses trois millions d’abonnés qu’il s’adressera aux électeurs ukrainiens pendant sa campagne. Avec succès puisqu’il est élu au second tour avec pas moins de 73,22% des voix. De là à considérer qu’on gère une élection comme on gère une compétition de téléréalité, il n’y a qu’un pas. Franchi. #thevoice

 

 

L’Italie. Son gouvernement, sa coalition, ses élections. On va voter en Italie, pour les européennes. Un scrutin observé. La dégradation de la situation économique, une croissance en berne, un déficit qui se creuse, un endettement devenu abyssal, pourrait laisser penser que le populisme, grand vainqueur des dernières élections n’est pas la solution. Ce n’est manifestement pas l’option choisie par les électeurs. Puisque le système issu du dernier scrutin ne fonctionne pas, il faut le changer, ceci est entendu. Mais seulement en inversant le rapport de forces entre les populistes. La Ligue de Mateo Salvini, second de la coalition, passerait en tête lors de ce scrutin. Et le M5S de Luigi di Maio, initialement en tête passerait second. La crise permet de redistribuer les cartes… entre populistes.  #scuadraazzura

 

Finalement, la seule à ne pas être populiste est la République Populaire de Chine qui, encline à faire respecter la loi, vient de faire fermer une usine de contrefaçon de Lego. 630.000 boites contrefaites ont été saisies, pour une valeur de 30 millions de dollars. L’objectif de l’opération ? Le seul respect de la loi, le gouvernement a appris l’existence de l’opération par les médias. Mais gageons qu’il y a là-bas des mauvais coucheurs qui vont prétendre que faire appliquer la loi, c’est populiste. #populaireetpopuliste

 

En définitive, il n’y a plus que les fumeurs qu’on ne peut  pas accuser de populisme.

 

Bon week-end et à la semaine prochaine #jesuispopuliste

 

 

Par Karim Guellaty
28/04/2019 | 10:00
4 min
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Commentaires (5)

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Ahmed
| 29-04-2019 18:10
Les sondages ont prévus 40 sièges finalement 24.
Vox a grignoté PP, sans plus.
Une poussée locale, en andalousie.

Justinia
| 29-04-2019 16:19
On ne peut accuser les fumeurs de populisme,mais ils sont impopulaires.Vox Populi ou la voix du peuple vous demande d'arrêter d'empester l'atmosphère avec votre oxyde de carbone.
Attention,la cendre de votre Gitane sans filtre va tomber sur votre veste... Attention au feu.

mansour
| 28-04-2019 19:27
l'élite bien pensante "qui a toujours raison" sur le peuple ne représente plus le peuple,l'avenir des patriotes de gauche et de droite est de dégager partout cette élite avec ses valeurs tolérantes uniquement avec l'islam politique,les minorités et les lobbys et le manque et absence de résultat pour le pays

Gg
| 28-04-2019 14:36
En Europe, puisque vous en parlez, les peuples ne supportent plus une organisation supranationale au service des seuls intérêts des lobbies des multinationales géantes. Une organisation qui leur permet de payer leurs taxes et impôts au rabais dans les paradis fiscaux européens et extraeuropeens, qui met les peuples en compétition au supposé profit des moins disants sociaux, qui ne croit qu'à l'eradication des services publics et des états.
Partout, des partis nationalistes entendent renverser la table, l'Europe libérale les qualifie de populistes. Soit...en tous cas ils sont populaires!

Ailleurs dans le monde, un fou chrétien a tué quelques 150 musulmans néo-zélandais. En représailles, d'après ce qu'on dit, des musulmans sri-lankais on tué quelques centaines de chrétiens le jour de pâques.
Ainsi va l'aveuglement et la connerie mondialisés.
Mais de cela personne ne dit mot en Tunisie. Sans même prendre parti, cette affaire concerne pourtant tous les pays du monde, non?

Histoire d'entretenir les haines, Trump a décidé d'affamer l'Iran et le Venezuela, en interdisant leurs clients de tout commerce avec ces pays. Et ces clients -en France, Total, Airbus, PSA...- obéissent, car l' Europe des lobbies au service des USA ne veut pas fâcher les USA.
Ce qui nous ramène aux populistes, dont on espère peut être l'impossible: renverser la table.

En Tunisie, le populisme est religieux. Il a aussi de beaux jours devant lui...

Allez, vous avez du feu?
Merci!

Tounsi
| 28-04-2019 13:03
Cher monsieur, vous avez parfaitement raison!
Il faudrait rajouter à la liste des populistes notre Marine Le Pen Nationale, c'est à dire Abir Moussi, qui comme Bolsorano cultive la nostalgie de la dictature, comme Le Pen est habile à trouver un bouc émissaires et à dénigrer de manière systématique le gouvernement.
De plus, comme tous les personnages d'extrême droite, elle est habile à se montrer en martyre du système et à mettre en scène sa persécution, comme les photos qui ont tourné en boucle après Sidi Bouzid.
Cette femme est de fait l'allié objectif des islamistes car elle affaiblit le camp centriste et "laic" en lui pompant son électorat et en dénigrant systématiquement son principal personnage actuel (Y Chahed).