alexametrics
vendredi 29 mars 2024
Heure de Tunis : 10:53
Tribunes
Voilà le vrai clivage!
14/12/2014 | 11:42
3 min
Voilà le vrai clivage!



Par Faouzi Ben Abderrahman*


Le vrai clivage n'est pas celui qu'on croit ou qu'on nous laisse croire.
Le vrai clivage est celui entre ceux qui veulent réformer le pays et ceux qui ne le veulent pas. Il est entre ceux qui veulent s'attaquer aux causes profondes des inégalités, de l'injustice et du clientélisme et ceux qui ne pensent qu'à garder leurs privilèges ou aux nouveaux opportunistes qui veulent en prendre part.
Le vrai clivage est entre les dépositaires de rentes de situation et ceux qui veulent libérer le pays et ses richesses et permettre de libérer toutes les énergies du pays pour un meilleur partage de la richesse.
Il est aussi entre ceux qui vont résister a tout changement et ceux qui croient qu'il est grand temps de s'attaquer aux réformes profondes dont le pays a besoin et il est enfin entre ceux qui pensent au pays et ceux qui ne pensent qu'à eux mêmes.

Notre pays n'appartient pas à tous ses citoyens, et le sentiment de citoyenneté est enfoui sous des couches de misère, de pauvreté, d'ignorance, d'inégalité et d'un manque cruel de perspectives d'avenir. Et bien entendu ça touche principalement la population la plus nombreuse de notre société qui est la jeunesse de ce pays.

J'ai croisé plein de gens qui peuvent porter un authentique "projet national" partout dans la société civile et dans tous les partis politiques, ainsi on peut penser que nous sommes en droit d'être optimistes; Mais toutes ces bonnes volontés sont trop divisées aujourd'hui pour devenir un vrai moteur de progrès.

Notre pays a besoin d'un leadership fort qui tarde à se faire voir et à se faire reconnaître, un leadership qui saura rassembler toutes les forces pour redonner la confiance et combattre le clientélisme, l'opportunisme, la corruption, l'impunité et toutes les malversations et faire que la Tunisie devienne un pays de droit.

Le vrai clivage est entre ceux qui vont se battre pour un vrai "Projet National" et ceux qui ne le sont pas. La résistance au changement dans notre pays est culturelle, nous sommes un pays sclérosé par des archaïsmes que nous avons inventés et dont nous avons grand mal a nous en défaire. Dans notre histoire récente, nous avons été acculés à engager des réformes structurelles mitigés au début des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt dix a chaque fois ou le pays était au bord de la faillite.

Aujourd'hui, nous sommes au bord d'une nouvelle faillite, tous nos indicateurs sont au rouge et les perspectives sur les quelques prochaines années ne sont pas reluisantes. Faut-il attendre qu'on le soit et être sous le dictat du FMI pour en prendre conscience ? En tout cas, ces campagnes électorales législatives et présidentielles ne montrent vraiment pas que nous en sommes conscients et que le peuple Tunisien l'est.

La liste des réformes à entreprendre est longue et elle pourrait s'articuler autour de quatre grands axes :

- La réappropriation de notre citoyenneté
- La reconstruction de notre cohésion sociale
- La reconstruction de l'état
- La ré fondation de notre économie

La liste des réformes profondes est longue, certaines sont prioritaires comme celle du système éducatif ou des systèmes de sécurité sociale ou du système financier ou du système fiscal, de la compensation, de notre sécurité intérieure, de nos forces armées et de notre justice. Certaines sont tout aussi importantes comme la réforme de l'état, de la décentralisation et certaines nécessitent une vraie révolution comme notre système foncier, notre politique agricole, nos politiques de l'aménagement du territoire, de l'économie extra-légale, du passage d'une économie de privilèges a une économie de l'égalité des chances, une économie de production et d'innovation.

Les chantiers à entreprendre sont immenses, et nos ressources humaines toutes réunies ne sont pas de trop pour entreprendre ce que nous avons trop tardé a faire. Le bateau Tunisie est en rade et prend de l'eau de toutes parts ... Il coulera si ses passagers actuels ne prennent pas conscience qu'il est de leur responsabilité de sauver le pays et son modèle démocratique.

Voilà le vrai clivage!

*Faouzi Ben Abderrahman est membre du Bureau Politique de Afek Tounes
14/12/2014 | 11:42
3 min
Suivez-nous
Commentaires (11) Commenter
Le sage est les irréductibles (erratum)
MohDra
| 15-12-2014 17:54
Merci si Faouzi
Le clivage est superficiel ,les Tunisiens vont finir par s'unir sur l'avenir .
Le sage etbles irréductiples
MohDra
| 15-12-2014 15:31
Merci si Faouzi pour cette analyse modéree et sage que certains confondent avec un programme de gouvernement .
Beaucoup de Tunisiens continuent d'attendre le Messie ,l'homme providentiel qui va résoudre les problèmes que vous avez énuméré par un tour de magie.
Votre vision appelle à la liberté ,la responsabilité ,le travail et la solidarité sous l'égide d'un état pour tous, régulateur dans ses interventions.équitable dans ses fondements ,démocratique par ses intuitions et qui transforme une société d'ignorance ,de misère et de rente en une société de savoir ,de prospérité et de labeur .
L'idée est lancée beaucoup viendront rejoindre le train du progrès et de la prospérité loin des discours idéologiques stériles et des luttes pour les advantages privilèges et mendicités.
Je sais que le programme pour cette belle aventure est prêt alors Bon courage.
NON MONSIEUR NON NON
Bourguibiste nationaliste
| 15-12-2014 15:04
Le vrais clivage, c'est celui qui oppose et opposera les Républicains modernistes et nationalistes aux islamistes: aucune conciliation n'est possible avec les islamistes qui doivent être combattus et considérés comme des ennemis de la Tunisie.
Condition nécessaire
mjr
| 14-12-2014 22:48
Le problème est purement politique pour le moment.
Un gouvernement stable et une opposition sérieuse, crédible et le moins opportuniste possible,c'est le modelé théorique qu'il faut Tant que cette condition n'est pas vérifiée au moins partiellement aucun chiffre ne sera réaliste et aucun programme crédible ( avec des pertes de temps énormes pour le pays).
Il faudra pour cela militer de longues, de très longues années années,car il n'y aura pas de miracle quelque soit le parti au pouvoir.
Ni ni
Mehdi
| 14-12-2014 18:00
La tunisie est malade de ses archaïsmes ni européenne pragmatique ni orientale elle navigue dans une espèce de schizophrénie collective
Libérer les jeunes des archaïsmes sociaux et des interdits inutiles malsains et hors d'époque libérer les énergies par une grande réforme fiscale oubliant le passe en amnistiant et économique en libérant les entreprises et les individus du harcèlement étatique et policier pour k le tunisien se sente privilégié dans son pays !

@Mohamed 2
nazou
| 14-12-2014 16:35
il faut vite rassurer ce pseudo philosophe !!
Vu qu'il vient de pondre encore une idée ,ou une observation ,que tout le monde à !!!
Seulement voilà ; tout les pays du monde et leurs citoyens cherchent eux aussi l'homme providentiel !!!
En tunisie nous avons un seul choix
BCE !
Le systeme merdocratique dans lequel la tunisie est entrée ,nous imposera de plus en plus des politicards sortis des "grande" ecoles a fabriquer les memes types d'hommes ,sans couleur et sans saveur !!
De Gaulle comme BCE ne sortent pas de ce moule là !!! dieu merci !

Bon par contre; je sais que j'ai fais grincé les dents de slahidine ,pour le faylaissouf !!
Leadership fort ?
Mohamed 2
| 14-12-2014 16:08
Un certain philosophe, bien visible sur BN, vient justement d'en parler cru, sans fioritures.

http://www.africanmanager.com/177097.html
7-12-2014-15:45 : La Tunisie lui manque un homme, selon Youssef Seddik

Qu'en pensent donc nos amis Slahdiine et nazou, qui ont toujours (bien) rebondi, chacun à sa manière, sur les sentences de Seddik ?
Zoro sur le terrain
1/raisonnable
| 14-12-2014 15:47
Mais, il va se rendre compye le jour j où il sera déraciné comme un vulgaire chiendent, comprendra que la mise en scène qu'il avait fait maintes fois ne lui rapporte rien. Et que les tunisiens en ont marre de filme de Zoro.
En Attendant Godot
Hayy Ibn Yagdhan
| 14-12-2014 15:21
Mr. Abderrahman fait le bon diagnostique, mais sa stratégie et son remède sont incertains et passifs. Il met tout son espoir dans ce "Leadership qui refuse de se manifester".

Au lieu de compter sur ce "leadership" illusoire et qui a toujours déçu, il serait plus judicieux de donner aux jeunes les outils pour créer leu propres destin. Briser les chaines qui freinent la créativité et l'entreprise.

Revenons au système qui a favorise l'essor de l'empire de carthage et l' Africa romaine. Laisser les gens fabriquer et commercer librement. Le gouvernement doit être au service du citoyen et non l'inverse. Le permis doit être la règle et le proscrit l'exception. On n'a pas a demander des autorisations pour toute sorte d'activite.

La seule reforme dont le pays a besoin, c'est l'elimination de la bureaucratie lourde et étouffante qui freine toutes le initiatives, démoralise les entreprises, et met les batons dans les roues de toute initiative innovante.

La fonction publique emploie au moins 591.000 personnes, soit 5.37% de la population tunisienne. En résulte un budget faramineux consacré au paiement des salaires qui laisse que des miettes pour l'investissement et l'infrastructure.

Les entreprises publiques crées il y a 60 ans pour repartir la prospérité sont devenues des fardeaux budgétaires très lourds, leur premier objectif est devenu la prospérité de leur employés.
Il y a le vouloir et le pouvoir de réformer
librexp
| 14-12-2014 14:08
la volonté ne peut qu'être partagée, mais quand il s'agit de faire le courage manque sauf exception. La France en est un exemple criant