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Chroniques
Un peuple qui parle beaucoup mais qui ne lit pas !
30/03/2016 | 15:59
2 min

Il est vrai que nos gouvernants ont une certaine responsabilité dans ce qui se passe en Tunisie, mais il faut dire aussi que le Tunisien ne fait pas mieux. EMRHOD Consulting a rendu public un sondage édifiant sur la lecture et le rapport au livre qu’entretient le Tunisien.

 

En marge de la foire internationale du livre, ce sondage montre à quel point les Tunisiens, hormis une certaine minorité, ne s’intéressent pas à la lecture, mais vraiment du tout. Les chiffres font peur : 75% des sondés ne possèdent pas de livres chez eux, exception faite des journaux, des livres scolaires et du Coran. 82% n’ont acheté aucun livre les 12 derniers mois. Ceci peut être dû au prix du livre en Tunisie qui reste assez cher, mais le chiffre suivant balaye cette théorie puisque 77% des Tunisiens n’ont lu aucun livre dans les 12 derniers mois.

 

Les chiffres sont plus que parlants. La lecture n’est clairement pas une priorité pour les Tunisiens qui préfèrent, en majorité, flâner dans les rues ou sur les réseaux sociaux. Un peuple qui ne lit pas est un peuple qui n’avance pas, qui ne se construit pas et qui ne s’améliorera pas. On est prompts, en bons Tunisiens, à donner des leçons à droite et à gauche. On a un avis sur tout et on est des experts dans tous les domaines. Tout le monde en Tunisie s’y connaît en football, en affaires sécuritaires, en lutte contre le terrorisme, en journalisme et j’en passe. Mais rares sont ceux qui savent réellement de quoi ils parlent.

 

Le premier argument qu’on va sortir est celui du prix supposé exorbitant des livres en Tunisie. C’est vrai que 30 dinars pour acheter un livre font mal au portefeuille. Mais ces 30 dinars ne sont rien comparés à ce que certains Tunisiens dépensent en sorties et autres distractions, préférant perdre leur temps à remplir les terrasses des cafés qui se font de plus en plus nombreux. Le prix d’un livre reste négligeable par rapport à ce qui est dépensé en sorties, en alcool ou en tabac.

 

En fait, nous ne lisons pas parce que nous n’avons pas cette sensibilité à la culture et à l’apprentissage. Dans d’autres pays, dans d’autres cultures, on lit beaucoup. Etrangement, plus le nombre de livres par habitant est élevé, plus ce pays est développé. Un lien qui pourrait éventuellement nous faire réfléchir…

 

Il y a bien eu quelques tentatives pour promouvoir la lecture en Tunisie comme celle de « Tunis lit » où plusieurs personnes se retrouvent à l’avenue Habib Bourguiba avec des livres à la main. Mais même si c’est une initiative à saluer, il n’en reste pas moins que la lecture reste marginale et on continue à trouver inhabituel de voir une personne avec un livre dans la rue.

 

Dans ce sombre état des lieux, il existe quand même une petite lueur d’espoir. 28% de ceux qui ont lu au moins un livre les 12 derniers mois ont entre 18 et 25 ans. Encore une fois, les seules bonnes nouvelles dans ce pays viennent de ses jeunes. Peut-être que dans dix ou vingt ans, le peuple tunisien sera un peu plus cultivé et aura lu un peu plus de livres, grâce à ses jeunes d’aujourd’hui.    

30/03/2016 | 15:59
2 min
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Commentaires (25)

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Herr
| 31-03-2016 12:36
Nous sommes un pays où les garçons de café cassent la gueule à la bibliothécaire...

HatemC
| 31-03-2016 12:03
On se perd avec ces stat.
Il y a mieux pour une meilleur compréhension du phénomène qui tire les peuples vers le bas et les rend de parfait ABRUTIS ..... l'INCULTURE pour maintenir les peuples IGNORANTS '

- Les Japonais lisent 80 livres / an ' soit 7 livres / mois

- Les Français 15 livres /an ' soit 1 livres / mois ce qui est excellent
.....les autres pays se tiennent sensiblement à ces chiffres TRES PARLANT que les pourcentage '..

- Le monde Zarabo Musulman dont la Tunisie en fait partie ne lit que 0.7 livre / an autant dira AUCUN livre ...

Tous ces pays sont rétrogrades et sans aucun esprit critique... des IDIOTS finis ...
La Lecture est un moyen de déstresser, stimuler le cerveau, améliorer les connaissances, développer les capacités d'analyse ...
D'ailleurs je lance un défi @ tous les lecteurs ... 99% des foyers Tunisiens ne POSSÈDENT pas de BIBLIOTHÈQUE ... pas de livre qui traine ... même pas de bande dessiné ... comment voulez vous INSUFFLER l'envie de lire à des enfants ????? déjà les parents n'ouvrent JAMAIS un livre ... mais les enfants sont en première ligne pour regarder égorger un mouton et cela se passe même dans des maternelles ... pour vous dire le niveau INTELLECTUEL des instituteurs et (trices) ... nos enfants sont livrés à des abrutis finis pour la plupart islamisés
Comment faire pour insuffler le goût de la lecture, y compris dès le plus jeune âge ?
La lecture est une habitude qu'il convient de prendre très tôt. Les parents jouent donc un rôle important pour ce qui est d'amener leurs enfants à être de bons lecteurs réguliers. Voilà pourquoi les premiers conseils s'adressent à ceux qui ont des enfants.
Si vous êtes une chiffe molle vautrée devant votre téléviseur, rotant, pétant, vociférant, ....votre enfant ne fera pas mieux.
Par contre, si vos enfants vous voient plongé avec délectation dans un bon livre, ils comprendront que vous ne prêchez pas seulement les bienfaits de la lecture, mais que vous y croyez vraiment.
Je n'ai jamais vu un en nikabé ou une voilée plongé dans un livre dans un bus ou le métro ... il faut se dire que la Tunisienne s'est voilée à 90% ... ceci est dû à son INCULTURE ...

Il faut revenir sur TOUTES les nominations d'instit. et (trices ) qui n'ont aucun NIVEAU PEDAGOGIQUE et souvent absents ... Tout se gèrent à la source ...
Les abrutis qui plongent dans le terrorisme sont TOUS de parfait INCULTES ... On peut être diplômé et de parfait cons ... Pour preuve en Tunisie les CONS se multiplient comme les GRIMMLINS ... Hatem Chaieb

tozz hekma
| 31-03-2016 10:41
Cher Monsieur, vous avez montionne que le prix moyen du livre est de 30 dinars, en fait il est possible de telecharger des millers de livres de grande valeur gratuitement en toutes langues sur le net, sachant que presque chaque tunisien dispose d un ordinateur ou d une tablette a sa maison, sans citer les bibliotheques publiques

CONQUERANT
| 31-03-2016 09:07
Un article pertinent qui pose le vrai diagnostic. Merci monsieur Achouri d'avoir osé parler de ce sujet tabou.

Oui, le Tunisien est un hâbleur. Il a un avis tranché sur tout avec la dose d'inculture qui va avec naturellement.Quels que soient son statut et sa condition sociale, notre compatriote est un ignorantin qui s'affiche comme tel, et ne s'en émeut point,Comble de l'ironie.

Je m'en rends compte au hasard de mes lectures. A regarder certains commentaires, on est saisi d'effroi.

Lorsqu'il est à court d'argument à opposer à son interlocuteur il puise dans le registre de l'invective, c'est-à-dire celui des médiocres qui osent tout.

Au lieu d'argumenter il préfère insulter, plaquer des qualificatifs creux, des noms de oiseaux qu'il orthographie souvent mal dans un Français approximatif.
Qu'importe, l'essentiel n'est-il pas de dire "je sais"?
Fort de son pseudo -qu'il pense être un rempart- il donne libre cours à son imagination débridée pour jeter en pâture son interlocuteur virtuel du moment.

Affligeant !

Non les livres ne coûtent pas cher. C'est un faux prétexte.

Quelle que soit la langue véhiculaire, le livre demeure le meilleur outil « portable et sans énergie » qu'il ait été donné pour sauver son âme et s'élever.

Au lieu d'offrir des « Playstations » à leurs enfants, les parents, qui restent la première école à laquelle est confronté l'enfant, feraient mieux de leur faire présent d'un livre afin d'ancrer en eux ou (réancrer) l'amour de la lecture.

Au lycée on nous faisait faire, non pas des résumés de textes, mais des contractions de textes. Un exercice difficile, certes, puisqu'il ne fallait pas dépasser un certain nombre de mots fixés à l'avance, mais ô combien vertueux à la fin. Car, outre la maîtrise du sujet que l'on avait au sortir de la lecture, on avait un registre lexical enrichi, en puisant dans notre mémoire.
Cet exercice demeure encore obligatoire aux épreuves d'entrée à l'ENA PARIS. C'est dire sa double utilité au plan cognitif et pédagogique.

Il faut y revenir progressivement dans nos lycées et collèges et rendre la lecture OBLIGATOIRE si l'on veut éviter une génération d'incultes ou de tonneaux vides pour plus tard.

Ce faisant, il y aura moins de boiteux et d'éclopés de l'intellect ; tares qui rendent nos enfants perméables aux idéologies meurtrières et aliénantes.

Un sujet possédant une armature intellectuelle vacillante est un délinquant en puissance.
AL JAHLOU HARIKON WAJABA ITFAOUHOU disait feu Taha Hussein(L'indigence intellectuelle est un feu qu'il faut éteindre de toute urgence).

Lisez ce que vous voulez mais lisez !


Observateur
| 31-03-2016 06:15
Vous l'avez bien dit : " Un peuple qui ne lit pas est un peuple qui n'avance pas, qui ne se construit pas et qui ne s'améliorera pas ".
Résultat : une culture de consommateur plutôt que de producteur.

dadilesage
| 31-03-2016 02:54
I can't live without books but I rarely buy any books from with own money. The public library provides for all my reading needs. I can borrow books from the oldest to the most recent to read for a month, which can be extended to two months. Books of all subjects and for all age groups. Once I asked the librarian how many books I can borrow at one time. She said I can borrow up to 50 books. I was speechless. This library is a part of a chain of hundreds of Public libraries that form The Miami-Dade County Public Library System. You can also sit at a computer desk and use the internet for free, for one hour, renewable for as long as there is a vacant post. On week ends, children are welcomed to attend special cultural events built around reading and acting out what they read. We can do the same thing over there in Tunisia and encourage people to read and love books without having to pay for them as individuals. The City or municipality can levy a small tax on property and services that will be allotted to opening public libraries in every neighborhood, every village, every village and even mobile libraries for kids in remote areas. The City will pay the publisher who should make a good price since he will selling in bulk. That is how you can help people develop love of books and love of reading. Not sacrificing their discretionary spending money to buy books at exorbitant prices. One last note, this kind of well organized, professionally staffed public library system exists in every city, every town and every village in America, with tax based local financing and control. As we say in Tunisia Fleies avec Fleies deviennent Kdeies. All we need is good will and Imagination.

why
| 31-03-2016 01:48
Je me souviens tout ému de ma première carte de bibliothèque... Je me rappelle aussi de la caisse de libres pour enfants que mon père m'avait acheté. Quel plaisir. Les histoires en arabes, le club des 5, la bibliothèque rose puis verte... Que s'est-il passé? Dans notre si beau pays, l'Enseignement est la première cause de notre échec. Si on veut refaire prendre goût à nos bambins, il serait temps de mettre en place des méthodes d'enseignement modernes. Prendre une app Android et iOS et faire des lectures digitales. Dépoussiérer les livres à lire, prendre des livres plus "modernes". Bref, il faut un effort de longue haleine. L'Avenir se joue à ce niveau: si notre jeunesse s'investit alors, notre avenir sera radieux, sinon, nous serons condamnés à la médiocrité...

lone star
| 31-03-2016 01:04
la première fois qu'on m'a mis un livre dans les mains je devais avoir 6/7 ans et depuis je n'ai jamais arrété de lire
chez moi des livres vous trouverez arabe français et Anglais et des livres sur tout mais de beaux meubles vous ne trouverez pas c'est un choix
un jour j'avais lu une citation" une maison sans livres est une maison sans ame"
mon premier livre je l'avais emprunté à la bibliothèque publique en Tunisie,ce lieu a été transformé en club pour jeunes et la bibliothèque a déménagé elle a été excentrée ...
jusqu'a maintenant je ne peux m'endormir si je n'ai pas lu !!
pourtant et @3broud nous n'étions pas riches nous n'avions pas de balcon j'habitais meme dans un village avec des personnes qui cultivent la terre ,mon père n'a jamais été à l'école, et nous n'avions pas l'électricité
cet amour du livre je l'ai passé à mes fràres .... et maintenant eux le passent à leurs enfants....
un livre est une richesse ,un livre est une clè qui ouvre l'esprit;un livre fait évoluer et ouvre les horizons
monsieur Neji Jelloul essaie d'insuffler cet amour du livre mais c'est surtout aux parents de prendre le ralais ....
Malheureusement la majorité des tunisiens n'y sont pas sensibles leur préoccupation est autre et c'est dommage!!!!
GOD BLESS TUNISIA
GOD BLESS TUNISIANS

jaghmoun
| 31-03-2016 00:34
Le tunisien préfère être consommateur
Que producteur,il y'a une lacune dans
L'éducation scolaire et familiale.
A l'école on n'offre pas de livre a lire
Et on ne prête pas des livres pour les
Vacances,en famille on réunis pour un
Couscous ou un gâteau et non pour discuter
D'un livre,sur les chevets il y'a plutôt
Des bonbons,du maquillage,des médicaments
A la place des livres.
Absence de bibliothèque dans les villes
Villages,quartier,a la campagne.
Les cadeaux d'anniversaires sont autres
Chose que des livres.
Les parents n'encouragent pas ne donnent
Pas l'exemple.
Plus grave les tunisiens n'écrivent pas
Ou plus même pas une lettre une carte,
Un article,un commentaire,un recueil
Ils ont même la flemme d'envoyer un
Courrier a la municipalité pour réparer
Ou ministère pour attirer l'attention.
LA PASSIVITÉ EST UNE MALADIE SOCIALE
ET UNE TARE,LE MALHEUR SE SONT DES
UNIVERSITAIRES QUI NE LISENT PAS NE
REDIGENT RIEN,AU CAFÉ POUR TUER LE TEMPS
ET MOURIR INTELLECTUELLEMENT AVEC TRISTE.

olivier
| 30-03-2016 23:06
Lire, quoi qu'on en dise, reste un luxe ! (il y faut consacrer du temps, de l'argent, le trouver si possible à proximité et surtout bénéficier d'une disponibilité psychologique). Que les besoins fondamentaux décrits par Maslow ne soient satisfaits - et c'est le cas de millions de gens humbles - l'acte de lire, pour la majorité, est alors relégué au "grenier" de l'esprit !Croire qu'en Europe, les citoyens se jettent sur le livre, c'est se nourrir d'utopie ! Posez la question à tout un chacun : "Bonjour, vous avez le choix entre un chèque de 1500 euros ou un bon de 1500 euros à dépenser en achat de livres, que choisissez-vous? Aussi ne jetons pas l'opprobre mais expliquons pourquoi l'acte de lire est un acte FONDAMENTAL DE LIBERTE !Petit pays par l'espace, mais gisement d'esprits, la Tunisie a tout pour réussir, laissons-lui en le temps !Comme dit un proverbe arabe : " As sabrou miftahou el faraji !