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Tunisie - Vers des mesures plus souples pour investir en Afrique et à l'étranger
25/05/2016 | 17:30
7 min
Tunisie - Vers des mesures plus souples pour investir en Afrique et à l'étranger

Un workshop sous le thème "Rôles des institutions financières, banques et assurances, dans l’accompagnement des opérateurs économiques tunisiens en Afrique" a été organisé, ce mercredi 25 mai 2016 au siège d’Attijari Bank, par Tunisia-Africa Business Council (TABC) et le Club Afrique Développement, et ce à l’occasion de la journée mondiale de l’Afrique.

 

L’objectif de ce workshop est de présenter aux entreprises ayant un projet de développement en Afrique, les services d’accompagnement, les produits de financement, les défis à relever et recueillir leurs propositions pour participer à améliorer le cadre réglementaire.

 

 

Dans son speech d’ouverture, le président de Tunisia Africa Business Council Bassem Loukil a présenté TABC et ses activités : il s’agit d’une organisation non gouvernementale, créée par des personnalités tunisiennes dans le but de mettre l’Afrique au cœur des préoccupations du gouvernement tunisien ainsi que des opérateurs économiques et de mener un travail de rapprochement et d’Africanisation du continent.

Ceci passe, selon lui, par l’augmentation de la visibilité de la Tunisie en Afrique et l’accompagnement de la mise en œuvre des politiques gouvernementales pour améliorer l’accès au marché africain, à travers une réglementation plus souple, des réformes et un climat d’affaires approprié.

Ainsi, le rôle de TABC est de s’introduire auprès des réseaux d’affaires africains et de mobiliser les entrepreneurs tunisiens prêts à s’investir et s’implanter en Afrique : elle leur fournit les informations sur les opportunités et leur offre l'accompagnement dans l’implémentation en s’appuyant sur les compétences locales mais aussi sur celles de la Diaspora pour l’assistance technique et le transfert de technologies.

 

Concrètement, M. Loukil explique que TABC mène des études et organise des déjeuners débats pour analyser avec les opérateurs tunisiens l’intérêt du marché d’un pays africain ciblé. D’ailleurs, deux missions ont été organisées, l’une au Mali et l’autre au Cameroun et qui ont débouché sur la signature de plusieurs contrats. On notera qu’une autre mission est prévue prochainement au Burkina Faso. Il a souligné, dans ce cadre, que le choix des destinations n’est pas anodin mais que les pays visés ont un potentiel réel.

En parallèle à ces actions terrains, TABC a mis en place un Think Tank dont l’objectif est la veille économique et financière, la réalisation des études de positionnement et des statistiques économiques, le suivi des tendances de certains secteurs et l’organisation des séances de brainstorming, de réflexion et d’échange d’informations.

 

Le workshop d’aujourd’hui entre dans ce cadre. Le thème est stratégique car il porte sur des obstacles palpables pour les entreprises tunisiennes souhaitant s’investir en Afrique, souligne Bassem Loukil. En effet, les banques tunisiennes sont quasi-absentes en Afrique, ce qui représente un réel handicap pour les opérateurs économiques tunisiens. Ainsi, TABC les encourage à s’implanter sur tout le continent, et de préférence sous forme de consortium car leur taille ne leur permet pas d’attaquer un marché Africain en plein essor. Elle les incite à suivre le modèle d’Attijari Banque, qui est une banque tunisienne, qui travaille pour les opérateurs tunisiens, en se basant sur son réseau continental.

Les moyens financiers ne suffisent pas pour garantir une réussite en Afrique, les entreprises tunisiennes doivent aussi s’assurer du sérieux de leurs homologues Africains (clients, fournisseurs, ou partenaires), c’est là qu’intervient la Cotunace, en saluant dans ce cadre la dernière décision de financer à hauteur de 50% les assurances à l’export.

La règlementation de change du pays, est une particularité qui pénalise les opérateurs tunisiens à l’international et qui constitue un frein au développement des entreprises tunisiennes en Afrique notamment, d’où l’importance primordiale du rôle de la Banque Centrale pour le faire évoluer.

Bassem Loukil a conclu, son mot, en soulignant le rôle primordial des institutions financières, banques et assurances, dans l’accompagnement des opérateurs économiques tunisiens en Afrique.

 

 

Pour sa part, le ministre-conseiller du chef du gouvernement, Taoufik Rajhi, a martelé que l’Afrique est une opportunité pour la Tunisie. Pour lui, il est important de mettre en place une stratégie nationale pour le développement en Afrique et pour le développement de la diplomatie économique sur le continent.

Il a mis en relief le rôle joué par TABC pour mettre en lumière les opportunités offertes aux opérateurs tunisiens ainsi qu’à celui d’Attijari Bank dans l’accompagnement des sociétés marocaines et tunisiennes.

M. Rajhi a mis en relief dans ce cadre l’importance de connaitre la culture du pays choisi ainsi que leur manière de faire les affaires, en encourageant à s’appuyer sur des experts locaux et un réseau d’opérateurs.

 

 

 

Pour le président d'honneur du Conseil Jalloul Ayed, il y a une nouvelle génération d’Africains qui s’est débarrassée de la culture de colonisateur, qui bouge et crée de la valeur, créant une dynamique et développant les investissements interafricains.

M. Ayed s’est félicité du récent traité de libre échange signé entre la Tunisie et le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA). Il a souligné que toutes les banques ont le désir de développer une stratégie africaine. Mais étant donné que le prix d’entrée est passé pour la création d’une banque à 20 millions de dollars, il conseille les banques tunisienne à commencer par la création d’établissements financiers à 6 millions de dollars ce qui leur permettra de se positionner sur des créneaux et des secteurs importants. Ou même de créer des bureaux de représentation, ce qui les permettra de mieux apprécier les opportunités ainsi que d’établir un réseau avec d’autres banques africaines.

Autre point important, l’économiste estime qu’il y a une demande et une opportunité à saisir dans la création d'une banque islamique en Afrique.

 

Pour sa part, le DG d’Attijari Bank Hicham Seffa estime que si une institution financière n’a pas une bonne santé et de bons fondamentaux, elle ne peut pas se développer à l’international. Il a précisé que lorsque les banques marocaines ont commencé à lorgner l’Afrique, elles étaient en plein essor, avec des croissances à deux chiffres. Ceci dit, elles anticipaient les périodes de baisse d’activité.

M. Seffa a précisé qu’Attijari Bank offre un accompagnement factuel, offrant conseil et financement, grâce un réseautage bien ancré.

 

La PDG de la Cotunace Souheila Chabchoub a, quant à elle, indiqué qu’en 2015 sur l’ensemble des assurances exportations établies par la Cotunace 46% sont sur l’Afrique. Elle a souligné que la Cotunace incite et rassure les opérateurs désirant exporter vers l’Afrique et ceci malgré la réticence des réassureurs, et ceci grâce à l’appui de l’Etat via le Fonds de garantie des exportations.

Ainsi, la Cotunace s’est mis comme objectif de développer tout type d’assurance crédit, couvrant notamment le moyen terme.

Elle a profité de l’occasion pour appeler les banques à assurer les crédits qu’elles accordent aux exportateurs.

 

La directrice générale des opérations de change à la Banque Centrale Tunisie Faiza Feki, consciente d’avoir le mauvais rôle avec un domaine plein de restriction, a évoqué pour sa part un chantier de réformes visant à une ouverture complète et progressive de la Tunisie sur l’extérieur, en rappelant dans ce cadre que les fondamentaux économiques et les réserves de change ne permettent pas cela actuellement.

Elle a rappelé que les entreprises tunisiennes ont le droit d’investir à l’étranger mais avec des plafonds. Elle a précisé que la BCT envisage, après concertation des différentes parties prenantes, de relever les plafonds de l’investissement à l’étranger en permettant à toute entreprise de transférer jusqu’à 25% de ses fonds propres constitués en Tunisie alors que celles qui exportent pourront en plus imputer annuellement sur leurs comptes professionnels 3 millions de dinars.

Ainsi, la banque va mettre en place avant fin 2016, une batterie de mesures d’accompagnement :

  • offrir aux banques la latitude d’effectuer des virements sans un aval préalable de la BCT mais juste en l’informant : habilitation à émettre des engagements par signature de couverture des créances de gestion en faveur des filiales des sociétés résidentes implantées à l’étranger ainsi que des garanties bancaires exigées aux entreprises résidentes des prestataires de services non-résidents
  • libéraliser tous les paiements liés à l’exécution de marchés à l’étranger (travaux, études, suivi et autres services conclus avec des maitres d’ouvrages étrangers)
  • relever les plafonds transférables au titre d’allocations pour voyages d’affaires et élargissement de la liste des activités éligibles au bénéfice de ces allocations, avec relèvement de l’allocation destinée aux promoteurs de nouveaux projets (de 15.000 à 50.000)
  • supprimer l’indexation sur le chiffre d’affaires des montants transférables au titre de financement des budgets d’installation et de fonctionnement des bureaux de représentation et de liaison installés à l’étranger par des entreprises résidentes

 

A travers ces mesures la BCT s’attend à ce que cette ouverture ait un impact positif sur l’économie tunisienne, avec plus d’exportations et des sociétés qui accompliront leurs engagements envers le fisc et la BCT, notamment en rappariant leurs dividendes.

 

I.N

25/05/2016 | 17:30
7 min
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Commentaires (6)

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safsaf123
| 26-05-2016 18:35
Beaucoup de pays africains connaissent des taux de croissance très élevés (plus de 8%). Ces pays cherchent l'expertise tunisienne (et oui on en a n'en déplaise à certains). Cela va de la médécine (ou je ne comprend pas pourquoi il n'ya pas de regroupement de cliniques pour investir dans l'afrique), de l'ingénierie (on a des champions en cette matière), des entreprises de BTP, des experts dans l'hôtellerie, dans les TIC, ...etc.

Nos entreprises doivent chercher la croissance là ou il y on a. Cela aura certainement un effet positif sur la main d'oeuvre tunisienne (surtout celle qualifiée et diplômée) avec des hauts salaires en perspectives.

Je ne comprend pas pourquoi dans l'éducation, on forme encore des futures chômeurs dans des spécialités merdiques. Rien qu'en matière médicale on pourrait former jusqu'à 25000 personnes par an et ils pourront bien gagner leurs vies en Tunisie ou ailleurs.

Un ami médecin me disait qu'un clinique gagne jusqu'à 10 fois ce que gagne un hôtel 5 étoiles et surtout il emploi de la main d'oeuvre qualifiée.

Concrêtement il faudrait multiplier par 10 ou par 20 le montant dédié au Cotunace. Il faudrait faire baisser le taux d'imposition sur les bénéfices pour toute entreprise tunisienne qui investit à l'étranger.
La diplomatie doit jouer un rôle avec une décision immédiate de l'ouverture de représentation diplomatique dans 40 pays africains au lieu de quelque uns actuellement. Supprimer le visas pour des tas de pays africains et avoir la réciprocité. Enfin Tunisair doit cesser et immédiatement les vols sur les destinations vers l'europe non rentable pour en ouvrir vers l'afrique.

Je suis certain qu'en agissant ainsi on aura des entreprises champions en Tunisie qui pourrait grandir facilement et gagner des sous.

404
| 26-05-2016 09:26
Arrêtez de vous moquer du Peuple SVP!

les ***on deja investie en afrique avec l'argent du Peuple!

Ses entreprises qui s'enrichissent sur le dos du peuple en liant des alliances avec ben ali et aujourd'hui , ils sont blanc comme neige.

les mesures pour investir à l'étranger sont pour un groupe de personnes qui on accumulé leur richesse sous Ben Ali et aujourd'hui alors que le Marché local est saturé ( dans certain domaine) ils désirent investir à l'éranger avec l'argent du Peuple.

Honte à NIDA T et NAHDA

les prochaines élections on votera pour qui ?? ils sont tous pareils!!

hatem jemaa
| 25-05-2016 19:28
Le projet de loi sur les banques, heureusement rejeté pour inconstitutionnalité, ne répond pas aux exigences de l'expansion africaine de nos opérateurs economiques . Avant de parler de nouvelles mesures il faut un nouveau cadre legal conforme a cette vision. Il s'agit d'un devoir de coherence

DHEJ
| 25-05-2016 19:24
La Chine a bien pensé à ça. .. alors elle durci le visa pour les africains alors que les chômeurs chinois sont devenus des investisseurs...


China continent!

KHOUROUTOU
| 25-05-2016 19:18
Quelle mesures a-t-on pris pour les déplacer en Afrique et à l'étranger (visas, frais de voyage, installation........+?

De qui se moque-t-on?

DHEJ
| 25-05-2016 17:55
Voire s'il a été affranchi!