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Tunisie - Quand l'UGTT hausse le ton !
19/01/2015 | 19:59
5 min
Tunisie - Quand l'UGTT hausse le ton !
L’apparente période de grâce accordée par la puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT), au gouvernement Jomâa semble révolue. En cette fin de mandat, les relations entre la centrale syndicale et le gouvernement sortant se sont détériorées, à presque atteindre la rupture, en atteste la multiplication des grèves et de mouvements sociaux dans différents secteurs, dont la récente grève des transports. Pour cause, les tergiversations, depuis déjà quelques mois, du gouvernement quant au lancement des négociations sociales. Au prochain gouvernement, en cours de formation, incombera la lourde tâche de relancer le dialogue, conditionné tout de même, par les recommandations préparées  au préalable par la centrale syndicale.


Rien ne va plus entre l’UGTT et le gouvernement sortant. Le torchon a commencé à brûler durant le mois de septembre, à l’annonce du refus des négociations sociales, et la position plus que ferme du gouvernement contre les augmentations salariales dans le secteur public, décidant à la volée du renvoi de ces négociations au prochain gouvernement. S’en est suivie une série de grèves ayant pour finalité de maintenir la pression et d’amener l’équipe gouvernementale à céder aux exigences de la centrale syndicale. En effet, au cours du mois de septembre, l’UGTT avait posé un ultimatum au gouvernement pour un retour aux négociations. Passé cet ultimatum, certaines voix ont évoqué l’éventualité d’une grève générale. Ceci n’a pas eu lieu, mais les grèves sectorielles à répétition se sont multipliées. On se rappellera de la grève des enseignants du secondaire, en pleine période d’examens, et du bras de fer qui s’en est suivi avec les autorités. Plus récemment, la grève soudaine des transports publics a enfoncé le clou entre les deux parties.

Le secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi, commentant l’affaire de la réquisition d’agents, s’est interrogé sur les véritables raisons ayant poussé le gouvernement à prendre une telle décision, surtout en cette période de passation. Haussant le ton, Houcine Abassi estime que les agissements du gouvernement se caractérisent par une animosité ouverte à l’encontre de l’UGTT, signifiant que la centrale a tenté de relancer le dialogue, alors que le gouvernement, qui faisait semblant de l’approuver, l’évitait en réalité ! Il ira même jusqu’à accuser des lobbies au sein du gouvernement, de créer des tensions et de menacer la centrale syndicale. Le ton est donné. La rupture n’est pas loin, d’autant plus que Abassi affirme, qu’il annoncera en temps voulu les raisons derrière les agissements du gouvernement Jomâa. C’est que la surpuissante centrale syndicale, n’est pas prête à se laisser marcher sur les pieds, et entend bien imposer ses revendications !

Il va sans dire que l’UGTT a pensé à préparer le terrain et à annoncer la couleur au prochain gouvernement. On apprend ainsi l’élaboration d’un document contenant une liste des attentes et des exigences de la centrale envers la future équipe. Ce document comporte également un ensemble de mesures urgentes, en ce qui concerne la politique, l’économie et le social. Exposé par le porte-parole de l’UGTT, Sami Tahri, le document en question comporte plusieurs suggestions pour les trois premiers mois du mandat de la nouvelle équipe gouvernementale. Ainsi, celle-ci travaillera dans la stabilité, de façon à être capable d’accélérer le traitement des dossiers à venir, selon lui. L’UGTT a donc son mot à dire, et il n’est pas de l’intérêt du gouvernement de passer outre.

Par ailleurs, l’UGTT présente ses attentes en ce qui se rapporte aux domaines sécuritaire et politique, appelant à  l’accélération de l’adoption de la loi antiterroriste, et ce après sa révision par une commission ad hoc, à dévoiler la vérité sur les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ou encore à l'élaboration d'une stratégie de lutte contre la violence et le terrorisme. La centrale rappelle aussi la nécessité de protéger les institutions et les citoyens et d’arrêter la politique des deux poids deux mesures dans le traitement des questions d’ordre sécuritaire. La résolution définitive du dossier des martyrs et blessés de la révolution n’est pas en reste, ainsi que l’établissement d’une nouvelle politique extérieure, l’élaboration de conventions de coopération stratégique avec les pays voisins et l’ouverture du dossier de la dette tunisienne.

Le document présenté au chef du gouvernement désigné, Habib Essid, contient d’autre part, des revendications portant sur le maintien de la neutralité, vis-à-vis de la politique et de toute activité partisane, des mosquées, de l’administration, des entreprises ou des établissements éducatifs, universitaires et culturels. Au niveau des médias, l’UGTT s’attend à la révision des décrets-lois n° 115 et 116, à la création d’un Conseil supérieur de la presse écrite et électronique et à l’application des décisions de fermeture prises par la HAICA, tout en aidant les médias publics en difficultés.

Sur les plans économique et social, la centrale syndicale, préconise l’élaboration d’un budget complémentaire afin d’y ajouter des mesures urgentes contre l’évasion fiscale et visant à réviser l’impôt sur le revenu. Une autre priorité de l’UGTT : la création d’un Conseil national pour le dialogue social et surtout l’application de tous les accords signés avec la centrale, dont l’annonce officielle du démarrage des négociations entre l’UGTT et le gouvernement concernant la fonction publique. La question des augmentations salariales se devant d’être tranchée avant fin février 2015. Ces attentes, l’UGTT les présente comme un moyen sûr au gouvernement de s’assurer de l’amélioration du climat social qui n’a fait que se détériorer, rappelant la nécessité de préserver le pouvoir d’achat, de lutter contre la contrebande ou de réformer le système éducatif et sanitaire.

Autre point important évoqué par l’UGTT, la question du développement régional, à laquelle le gouvernement se doit d’accorder la priorité. Le syndicat considère, de ce fait, que la réussite des projets de développement dans les régions est tributaire de la mise en place d’un dialogue participatif où toutes les composantes politiques et de la société civile ainsi que les compétences nationales devraient contribuer. 
Le 20 janvier 2015 l’Union générale tunisienne du travail fêtera le 69ème anniversaire de sa création. A cette occasion l’UGTT réaffirmera le rôle historique et primordial qu’elle a joué tout au long des étapes par lesquelles est passée la Tunisie. Un poids indéniable que le prochain gouvernement se devra de prendre en considération avec sérieux, afin d’éviter tout incident avec cette organisation d’envergure nationale.
19/01/2015 | 19:59
5 min
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Commentaires (11) Commenter
un peu de respect
moi 17
| 21-01-2015 22:24
mrs les profanes de ugtt ;allez vous faire soigner et n oubliez surtout pas que pendant 23ans vous etiez comme des cendres;aujourdhui vous etes devenu des lions!!!!!!!!!!!!!!!!!
Abbassi Chef du Gouvernement
Croco
| 20-01-2015 18:17
Le plus simple est de mettre Mr Abbassi chef du Gvt et voir s il peut satisfaire toutes les demandes qu il fait ?
Alors qui vivra verra.
LE PIRE SENARIO EST ENTRAIN DE SE REALISER
Bourguibiste nationaliste
| 20-01-2015 11:12
Nous l'avons déjà écrit : ce serait une catastrophe politique que d'intégrer les islamistes dans le futur gouvernement ou même de les laisser désigner des ministres « neutres », ce qui est une absurdité. L'intégration des islamistes dans le gouvernement et quel que soit les postes qu'ils occuperaient, et même leur consultation pour le futur gouvernement, serait une TRES GRAVE ERREUR. Les Tunisiens n'accepteront jamais la trahison de Nidaa et devront se mobiliser pour se faire entendre. Dans les meilleurs des cas, la place des islamistes est dans l'opposition.
Malheureusement, le pire de scenarii est entrain de se réaliser : un gouvernement avec les islamistes qui se préparent à imposer une politique économique draconienne néo-libérale pour plaire aux bailleurs de fonds, lesquels exigent par ailleurs la présence des islamistes.
C'est le pire scénario qui va conduire notre pays à la catastrophe économique, sociale et politique.
Il ne reste maintenant qu'à organiser un mouvement d'OPPOSITION NATIONALISTE autour du slogan : Khobza Maa Nahda Laa. Khobza Maa Nahda Laa. Khobza Maa Nahda Laa


à moderer
salem
| 20-01-2015 09:58
cet article est partiel quand il parle de tergiversations du gvt.il est tout à l'honneur de ce dernier de ne pas avoir voulu prendre des engagements qu'il laissera en héritage à son successeur.l'ugtt exige des augmentations ,menace de grève générale et fait de généreuses propositions et ne dit pas comment et par quoi les financer du moment qu'elle refuse le recours aux prêts étrangers et que le pays croule sous les grèves continues;
à combattre
moha
| 20-01-2015 08:50
Ugtt doit arreter toutes les menaces et greves qui pourrissent l economie et la population
le gouvernement doit commencer par deduire des salaires les jours de grève et cela va l affaiblir et les gens vont arreter de faire greve
l' UGTT destructeur du pays merite CHATIMENTS
abdel
| 20-01-2015 07:24
Abassi et sa bande d'égoistes et de nulards veulent dominer le gouvernement et le pays dans son ensemble , avec les greves ils ont ruiné le pays , ont fait perdre confiance a tous les investisseurs locaus et étrangers , ont mis en faillites des sociétés , ont donc augmenté le chomage . ces bandes d' égoistes , de jaloux et de nulards ne pensent qu' a leurs propres intérets et s'en fichent des ouvriers eux memes et du pays , ils mettent tout par terre pourqu'ils restent eux seuls debout . il faut trouver le moyen radical pour les mettre a leur juste dimention ' pas plus . Les 3 dangers qui guttent le Pays sont : le Terrorisme , les Islamistes et l" UGTT . Moi simple ouvrier je ne supporte plus les consignes de gréve et je DEMISSIONNE DE L UGTT
Par Amour pour la Tunisie et respect du peuple
Linstituteur
| 20-01-2015 06:02
Mais ne detruisez pas l economie deja en faillite du pays.N encouragez pas la culture de la desobeissance et des revendications sans limite,
ayez un grain de patriotisme pour ce pays au lieu de manifester un egoisme visceral,construire le pays et son economie est la priorite absolue.
Stop aux grèves.
hosni
| 19-01-2015 23:17
Les grèves ont mis l'économie du pays à genoux ,n'ont pas amélioré le pouvoir d'achat des salariés ( car augmentation de salaires rime avec hausse des prix ), ni avoir encouragé les investisseurs à lancer des projets comme on l'espérait. Le peuple doit dire :basta aux grèves qui ont fait beaucoup de mal au pays et aux tunisiens.
LE PROGRAMME PRESIDENTIELLE DE L'UGTT..
FAOUZI38
| 19-01-2015 21:43
non mais sans blague le programme de l'ugtt n'est pas mal du tout,en tout les cas il est mieux que celui des islamistes d'ennahda qui veulent nous ramener 10 siécles en arriére
le plus gros probleme en tunisie
milmi
| 19-01-2015 20:38
c est l ugtt et son SG abassi qui sont responsables du chaos et des gréves sauvages en Tunisie.ils sont inconscients des pertes financieres qu engendrent leur mouvement de greves et leur mobilisations injustifies aupres des travailleurs.allez au boulot bande de gueux et de vauriens