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Tunisie - Quand les homosexuels se font entuber
28/09/2015 | 19:59
5 min
Tunisie - Quand les homosexuels se font entuber

Un homosexuel a été récemment condamné à un an de prison ferme. Une peine précédée d’un test anal effectué par un médecin légiste servant à établir que l’accusé est réellement adepte de la sodomie, pratique interdite en Tunisie. L’affaire a provoqué un véritable tollé dépassant la dimension de fait divers pour remettre sur le tapis des questions, certes taboues mais essentielles, autour de libertés pourtant consacrées par la Constitution. Une constitution qui contredit certains articles du code pénal, vieux de plusieurs années. Aujourd’hui, si de nouvelles informations viennent donner un tournant différent à l’affaire, la question des libertés bafouées reste plus que jamais d’actualité en Tunisie.

 

Aujourd’hui, de nouvelles données viennent jeter une lumière différente sur l’affaire. Agé de 22 ans, un jeune homme a été arrêté début septembre et condamné à un an de prison ferme suite à un test anal qui a établi son « implication dans des actes homosexuels ». Une enquête interne a été effectuée au sujet de cette affaire et, selon les déclarations des sources de Business News au ministère de l’Intérieur, données ce matin même, le jeune homosexuel serait un prostitué arrêté dans une affaire d’homicide. Suite à la découverte de SMS échangés avec la victime, qui serait l’un de ses clients selon la même source, le jeune homme a été interpellé et accusé de meurtre. Un interrogatoire a permis d’établir les liens entre le jeune homme et la victime, avec laquelle il entretenait des relations sexuelles suivies, et un test anal a été pratiqué pour établir sa culpabilité. Culpabilité non pour meurtre, puisqu’un autre individu a été inculpé dans cette affaire, mais pour pratiques homosexuelles.

Dans sa version, le ministère de l'Intérieur justifie la pratique du test en affirmant qu'il a été pratiqué dans le cadre d'une enquête pour homicide. De quoi rappeler un cas similaire où, suite au viol d'une jeune femme par des agents de police, le ministère de l'Intérieur a affirmé que la victime avait une « vie sexuelle très libre » et qu'elle a été interpellée dans une « position compromettante ».

 

La version du ministère de l'Intérieur n'a pas été corroborée par l’avocate du jeune homme Fadoua Brahem qui affirme que son client n'a pas donné son accord pour que le test soit pratiqué. Me Brahem, avait auparavant affirmé dans une déclaration aux médias que son client a été condamné à un an de prison en vertu de l’article 230 du code pénal. S’exprimant aujourd’hui, 28 septembre 2015, sur Express Fm, elle précise que son client, interpellé et interrogé dans une affaire d’homicide, a subi un test anal suite à ses aveux selon lesquels il entretenait une relation sexuelle avec la victime. « Un test qui se pratique fréquemment sur des Tunisiens sans aucun respect de leur dignité et vie privée », a-t-elle dit en ajoutant  que «le jeune homme se trouve aujourd’hui en état de choc ».

 

Cette pratique de test anal a suscité une réelle polémique. Les accusations se sont dirigées non seulement contre le ministère de l’Intérieur mais aussi les magistrats et le médecin légiste qui a accepté de pratiquer le test. Plusieurs organisations de défense de liberté et des droits de l’Homme ont crié au scandale appelant à la révision immédiate de l’article 230 du code pénal. Du côté des politiques en revanche, les réactions se sont faites plutôt timides. Hormis l’ancien président Moncef Marzouki, la députée Bochra Belhaj Hamida, le parti Al Qotb et les jeunes d’Al Massar, personne n’a sourcillé.

C’est qu’en Tunisie, l’homosexualité est communément considérée comme une déviance. Aussi bien par une grande partie de l’opinion publique que par les textes de loi, les pratiques sexuelles entre personnes de même sexe n’ont pas bonne presse. Le code pénal tunisien prévoit dans son article 230 jusqu’à 3 ans de prison pour sodomie entre adultes consentants. Un article vieux de près de 100 ans et qui n’a jamais été amendé depuis son entrée en vigueur. En vertu de cet article, on établit la « culpabilité » d’adultes consentants on leur infligeant un test anal. Ce test, qualifié de « test de la honte » par les organisations de défense des libertés en Tunisie, sert à déterminer de manière médicale si l’adulte a été ou non sodomisé.

 

Il est important de noter que, de son côté, la Constitution tunisienne, votée en janvier 2014, énonce clairement dans son article 23 que : « l’Etat protège la dignité de la personne et son intégrité physique et interdit la torture morale et physique ».

 

L’affaire, puisque pareil cas sont rarement médiatisés, prend une ampleur internationale et est rapidement relayée par les médias étrangers, en l’occurrence occidentaux qui se sont indignés contre les « atteintes aux libertés » observées en Tunisie.  Même si l’affaire semble être bien plus compliquée qu’elle n’y parait, force est de reconnaitre que des atteintes aux libertés existent bel et bien en Tunisie. Pour prouver l’implication des suspects, on les contraint à des tests violant toute dignité humaine. Ceci est valable aussi bien pour le test anal que pour l’examen d’urine, généralement pratiqué sous la contrainte, contre les personnes accusées de consommation de cannabis.

Au-delà de l'atteinte à l'intégrité physique et aux données personnelles, la justice s’immisce dans la vie privée des personnes et se permet de punir ceux dont les pratiques sexuelles sont jugées contraires aux bonnes mœurs communément tolérées par la société.

 

Depuis 2014, après la promulgation de la Constitution tunisienne, plusieurs organisations de la société civile et défenseurs des libertés ont appelé à la révision des articles de loi jugés « contraires aux droits de l’Homme ». L’article 230 en fait partie preuve que le débat ne date donc pas d’hier. Aujourd’hui, le ministre de la Justice se joint à la cause et appelle à la révision immédiate de l’article incriminé.

Mais la cause ne semble pas être gagnée d’avance. Aujourd’hui encore, l’homophobie ambiante, des « valeurs » d’un autre temps et un évident manque de volonté politique font que ces lois liberticides ont encore du temps devant elles.

 

 

Synda TAJINE

28/09/2015 | 19:59
5 min
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Commentaires (47)

Commenter

joujou
| 01-10-2015 09:31
Vous vous permettez d'écrire de gros mots en TITRE et en parallèle vous les sanctionnez ?!
"schizophrénienationale#

JEAN GABIN
| 30-09-2015 19:06
J'aime ma religion et ses principes, j'aime aussi mon pays et la droiture comme la majorité du peuple tunisien. Je suis musulman et patriote, aucune incompatibilité à ce que je sache !

Notre morale, nos principes te dérangent. Pas à l'écrasante majorité du peuple.
Tu fais l'apologie des autres religions ou sociétés sans préciser qu'elles aussi ont leurs maux. Aucune société n'est parfaite, mais la notre a certains mérites que d'autres n'ont pas.

Concernant l'homosexualité et les relations, l'église catholique est ferme là-dessus. Pour elle c'est un péché, et l'utilisation du préservatif est proscrite.
Tu vois, il n'y a pas que l'Islam qui ne permet pas certaines choses. Et encore je n'ai pas parlé des juifs qui eux sont aussi rigoureux que nous.

Quant aux 3/4 de la planète qui vivraient mieux que le monde musulman, cela est faux. Ne seriez-vous pas marseillais avec une tendance à l'exagération?

JEAN GABIN Consultant en savoir vivre, Nul besoin de vanter diplômes car références solides La LOI et l'ORDRE

waf-waf
| 30-09-2015 18:39
Je suis MDR, Jean Gabin fait l'apologie de l'islamisme Changez de pseudo pour alibaba ou encore daech, ***... Restez donc au 14e m siècle le progrès n'est décidément pas pour votre culture. Les autres religions font preuve de tolérance et n'ont aucun pouvoir sur les cerveaux des peuples, voila la différence et cela vous dépasse que les 3/4 de la planète vivent bien mieux sans pression religieuse ni idéologie... Certaines religions prônent le...aimez-vous les uns les autres...ou d'autre prône détruisez-vous les uns les autres... Ce pour quoi la charia est bien faite sur mesure pour certain peuple ne méritant absolument rien d autre... Au plaisir de ne plus vous lire.

JEAN GABIN
| 30-09-2015 18:03
Tu fais certainement partie de ces gens qui haïssent les religions, soit. L'homosexualité est un grave péché dans les 3 religions monothéistes, pas qu'en Islam pour info, et l'écrasante majorité du peuple tunisien est croyante.
Sous prétexte d'amour et de liberté tu seras prêt à banaliser ce que notre culture tunisienne et islamique considère comme du vice et des péchés graves? Ici c'est la Tunisie, terre d'Islam, d'amour et de liberté, pas une terre de vice. On doit lutter contre la corruption, les péchés en tous genre dont la banalisation de l'homosexualité qui doit rester dans le cadre de la vie privée.

Notre identité, notre culture et nos valeurs ne sont pas compatibles avec les fléaux que Dieu a sévèrement puni. Si tu n'es pas content rien ne t'empêche de partir.
On sait que l'homosexualité existe, qu'ils vivent leur vie discrètement sans nous corrompre et tout ira bien.



JEAN GABIN
Consultant en savoir vivre,
Nul besoin de vanter diplômes car références solides
La LOI et l'ORDRE

Royaliste
| 30-09-2015 17:59
le tunisien refuse la sodomie masculine au nom de la religion, mais se permet de mentir a volonté... lequel est pire mentir ou jouer avec son anus???

ali
| 30-09-2015 17:41
Je me demande, est ce que les journalistes de BN sont conscients de ce qu'ils ecrivent ou pas?
Hèdha Hram Hram Ya Nès, Rana Mislmine, tout ça est à des années lumière de la Tunisie et de tous les pays Musulmans.
N'écrivez plus sur ce sujet pour l'amour de Dieu, ça portera un malheur terrible à votre journal et à son équipe. Pensez à la Colère de Dieu Yihdikom!

A tous ceux qui tentent d'implémenter ce virus mortel, cessez vos efforts, ils sont vains.

Rabbi Yihdikom.

Dieu Sobhanou a dit : Idha Assaytom Fa Istatirou. Sadaka Allahou Al Adhim.

waf-waf
| 30-09-2015 17:09
C'est avec des articles de ce genre qu'il est très facile de se rendre compte que les fervents adeptes d'une certaine religion, prônant amour paix tolérance, n'est que du blabla, vos êtes haineux, intolérant, l'amour...na pas de place dans votre doctrine, la religion ne sert qu'à vous voiler la face d'une manière plus qu hypocrite. Le 14e siècle vous vas sur mesure

JEAN GABIN
| 30-09-2015 16:58
L'écrasante majorité de la population tunisienne est de confession musulmane.

Cette même population tient à respecter les principes de l'Islam pour ne pas que des fléaux et autres péchés se répandent même si c'est difficile.

Donc l'écrasante majorité des tunisiens ne souhaite pas que ce genre de chose, à savoir l'homosexualité, se banalise.

Si elle se banalise, Dieu nous punira. Et nous ne voulons pas connaître le châtiment que Dieu a décrété sur Sodome et Gomorrhe.

Donc pas de propagande homosexuelle dans mon pays. Chacun fait ce qu'il veut de son côté, la vie privée n'a pas à être étalée sur la place publique, et le vice n'a pas à être banalisé.

CQFD

JEAN GABIN
Consultant en savoir vivre,
Nul besoin de vanter diplômes car références solides

Gg
| 30-09-2015 16:17
Je viens de débarquer sur Mars, et j'ai rencontré des Martiens! Maintenant on discute, si si! Ils me parlent de la circoncision, de la colère de dieu... je n'en crois pas mes oreilles!
C'est surréaliste!

sarah
| 30-09-2015 16:02
y a pas à donner d'importance à ce sujet. La Tunisie s'ouffre de problèmes tellemeent plus grave que c'est bétises