alexametrics
jeudi 25 avril 2024
Heure de Tunis : 21:31
A la Une
Tunisie - Municipales : un processus qui traîne en longueur
03/09/2015 | 19:59
5 min
Tunisie - Municipales : un processus qui traîne en longueur

La question des prochaines élections municipales et régionales est revenue sur le tapis et occupe le devant de la scène, depuis plusieurs jours, et ce sur fond de polémique quant à, notamment, la date de leur tenue, à la nature du code électoral qui doit les régir et le découpage ainsi que le nombre de conseils municipaux à prévoir…

 

Le premier constat qui s’impose, est cet état des lieux pas trop reluisant concernant la propreté qui fait défaut dans presque toutes les communes, un état qui, malgré une certaine amélioration par rapport à une période assez proche, laisse encore à désirer.

 

On se rappelle les crises qui avaient sévi dans la plupart des villes tunisiennes frôlant, par certains endroits, la catastrophe environnementale, plus particulièrement dans certains quartiers de Tunis et, encore plus, dans le gouvernorat de Médenine et l’île de Djerba.

 

Ainsi, la nouvelle échéance électorale s’annonce comme un nouvel examen pour les divers partis politiques pour mesurer leurs poids et, surtout, se placer en pole position en vue du prochain scrutin législatif et présidentiel dans moins de cinq ans. Plus encore, les formations politiques sont persuadées que le vainqueur des élections municipales et régionales aura plusieurs longueurs d’avance sur ses concurrents pour la suite.

 

C’est pourquoi le débat s’est déjà instauré avec l’esprit d’achever le processus démocratique et l’étape transitoire qui n’a pas pris fin, avec l'organisation d’élections législatives et présidentielle couronnées par l’émergence d'un parlement et d'un chef d'Etat pour un mandat de cinq ans.

 

Ce processus devrait concerner également l'élection des prochains conseils municipaux et conseils régionaux et locaux comme le prévoit la Constitution dans son chapitre relatif à la décentralisation, c'est-à-dire l'octroi aux régions le droit de gérer leurs propres affaires et de décider des stratégies de développement répondant à leurs besoins spécifiques.

 

Par contre, le gouvernement semble omettre cette prochaine bataille qui pointe à l'horizon et à laquelle il faudra se préparer dès à présent puisque, même si sa date n'est pas encore définie. En effet, ces joutes électorales devraient se tenir d'ici fin 2016 au plus tard, selon certains. Mais concrètement, rien n’a été fait ou presque jusqu’à présent : le code électoral n'est pas encore élaboré, la loi sur le découpage administratif et la loi fondamentale sur les prérogatives des municipalités, non plus. Toutes ces donnes ne sont pas encore dans la ligne de mire du gouvernement ou de l’ARP.

 

Le chef du gouvernement et les ministres concernés ont été plus préoccupés par l’affaire des nominations des gouverneurs, des délégués et de la composition de certaines délégations spéciales, une question qui a suscité des critiques chez les parties composant la coalition au pouvoir, plus particulièrement au sein d’Ennahdha qui trouve que Nidaa Tounes a eu la part du lion « plutôt sur la base de l’appartenance partisane qu’en fonction des critères de compétences ».

 

Il faut dire que le raisonnement qui prévaut actuellement est le suivant : celui qui tiendra l’administration régionale aura une longueur d’avance sur les autres pour gagner le maximum de sièges dans les conseils municipaux, régionaux et locaux. Ensuite, les partis, obtenant l’avantage à ce scrutin, partiront avec les faveurs des pronostics lors du « prochain rendez-vous législatif et présidentiel ».

 

Côté factuel, alors qu’au départ, on pensait pouvoir organiser ces élections vers la fin de l’année 2015 en cours, les prévisions les plus optimistes n’y croient plus, et ce même d’ici fin 2016. On parle plus facilement de début 2017 !

 

Mais voyons l’avis des parties le plus concernées. Chafik Sarsar, président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), estime qu’il faut, impérativement, réunir tous les ingrédients nécessaires à la réussite de ce rendez-vous. Pour ce, il faut élaborer un plan stratégique et fixer des objectifs et des dates et les respecter, tout en veillant à perfectionner le cadre juridique, comportant un certain nombre de lacunes et à savoir gérer le volet des risques électoraux sans oublier de penser à l’établissement des listes électorales en choisissant entre l’inscriptions automatique et celle volontaire.

 

Pour sa part, le ministre auprès du chef du gouvernement chargé des relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile, Kamel Jendoubi, a fait savoir que de nouveaux projets de lois relatifs aux élections municipales et des collectivités locales, ont fait l’objet d’une réunion tenue, récemment, en conseil ministériel restreint, tout en affirmant que la tenue de ce scrutin municipal est prévue avant la fin de l’année 2016.

 

Au moment où le gouvernement et certains partis de la coalition « traînent la patte », le mouvement Ennahdha, par le biais de son chef, Rached Ghannouchi, ne cesse d’appeler les députés à l’Assemblée des représentants du peuple, à accélérer l’adoption de la loi relative aux élections municipales et de la gouvernance locale. Il a également appelé les partis formant la coalition au pouvoir à se réunir avec le gouvernement et les organisations nationales, dans le but de tenir un dialogue social en vue de favoriser le calme et fournir le climat adéquat à la tenue, justement, de ces élections.

 

Certains observateurs estiment qu’en se montrant pressés, les Nahdhaouis sont persuadés que plus tôt seront organisés ces élections, plus ça vaut pour eux. Ils sont persuadés de par leur degré de préparation et leur esprit de solidarité et de discipline, associé à ce qu’ils croient comme étant un état de dispersion chez leurs rivaux, notamment ceux de Nidaa Tounès, qu’il serait préférable d’accélérer le processus de ces élections municipales. Il est évident qu’ils tiennent à gagner ces échéances pour faire oublier leur échec relatif aux dernières législatives et présidentielle de fin 2014.

 

Par contre, le parti, actuellement, majoritaire est conscient des difficultés par lesquelles il passe et semble partisan d’un délai ajourné, le temps qu’il remette de l’ordre dans la demeure et reprendre son travail de terrain, conditions nécessaires pour toute élection, plus précisément celles municipales et régionales.

 

En tous les cas, l’organisation d’un tel événement ne semble pas de tout repos, puisqu’elle exige, de l’avis de tous les experts, une infrastructure et une logistique autrement plus sophistiquées que celles mises en place lors des précédentes échéances électorales, surtout si l’on tient à éviter les critiques et les défaillances afin de pouvoir parler, par la suite, d’une réussite effective du processus démocratique.

 

Sarra HLAOUI

 

03/09/2015 | 19:59
5 min
Suivez-nous

Commentaires (6)

Commenter

Tounsi Beldi TH
| 06-09-2015 10:37
Et pendant ce temps, le pays sombre dans la saleté totale.
Naturellement, le citoyen Tunisien y est pour beaucoup dans cette situation honteuse.
Nos villes, nos quartiers, nos rues, nos artères , nos cimetières sont jonchés de millions de déchets de toutes sortes.
C'est à croire que le citoyen n'aime pas la Tunisie, car quand on aime son pays, on y prend soin.
Hier, j'ai été à un enterrement au Jellaz accompagné d'un collègue Maltais ,et je vous garantis que j'étais dans mes petits souliers quand il m'a dit : mais pourquoi est-ce que c'est aussi sale et délaissé ?
Que pouvais je répondre à ce citoyen Maltais ?
J'ai mis un long temps de réflexion,et puis j'ai mis tout cela sur le compte de la révolution,et des prochaines élections municipales.
Naturellement, je mentais car le Jellaz est dans cet état depuis l'ère Ben Ali.
Il faut souligner que cette situation est en grande partie due aux visiteurs très peu éduqués et manquant terriblement de civisme qui tout autour des tombeaux.
Aucun respect envers nos morts.
Au fait:
Pour quand le slogan Wini ndhafet Touness?

bizertin
| 04-09-2015 10:46
chacun à sa place et les vaches seront bien gardées

bizertin
| 04-09-2015 10:16
les tunisiens ont toujours cherché midi à 14 heures .on de découpage ,des muni ,de municipales , de partis politiques,on parle de tout et rien.
Si on veut se diriger vers la décentralisation qui un facteur de développement pour le pays il faut simple.
1-Garder le découpage existant en changeant les gouvernorats en régions. S'il y'a fusion on risque de trouver des problèmes.
-Faire de offices de contrôle des habitants dans chaque région(comme en Suisse).dans bâtiments existantes (en attendant des jours meilleures). Ces offices ont un rôle très important et constitue une base de données immédiates pour les statiques ,pour les impôts, pour la polices...
-Faire une élections régionale et remplacer les gouverneurs par un président de la région.
-Faire un élection sur des listes nominatives (voir les propositions de kaiss said)
-Faire des élections municipales sur ordre du conseil régional dans les limites raisonnables.Il ne y'a pas besoin de faires de faire des élections en mêmes temps temps,région par régions c'est plus facile pour l'ISIE.

Bourguibiste nationaliste
| 04-09-2015 09:35
Oublier les élections municipales. L'heure est grave et elle n'est pas aux élections municipales. Nous avons autre chose à faire que de gaspiller nos ressources pour des élections. La "démocratie" est un jeu coûteux et difficile pour lequel nous ne sommes pas préparés. Nous avons autre chose à faire. A situation exceptionnelle (combattre le terrorisme, lutter contre l'islamisme et restaurer l'économie), il faut des moyens exceptionnels. Par conséquent, les mairs et les conseillers municipaux doivent désignés par le Premier ministre. Nous n'avons pas de temps à perdre ni d'énergie à gaspiller.

Mansour Lahyani
| 04-09-2015 09:10
Y a-t-il un volontaire pour nous expliquer ENFIN le pourquoi de cet insondable retard ? Le Gouvernement n'y est pas intéressé, c'est ça ? Et pourquoi donc ?? Il devrait s'employer à accélérer l'adoption de cette satanée loi sur les municipales :et-ce tellement plus difficile que l'adoption de la loi sur les législatives, ou la présidentielle ?? Il y a parfois des choses qui vous font tourner en bourrique !

R.T.
| 04-09-2015 07:54
Ces nahdhaouis aux municipalités pourquoi faire ? détruire les immeubles et les renplacer par byout echaar? enlever les fauteuils et les remplacer par des hsor ? suprimer les publinets puis ouvrir des kottab ? Remplacer les produits de beauté par la henna,souek ,hargous ,dabgha...? elever plus et voyager sur les chameaux comme a dit l'un entre eux ? etc....Donc nous sommes de voir une perte de temps terrible de la part d'une poignée de nullards de têtes dures avec des idées sombres!!!! Hez ya wez.