En cette soirée du lundi 21 novembre 2011, les représentants des trois partis formant la coalition au sein de l’Assemblée nationale constituante, ont pu, finalement, tenir la conférence de presse tant attendue pour annoncer ce qui était déjà un secret de polichinelle : Mustapha Ben Jaâfar, président de la Constituante ; Moncef Marzouki, président de la République provisoire et Hamadi Jebali, chef du gouvernement provisoire.
Dans une allocution introductive, Noureddine B’hiri, porte-parole officiel du parti Ennahdha, a annoncé, après avoir présenté les excuses aux journalistes pour le retard et la confusion autour du lieu de la tenue du point de presse, les principaux points de l’accord obtenu suite à un dialogue, et non des négociations.
Ce document, qui a été signé tard dans la soirée par Rached Ghannouchi, Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaâfar, présente des « propositions » qui seront soumises à l’approbation des élus lors de la séance inaugurale de la Constituante du 22 novembre 2011. Il s’agit, d’abord, de la loi portant organisation des différents pouvoirs et, ensuite, la nomination des trois présidences selon les affectations sus citées.
Quant à la composition du gouvernement, elle sera annoncée par le Premier ministre après sa confirmation par les élus à la Constituante.
M. B’hiri a tenu à donner la composition des équipes ayant dirigé le « dialogue ». Il s’agit de : Abdelwahab Maâter, Mohamed Abbou, Samir Ben Amor et Slim Ben H’midane du CPR, de Khelil Zaouia, Ilyès Fakhfakh, Mouldi Riahi et Khiem Turki d’Ettakatol et de Noureddine B’hiri, Mohamed Ben Salem, Abdellatif El Mekki et Hussein Jaziri d’Ennahdha.
Les représentants des trois partis, ayant pris successivement la parole, ont mis l’accent sur l’esprit de consensus et de responsabilité qui a présidé lors des différentes étapes du dialogue et ont promis que le prochain gouvernement annoncera, dans les meilleurs délais, des mesures d’urgence, des réformes profondes et une justice transitoire sans oublier une réforme de l’appareil judiciaire et celui sécuritaire.
On notera que si Noureddine B’hiri a réitéré l’attachement au respect du délai d’un an pour l’étape à venir, Abdelwahab Maâter a parlé d’une réduction de la période provisoire ! Autrement dit qu’il essaiera de réduire la durée de cette phase de plus d’un an. Qui croire ?

Les premières questions qui régnaient t dans la salle de conférence et s’imposaient sont : pourquoi cette conférence à une heure aussi tardive et pourquoi avoir mobilisé toute cette armada pour annoncer ce qui était déjà archi-connu depuis plusieurs jours ? Etait-il vraiment nécessaire de signer ce fameux document avant la tenue de la séance d’ouverture de la Constituante ? Qu’a-t-on laissé à débattre pour les élus du peuple qui auront, finalement, juste à voter et adopter ce qui a été décidé dans les coulisses ?