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Tunisie - Ce que préparent les pseudo-révolutionnaires pour le 17 décembre
12/12/2013 | 1
min
Tunisie - Ce que préparent les pseudo-révolutionnaires pour le 17 décembre
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Deux dates sont, désormais, réservées pour célébrer la Révolution tunisienne, à savoir le 17 décembre 2010, coïncidant avec l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid, et le 14 janvier 2011 avec le départ de Ben Ali du pays. Deux dates et deux événements pour une seule révolution.
Et à l’approche de la célébration du 3ème anniversaire du déclenchement de la révolution le 17 décembre, plusieurs voix s’élèvent pour dire que le processus révolutionnaire entamé ce jour-là n’est pas terminé pour la pure et simple raison que les objectifs du mouvement n’ont pas été encore réalisés…


Ce troisième anniversaire est également exploité par de nombreuses organisations et associations pour marquer la scène nationale d’une manière spectaculaire. C’est dans ce cadre qu’une conférence de presse a été consacrée, aujourd’hui, pour l’annonce « officielle » de la création du «Conseil national de soutien à la révolution ».
La conférence, tenue par Imed Deghij et diffusée, ce matin en direct sur la chaîne d’Al Jazeera Mubasher, présente ledit conseil, qui est constitué de composantes politiques et civiles, de jeunes et de divers courants révolutionnaires, comme étant un organisme qui œuvre, selon les termes de Deghij, à appuyer les mouvements et les manifestations révolutionnaires sur le terrain attendus à partir du 17 décembre en cours, avec toutes les formes de protestation pacifique.

On apprend, ainsi, que "le conseil national de soutien à la révolution se compose du mouvement Wafa, du parti du Front de la réforme, du parti de l’Authenticité, du parti Justice et développement, du mouvement Sawaed, des hommes de la révolution du Kram, du Courant salafiste, du Front des associations islamiques, du Courant des frères musulmans, de l’Organisation tunisienne de travail, de l’Instance de coordination de la Kasbah, de l’Union générale tunisienne des étudiants, des instances de coordinations régionales des LPR de Sousse, Sfax, Gafsa, Kasserine, Sidi Bouzid, Jendouba, Bizerte, et d’autres en cours de création dans d’autres régions".

Il est à rappeler que Imed Deghij, tristement célèbre par ses implications dans plusieurs incidents et autres actes de violences, a eu maille avec la justice à plusieurs reprises. En effet, le ministère public au Tribunal de première instance de Tunis avait notifié son acceptation, le mardi 19 novembre 2013, d’une plainte déposée par le Syndicat national des forces de sécurité intérieure contre ce chef de la Ligue dite de protection de la révolution du Kram, sachant que cette requête, formulée pour complot contre la sûreté de l’Etat, a été accompagnée et appuyée par un CD dont le contenu n’a pas été précisé.

Et suite à cette plainte, Imed Deghij, a été cité à comparaître devant le juge d’instruction au Tribunal de première instance de Tunis, pour mardi, 17 décembre 2013, ce qui coïncide avec la commémoration du début des révoltes de 2011. Une date qui se trouve être également celle du grand retour des LPR sur le devant de la scène avec une manifestation "massive" organisée à l’occasion et impliquant de gros moyens pour la faire réussir.

Prétendant que cette convocation en cette journée précise constitue une « tentative de saboter» la manifestation des LPR,  Deghij annonce d’ores et déjà qu’il sera malade, une semaine avant la date prévue, et qu’il ne compte donc pas se présenter à son audition. « Je vous annonce dès aujourd’hui que je serai malade le 17 décembre et que je ne me présenterai pas devant le juge d’instruction. J’enverrai mon avocat présenter un certificat de maladie », a-t-il écrit sur sa page Facebook, avant d’ajouter : « Kamel Letaïef n’est pas meilleur que moi. Seule la mort pourra m’empêcher d’accomplir les objectifs de la révolution».

Des juristes et hommes de droit assurent que rien que pour cette déclaration défiant la justice et exprimant un dédain flagrant à l’encontre du juge d’instruction, le chef des ligues dites de protection de la révolution du Kram aurait dû être convoqué et entendu pour avoir tenu de tels propos faisant fi de l’appareil judiciaire.

De même, le médecin qui signerait le certificat médical devrait être convoqué, à son tour, et interrogé pour complicité dans une tentative de fuir la justice.

On signale d’autres faits plus graves de ce nouveau mouvement qui veut réinstaurer l’esprit de la «Kasbah » dans une quatrième édition. On en citera l’implication parmi ses composantes des groupes salafistes qui, selon leurs propos tenus en public, sont des purs et durs partisans de la réinstauration de la Chariâa en Tunisie.

D’ailleurs rien qu’en voyant les noms de mouvements tels le Courant salafiste, le Front des associations islamiques et le Courant des frères musulmans, on comprend mieux la connivence entre ces mouvements pseudo-révolutionnaires et ceux des LPR dont M. Deghij est l’un des leaders, un personnage qui crie haut et fort son refus de suivre les lois du pays.

Puis, quelle idée de revenir à cette ambiance de la Kasbah, trois ans après la révolution dans le sens où la Tunisie est censée se trouver en fin de période transitoire. En effet, au moment où toutes les forces des composantes politiques et de la société civile se trouvent absorbées par la recherche frénétique d’une issue à l’impasse et passer à la dernière ligne droite du processus, voilà que ces pseudo forces révolutionnaires trouvent le moyen d’envenimer la situation au milieu d’un mutisme curieux de la part des politiciens, des autorités sécuritaires et de leurs homologues judiciaires.
Car il n’échappe à personne que le pays ne supporte plus de nouvelles tergiversations et autres tiraillements de nature à faire noyer la Tunisie dans d’interminables secousses qui peuvent lui porter le coup fatal que redoute tout un chacun.

Sarra HLAOUI




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