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Tunisie- Quand le pays sombre dans le blackout
01/09/2014 | 1
min
Tunisie- Quand le pays sombre dans le blackout
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Une coupure d’électricité d’envergure nationale a plongé dans le noir total, la Tunisie, dans l’après-midi du dimanche 31 août 2014 aux alentours de 17h. Rarement le pays a connu des pannes d’une telle ampleur. Le blackout généralisé a duré plus de deux heures, générant un vent de panique chez des citoyens qui ont automatiquement pensé à une attaque terroriste. Dans la confusion, les rumeurs se sont propagées. Ceci a alimenté des inquiétudes d’autant plus légitimes que la Tunisie se trouve confrontée à des menaces terroristes. On rappellera, en effet, la dernière déclaration du ministre de l’Intérieur, annonçant des attaques imminentes durant le mois en cours.

Les explications de la Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG) ont tardé à venir, et quand les responsables ont accordé leurs déclarations, les Tunisiens n’ont pas été convaincus outre mesure. Comment aurait-on pu imaginer qu’une panne d’une pareille ampleur pouvait se produire en Tunisie ? Le manque de cohérence enregistré a encore plus favorisé une situation proche de la psychose chez certains. Est-ce réellement un problème technique ? Essaierait-on de nous dissimuler la véritable version ? D’après l’annonce initiale faite dimanche par le PDG de la STEG, la panne a affecté une centrale électrique située au sud de la Tunisie. Dans un effet boule de neige, elle aurait atteint la centrale de Radès. Lundi, c’est au tour du directeur général adjoint de la société de s’exprimer, affirmant que la principale cause était une panne technique ayant pour origine un problème au niveau du réseau de transport de l’électricité dans la région du Sahel. Le responsable a également expliqué que le réseau national de transport de l’électricité s’étend sur environ 6.000 km, reliés entre eux. Par conséquent, le moindre souci technique affecte irrémédiablement tout le réseau et engendre une coupure totale.

Suite à l’incident, le gouvernement a ordonné la formation d’une Commission d’enquête sur la coupure, sous la supervision du ministère de l’Industrie et en collaboration avec des experts dudit ministère et de la STEG. La Commission devait communiquer un rapport initial dans les 48h à venir et un deuxième dans une semaine, comportant tous les détails techniques sur l’incident. Nidhal Ouerfelli a ainsi supervisé une réunion de travail en présence du ministre de l’Industrie et du PDG de la STEG, après laquelle le ministère a communiqué un rapport préliminaire sur les faits.

Il en est sorti que la panne était purement due à une défaillance technique puisqu’un câble a été coupé, au niveau du réseau de transport d’électricité de haute tension (KV 225). Cela a entrainé un court-circuit et une panne au niveau du disjoncteur, suite à ces incidents la centrale d’électricité située à Sousse a cessé de fonctionner. Le ministère de l’Industrie a précisé que comme l’exige le système de contrôle, toutes les autres stations ont suivi. Donc, le constat est simple : un câble et un disjoncteur qui sautent, et tout un pays est plongé dans l’obscurité !

Pour rassurer la population, le ministère de l’Industrie a tenu à confirmer qu’il ne s’agit en aucun cas d’un acte terroriste ou d’un sabotage et qu’il n’existe aucun rapport avec la grève annoncée par le syndicat général de la STEG. Le ministère a en outre insisté sur le fait que le blackout est un accident qui s’est produit dans de nombreux pays développés dans les domaines de l’énergie, au cours de la dernière décennie, à l’instar des Etats-Unis, l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne et d’autres pays technologiquement avancés.

On nous informe également que la STEG n’a enregistré que trois cas de coupures tout au long des trois dernières décennies. Par ailleurs, il s’est avéré que la panne n’était pas due à une surcharge de consommation, vu que l’incident a eu lieu au cours du week-end et en période de faible consommation (aux alentours de 17h15).

Il convient aussi de noter que le ministère a affirmé que le système de contrôle, utilisé par la STEG est à la pointe de la technologie existant sur le marché. Cet état des faits, a permis de résoudre le problème en un temps record. D’un autre côté, le ministère de l’Industrie a indiqué qu’une coordination a été mise en place avec l’Algérie, permettant la fourniture de 150 mégawatts et que la Libye s’est montrée prête à prodiguer son aide.

Et d’ajouter, que les programmes d’urgence ont été activés pour tous les secteurs vitaux : la santé, les transports, la distribution de l’eau ou la défense et la sécurité nationale. En conséquence, le ministère s’est excusé de la survenue de cette panne soudaine, engendrant des inquiétudes naturelles chez les citoyens et entravant leurs activités.

En effet, le blackout qu’a connu dimanche 31 août la Tunisie a provoqué des réactions des plus insolites chez les citoyens. Dans plusieurs villes, les rues ont été investies par les habitants plongés dans l’incompréhension totale de ce qui se passait. Plus rien ne fonctionnait comme à l’ordinaire : les distributeurs de banques suspendus, les transports en commun bloqués, les stations d’essence ne distribuaient plus de carburant, et notamment certains services des hôpitaux n’ayant pas de relai d’électricité étaient en panique totale. En revanche, c’est aux marchands et épiciers du quartier de profiter de la manne ponctuelle et fugace : les citoyens se sont rués vers ces points de vente pour se procurer des bougies devenues en un rien de temps une véritable denrée rare. Et lorsque la lumière fût, ce sont des klaxons qui ont envahi les rues de différents quartiers, des cris de joie et des youyous ont résonné pour célébrer d’une manière quelque peu folklorique le retour à ce qu’ils ont appelé « la civilisation ».

A dire vrai, le rétablissement de l’électricité s’est fait en un temps record ce qui explique à quelque endroit l’enthousiasme exagéré des citoyens. Mais encore, le trop-plein d’interrogation qui s’est imposé face à un évènement inhabituel et de surcroît inexpliqué. Car la piste de la panne technique avancée n’a pas pour autant trouvé preneur ni convaincu. L’ampleur de la coupure de l’électricité ayant touché l’ensemble du territoire, laisse entendre des théories bien plus élaborées.

Cette coupure a de même donné grand cours à un flux de commentaires et de publications sur les réseaux sociaux, Facebook en l’occurrence. Les internautes se sont, en effet, donnés à cœur joie à toute forme de blagues et d’explications farfelues retournant ainsi la situation dramatique et chaotique à la dérision. C’est bien là une manière bien typique aux Tunisiens que de rire du tragique !
01/09/2014 | 1
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