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« Touche pas ma RNTA », la superproduction de l’UGTT contre la privatisation de la Régie des tabacs
05/09/2018 | 12:04
2 min
« Touche pas ma RNTA », la superproduction de l’UGTT contre la privatisation de la Régie des tabacs

 

 

Une vidéo de près de 40 minutes, réalisée par l’UGTT contre la privatisation de la Régie nationale des tabacs et des allumettes (RNTA), est en ligne depuis hier, mardi 4 septembre 2018. La campagne médiatique menée par la centrale syndicale contre la privatisation des entreprises publiques bat son plein, et il faut l’avouer, le film réalisé pour « sauver » la RNTA et intitulé « Touche pas ma RNTA », est digne d’un spot de propagande comme on en fait de mieux.

 

La société nationale, qui détient le monopole de la production et de la distribution du tabac en Tunisie, fait face à la prolifération du marché parallèle et vu les exigences du contexte la volonté de réformer le public pour aller vers la privatisation, et donc plus de productivité, va bon train.

Une ligne rouge, voici la réplique qu’a dû faire apprendre par cœur l’UGTT aux employés de la RNTA qui sont apparus dans le spot. Entre situations précaires et dur labeur, les travailleurs ont tous lancé un cri de détresse exprimant toutefois leur attachement à la société et appelant le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour améliorer leurs conditions. Des responsables accusent, pour leur part, l’Etat de mener une politique « bien définie » et accabler la RNTA pour justifier sa privatisation.

« Depuis que nous avons ouvert les yeux, nous savons que le tabac est relié à l’Etat alors nous ne comprenons pas d’où vient cette histoire de vendre la RNTA et nous ne la digérons pas » dit une employée de la Régie. Pour clôturer le film, c’est Noureddine Taboubi qu’on voit discourir devant la foule, démentant tous les experts qui affirment depuis des années que le secteur public est devenu une fardeau pour les caisses de l’Etat et que sa productivité ne justifie pas cette charge.

Le secrétaire général de la centrale syndicale oublie que la plupart de ces sociétés sont déficitaires et que l’ère du monopole est révolue. Il n’écarte cependant pas le dialogue sur une réforme qui pourrait garantir la pérennité des entreprises et les droits des employés. C’était déjà mettre un peu de blanc sur des lignes obstinément rouges. De nombreux acheteurs se sont proposés pour acquérir la Régie des tabacs, parfois avec des offres très avantageuses garantissant les droits de l’ensemble des employés, contredisant aussi l’argument du bradage de la RNTA. Une chose est sûre, le dossier de la privatisation des entreprises publiques n’est pas prêt de se refermer de sitôt. Notons que seuls la Tunisie et Cuba font du tabac un monopole d’Etat.

 

M.B.Z

05/09/2018 | 12:04
2 min
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Commentaires (3)

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Mansour Lahyani
| 05-09-2018 18:31
J'adore l'indignation (très) sélective de l'Ugtt, et la plus curieusement tolérante, de ce qui qui n'est pas moins scandaleux ! Cette RNTA à laquelle elle est très attachée , comme une bonne majorité de citoyens, n'est pourtant pas à l'abri de tout soupçon... de corruption ! Oui, c'est même l'entreprise publique qui se taille la part du lion dans ce domaine ! La RNTA, c'est bien cette entreprise qui est chargée de l'activité industrielle la plus rentable pour le compte de lEtat ? Elle a une activité continue, peut-être de 24h/24, ou du moins elle devrait : la commercialisation de sa production est vitale pour les finances publiques, même si elle l'est bien moins pour ses malheureux clients, mais ça, c'est une autre histoire... La RNTA donc fonctionne à un rythme très élevé, et produit en conséquence. Vous n'êtes sans doute pas sans avoir jamais entendu un fumeur se plaindre de la... pénurie de cigarettes tunisiennes (Légères, 20 Mars, et autres joyeusetés...)! Où donc passent ces clopes dûment fabriquées par la RNTA, et en principe mises sur le marché, qui nous coûtent tellement cher en matière de santé - et également en termes de dépenses privées ? Le paquet de l'une ou de l'autre spécialité se vend sous le manteau, de spéculateur à client privilégié, au double du prix fixé par le Ministère des Finances - sans que celui-ci n'en engrange un millime de plus ! C'est que la production de la RNTA est l'objet de la plus grande spéculation, du plus énorme rackett que ce pauvre pays a jamais connu ! Qui sont les acteurs de ce rackett, qui en profite, et de façon quasi institutionnalisée, comment cet état de fait peut-il perdurer depuis des années, comment se fait-il que les autorités laissent faire, qui a les clés de cette énigme pluri-annuelle ?
Voilà la problématique que les copains de Taboubi pourraient aider à résoudre, eux qui tiennent tant à cette entreprise et tremblent si frénétiquement lorsqu'on prononce le mot de privatisation à son propos !
Aucune crainte, de toutes les manières : qui serait assez fou pour postuler au rachat de cette entreprise, sans doute la plus florissante de Tunisie, et certainement la plus vermoulue de corruption ? Celui qui prendrait le risque de se mettre en avant aurait à faire au plus puissant des gangs de Tunisie!

Le vaillant
| 05-09-2018 14:46
Si l'UGTT trace des lignes rouge, mois je considère qu'il y' a;, plutôt; des lignes noires qui fixe la frontière de la mort pour toute entreprise. .
Et malheureusement nous sommes là dans beaucoup de cas.
Nous sommes tous responsables de la dilapidation de l'argent public si nous restons toujours à subventionner des sociétés publiques déficitaires. Cela ne doit plus être admis au risque de passer devant les tribunaux pour ceux qui prônent cela, pour dilapidation de deniers publics.
Si l'UGTT s'attache, vraiment à garder ces sociétés en tant que telle, dans un statuquo qui ne mène nul part à mon avis, je leur propose de constituer des coopératives entre les ouvriers pour qu'il prennent eux mêmes leurs destinés, et de nous montrer qu'ils peuvent bien les gérer.
Les subventions, à l'infini, ce n'est plus acceptable. Il faut que cela s'arrête.

HatemC
| 05-09-2018 14:13
On ne va pas nous dire que la RNTA est déficitaire, elle fait même des bénéfices mais comme partout dans un pays corrompus les bénéfices sont détournés au lieu d'investir dans le développement de l'entreprise ... et bien sur la CONTREBANDE est un frein à l'expansion de cette entreprise ....

Privatisation ça veut dire actionnaires et bien sur des plans sociaux à répétition si le fléau de la contrebande n'est pas éradiqué ...

Ces pauvres femmes sont exploitées manifestement ... 300 d par mois et 3d pour certaines par jours de déplacements ... vivant dans des gourbis ... en 2018 et ces gens ne vivent pas décemment ...

La culture devrait être transférer à ces familles en les formant à cultiver les plants et le traitement, et ainsi améliorer les conditions de ces gens ...ces cultivatrices vendraient la production à la RNTA ...

Or la RNTA devrait rapatrier toute la production en Tunisie et non la sous traiter en Suisse, voir le site de la RNTA ....
De plus la Tunisie importe le tabac des USA, alors que le sol et la température en Tunisie sont propices au développement d'une production locale, le fait d'importer et non de développer le secteur ouvre la voix à la corruption, malversation ...

La Tunisie restera sous développer tant que des énergumènes mènent la barque Tunisie ....

Il ne faut pas vendre mais restructurer l'entreprise et éradiquer la contrebande ... Pour ce qui est des dettes du pays, la solution de vendre les entreprises étatiques n'est qu'une solution de facilitée ... Il y a d'autres leviers pour s'affranchir des dettes .... HC