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Terrorisme : La plaie est toujours ouverte
08/07/2018 | 17:02
5 min
Terrorisme : La plaie est toujours ouverte

 

A peine remise du dernier attentat survenu il y’a deux semaines à Kasserine, La Tunisie a encore une fois été secouée ce matin par une autre attaque terroriste à Jendouba. Une attaque qui vient nous rappeler que ce fléau est toujours aussi présent dans notre pays malgré les multiples efforts déployés pour le contrer. La Tunisie, à la fois victime et abri pour les terroristes revenant des zones de conflits, réussirait-elle un de ces jours à éradiquer ce fléau ?

 

L’attentat a eu lieu à Ghardimaou dans le gouvernorat de Jendouba à proximité des frontières algériennes, zone qui a témoigné de plusieurs attaques terroristes depuis l’avènement de la Révolution. L’assaut à la bombe manuelle a visé deux véhicules de la Garde nationale qui patrouillaient la région, engendrant leur renversement. Un échange de tirs s’est, par la suite, déclenché entre les agents de la Garde nationale et les éléments terroristes et a fait 6 morts dans les rangs de la Garde nationale selon un récent bilan, ainsi qu’un nombre de blessés qui ont été transportés aux services d’urgence.

 

Cet attentat s’ajoute à une longue liste d’attaques terroristes auxquelles la Tunisie a été exposée depuis quelques années. Une liste sur laquelle le plus récent attentat est celui de Kasserine survenu le 23 juin 2018. Des éléments terroristes ont attaqué des soldats de l’armée nationale et un berger qui sillonnait les lieux et qui a succombé à ses blessures le lendemain.

Ceci n’est qu’une preuve que le terrorisme n’est nullement mort et que ce danger qui menace la stabilité du pays est loin d’être déraciné. Malgré la volonté des gouvernements qui se sont succédé à lutter contre ce fléau, ce phénomène ne semble pas s’affaiblir et le péril persiste toujours.

 

Faisant partie intégrante des priorités du gouvernement, la lutte contre le terrorisme a pris une grande ampleur depuis quelques années. Vu leur susceptibilité, les zones frontalières avec l’Algérie ont toujours été surveillées en permanence. Ces zones en pleine turbulence depuis le début des crises en Tunisie sont les plus exposées aux affrontements à l’instar de l’attentat meurtrier commis par un groupe armé islamiste contre une patrouille de l’armée tunisienne sur les Monts de Kasserine en 2013.

 

Un an plus tard, en 2014, des terroristes tunisiens qui planifiaient un attentat sur le poste frontalier de Kasserine, à 600 mètres du territoire algérien ont été traqués par les forces sécuritaires tunisiennes. Un accrochage a ensuite eu lieu poussant les terroristes à se réfugier dans une montagne proche de la zone. Les opérations du ratissage ont empêché les terroristes de s’infiltrer sur le territoire algérien et leurs manoeuvres ont été neutralisées.

 

En novembre 2015, l’attentat contre un bus de la Garde présidentielle a incité le chef de l’Etat à promulguer l’état d’urgence comme mesure préventive permettant d’anticiper et de repérer tous les mouvements suspects. Dans la même année, le pays avait été la cible d’attaques sanglantes de Daech à deux reprises. Les attentats du musée du Bardo en mars et celui d'un hôtel de Sousse en juin avaient fait plusieurs dizaines de morts et de blessés. 

 

Face à ces drames qui ont coûté la vie à des citoyens tunisiens et à des touristes étrangers, l’Etat a procédé à la mise en place de nouvelles mesures afin d’optimiser la maîtrise de la situation sécuritaire. Une période d’accalmie a suivi et le danger qui paraissait permanent ne semblait plus aussi évident. Les forces sécuritaires ont réussi à déjouer en mars 2016 l’attentat perpétré à Ben Guerdène visant l’armée et la police où 36 jihadistes ont péri. Une opération qui a marqué un véritable tournant sécuritaire en Tunisie. 

 

Les succès se sont multipliés depuis. En octobre 2016, la police tunisienne a procédé à l’arrestation de deux frères américains convertis récemment à l’Islam à Jendouba. Les deux frères étaient soupçonnés de préparer des attaques terroristes dans le pays et les forces sécuritaires n’ont épargné aucun effort pour mettre fin à leur plan terroriste. Plusieurs autres éléments terroristes ont été appréhendés à travers le territoire tunisien.

 

L’institution sécuritaire a, certes, enregistré de nombreuses réussites dans son combat contre le terrorisme et la mise en place d’une stratégie de sécurité nationale, objet de la réunion du conseil de sécurité nationale tenue jeudi 5 juillet 2018. Cependant ce dernier incident a prouvé que la menace reste toujours constante et que le terrorisme, cette menace, aussi bien  à l’échelle planétaire qu'en Tunisie, n’a jamais cessé d’exister. 

Nul n’est, en effet, à l’abri des menaces terroristes étroitement liées à la montée des groupes terroriste au Moyen-Orient car le terrorisme, bien qu’il ait subi des défaites, perdure encore et n’a toujours pas été vaincu.

 

Alors que le pays est absorbé par la chaleur estivale, les hausses des prix et les coupures d'eau et que la classe politique ne cesse de s'embourber dans des tiraillements politiques  sans fin, la menace terroriste prend de nouveau le pays au dépourvu et fait 6 victimes. 

 

On ne s’habituera jamais au terrorisme et il ne faut en aucun cas le réduire à un évènement anodin malgré la multitude des attentats. La vigilance est plus que jamais indispensable à présent d’autant plus que les cellules dormantes sont prêtes à attaquer à tout moment et que les combattants aguerris reviennent encore des zones de tensions. La Tunisie doit, de ce fait, prendre en considération la volatilité et l’instabilité accrue de ses environnements intérieur et extérieur dans l’instauration des réformes et des restructurations au sein de l’institution sécuritaire.

 

Dans ces moments de drame, la récupération politique plonge davantage le pays dans l'incertitude. Pour certaines parties, le limogeage du ministre de l'Intérieur Lotfi Brahem, récemment remercié par Youssef Chahed, et le grand nettoyage de printemps qui a été opéré au sein de l'institution sécuritaire seraient derrière cet attentat. Pour une partie de l'opposition, le gouvernement actuel n'a pas réussi à assurer la stabilité nécessaire et les appels à un remaniement total englobant le chef du gouvernement deviennent plus incessant, alimentés par le sentiment de colère générale suscité par l'attentat d'aujourd'hui. 

 

Dans les faits, Il est crucial d’implémenter une stratégie pour faire face à ces menaces virulentes qui se nourrissent de la fragilité d’un pays et trouvent un climat propice dans sa vulnérabilité.  Prendre un peu de recul, examiner et analyser les origines de ce fléau est primordial. Tout cela doit se faire dans une parfaite neutralité et le plus loin possible des tiraillements politiques stériles qui ne servent que les intérêts d'une partie au détriment d'une autre et qui ne privilégient nullement l'intérêt du pays...

Boutheïna Laâtar

08/07/2018 | 17:02
5 min
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Commentaires (6)

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BHN
| 09-07-2018 13:48
Paix âmes des martyrs de la Nation ainsi qu'à leurs proches endeuillés.
Ce n'est certainement pas en votant pour les islamistes qui se la joue "démocrates" ou aux autres incompétents notoires, tel qu'aux dernières élections municipales que le terrorisme sera vaincu.
Demander à ceux qui ont installé le terrorisme en Tunisie à lutter contre, c'est comme si demander à un pédophile de protéger des enfants !

patriote
| 09-07-2018 10:29
dans toute confrontation il faut chercher ses alliés et ses adversaires dans ce cas je pense que l'adversaire de la tunisie est le roi mohamed 6 du maroc qui a malacepté que la tunisie se mette en concurrence avec le maroc

Pit
| 09-07-2018 10:09
Les 2 seules personnes qui n'avaient pas peur de nommer les "maîtres à penser" et les instigateurs de ce genre d'acte lâche et honteux ont été neutralisées afin d'intimider ceux qui oseraient mettre un nom sur les pourvoyeurs du terrorisme. Apparemment vu le genre d'homme politique que nous avons cela a marché comme sur des roulettes et les cheiks de Montplaisir ont de beaux jours devant eux...jusqu'à quand? c'est au peuple d'en décider et sans passer par nos représentants qui sont des mauviettes qui ne pensent qu'à leur c.l !

Hanni2
| 09-07-2018 08:35
...qui ne mentionne même pas une seule petite fois ses maitres à penser et ses promoteurs...pourtant connu de tous et qui n'ont même pas pris la peine de toujours se cacher...."Si je pouvais", "enfants en colère", "me rapelle ma jeunesse"...entre tellement, tellement, tellement d'autres actes condamnables et irresponsables....si c'est pas une légitimation du terrorisme ça au moins ça y ressemble fortement!

Puis ils ont mis les mains dans le cambouis aussi, dans les années 80...maintenant ils portent des costumes trois pièces et nous joues la comédie de l'Islam démocratique dans leurs palais en jouant les vierges effarouchées "c'est pas ça l'Islam", comme ça! Comme si rien n'était...

Alors on peut discourir, on peut théoriser, bref on peut pratiquer la b********** intellectuelle, du moment qu'au sommet de l'état, il y a des représentants porteurs et légitimteurs d'une idéologie qui pousse aux dérives du terrorisme, du moment que l'on donne une légitimité gouvernementale à des gens qui ont, à défaut de le supporter clairement, fermer les yeux voir encourager ce type de comportement, et bien il est tout à fait hypocrite de se dire surpris par ce genre d'événement..en fait si surprise il y a, c'est qu'il n'y en ai pas plus quand on pense à tous ces charlatans libre de prêcher ce qu'ils veulent ou ils veulent à des esprits manipulables et en ébulitions...

Comme si on mettait la main dans la tanière d'un serpent, qu'on agitait la main autant que possible, et qu'on s'étonnait ensuite de s'être fait mordre...

Donc pour le dire clairement, tant qu'il y aura de l'Islam politique, il y aura du terrorisme! Si on veut un pays Islamique sans terrorisme, alors il faut faire le choix de vivre dans une théocratie!

Hannibal

HAtemC
| 08-07-2018 20:16
@ ces GUEUX Tunisiens qui votent ISLAMISTES
Voilà ce qu'ils vous réservent les islamistes du SANG & des LARMES ...
Continuez à voter pour eux ... dans pas longtemps vous vivrez l'enfer ... et de là où je me trouve je vous maudirez un à un ...
Vous avez vendu le pays aux islamistes ... bouffez maintenant ...Ils régneront pendant 1 siècle ....
Vous avez voté pour Beji Caid Essebsi celui qui vous a promis de ne JAMAIS gouverner avec les islamistes ... une fois président ils vous a trahi et a fait rentrer les ministres islamistes dans son GVT /....
LE TRAITRE EST VOTRE PRESIDENT ... HC

Gg
| 08-07-2018 18:55
Cette phrase est choquante: "Malgré la volonté des gouvernements qui se sont succédé à lutter contre ce fléau...".
En effet, les terroristes ont été installés, notamment sous la troïka, et sont toujours protégés, avant que d'être combattus.