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Tahya Tounes, le nouveau-né qui fait déjà peur
21/02/2019 | 20:10
4 min
Tahya Tounes, le nouveau-né qui fait déjà peur

 

Le nouveau projet politique Tahya Tounes commence à prendre forme. Des membres fondateurs aux statuts constituants, plusieurs détails sont révélés au grand jour. Ce nouveau-né du paysage politique suscite déjà la polémique, mais aussi la crainte de beaucoup d’adversaires. 

 

Les grandes lignes et les détails de constitution du nouveau parti politique Tahya Tounes ont été officiellement dévoilés. Ce fût lors d’un point de presse que le coordinateur général du mouvement, Slim Azzabi a présenté les traits caractéristiques de Tahya Tounes, ainsi que l’identité des trois fondateurs statuaires, à savoir, Slim Azzabi, Mustapha Ben Ahmed et Nedra Tlili. « Nous nous sommes lancés dans un processus constituant ainsi que dans un processus visant à unir notre famille politique. Notre objectif d’ici le 21 avril est d’instaurer un parti qui dispose de structures locales et régionales ainsi que d’une direction nationale et d’un secrétaire général qui sont tous élus. Un grand rassemblement populaire suivra, par la suite. Il sera destiné à unir l’ensemble des forces politiques et à présenter tous nos cadres élus à l’échelle locale, régionale et nationale », indique Slim Azzabi lors du point de presse.

 

Ainsi, l’accent a été, principalement, mis sur la démarche démocratique du mouvement à travers la mise en place des institutions démocratiques qui donneront la parole aux cadres régionaux. Concrètement, à l’issue du congrès électif constitutionnel, le mouvement disposera de 370 bureaux locaux constitué chacun de 15 membres élus par les adhérents du parti, de 33 bureaux régionaux dans les différentes circonscriptions électorales et dont chacun est constitué de 13 membres également élus.

Quant au conseil national du parti, il présentera différentes listes dont chacune adopte une démarche et une politique propre à elle. Après l’approbation de ce conseil, celui en tête de la liste ayant obtenu la majorité des voix sera élu secrétaire général de Tahya Tounes. 

 

Le congrès électif sera supervisé par deux personnalités nationales indépendantes. Il s’agit de Chawki Gaddes, président de l’Instance nationale de protection des données personnelles (INPDP) et de Najla Brahem, membre de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Chawki Gaddes occupera le poste du président de la commission de préparation du congrès électoral. Il aura pour mission d’assurer l’aspect logistique et organisationnel du parti en vue d’accorder la crédibilité nécessaire au parti. Najla Brahem, quant à elle, présidera la commission des experts qui supervisera les procédures électorales afin de garantir la transparence des élections.

 

Cette démarche élective permettra, selon les dirigeants du nouveau mouvement, de garantir une démocratie dès le démarrage du mouvement, et ce, dans l’objectif d’éviter les erreurs commises par le passé dans certains partis, en l’occurrence, Nidaa Tounes qui fût brisé à cause, essentiellement, de la mainmise de Hafedh Caïd Essebsi qui s’est accaparé de toutes les structures de Nidaa.

 

Cependant, et bien que le nom deYoussef Chahed n’a pas été officiellement associé au nouveau mouvement, tous les acteurs de la scène politique s’accordent sur le fait que ce nouveau parti tourne autour du chef du gouvernement. Plusieurs partis n’ont pas caché leur crainte, leur méfiance de l’exploitation des ressources de l’Etat au service de Tahya Tounes.

 

Dans ce contexte, la première pique est venue du côté de Montplaisir, à travers la déclaration du président du mouvement islamiste, principal soutien de la stabilité gouvernementale. En effet, Rached Ghannouchi n’a pas exclu un éventuel remaniement ministériel et la mise en place d’un gouvernement de technocrates qui assurera la gestion des affaires courantes jusqu’à la tenue des élections. Suite à cette mise en grade bien franche, le bureau exécutif du mouvement Ennahdha a réitéré son soutien au chef du gouvernement. Mais ce soutien n’est pas sans conditions. On appelle, le gouvernement à ne pas récupérer l’appareil de l’Etat à des fins partisanes.

 

La réponse de la Kasbah n’a pas tardé à venir, et c’est Iyed Dahmani porte-parole du gouvernement qui a nié, depuis l’hémicycle du parlement, toute instrumentation de l’Etat. Il est, même, allé jusqu’à appeler tous ceux qui prétendent le contraire à présenter leurs preuves devant la justice. Pour Iyed Dahmani, il est inconcevable de priver certains membres du gouvernement de leur droit à la vie politique, sous prétexte d'être à la tête de l’Etat.

 

En tout état de cause, la constitution du mouvement Tahya Tounes, en pleine année électorale est un pas audacieux. Un parti qui constitue un adversaire redoutable pour certains, controversé pour d’autres, a réussi à se faire distinguer avant même sa naissance. Toutefois, l’amalgame créé à cause de sa formation autour de Youssef Chahed a laissé prévaloir un sentiment de méfiance, voire même de rejet, chez plusieurs observateurs et acteurs de la scène nationale. La question demeure, si ce mouvement serait capable de faire l’unanimité autour de lui et de créer l’équilibre face au parti islamiste, le meilleur en terme de discipline et d’organisation, ou bien contribuerait-il à davantage de dispersion des forces centristes et modernistes.

 

Sarra HLAOUI

21/02/2019 | 20:10
4 min
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Commentaires (10)

Commenter

Barg-ellil
| 24-02-2019 10:54
Au début tout semble marcher sur des roulettes ,puis ensuite les ambitions personnelles et la confrontation des egos feront que chacun des responsables veut être Le Chef et c'est la chute .

Un parti démocratique doit avoir confiance dans les démocrates.
| 23-02-2019 13:47
La suggestion d'un éventuel remaniement ministériel et de la mise en place d'un gouvernement de technocrates qui assurera la gestion des affaires courantes certifie que les Tunisiens ne se donnent pas confiance et que le peuple de la Tunisie est encore trop loin de la culture démocratique. Il paraît que les Tunisiens ont besoin d'une équipe de technocrates pour gouverner la Tunisie pendant 6 mois à la fin de chaque période législative ;-)).

Sammad
| 22-02-2019 18:13
Tout changement ne peut que apporter que du positif , bravo pour cette nouvelle création du tahya tounes, jeunesse, comptences, et dynamisme notre pays a besoin de cette fraîcheur
Citoyen Tunisien très positif pour notre pays

Microbio
| 22-02-2019 16:12
Les non-votants ont tout compris et à juste titre passifs!

Tant que les nouveaux partis politiques pensent dans le passé, et s ´identifiez avec les "Dsetrès" et les RCDistes, tant qu'il est impossible de tendre la main au jeune électorat (majorité intelligente et passive!).
Une grande partie trouve réfuge dans les cafés et l'autre dans les mosquées et c'est compréhensible: Pourquoi un jeune devrait-il croire aux anciens marchands, qui dirigent la contre-révolution jusqu´ AUJOURD'HUI ? Une horde de politicards qui a prouvé et prouve à tout le monde son incompétence flagrante depuis déjà plus que 50 ans!

Ancien regime + Ennahdha = IMPASSE !!!

Citoyen de Tunisie
| 22-02-2019 10:34
Le piège législatif concocté par Ennahdha et que tous les politicards s'y bousculent.
Tant que les anti-nahdha ou ceux qui s'opposent à la politique noircissante des "khouanjias" ne s'associent pas, tant qu'il y a des politicards à 2 sous (Nadhir Ben Ammou, ou autre anciens ministres) qui se proclament neutres puis endossent le burqa, tant que les partis en carton ne se concertent pas sur une personnalité et une politique centriste, la Tunisie continuera à compter ses morts, ses échecs, ses déceptions et ses sous le seuil de la pauvreté.
Nul politique au jour d'aujourd'hui n'est capable d'avancer seul, les Marzouki, Chahed, ..... se feront éjecté en moins de 2.

Zohra
| 22-02-2019 10:24
C'est le defit à relever par TAHYA TOUNES

Le nombre de militants jeunes et leur niveau d'engagement sont décisifs pour ce parti politique de demain,

Espérant que ce parti sera réellement en mesure de reconquérir aussi les déçus de la politique par des campagnes d'une nouvelle ampleur et capables d'élaborer des propositions de politiques publiques plus proches des attentes des citoyens.

Un parti politique fort est fondamental pour rétablir l'équilibre de la Saine politique.

Bon courage à ce parti, il va avoir beaucoup du boulot.



Kameleon78
| 22-02-2019 10:14
"Ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué", c'est du La Fontaine. Ghannouchi pensait avoir gagné les législatives de 2019, patatras, il doit reviser son logiciel. Il a fait le mauvais choix de YC le plus redoutable des adversaires. Ce que craint Nahda c'est la popularité du chef de gouvernement qui déteint sur le son parti Tahia tounès et c'est la catastrophe pour la Nakba il ne restera pour YC que de fédérer les modernistes qui vont accourir pour avoir un poste et notre ami Ghannouchi se trouvera comme un cocu.

mansour
| 22-02-2019 09:28
Voila que Youssef Chahed+Tahya Tounes confrontés à un choix politique sur leur engagement et programme politique préfère le soutien et s'allier en partageant le pouvoir comme Hafed Caid Essibsi+Nida Tounes avec les islamistes freres musulmans salafistes Ennahdha

Karim
| 22-02-2019 07:32
Bravo a la nouvelle generation politicienne. Il faut unir toutes les forces démocratiques. Bon Vent à TAHYA TOUNES. VIVE LA TUNISIE MODERNE LIBRE ET DELOCRATIQUE.

Amir
| 22-02-2019 06:02
Si les partis laïcs ne saisissent pas cette dernière perche pour, non seulement faire équilibre à la secte, mais devenir le premier parti tunisien, c'est qu'ils sont vraiment nuls.